Un petit rire sous cape, un sourire caché derrière une main timide, des cheveux cachant la moitié de son visage. Elle est timide, elle l’a toujours été, même en vieillissant ça ne s’est pas amélioré. Sa mère la forçait souvent dans des évènements sociaux dû à son emploi de femme d’affaire, mais Tati restait dans un coin reclus avec le peu de gens qu’elle connaissait bien. Son cercle social est si petit qu’elle avait plus tendance à se tenir avec le copain de sa sœur que sa sœur elle-même. Quand on dit que le sang est plus épais que l’eau, ce n’est pas si véridique en fin de compte, mais ça dépend des gens. Elle n’est donc pas très sociable, anxieuse en public, elle doit faire des efforts énormes pour briser la glace. Ce sont souvent les autres qui vont vers elle et non le contraire. Elle semble être sur une planche de bois au-dessus d’un immeuble de soixante étages lorsqu’elle doit sociabiliser, les deux pieds sur des œufs, à tenter d’éviter la chute catastrophique à tout prix. Un énorme soupire plus tard, elle se rappellera qu’elle avait un parachute de secours, mais il sera déjà trop tard.

En déménageant elle a perdu son cercle social, s’étant donc renfermée sur elle-même, encore plus solitaire qu’auparavant. Elle semble distante, froide, son visage au repos forçant un regard quasi constant d’un désintérêt complet de ce qui l’entoure. De l’extérieur de son cercle déjà restreint, on dit donc d’elle qu’elle est sérieuse, déterminée, concentrée, inatteignable. Certains iront même jusqu’à dire qu’elle a héritée du côté hautain maternel, cette attitude élitiste désagréable que personne ne veut percer, cette ombre qui lui permet de contrôler du bout des doigts le peu de gens qui connaitront son vrai visage.

On dit d’une personne qu’elle a deux côtés, celui qu’elle projette dans son paraître et celui qu’elle inspire dans son être. Tatianna projette le côté sûr d’elle-même, la confiance en soi, la fausse idée qu’elle sait exactement ce qu’elle veut ainsi que ce qu’elle est. Elle inspire pourtant l’anxiété, la timidité, la confiance mince envers autrui, le stress qui sévit d’elle quand elle doit parler à plusieurs personnes à la fois, la peur de décevoir cette mère qui à mis la barre beaucoup trop haute depuis sa tendre enfance et encore plus de décevoir le père qu’elle ne connait que très peu.

Obstinée + déterminée + sur la défensive + indépendante + farouche + sauvage + méfiante + observatrice + patiente + énigmatique + persévérante + rebelle + passionnée + opiniâtre + pétillante -une fois en confiance- + fidèle + franche  -dans la mesure du possible-

It isn’t in my blood,

Déposant sa valise au pied du lit, Tatianna balayait du regard sa chambre, sa prunelle brûlante d’une certaine incertitude maintenant qu’elle se retrouvait seule avec ses propres pensées. Après une relation tumultueuse de douze ans, incluant des relations familiales très serrés, elle ne se souvenait pas ce que cela faisait de devoir se rappeler de respirer par elle-même. La belle demoiselle à la chevelure d’ébène n’avait connu qu’une seule et même ligne de vie, celle qu’elle croyait prédestiner, mais tout allait changer quand elle aurait droit à une perte d’emploi la même semaine que sa rupture brutale et ajoutons à cela une mère qui refusait qu’elle ternisse le portrait familial de ses échecs. Étouffée, au pied du mur, elle n’avait jamais ressenti cette nécessité aussi flagrante pour une véritable bouffée d’air. Quitter le pays, voilà une solution, mais pour aller où? Rejoindre le père biologique au japon? Aller à Londres dans la famille de son père adoptif? Rester au pays en compagnie de sa mère et assumer la rage de vivre qui naissait doucement au creux de son être? On lui disait que le temps arrangerait absolument tout, mais le faisait-il véritablement? Pour le moment il n’y avait que ce nuage obscur, cette sensation des quatre murs se refermant sur elle, son cou épuisé de tenir une tête qui s’alourdissait. Une seule personne lui avait tendu la main, entendant son cri à l’aide, dans la prunelle cyan de son père adoptif elle avait vue la chaleur d’un aurevoir.

Alors, qui était cette jeune femme tout fraîchement arrivée à Londres avec des rêves plus grands qu’elle-même? Tatianna Gisei, fille d’Amber Harding & Ryu Tanako, adoptée par Luka Gisei suite à l’abandon de son paternel biologique. Si vous demandez à la petite enfant qu’elle fut, elle ne se souvenait rien de ce père qu’on lui décrivant comme l’ayant adoré, puisque de ses yeux d’enfant il ne fut que le vide le plus complet dans un océan de questions qui ne seraient jamais répondus. Elle avait hérité des traits de son père, mais rien d’autre de lui ne resterait dans sa vie adulte. Ainée d’une famille reconstituée de trois enfants, elle était la seule à ne pas être biologiquement reliée à Luka. Son petit frère et sa petite sœur étant deux blonds bouclés aux yeux cyan perçant, emmenant les gens à demander s’ils étaient véritablement du même sang beaucoup trop souvent pour que Tati ne puisse vous l’énumérer. Sa mère s’amusait à répondre que sa première était une erreur qu’elle ne referait pas, ajoutant à ce sentiment de ne pas appartenir à cette famille, brisant docilement la petite fille qu’elle fut. Et dans cette vie d’abandon il restait pourtant un être stable, aimant, apportant son pouce à la joue mouillée d’une enfant désespérée afin d’y essuyer les larmes de crocodiles. Un sourire tendre, c’est tout ce qui lui suffisait pour avoir confiance en elle-même, perdu dans le regard de celui qui fut son seul véritable père.

Les fesses bien étampées dans les draps, elle affaissait ses épaules, défaisant d’une main habile la queue de cheval qui avait créé de la tension sur son crâne depuis son départ d’Amérique. Tant de souvenirs notables et d’autres qu’elle aurait bien voulu oubliés se mélangeait dans une mélancolie soudaine. C’était ça le mal du pays? Elle se laissait tomber contre son matelas, un peu trop ferme à son goût, les yeux rivés vers le plafond éclairé par la seule lueur nocturne du lampadaire extérieur. Au moins, ici, elle n’aurait plus à participer aux soirées mondaines de sa chère, tendre et maternelle marâtre. Loin de son regard désapprobateur aux moindres sons qu’elle ferait, dès que l’étiquette sociale n’était pas à la hauteur de ses attentes, elle pourrait peut-être même tremper ses croustilles deux fois dans la trempette. Une grimace se fit voir sur son visage auquel aucun spectateur ne pouvait admirer la langue à moitié sortie d’un dédain évident. À bien y penser, c’était dégouttant et une des seules règles qui resteraient. Retournant sa tête vers sa valise, la jeune femme se tortillait un peu dans ses couvertures, ouvrant la fermeture éclair du sac léger afin d’y découvrir son téléphone cellulaire. Ah, la vie serait différente sans les jumeaux, admirant du regard cette photo en guise de fond d’écran muni de sourires radieux de trois enfants. Un vieux souvenir, un des plus beaux qu’elle garderait à jamais pour elle, si sa mère était ignoble, les petits monstres auquel elle avait donnée naissance avec bonheur eux étaient diaboliquement ses préférés. Peut-être parce qu’ils faisaient la vie dure à une mère demandant l’excellence? Un petit rire sous cape, Tati se surprenait à se remémorer combien de fois ils avaient fait perdre les gonds à leur mère commune. Elle déverrouillait son téléphone, textant à Logan (son petit-frère) qu’elle l’appellerait dès qu’il serait debout en Amérique pour lui dire tout de son voyage.

I’m overwhelmed and insecure, I hate this.

C’est le nez plongé dans les livres qu’elle a grandi. Peu sociale dû à une trop grande gêne, elle favorisait les amis de lettres qu’elle se faisait aux fils de ses aventures littéraires. Il était rare que l’on aperçoive son minois à l’école, trop concentrée ou cachée entre deux étagères dans la bibliothèque, elle ne se présentait pas vraiment en classe. Les absences non-motivés furent gravement punis, déjà par son dossier scolaire qui souffrait terriblement et encore plus par sa mère qui lui criait des bêtises par-dessus la tête sur l’importance d’une éducation pour ‘’quelqu’un comme elle’’. Elle voulait dire par là; l’enfant indésiré d’un mariage raté qui était un rappel constant de l’impulsivité d’une mère inadéquate.

Cette tâche à son dossier scolaire fut ardus lorsque le choix de carrière arrivait. Si la jeune Tatianna aurait voulu un travail comme zoologiste, elle se fit dire à quinze ans qu’elle n’avait aucune chance de remonter ses notes, donc autant oublier immédiatement l’université. Pleine d’amertume, elle avait lâché les armes, abandonner un combat en pleine guerre. Elle s’était rapatriée sur un job commun, quelque chose qui allait déplaire à sa mère, suivre sa voie entant que secrétaire. ‘’ Y’a pire’’ avait dit sa petite sœur en mâchant sa gomme, bouche grande ouverte, ‘’ Tu aurais pu devenir comme ton père, ton véritable père-‘’ Tatianna avait relevé un sourcil. ‘’ Un fantôme. J’veux dire-Il est sûrement mort le gars’’. Avait-elle terminé dans son dialecte d’adolescente mal élevée. Son ainée n’avait que rouler des yeux, désintéressée, fermant son livre et quittant la pièce.

Une fois diplômée de l’école des métiers, elle s’était faite engagée dans une clinique médicale externe affiliée à l’hôpital de sa ville. Elle avait vingt et un an, un copain qui devrait la fiancée d’ici quelques minutes (spoiler alert; ça n’allait jamais arriver.) et un appartement pas trop loin de la maison qui l’avait vu grandir. Qu’est-ce qui aurait bien pu détruire cette vie prédestinée à être d’un platonique extrême?

Il y a malheureusement eu l’incident qui fait encore parler sa mère. Soudainement, du jour au lendemain, Tati avait une obsession pour tout ce qui brillait. Elle ramassait, au départ, les goupilles qui trainaient sur le trottoir. Puis les canettes de boissons diverses qu’on avait abandonnées firent leur apparition dans l’appartement de la jeune femme de façon aléatoire. Son copain ouvrait une armoire, action totalement sans danger autrefois, avant d’être attaqué par une avalanche de cannettes souillés lui risquant le tétanos à coup sûr. – Ce fut sa déclaration, mais rien ne vint confirmer qu’il attrapa une réelle maladie- le clou du spectacle fut bien littéralement; des clous. Alors qu’elle se promenait en ville, tout ce qui avait comme résultat de refléter les rayons du soleil devenait une véritable fascination. ELLE DEVAIT L’OBTENIR. Cette obsession n’alla pas jusqu’au vol de bijoux, heureusement, outre peut-être la fois où sa mère avait laisser trainer une bague de 14k, mais pas de bague- pas de crime.

No medecine is strong enough,

Elle fut envoyée auprès d’un psychiatre dû à son instabilité mentale. La kleptomanie c’est quelque chose, mais le ramassis d’objets inutiles et abandonnés ne fit qu’inquiéter ses parents (enfin, son père adoptif, sa mère ne s’alarmait que de l’idée que se feraient les voisins s’ils apprenaient que sa fille était devenue cinglée). Il n’y avait cependant aucune raison derrière ce comportement anormal. Rien qui justifie que soudainement à vingt et un an elle ait une fascination pour des objets sans valeurs. Le psychiatre en conclus donc qu’elle devait simplement vivre une forme de trouble refoulé dû à l’abandon de son père, ce qui ne fit qu’accroitre l’ennuie chez Tatianna. Tout devait donc être le résultat d’une ‘’enfance tragique’’? Promettant d’arrêter immédiatement ses actions indésirables, elle retournait chez elle encore plus étonnée de ne même pas pouvoir véritablement répondre aux questionnements qu’elle se recevait.

Se retournant dans ses couvertures, relevant son dos arqué contre le dossier du lit, elle ricanait seule. La réponse sera très évidente, la même année elle allait découvrir ses pouvoirs. Elle qui n’était jusque là qu’une enfant ordinaire admirant ces gens de pouvoirs que l’on voyait passé à la télé, idolâtrant silencieusement ce que sa mère considérait comme des erreurs de la nature, jamais n’aura-t-elle pu rêver meilleure résolution dans sa vie platonique. La tendance du vol s’était calmée, se répétait-elle en tournoyant la bague à jamais perdu de sa mère sur son doigt, enfin pour ce qui était inutile du moins. La découverte de son pouvoir fut certainement une surprise pour tout le monde, au début elle le cachait par honte, mais fini par l’assumer totalement. Peut-être que c’était ça qui avait fait en sorte qu’elle quitte le sol américain pour des jours nouveaux? Après tout, sa mère n’avait pas été capable de croiser son regard depuis bientôt six ans.

Son copain de l’époque ne l’avait pas mal pris, puisqu’elle avait bel et bien cessé l’amas d’objets sans valeur il s’était calmé et par le même fait la jeune adulte continuait son travail ennuyant. Elle ne pouvait s’empêcher de tournoyer la petite chaîne brillante d’un stylo entre ses doigts, ignorant sa collègue qui se demandait quand est-ce qu’ils allaient attraper le plus gros scandale de l’année – le voleur de stylo-, alors qu’elle avait une tonne de dossier à remplir. L’année après la découverte de ses pouvoirs, ceux-ci étaient devenus illégaux, contrôlés entièrement par Shinc. Elle devait donc se faire discrète, voir ne jamais les utiliser, ce même si le refoulement ne fit qu’empirer ses désirs de liberté. C’était ironique, l’interdit ne faisait toujours qu’augmenter les besoins de désobéir, mais elle en était entièrement incapable. Tatianna avait passée une entrevue pour le Shuni, mais faute de contrôle où d’utilité réelle ça n’avait pas fonctionner, elle avait donc dû rester à cet emploi sans valeur qui ne lui plaisait pas du tout. Chaque année elle retentait le coup, recallée à chaque fois, ‘’on vous appellera si vous êtes pris’’ mais ils devaient avoir échapper son numéro de téléphone par pur maladresse.

Puis, le scandale, sa collègue avait ouvert son tiroir pendant une absence imprévue de la jeune Gisei et découvrit les dix stylos manquant avec leurs chaînes. Techniquement, son employeur ne voulait pas la renvoyer puisque les stylos n’avaient jamais quitté le périmètre de l’établissement, mais ses collègues feignaient ne plus avoir confiance en elle. Elles en firent un tel drame que celui-ci vint aux oreilles de sa mère, insultée de savoir sa fille ‘’malhonnête’’ ou plutôt que d’autres pouvaient avoir vent de ses actions et ainsi jugé sa famille parfaite. Son copain, qui de toute façon bâtait des ailes dans un autre lit depuis quelques années, utilisait le ‘’scandale de pacotille’’ pour la quitter officiellement. Tout ça fût reçu d’un regard blasé, Tatianna ni étonnée, ni choquée par l’ampleur de la situation. Pour ne pas tâcher sa réputation, son employeur la renvoyait avec mention qu’elle était un excellent employé et que ce n’était que faute d’heures à lui offrir. Ainsi, elle pourrait se retrouver un emploi dans le domaine, avait-il dit. Tatianna ne l’avait même pas remercié, elle avait simplement quitté, s’était rendu dans sa maison de jeunesse et avait relâcher son sac de linge au sol.
On va où maintenant? Son père (Gisei) avait un appartement à Londres à l’intérieur d’un petit complexe familial. Elle en avait prématurément hérité suite à sa supplication d’aller ailleurs. Il avait lui-même envoyé son curriculum vitae à Shinc afin qu’elle puisse acquérir le poste de secrétaire. Modeste début, certes, mais comme il l’avait bien mentionné ‘’de cette façon elle pourrait peut-être gagner un passe-droit dans la compagnie en démarrant au bas de l’échelle’’.

Alors la voilà dans sa chambre, loin de tout ce qu’elle avait connu, prête pour son entrevue qui aurait lieu d’ici deux jours. Il avait peut-être raison. Se pinçant les lèvres, la jeune femme se laissait couler dans son lit, tête contre ses oreilles. Cette nuit là serait sans rêves, anxieuse de nature, elle ne penserait qu’à ce qui allait se produire si elle échouait une nouvelle fois dans un entrevue.

Niveau 1 : Crow Wings; Des ailes au plumage noire poussent dans le dos de la jeune femme, elle est juste assez légère pour transporter son corps de quelques mètres, atteignant le troisième étage d’un immeuble. Elle ne fait que des sauts planés, elle ne vole pas réellement, les ailes n’étant qu’un propulseur de hauteur.
Niveau 2 & malus : Crow manipulation; L’oiseau de malheur peut se faire ami avec les corbeaux qui acceptent ses cadeaux, les utilisant à sa guise, ils sont liés. Elle devient, en somme, l’alpha d’une petite nuée. Les corbeaux restent cependant des oiseaux ordinaires, sans aucune capacité de plus, tout aussi facilement tuable que n’importe quel volatile. Elle peut en avoir jusqu’à cinq d’entre eux à la fois, pas un de plus, sinon les vils corbins se font jalousies déclarant des batailles entre eux. Mallus : Plus elle passe du temps avec ses corbeaux, plus elle est influencée à perdre sa forme humaine, perdant ses liens sociaux par le même fait. Elle devient désintéressée des humains, dégoutée même, ne voyant plus que l’intérêt de l’animal.
Niveau 3 & malus : Crow Transformation; Elle peut se transformer en Corvus Corax/Grand Corbeau. Utiliser à des fins d’espionnages (enfin; c’est le but souhaité), elle se mélange au décor, se fondant dans l’ombre grâce aux plumes obscures qui la recouvrent désormais. Mallus : Cette transformation commence à avoir des effets secondaires dès la demi-heure, rester sous cette forme plus longtemps la dissocie de sa personnalité humaine et l’enveloppe dans la personnalité de l’oiseau. Elle devient moins intelligente, moins humanisée, plus fascinée par ce qui brille que la raison pour laquelle elle a pris cette forme. Elle a environ deux-trois heures afin de pouvoir reprendre forme humaine et se réhumaniser.  

Derrière l'écran