Mallory - Instants volés

Instants volés

Sommaire

I. Reaching for the phone cause I can't fight it anymore -Juin 2035 - Ezra
II. Un sourire et le monde change - Septembre 2034 - Ezra

La voiture de Mallory

Codage par Libella sur Graphiorum

Reaching for the phone 'cause I can't fight it anymore

Le soir du rp Synchronisons nos agendas Outlook ! - 6 juin 2035

Depuis hier, j'ai du mal à penser à autre chose que cette convocation de la part de SH.IA. Sa proposition ne cesse de me revenir en tête et j'avoue que je ne sais pas vraiment quoi faire à ce sujet. Est-ce que j'ai ce qu'il faut pour être une bonne directrice du Bien-être ? Le comité de direction a l'air de penser que oui mais moi, je n'en suis pas si sûre. D'un autre côté, j'ai quand même envie d'accepter le poste, parce qu'on m'offre une occasion d'améliorer les conditions de travail au sein du SHinc et c'est quand même pas rien. Je ne peux m'empêcher de penser à mes proches au sein de l'entreprise, notamment Linc qui ne va pas bien du tout. Leslie, qui est continuellement sous pression… Archimède qui a fini en larmes dans mon bureau. Pour eux, je trouve que ça vaut le coup d'essayer ! Mais les propos de Leslie, lors de la réunion ce matin, me font hésiter. Il pense que ce poste est de la poudre aux yeux… Est-ce qu'il a raison ? Est-ce qu'il a tort ? Difficile à dire et je ne suis pas sûre d'avoir le recul nécessaire pour trancher. Du coup je me retrouve assise sur mon canapé, indécise, incapable de me concentrer sur le film qui défile à l'écran. Il faut que j'en parle à quelqu'un, et je sais parfaitement à qui je veux en parler, mais j'hésite un peu à composer son numéro. Est-ce que je ne vais pas l'embêter avec ça ? Déjà que j'ai été le voir dimanche pour les médicaments de Linc… Avant même que je ne réalise ce que je fais, je me retrouve à lancer l'appel et à mettre le haut-parleur, écoutant les tonalités. J'espère qu'Ezra va répondre…

- Allô ?

Même s'il a l'air intrigué, entendre la voix familière d'Ezra a quelque chose de rassurant. En tout cas, quand je lui réponds, j'ai retrouvé mon calme.

- Salut Ezra… je te dérange pas ?
- Non, non… Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je… On m'a proposé une promotion au boulot… Et...je sais pas, j'aurais bien aimé avoir ton avis…

Un silence s'installe pendant quelques secondes, suffisamment en tout cas pour que je m'inquiète. Est-ce qu'il va raccrocher ? Il est peut-être occupé finalement ? Alors forcément, quand il reprend, je suis soulagée.

- Euh… O.K. C’est une bonne nouvelle, ça, non ? C’est quoi, comme promotion ?
- Oui..  Oui j'imagine que c'est une bonne nouvelle…

J'hésite une seconde avant de me lancer, après un soupir que je n'ai pas conscience de lâcher :

- Le poste de directrice du bien-être… j'imagine que tu en as entendu parler…?
- Sérieux ?! On t’a proposé le poste de directrice du bien-être ?! Eh bah… c’est une sacré promotion, ça…

Ezra a l’air surpris par la nouvelle, mais en même temps, je le comprends ! Moi aussi j’étais surprise quand SH.IA m’a proposé le poste. Sauf que là, je sais pas, je m’inquiète un peu. Est-ce qu’il pense que je suis pas qualifiée pour ça ? Ou que c’est une entourloupe ?

- Oui… Tu trouves ça bizarre qu'on me l'ait proposé ? Je sais que j'ai aucune qualification pour ça ! Mais apparemment, SH.IA et le comité de direction pensent que je ferais l'affaire.
- Pourquoi tu serais pas qualifiée ? Au contraire, moi je trouve que t’es toute indiquée, pour ça. Je comprends pourquoi ils t’ont choisie.
- Parce que j'ai une formation en com et que le bien-être en entreprise j'y connais pas grand chose…?
- Ouais enfin… Si y’a bien quelqu’un qui a à cœur le bien-être des gens dans cette entreprise, c’est toi, hein ! Puis t’es dévouée à ton boulot, tu fais les choses sérieusement. T’es motivée et t'hésites pas à prendre des initiatives, alors si, je pense que si, t’es bien placée. S’ils t’ont choisie, c’est certainement pas par hasard, tu sais. C’est qu’ils pensent que t’en es capable. Et moi aussi, d’ailleurs.

Ses propos me font chaud au cœur, vraiment, et je me retrouve à sourire bêtement sur mon canapé, à serrer un de mes coussins. Je reste silencieuse quelques instants, histoire d’éviter de lui dire ce que j’ai sur le cœur. Non parce que savoir qu’il a confiance en moi à ce point, ça me fait tomber encore un peu plus amoureuse de lui. C’est à la fois agréable et douloureux, mais je préfère ne pas y penser.

- Merci Ezra… ça me fait plaisir d'entendre ça… Je pensais pas que tu croyais en moi à ce point. Du coup…tu penses que j'ai raison d'accepter le poste ?
- Ben c’est normal… répond-il avant de marquer un temps d’arrêt et de demander : pourquoi t’hésite ?

Je reste silencieuse à mon tour, pour essayer d’ordonner mes idées. Pourquoi est-ce que j’hésite ? Parce que ça me fait un peu peur, malgré tout. Parce que je suis pas sûre de mériter la confiance que le comité de direction place en moi. Pourtant, j’ai quand même envie de la prendre cette place. Malgré ce que Leslie m’a dit sur le sujet.

- Je sais pas vraiment… C'est un poste à responsabilités quand même, j'ai peur de pas avoir les épaules pour ça… Ou de prendre des mauvaises décisions qui impacteront tout le monde… Puis… on m'a dit que ce poste était créé juste pour faire joli et que je servirais probablement à rien… Tu en penses quoi toi ?

Il reste silencieux quelques secondes, sûrement le temps de réfléchir lui aussi ? A moins qu’il ne sache juste pas quoi me dire ? Finalement, je l’entend soupirer avant qu’il ne réponde :

- Pour être honnête… A mon avis, ce poste, c’est un moyen pour eux de se faire de la bonne pub, ouais. Mais ça veut pas dire que t’es obligée de refuser… Je veux dire, tu peux en tirer profit. Même si cette promotion, c’est effectivement juste pour redorer le blason du SHinc et s’attirer la couverture à eux après les attentats, ça t’empêche pas de bien de faire, non ? Après, ouais, c’est clair, c’est des responsabilités. C’est flippant. Tu vas avoir du monde à gérer. Mais si t’essaies pas, les choses vont pas changer toutes seules. Faut pas compter sur les autres, tu sais… Pis depuis quand t’es du genre à laisser la peur te dicter ta conduite, toi ?

Sa question, posée sur un ton doux et un peu intrigué, m’arrache un petit rire amusé. Il faut dire qu’elle me prend au dépourvu, d’autant plus que j’ai jamais spécialement eu l’impression d’être courageuse. Une fois encore, je suis touchée par ses propos mais je n’ai pas spécialement le temps d’y réfléchir plus qu’Ezra continue sur sa lancée, à peine dérangé par mon interruption involontaire. Je l’écoute, avec un grand sourire aux lèvres. Bon sang, qu’est-ce qu’il m’a manqué…

- Au pire si tu vois que tu t’en sors pas et que tu t’es trompée, tu pourras toujours reprendre ton poste dans la com. Tu veux accepter, toi ? T’as envie d’essayer d’améliorer les conditions des employés ou pas ?
- C'est vrai, t'as raison… Et oui, bien sûr que oui j'ai envie d'accepter et d'améliorer les  conditions des employés.
- Bah t’as ta réponse, alors, tu crois pas ? A toi de te rendre utile et indispensable même s’ils essaient de te faire jouer la potiche de service. Tu trouveras bien comment faire ! Pis… t’es pas toute seule.

C’est peut-être idiot de ma part, mais mon coeur se met à battre un peu plus fort à ces mots. Est-ce qu’il est en train de dire que je pourrais compter sur lui ? J’ai envie de croire que oui, mais peut-être qu’il parle juste de mes amis. Après tout, c’est moi toute seule qui ait décidé de retourner dans sa vie aux SHincDayZ, il a rien demandé lui dans le fond. Oh et puis zut ! Tant qu’il me dégage pas - de nouveau… - je compte bien y rester moi, dans sa vie !

- Merci Ezra… Vraiment.
- Bah… ça va, c’est rien…
- Si quand même.. Puis tu avais peut-être mieux à faire que de me rassurer par téléphone.

Je ponctue ma phrase d’un rire gêné avant d’enchaîner, parce que je n’ait pas envie que cette conversation se termine. Je suis trop bien là, à parler avec lui.

- Comment tu vas toi ?
- Ouais enfin ça va, c’est pas comme si ça prenait dix ans non plus… Et ça va, ouais. Et toi ? Depuis… dimanche ?
- Ça va… Ça va mieux… Je commence à me remettre. De toute façon on a plein de boulot et la convocation d'hier m'a fait penser à autre chose alors… Mais ouais ça va.
- A te remettre…? T’as des proches qui ont été touchés ? demande-t-il avec inquiétude.
- Non, non ! Non, tout le monde va bien, promis ! C'est juste...ça m'a remué tout ça… Pas toi ?
- Ah… souffle-t-il avec soulagement, je crois. Bah… Un peu, ouais. Mais bon…
- Oui, j'imagine que t'es plus habitué que moi.
- Ouais, y’a de ça… Mais tu sais, des horreurs y’en a tous les jours. Perso… Je trouve ça un peu hypocrite d’être remué juste par les trucs qui se passent devant nous. Je veux pas dire que tu l’es, hein ! C’est normal, d’un côté, d'être plus touché par ce qu’on connaît. C’est juste que les journaux en font tout un plat alors qu’à côté, y’a des trucs graves qui sont jamais évoqués. Et le SHinc s’est empressé de prendre cette affaire pour se mettre en valeur… ‘fin bref, désolé. J’imagine que t’appelais pas pour parler politique.

Il termine sa phrase par un petit rire qui m’arrache un sourire. S’il savait à quel point je me moque de parler politique avec lui, il peut continuer s’il veut, même si je n’y connais pas grand chose, parce que c’est toujours un plaisir d’entendre sa voix. Je me laisse tomber contre le dossier de mon canapé, complètement désintéressée par la télé, et je savoure cette conversation en triturant mon coussin.

- Non en effet, mais ton avis m'intéresse quand même tu sais ? C'est vrai que les journaux parlent beaucoup de ça en ce moment mais en même temps, il y a des dizaines d'enfants qui sont morts c'est horrible…
- Je dis pas que c’est pas horrible, mais des gosses qui crèvent, y’en a tous les jours… Et la plupart des gens font rien contre ça. Si Carrington avait donné un tiers du pognon qu’il a filé pour la reconstruction de Big Ben à une assos contre les enfants soldats, par exemple, ça aurait été plus utile, quand même ! Tu vois l’hypocrisie du truc ?

Je laisse un court silence planer avant de répondre, parce que je réfléchis à ses propos. C’est vrai qu’il a raison. Il y a plus important qu’un vieux bâtiment explosé, mais ça reste quand même un acte affreux qui a ébranlé toute une nation. Enfin j’imagine que si d’autres sujets, plus grave, avaient autant de visibilité, le monde se porterait mieux.

- Oui je vois… T'as raison mais...on peut pas forcer les gens à donner leur argent s'ils veulent pas…

Ma remarque lui tire un petit rire. Oh.. ça aussi, ça m’avait manqué. Il a une façon de rire… Impossible d’y rester insensible ! En tout cas, moi, j’ai jamais essayé et je compte pas commencer maintenant.

- C’était juste un exemple.
- Oui je sais bien… Tu fais quoi de ta soirée ?
- Je bosse, me dit-il après un nouveau petit rire craquant, auquel je réponds par un gloussement amusé. Et toi ?
- ça m'étonne pas de toi ça ! Je regarde un film...Enfin plus ou moins.
-Ouais, plutôt moins que plus, quoi, contre-t-il, amusé.
-C'est de ta faute ça !
- Euh, c’est toi qui m’a appelé ! Mais si y’a que ça je te laisse regarder ton film, hein… lance-t-il sur un ton taquin.

C’est fou, avec cette conversation, j’ai l’impression que ces sept derniers mois n’ont jamais existé. C’est comme avant, naturel, fluide et tellement, tellement agréable. A tel point que je me retrouve avec un sourire impossible à décoller de mon visage et un ton clairement amusé. C’est pas de ma faute aussi, j’aime quand il me taquine.

- Oui je vais te laisser bosser, je voudrais pas te mettre en retard !

Ma remarque l’amuse, lui causant un nouveau rire, et moi, je suis fière de moi, parce que j’aime l’amuser, j’aime retrouver ce naturel entre nous. J’aime avoir Ezra dans ma vie, et je crois que je réalise seulement à quel point il m’a manqué cette année.

- ça va, ça risque pas… Fin bon. Hésite pas, si jamais t’as d’autres questions ou… Quoi que ce soit. Je te tiens au courant pour les médocs, aussi.
- Oui bien sûr ! Hésite pas si tu as besoin aussi. Bonne soirée Ezra…
- T’inquiète. Bonne soirée…

En vérité, les médicaments m’étaient complètement sortis de la tête, mais bon, j’allais pas lui dire non plus. De toute façon, quand il est question d’Ezra, j’ai malheureusement tendance à oublier le reste. Ce qui fait sans doute de moi une mauvaise amie mais tant pis, je préfère pas y réfléchir à ça ce soir. Je raccroche, un sourire toujours vissé aux lèvres, et je jette un coup d’oeil à mon téléphone. Oui, définitivement, je compte bien faire de nouveau partie de la vie de mon beau détective sexy. Même si c’est juste en tant qu’amie. Tant pis, ça fera sans doute mal - probablement même - mais ça sera toujours moins douloureux que de plus le voir du tout. Je le sais, j’ai essayé, et ça m’a pas vraiment réussi.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un sourire et le monde change

Septembre 2034

Ce soir-là, j’avais décidé de m’amuser ! J’étais d’humeur à sortir et tant pis si Margot, ma copine de fac, ne pouvait pas venir parce qu’elle était malade. Est-ce qu’on avait vraiment besoin d’être accompagnée pour sortir en boîte ? J’avais décidé que non ! Je m’étais donc préparée, plutôt simplement d’ailleurs. J’avais juste envie de danser et de me vider la tête, pas forcément de faire des rencontres, du coup j’avais opté pour ma robe verte, simple mais efficace, puis j’aime bien le mouvement qu’elle fait quand je danse. Le tout avec quelques bijoux, juste pour le plaisir d’entendre mes bracelets cliqueter au rythme de mes mouvements. J’avais remonté mes cheveux en demi-chignon pour me dégager le visage, je savais qu’on pouvait vite avoir chaud en boîte, puis j’étais partie.

J’étais arrivée depuis plus d’une demi-heure quand je l’ai vu. Cette scène, je m’en souviens parfaitement, comme si c’était hier, ou peut-être parce que mon esprit ne cesse de me la rejouer depuis des semaines. J’étais sur la piste, à m’éclater, quand nos regards se sont croisés puis accrochés. Pendant une seconde, le monde s’est figé autour de moi, peut-être même de nous, puis il m’a souri. De ce sourire en coin tellement craquant que j’allais apprendre à aimer dans les semaines à venir. Avec le recul, je me dis qu’à ce moment-là déjà, j’étais foutue. Un sourire, c’est tout ce qu’il a fallu pour me faire chavirer. Et son sourire, je lui ai rendu quand je l’ai vu s’approcher. J’ai arrêté de danser pour le regarder avancer vers moi, le détaillant de haut en bas sans même m’en cacher. Dès le début, je l’ai trouvé magnifique, et déjà à cet instant, il ne me laissait pas indifférente… Quand je disais que j’étais foutue !

- Hey !

C’est comme ça qu’il m’a abordée et soyons honnête, c’est tellement cliché ! Pourtant, ça a marché. Je l’ai accueilli avec un petit rire amusé, qui ressemblait peut-être plus à un gloussement, et je me suis mise à sourire de plus belle en lui répondant.

- Salut.

J’étais curieuse de voir la suite, de voir comment il allait s’en sortir et s’il allait continuer dans ses clichés. Bon, j’étais déjà sous le charme, mais ça c’était une autre histoire, parce qu’à ce moment-là, j’étais persuadée que ça pourrait rapidement changer, maintenant… Maintenant je me demande si ça aurait vraiment pu être le cas. Est-ce que je serais devenue indifférente à lui s’il était comporté comme un gros con ? J’aime à croire que oui, mais dans le fond, je n’en sais rien…

- Tu danses ? m’a-t-il demandé avec un nouveau sourire.
- Avec plaisir !

Il n’en a pas fallu plus pour qu’on se retrouve sur la piste de danse et j’ai découvert rapidement qu’Ezra est un super bon danseur. C’était agréable, de se déhancher avec lui, en discutant par moment, ce qui m’a permis d’apprendre son nom. A ce moment-là, je n’avais pas besoin de plus. On a passé plusieurs musiques à danser ensemble, sur la piste, avant de s’éloigner vers le bar pour prendre un verre et discuter un peu plus au calme. Enfin discuter… C’était l’idée, mais j’étais déjà en train de le bouffer des yeux. Je ne savais pas encore si j’allais passer toute la soirée avec lui, mais j’en avais bien envie. Et vu sa manière de me regarder, je crois bien que c’était réciproque comme sentiment. On l’a quand même pris ce verre, et on s’est serré sur une banquette, pour discuter. Le courant est tout de suite passé avec lui, en même temps, ça a toujours été facile de parler avec Ezra, c’est l’une des choses que j’adore chez lui. C’était notre première rencontre, mais il arrivait déjà à m’amuser et à me faire craquer. Alors forcément, quand nos verres ont été vides et qu’il s’est approché pour m’embrasser, j’étais bien trop heureuse pour le repousser. Cette éventualité ne m’a même pas traversé l’esprit.

Ezra m’a embrassé et bien sûr que je lui ai rendu son baiser. J’ai glissé une main sur sa nuque, j’ai goûté ses lèvres du bout des miennes avant de laisser nos langues danser ensemble. Si au début, ça restait un baiser sage, une découverte de l’autre, c’est très vite devenu bien plus passionné, et ça n’a jamais cessé de l’être entre nous. Quand je suis avec Ezra, tout est plus fort, plus enivrant et plus passionné. Quand il pose ses mains sur moi, je m’électrise instantanément et ce soir-là, alors que sa main glissait sur ma cuisse, c’était déjà le cas. On a fini par se séparer, à bout de souffle, un sourire aux lèvres pour ma part. Ma main a quitté sa nuque, en glissant le long de son bras, alors que je laissais de nouveau mon regard couler sur lui. J’avais envie de lui, et même si je l’avais voulu, je crois que j’aurais pas pu m’en cacher. Il a dû le voir, ou être aussi excité que moi par ce baiser, parce qu’il n’a pas mis longtemps à me proposer d’aller ailleurs, et j’ai mis encore moins de temps à l’inviter chez moi. Le trajet a été une torture, j’avais envie de le toucher, de l’embrasser encore, mais je me suis retenue. Heureusement, il est passé rapidement et je n’ai pas mis longtemps à découvrir qu’il n’est pas passionné que dans ses baisers.

Quand je me suis endormie, ce soir-là, la tête posée sur l’épaule d’Ezra, j’étais juste bien, sereine, et comblée. Pas une seule seconde j’ai imaginé que je trouverais le lit vide en me réveillant le lendemain. Pourtant, quand j’ai ouvert les yeux, la seule chose que j’ai vu, c’est mes draps bleus, froissés par la nuit et encore tièdes. J’étais pas tout à fait réveillée, mais suffisamment pour me demander où il était passé. Je n’ai pas eu à chercher longtemps. Je me suis tournée dans le but de me redresser, et il était là, avec son sourire sexy, ses cheveux encore plus en bataille que la veille - peut-être bien par ma faute - simplement vêtu d’un boxer. Il est entré dans la chambre, un mug dans chaque main et m’a rejointe sur le lit avant de me tendre un café. Là, je n’ai plus eu aucun doute, j’avais déniché la perle rare.

Codage par Libella sur Graphiorum