La demeure Carrington

Historique des RP

Mai 2035 - timeline du plus vieux au plus récent

1) Lincoln - Kenny apprend que son bro a un petit-ami qui le traite très mal. En vérité Link essaie juste de se débarrasser de Kenny en racontant n’importe quoi. Ce quiproquos amènera Kenny à raconter ses expériences avec les escorts, Link lui confie alors qu’il essaie de soigner sa phobie d’être touché.

2) Ezra - Kenny et Ez poursuivent malgré eux un méchant SHinky prénommé Fly. A la base Ez était en pleine filature mais la présence de Ken lui a fait rater son enquête initiale.

3) Scar - Kennedy a un crush pour la 10eme fois de suite sur Scar, ce dernier intrigue et agacé - on le comprend - révèle à Kennedy qu’ils se connaissent déjà... Ken l’a juste zappe. S’ensuit une conversation où, faute d’arriver à joindre Link pour qu’il règle ce problème de mémoire, ils font connaissance. Le feeling passe bien et Kenny (re)commence a bien craquer pour le pizzaiolo.  

4) Isaac - Kenny rend visite à son pote SHinky passer un moment entre bro. Détails ils ont tout deux oubliés quelques trucs dont le clone, Stan, se souvient.

5) Kyle - Kyle à besoin de réconfort - et d’argent ? - quoi qu’il en soit il appelle Kennedy pour un moment à deux. Kenny ne dit jamais non à son héroïque escort et les voilà dans la piscine familiale.

6) Alec - Kennedy prend son destin en main en allant quémander un stage auprès d’Alec. Hélas pour Kennedy la rencontre se termine mal, il n’a pas son stage et il a énervé Alec, qu’il prend pour un fou furieux.

Juin 2035 - timeline du plus vieux au plus récent

1) Lincoln et Scarlet - Kenny les convoque tous les deux à la demeure Carringtons pour parler du fait qu’il a oublié Scar.

2) Leslie - Kennedy a un rdv avec un employé du SHinc pour perfectionner sa communication en vue son emploie au sein du SHinc. Hélas l’employé est Leslie.

Bloc-note de Kennedy

Note à lire pour ne plus rien oublier

Tu oublies des trucs alors, au cas où un vilain continue de te lobotomiser, n'oublie pas que ce que tu souhaites c'est un mec qui...

1- est toujours partant pour faire n'importe quoi sur un coup de tête.
2- accepte de vivre à la maison familiale avec papa car on va pas le laisser seul quand même !
3- veut une myriade d'enfants dont je m'occuperai.
4- bossera à ma place dans l'entreprise familiale.
5- accepte Kyle dans ma vie car j'me prive pas d'une escorte-shinc comme ça.
6- est sur les réseaux sociaux car comment on va partager toutes notre vie ? Carrington Family doit devenir une émission tendance.
7- accepte que Link sera tout le temps avec nous.
8- présente bien en société pour qu'on soit LE couple lors des dîners mondains.

@Mallory Crowley défie de la liste des critères de Kenny check

CV de Kennedy

CV:

@Alec Spillmaeker ce que Kenny lui donnera dans le rp

Bloc-note de Kennedy

Même un pnj a droit a un peu de logique

Linwood Carrington - lien vers fiche pnj ft Jack Black
Mannie Rosewood - petite cinquantaine, mariée, deux garçons. En poste depuis ses vingt ans. Civile avec la capacité “discrétion incarnée” elle se fond dans le décor au point qu’on oublie sa présence. généreuse - altruiste - travailleuse. Sans opinion sur le SHinc. ft Olivia Colman
Lambo - SUV tout terrain et distributeur de bonbons. Partenaire des courses de voitures de Kennedy. ft Lamborghini Urus ST-X concept

One-shot

Kennedy devient assistant de direction

En attendant les deux autres, il posa une bouteille d’eau fraîche et un verre devant chaque siège. Puis, il choisit son fauteuil, celui face à la porte d’entrée pour avoir une vue d’ensemble, et lu les documents de sa chemise pour passer le temps. Il était en avance, comme toujours. Clarence fut a l’heure, il lui sourit alors qu’il s’installait à sa droite, l’air plus pincé que d’ordinaire. Il n’est pas très content de la situation, un autre l’aurait trouvé distant et hautain, lui le connaissait bien. Il avait son air des réunions qui s’annoncent difficiles. Amusé, il ne dit rien, attendant le dernier larron qui fait enfin son entrée avec deux minutes de retard. Ça va, c’était acceptable surtout si on prenait en compte le fait qu’il ne voulait pas, mais vraiment pas, être là. Il avait une tête de lapin pris dans les phares d’une voiture. Tu peux t’installer Kennedy, son ton était amical, doux même et le geste lui désignant l’unique chaise restante à sa gauche l’était tout autant. Bien, on pouvait commencer. Linwood Carrington posa ses coudes sur le bureau pour joindre ses mains devant lui et, avisant tour à tour son bras-droit et son fils, s’exprima posément en regardant sans ciller un Kennedy très mal à l’aise.

Je ne vais pas y aller par Quatre Chemins, Ken. Tu devais trouver un stage, ce fut un lamentable échec. Nous avons eu vent de ce qui s’est passé… tu t’es ridiculisé, tu as fait perdre son temps à Monsieur Spiellmaker et tu n’as rien obtenu. C’était absolument pas ce que je t’avais demandé. Ajoutons dans l’équation que tu devais être avec moi aux SHincDayZ pour assister aux échanges commerciaux, mais tu as préféré ignorer ma requête pour faire je ne sais quoi. En conséquence, puisse que tu sembles incapable de te gérer toi-même, j’ai pris la décision que tu travailleras à partir de lundi à la Carrington Corp. Tu seras l’assistant de Clarence, il te formera au métier d’assistant de direction. Ça ne va pas te plaire mais c’est une très bonne entrée dans l’entreprise, ensuite on visera plus grand.

A mesure que Linwood parlait il voyait son fils pâlir si bien que lorsqu’il lui tendit le contrat à signer, il était plus blanc que la feuille.

- Mais papa… commença Kennedy d’une petite voix étouffée sans oser alors au bout de sa pensée. Il le regardait avec son air de cocker perdu, suppliant son père de ne pas faire ce qu’il était justement en train de faire. Ce n’était pas de gaieté de cœur, Linwood aurait préféré que les choses se passent autrement mais il devait rester sur sa position, ça n’allait pas plaire à son fils mais c’était nécessaire.
- Il n’y a pas de mais qui tienne. grogna t-il en se redressant, mains à plats sur le bureau et dos bien enfoncé dans le siège. Tu as intérêt à être efficace, travailleur et discipliné. J’estime qu’au côté de Clarence, tu peux être autonome dans ton poste en deux mois. Pendant ces deux mois tu travailleras pour notre groupe et tu me suivras aux réunions du SHinc. Passé ces deux mois, je te trouve un poste au SHinc. J’ai quelques pistes mais l’emploi exacte restera à déterminer
- Au SHinc ?!! Mais pourquoi tu veux qu’j’travailles là-bas ?! J’serais avec Clarence hein ?! Kennedy eut un regard paniqué vers son cousin qui restait impassible.
- Non. Tu seras autonome
- Mais… Mais… j’vais jamais y arriver ! Qu’est-ce que j’vais foutre tout seul au SHinc ?!
Faire. Qu’est-ce que je vais faire silence pour faire répéter sa phrase à son fils avec un vocabulaire plus approprié. Une fois chose faite Linwood se pinça l’arrête du nez et entreprit de s’expliquer. Il n’aimait pas ça, rien de tout cela, Kennedy était au bord de la crise d’angoisse et ça lui brisait son cœur de père d’infliger ça à son fils. Mais il avait eu beau tourner la situation dans sa tête des centaines de fois, il n’avait pas trouvé d’autre solution. Aussi c’est fermement qu’il reprit la parole, un ton calme et sans appel.On a investi notre argent, notre image et notre marque dans le SHinc. Je ne vais pas leur faire naïvement confiance pour ne pas en profiter. Tu crois que j’ai batti mon empire en ayant de la chance ? Non. On a notre petite astuce, dans chaque entreprise où on investit on a un Carrington qui est mes yeux et mes oreilles. Habituellement la boîte ignore que leur employé est à mon service mais on va faire une exception. Tu as des atouts, outre ta connaissance et ton réseau au sein du SHinc. Il faut juste que tu sois plus professionnel. D’autant plus que je n’ai pas du tout aimé ce stand S, cette façon de mettre en scène les pouvoirs étaient inutiles - comme s’ils ne pouvaient pas tester les SHinkies dans leur labo ! Si j’investis c’est pas pour qu’ils transforment le SHinc en une espèce de cirque. J’y pense depuis un moment et l’attentat m’a fait sauter le pas : je ne serais pas toujours là pour toi.
- Dis pas ça…
- C'est un fait, je ne suis pas éternel, Mannie non plus. Si je décède aujourd’hui tu serais incapable de gérer ton patrimoine. Sans parler que je suis lasse de te voir profiter des fruits de notre labeur, à Clarence et moi, sans lever le petit doigts. Ton attitude ces derniers temps m’a bien rappelé que tu n’avais pas une once de respect pour le travail. La question n’a pas lieu à débat : tu travailles pour nous, puis pour le SHinc ou alors je te coupe les vivres.

Ce fut la phrase de trop, son fils déglutit avec difficulté et baragouina quelque chose ressemblant à « je peux sortir ? » alors de prendre la poudre d’escampette. Ça c’était pas si mal passée, il s’était attendu à plus d’opposition de la part de Kennedy. A peine ce dernier était sorti que Clarence sortait de son mutisme.

- Linwood, avec tout le respect que je te dois : c’est une très mauvaise idée !
- Mais non, j’aurai même dû le faire plus tôt. Ça va bien se passer
- Il ne veut pas travailler ! Pire tu sais combien il est irritant quand il le veut !? Il va nous mettre tout le service sur les nerfs en deux jours ! Je peux pas passer une journée sans qu’on se dispute, toi il t’écoute mais t’es bien le seul ! Je ne peux pas former une personne comme Kennedy. Personne ne le peut !
- Vois le comme un défi de management, si tu y arrives, tu pourras encadrer n’importe qui.
- Tu es son père, tu ne vois pas à quel point il est dans son monde. Mais puisque tu insistes je le ferais… et tu verras que j’ai raison
- Écoute, Kennedy n’est pas compliqué à gérer. Il est simplement immature, il est… il est comme un chiot. Quand il fait une bêtise tu lui tapes sur le museau, quand il réussit tu le flattes avec une caresse. C’est pas sorcier. Là je lui ai remonté les bretelles, il va être penaud et réfléchir et après… ah je l’entend arriver, tu vas voir

Kennedy revint dans le bureau, s’excusa du bout des lèvres de s’être absenté. Ses yeux rouges et sa cravate mal resserrée n’échappèrent pas à son père, mon pauvre garçon, Linwood avait la désagréable sensation de jeter un agneau dans une bergerie.

- Merci d’être revenu Ken. J’ai conscience que tout cela est nouveau et difficile pour toi mais je suis fier de voir que malgré tout tu es encore là. Je crois en toi, si je te dis que tu en es capable c’est que tu l’es. un sourire commence à éclairer le visage juvénile On a terminé, lit bien le contrat et si tout te va, signe le. Je t’invite au restaurant, ça fait un moment qu’on a pas fait un instant père-fils le sourire s’est agrandit et il retrouve enfin cette joie de vivre qu’il aime tant voir. Kennedy ne lit pas le contrat, il faudra qu’il lui explique que c’est quand même la base, mais il ne veut pas gâcher sa bonne humeur. Continuant sur sa lancée, Linwood sortit les clefs de sa Bentley et les donna à son fils pour qu’il prépare la voiture. C’est tout guilleret que ce dernier sort, plein d’une énergie retrouvée.

- Tu vois. Là il est content, je pourrais le mettre à travailler qu’il le ferait dit Linwood à son bras droit en se levant du fauteuil et récupérant bouteilles d’eau, verres et documents.
- Lundi il fera de nouveau la tête
- Ah bah oui il faut régulièrement relancer la machine mais tu verras, à un moment il sera autonome. Faut le brusquer un peu mais il va y arriver, on va lui inculquer le sens du travail…. Ou au moins assez de maturité pour qu’il survive dans un emploi. Au pire s’il râle lundi tu lui rappelle que s’il ne joue pas le jeu, je le met à la porte sans le sous.
- Tu ne le feras pas
- Bien sûr que non, mais ça il ne le sait pas
- Même, je n’y crois pas. Je te paries qu’à la fin du mois c’est toi même qui le licencie
- Pari tenue, tu vas voir il va t'étonner. Linwood serra la main de Clarence, amusé par le pari et persuadé que si, cette fois ci son fils n’allait pas le décevoir.

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Flashback : Kennedy à six ans

Main sur le volant en cuir, il n’eut pas à patienter longtemps pour voir son fils courir vers lui. Kennedy poussait les parents venus chercher leurs enfants à la sortie de l’école pour atteindre au plus vite la rolls de son père. Il avait un sourire immense, l’air si rayonnant que Linwood sentit son cœur se serrer face à cette adoration sans pudeur. Si son épouse pouvait le voir, elle aurait été fière de voir que son petit bonhomme gardait le sourire malgré tout. La porte de derrière claque, le sortant de sa rêverie. A peine attaché, le moulin à parole se mit à faire ce qu’il préférait dans sa journée : la raconter à son père. Linwood démarre et, silencieuse, la rolls fendit la foule pour rentrer à la maison.

-Me suis fait un nouveau copain ! Il s’appelle Lincoln ! S’exclama Kennedy en guise d’introduction, surexcité par cette nouvelle incroyable.
- Ça c’est amusant ! Fit son père en souriant, autant amusé que le fils par ces deux prénoms aux origines communes.
- Ouiiiii ! Il est déjà grand ! Il est trop fort ! J’l’aime plus qu’Orso ! Continua Kennedy sur le même ton.
- Ken on ne fait pas de différence comme ça entre ses amis… tu peux avoir deux amis tu sais, souffla Linwood un peu agacé. Il faudra qu’il lui inculque ça. Ce n’est pas une façon de traiter ses amis, ils ne sont pas des jouets dont il peut se défaire.
- Mais Orso est nul à côté ! Link il est VRAIMENT trop fort papa ! Il a fait peur à Matt !! C’était trop bien !!
- Comment ça il a fait peur à Matt ? Tiqua Linwood en se remémorant quel camarade de classe de son fils était Matt.
- Matt y s’est moqué de moi car j’ai dit à Joshua que je voulais être son mari plus tard. Bah Lincoln il m’a défendu alors qu’Orso il a rien fait !! J’étais trop content ! J’ai dis à Matt que c’était qu’un jaloux car je voulais pas de lui et qu’aucun garçon ne l’aimera jamais !
- Arrête de critiquer Orso, il n’est pas un preux chevalier à ton service mais ton ami.. mais j’aime bien ce Lincoln, tu l’inviteras à prendre le goûter pour le remercier de t’avoir aidé. Par contre, mon grand, faut vraiment que tu arrêtes de croire que tous les garçons sont attirés par les garçons. Ta mère et moi n’étions pas une exception pour que tu viennes au monde... comment te dire ça ? Disons que toi tu préfères les voitures aux camions, et bien certains comme Matt préfèrent les camions, commença Linwood sans savoir comment aborder la question.
- Hein ? Matt il a pas d’camion.
- Oui, certes, alors Matt il préfère être amoureux d’une fille comme toi tu préfères être amoureux de Joshua. Et parfois des gens comme Matt sont méchants envers les gens comme toi. Finit-il par dire tout à trac, faute de meilleure idée. Il ajouta plus doucement, ne fais pas attention à Matt, et évite de lui répéter demain qu’il est « amoureux de toi mais pas toi » je te connais… tu m’as déjà fait ce coup, grogna t-il en se remémorant la maîtresse le convoquant pour lui demander de dire à Kennedy qu’il fallait qu’il arrête de raconter n’importe quoi car ça créait des tensions dans la classe.
- Mais c’est vilain d’être méchant ! Et il a été méchant avec moi !!!! S’indigna son fils en prenant le sujet à cœur, ce qui tira un sourire de fierté au père.
- Oui mais ça arrive Ken, répondit doucement Linwood pour le tempérer même si au fond il aimait l’idée qu’un jour son fils soit un défenseur des droits de l’homme.
- Faut le mettre en prison.
- Qui ?
- Matt. Tu m’as dit que les méchants vont en prison donc Matt va en prison ! En plus c’est trop bizarre d’être amoureux d’une fille, c’est dégueu.
- Ta maman était dégueu ? Sourit Linwood en se disant que finalement il n’avait peut-être pas un petit défenseur à l’arrière de la voiture…
- Arrête !!! Demain je dis à Matt qu’il va aller en prison !!
- Mais non ! Mais tu n’as rien écouté ! Ken… comment j’explique le concept de tolérance ? Écoute.. reprit le père avec une pointe d’inquiétude. Ah non déjà qu’il prend ses amis pour des jouets s’il devient une espèce de dictateur miniature il ne va jamais s’en sortir. Lui il veut élever un garçon gentil et tolérant, pas un petit monstre de cours de récréation ! Oh bon sang, qu’est que ce son épouse lui manquait, elle, elle aurait su comment gérer le ouistiti agressif qui lui servait de fils en cet instant.
- Et s’il comprend pas et bah c’est pas grave ! Je vais leur dire à tous demain à l’école que je suis plus intelligent que Matt et donc que j’ai raison !!! Qu’il est débile d’être amoureux d’une fille ! Et Link il va taper Matt s’il est pas d’accord !! C’est mon garde du corps il va ..
- Calme toi, calme toi. Tu vas laisser ce pauvre Matt tranquille. Faut vraiment que tu sois moins buté…
- Il est vilain…
- et que tu sois plus tolérant. Punaise, fiston, j’aurai pas imaginé à ta naissance que je doives t’apprendre à tolérer les hétéro c’est le monde à l’envers…
- C’est quoi un hétéro ?
- Quelqu’un qui aime les camions, conclut Linwood, blasé.

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Flashback : agression de Kennedy.

/!\ RATING violence et vulgarité

Bar d’Orso - 8 janvier 2035 - 01h55

- Qu’est-ce que tu me veux Kenny ? T’as pas d’autres mecs à emmerder ? Je ferme là, grogna Orso derrière son bar.
- Paraît que Link t’as largué cet aprem. Il était temps ! , Kennedy esquissa un sourire ravi par cette belle nouvelle. Sans égard pour les dires de celui qui fut son ami il y a fort longtemps, l’héritier s’installa sur un des tabourets du bar et, se penchant par-dessus le comptoir, attrapa un verre fraîchement lavé. Orso l’observe, dépité par tant d’impolitesse, sous ses yeux Kenny se sert à même la tireuse une bière qu’il sait qu’il n’appréciera pas. Il n’aime pas la bière, c’est juste de la provocation. Rien que de la provocation. Il a déjà bu, ça se voit qu’il n’est pas très sobre, son regard à un filtre vitreux caractéristique qui lui tire un rictus de dégoût. Déjà sobre il est chiant, mais bourré c’est pire.
- Ouais. C’est de ta faute s’il m’a jeté, t’aurais pas foutu la merdre dans notre couple on serait encore ensemble. Je perds mon mec et mon barman, merci bien. Un blanc pour apprécier le visage extrêmement satisfait de Kennedy, putain il le gave à toujours sourire celui-là. Kennedy boit sa bière sans se départir de cet air satisfait, le regard clair par-dessus la mousse ne le lâche pas d’une semelle. Tu peux pas t’empêcher de tout gâcher hein ? T’as gagné, félicitation. Maintenant dégage, je suis pas d’humeur pour tes jeux malsains. Ah ! Orso esquisse un sourire en essuyant le dernier verre, Carrington n’a pas aimé la pique. Tant mieux, lui ça fait 20 ans qu’il encaisse ses piques à lui.
- J’suis pas malsain, c’est juste toi qu’étais pas digne de Link. T’es trop con pour lui. Orso inspire pour garder un semblant de calme mais, vraiment, ce soir il n’est pas d’humeur. Vraiment pas, il vient de se faire larguer il n’a besoin qu’on vienne tourner le couteau dans la plaie. Quand il m’a dit qu’il s’tapait…. toi, j’ai cru qu’c’était une blague. Heureus’ment qu’j’suis persévérant et doué pour l’faire changer d’avis, ça m’aurait fait chier d’assister à votre mariage. Quoi que dire “non je m’oppose” ça pourrait être drôle… bah ça arrivera jamais d’toute façon ! J’voulais te dire de lui foutre la paix, genre si tu pouvais disparaître de nos vies ça m’arrangerait. On t’a assez vu, c’est gênant qu’tu nous colles comme ça et pour appuyer ses dires, Kennedy siffla son restant de bière avant de claquer le verre sur le bar. C’était dégueulasse comme goût, mais ce con devait comprendre qu’il n’était pas grand chose.

Meilleur ami jusqu’à ce qu’il rencontre Lincoln. Kennedy ne lui tourna pas le dos suite à cette rencontre. Non, cela aurait été plus facile de passer à autre chose, non, pendant plusieurs années il oscilla entre Orso et Link, rappelant régulièrement au premier combien il n’était pas aussi bien que le second. Les années passent et le Karma est joueur avec eux. Ils ont passé leur vie à se côtoyer dans les mêmes établissements, dans les mêmes mondanités, le Destin veut les réconcilier semble t-il. Et ça marche, à l’université ils se retrouvent. Comment a t-il pu lui pardonner ? Comment a t-il pu passer outre les humiliations ? Il faut croire qu’il est de bonne nature, l’université se déroule et ils retrouvent une complicité perdue. Ça fait du bien, Kennedy a beaucoup de défauts mais il a aussi des qualités qui… qui n’auraient pas dû lui manquer car l’homme va de nouveau tomber de très haut. Ils n’ont pas la même vision des études, si au début tout allait pour le mieux, dès la seconde année les choses prirent un tournant malheureux. Kennedy découvre l’alcool et la drogue, s’adonne à des sorties qui ne correspondent pas aux envies d’Orso. Il imagine qu’il va accepter qu’il n’a pas le même mode de vie mais non, le Carrington le raille. C'était si évident qu’il s’en prenait à lui pour se faire mousser dans son nouveau groupe de copains de fac demeurés, tellement évident pour lui que Kennedy avait cruellement besoin d’être remarqué. A chaque raillerie il entendait son appel à l’aide, “aimez moi” qu’il gueulait le Carrington. C’était quoi le pire ? Qu’un pote se foute de sa gueule pour s’intégrer ou que ce même pote fait ça alors que ça ne lui ressemble même pas ? Il le connaît, il sait qu’il est pas aussi con mais monsieur aime un peu trop expérimenter alcool et drogues, ça le rend tellement con ces trucs. Un vrai indicateur de connerie, sobre Kennedy l’ignore, défoncé ou bourré il vient le voir. Un jour il en eu marre de subir alors il lui a balancé ses quatre vérités, il l’a humilié à son tour, devant ses amis, il s’est défendu. Il était fier, tellement fier. Ça a marché, Kennedy et sa bande lui ont foutu la paix. Puis le hasard de la vie, cette vie à l’humour douteux, lui a mit Lincoln sur son chemin. Pire, elle lui a mis Lincoln et des sentiments. Il n’imaginait pas à quel point Kennedy allait tout faire pour détruire cette idylle. Un trésor d’imagination pour ruiner une vie que cet homme.

- T’as pas changé Kenny. C’est pathétique comme tu ne changes pas ! Link m’a dit que tu taclais un certain Klaus aussi, putain Ken on s’en branle qu’il a des amis ! Ok tu m’aimes pas mais bordel tu lui fous la paix ! , il avait réussi à l’énerver, forcément qu’il était blessé par tout ce qu’il lui disait ! Ce type était tellement irritable ! Tellement… !!!
- C’est pas ton problème !
- C’est mon problème depuis que MON mec m’a largué à CAUSE DE TOI ! Putain c’est quoi ton problème ?! T’es amoureux de Link et ça te fait chier qu’il se tape d’autres gars ? Celle-là, ça faisait un moment qu’il y pensait. On pouvait pas être aussi possessif sans sentiment, hein ?
- Mais n’importe quoi ! C’est mon frère, j’vais pas aimer mon frère. T’es juste pas digne de lui, y a Link que j’place là et toi t’es là belle image avec ses mains pour illustrer à quel point il est rase-motte. Son frère hein ? Il y a tellement de mépris sur le visage de Kennedy que le sang d’Orso gonfle de colère.
- Mais c’est même pas ton frère ! C’est n’impor… Pas le temps de terminer, Carrington le coupe en s’levant, faisant tomber dans le geste le tabouret.
Justement ! J’veux pas qu’il m’lâche ! Qu’il m’remplace ! Tu peux pas comprendre t’as une putain de famille nombreuse mais moi j’ai qu’lui et mon père ! J’sais que c’est pas mature de ma part mais putain j’en ai rien à foutre ! C’est plus fort que moi, j’veux pas l’perdre ! Alors toi et tes questions de psy tu vas juste me foutre la paix et dégager de nos vies ! Sérieux mec faut passer à autre chose, j’voulais pas de toi quand on était gosse, je voulais pas de toi ado, et j’veux encore moi de toi adulte. Tu dégages tu m’entends ?!
- Te fous pas de ma gueule… tu veux juste me blesser, allez c’est toi qui dégage. La colère bouille dans ses veines mais il résiste à la tentation d’exploser. Il est complètement bourré, il a juste envie de le blesser parce qu’il l’a lui-même blessé. C’est bêtement tout, y a pas de haine derrière l’attitude du Carrington, juste une envie de blesser autant qu’il l’a été. Il l’aurait flatté, tout aurait été différent. Orso fait le tour du bar pour prendre Kennedy par le bras, il va le mettre dehors, fermer la porte, et tout ça sera terminé.  Sauf que Kenny repousse violemment le bras Me touche pas connard gueule t-il en le repoussant.

Des années à encaisser, à rationaliser, à se reconstruire de tout ce qu’il a subi, qui volent en fumée. Les mots il peut faire avec mais ces paumes qui le poussent, son pied qui percute le tabouret au sol, la chute qui va avec. Le rire de Kenny qui lève un sourcil moqueur, puis lui tourne le dos pour s’en aller, satisfait de lui. Tellement satisfait. Trop de ressenti, trop de passif. Il l’avait dit, il n’était pas d’humeur aujourd’hui. Orso se leva, coup de pied dans le tabouret pour le faire valdinguer. Kennedy se retourne, surpris puis moqueur, prêt à railler son courage il en est sûr. Prêt à balancer encore une connerie plus grande que lui. Il l’attrappe et c’est l’héritier qui finit souffle court contre le comptoir. Son cerveau a court-circuité. Il ne pense plus, il ne voit plus, il ne fait que ressentir. Ressentir cette rage qui monte, monte, monte ; elle ne demande qu’à parler. Enfin ! Enfin il lui laisse la parole ! La raison explose en éclat, les barrières morales tirent leur révérence. Il n’y a plus que le goût du sang. L’odeur du sang. Il n’entend pas les hurlements, les suppliques ; il ne voit pas la peur, la terreur. Il est en roue libre, chaque coup est une revanche pour l’abandon, le harcèlement et la perte de Lincoln. C’est une libération.

Le silence.
Essoufflé, Orso sort de sa transe.
Le silence.
Rien que le silence.

Ses mains commencent à le lancer, ses chaussures sont maculées. Qu’est-ce qu’il a fait ? Non, non, non. Dit quelque chose, Kennedy, dit quelque chose. La peur au ventre, la bile a remplacé le sang sur sa langue, il lui prend l’épaule pour le tourner vers lui. La vue lui tire un haut de coeur qui finit dans l’évier. Non, non, non. Il n’ose pas formuler sa pensée, il n’ose pas prendre son poul. Non, non, non. Il ne peut pas rester là, ils vont comprendre. Ils vont l’arrêter et… Il détruisit son bar. Les verres furent brisés, les chaises renversées. La caisse ? Vidée. Il racontera qu’on l’a cambriolé, il racontera n’importe quoi. Ne pas se faire arrêter, ne pas rester là.

16 mars 2035 - Demeure Carrington

19 février, Kennedy sort du coma. A son chevet ses proches se relaient, il paraît. Les infirmières lui parlent, il paraît. Sa motricité n’est pas complètement revenue, son corps n’est pas rétabli de ses multiples fractures, il paraît. Il a eu de la chance qu’un passant l’ai trouvé, il paraît. La police l’a interrogé, il paraît. Il paraît énormément de choses car il ne s’intéresse plus à rien. Il quitte l’hôpital, passant d’une chambre blanche à sa chambre qui n’est pas réconfortante. On lui a dit qu’un retour à la maison allait lui faire du bien, les repères ça aident à se reconstruire. Rien n’aide, il ne va pas mieux. La peur est toujours présente, elle le tient au ventre et son esprit ne cesse de ressasser, encore et encore, bloqué à cette nuit de janvier. A chaque geste il se ratatine, la moindre tendresse est source d’angoisse. Insomniaque, il ne ferme plus les yeux par peur du noir. Il n’est plus que l’ombre de lui-même, vivant mais mort à l’intérieur. Tout l’effraie mais, plus que les autres, c’est lui-même qui l’angoisse. Il ne se supporte plus. Orso a voulu le tuer, il a eu la chance que s’évanouir l’ait calmé. Orso a voulu le tuer. Il le sait qu’il n’a pas été bon envers lui, il sait tout ce qu’il a fait et il sait ses travers. Il sait qu’il est trop possessif quand il s’agit de Lincoln. Il sait tout ça mais il sait également qu’il a changé, des rencontres lui ont ouvert les yeux…il ne se drogue plus, il ne s’en prend plus aux autres pour s’intégrer n’ont plus... cette phase de sa vie est révolue...ce soir… non ce 8 janvier, c’était une erreur de parcours. C’était l’alcool qui parlait, pas lui. Pas lui. Orso a voulu le tuer. On a voulu le tuer pour ce qu’il est. Si Orso a fait la tentative d’homicide, qui réussira le coup ? Sa douleur est si grande qu’il s’étrangle avec. Il n’en peut plus de la culpabilité et de la peur. Il veut recommencer sa vie, tout recommencer pour avoir une seconde chance. Alors quand Lincoln vient le voir ce jour-là, il craqua. Ses mots ont dû mal à sortir, sa gorge est enrouée mais avec de la patience et des larmes, il lui dit ce qu’il a sur le coeur. J’aurai préféré qu’il réussisse son coup. Si j’étais mort dans ce bar j'aurais pas eu à vivre ça. J’en peux plus Link. J’ai peur de tout, je ferme les yeux je le vois. Je me réveille, je le vois. Je le vois partout. Il voulait me finir et je sais pourquoi. C’est ça le pire, je sais pourquoi !, un geste de Lincoln qu’il évite. Ne me touche pas. S’il te plait, ne me touche pas. T’as la psy qui me sort que ça va aller avec le temps mais putain j’en veux pas de son temps. Ca me tue. Je suis un monstre en fait. Y a rien à sauver chez moi, j’suis juste un monstre. J’en peux plus., il se tait, le visage ravagé autant par les blessures qui s’estompent que par les larmes qui n’en finissent plus de couler depuis son réveil. Il est épuisé, si fatigué, si éteint. Il y a eu un avant et après l’agression, un homme puis une coquille vide.S’il a survécu, sa joie de vivre, sa naïveté, cette innocence qui fait qui le caractérise, sont mortes sous les coups. Il vit mais il n’existe plus. Je voudrais juste oublier. L’oubli, ce serait si simple si rien n’avait existé. A défaut d’avoir le don de recommencer sa vie, il pourrait gommer cet évènement. L’idée lui plait, elle lui plaît tellement qu’il envoie tout son désespoir à Lincoln Efface moi la mémoire. Je t’en supplies, efface moi tout ça. Je peux pas vivre avec ça Lincoln, je le sais, je ne pourrais pas. Je t’en supplie, efface moi la mémoire, pitié Link, pour moi .

One-shot

Justification de l’absence de Kennedy du 26 juin au 13 juillet à Londres.

Thème : addiction et sexualité

15 juillet 2021, cabinet du sexologue Anita Biell, premier rendez-vous.

Le fils Carrington n’a pas l’air dans son assiette, mal à l’aise il regarde partout sauf sur la femme qui se tient bien droite face à lui dans son fauteuil. Cela fait seulement deux jours qu’il est sorti de la clinique, le séjour a duré dix-huit jours et ce ne fut pas une partie de plaisir. Il en aura fallu des conversations entre Linwood et Kennedy pour l’amener à ouvrir les yeux sur son rapport à l’alcool, pour qu’il comprenne que l’alcoolisme ce n’était pas le cliché du gars ivre mort qu’il avait mais que c’était aussi boire quotidiennement et ressentir ce manque caractéristique qui le poussait à toujours avoir de l’alcool a porté de main. Une autre personne que Linwood, il ne l’aurait pas écouté mais lui, son père, il fit l’effort. Il entendit, compris et malheureux par l’image que ce dernier avait de lui, il se fit hospitaliser. Il le faisait plus pour son père que pour lui-même mais, sur place, la violence du sevrage lui fit prendre conscience de la réalité. La douleur physique et psychologique fut indescriptible, la peur de lui-même, de se voir ainsi, fut pire encore. Il était tellement perturbé par leurs conversations et tout s’était enchaîné si vite qu’il n’avait prévenu personne de sa disparition. Il avait quitté Londres sans un mot mais il en était heureux car, à sa sortie, il n’était pas prêt à voir tout de suite quelqu’un. Il se donnait du temps, ça allait un peu mieux même si sa nouvelle réalité continuait de l’effrayer. Il s’était fait tellement peur qu’il ne voulait pas retomber là-dedans. Sa fête d’anniversaire du 16 ? Elle fut annulée, non pas parce qu’il craignait les tentations mais parce qu’il n’était pas prêt pour voir tout ce monde. Il ignorait encore comment gérer son entourage, est-ce qu’il devait en parler ? Est-ce qu’il devait… il ne savait rien, il était perdu, aussi quand on lui avait parlé des alcooliques anonymes il avait bondi sur l’opportunité. Une personne pour le seconder, le soutenir, le guider, c’était exactement ce dont il avait besoin ! Il l’aiderait, il trouvera des projets comme ils ont travaillé à la clinique pour le driver, pour occuper son esprit. Mais, en attendant, il avait une soit-disante seconde addiction à traiter. Il était plus sceptique sur cette dernière même si ses docteurs lui avaient expliqué en long, en large et en travers que ces deux addictions étaient indéniablement liées.

- Je suis heureuse de vous rencontrer Kennedy, commença Anita avec un doux sourire avenant.
- Hm…, grogna Kennedy en croisant plusieurs fois ses bras sans savoir comment les mettre.
- Je travailles en collaboration avec votre addictologue, elle m’a informé que votre sevrage s'était bien passé ainsi que votre séjour.
- Désintoxication, cracha-t-il plus qu’il ne parla dans un souci du détail.
- Pardon ?
- Le séjour c’est dans une clinique de désintoxication et j’sais pas si on peut parler d’réussite, vous avez pas vu ma gueule là-bas, grommela Kennedy en se remémorant de mauvais souvenirs.
- Il est normal que cela soit difficile mais nous sommes là pour vous accompagner afin de sortir de vos addictions. Vous avez les heures des réunions des alcooliques anonymes ?
- Suis pas sûr d’être anonyme hein mais ouais j’ai.
- C’est très bien, c’est important, petite pause pour un air compatissant et le message explicite, rassurant, qui veut dire qu’il n’est pas seul face à l’adversité.
- Paraît… la voix était traînante mais le regard vif qu’il lui porta était plein d’espoir. Elle ne fut pas dupe et, chaleureuse, lui répondit avec douceur.
- Vous ne seriez pas ici si vous n’y croyez pas vous même.
- … ouais. Et vous vous allez m’envoyer m’faire sevrer aussi ? Il changea le sujet de la conversation, toujours aussi mal à l’aise à parler de ses propres démons.
- Non. Nous avons un programme qui reprend ce que vous allez découvrir aux A.A. C’est exactement le même principe, vous aurez des étapes où nous pourrons parler de vos progrès afin de vous libérer et soigner de votre addiction au sexe.
- J’ai un problème avec l’alcool mais pas avec le sexe. J’capte pas là. Il avait haussé un sourcil septique et décroisé les bras, plus confiant car se sentant légitime. Elle racontait n’importe quoi pour le coup la psy, il avait abusé du gin y avait pas à chercher des addictions partout, il faisait pas une collection non plus.
- Pour pouvoir commencer votre thérapie, il est important que vous preniez conscience de votre addiction. Vos résultats au test qu’on vous a fait passer sont indiscutables, Kennedy.
- Ça vaaaaaa, sont bidons vos tests, y en a qui aime le tennis bah moi j’aime m’envoyer en l’air, chacun ses passe-temps ! Vous avez des passe-temps, doc ?  Ajouta t-il avec un sourire et un ton identique à s’il avait montré une libellule imaginaire.
- Est-ce que votre passe-temps interfère dans vos relations ?
- …, pas de réponse mais il avait une liste longue comme le bras de relations mises à mal à cause de ça. Donc oui ?
- Est-ce que ça vous a mis dans des situations délicates ?
- …, rien que les deux derniers mois les cas de gênance et de dispute à ce sujet étaient nombreux. Donc, oui ?
- Votre rapport aux hommes est comment ? Est ce que ça le définit ?
- …, il a essayé de coucher avec tous ses potes mais c’est parce qu’il les choisit bien, il y peut rien s’il a bon goût. Quoi que c’est un peu le premier truc qu’il pense quand il parle à un mec… Donc, oui ? Rah ca va vos questions de psy de comptoirs là putain ! C’est chiant !
- On parlera de tout ça lors de nos séances. Vous apprendrez que l’on peut vous aimer autrement qu’en ayant une relation sexuelle avec vous, vous verrez, vous serez mieux dans votre peau.
-…, tant foutrait du mieux dans ma peau, bougonna t-il dans sa tête en croisant les bras et se ratatinant dans son siège.
- Avez-vous un compagnon ?
- Hein ? Nan enfin j’crois pas. Pourquoi ?
- Parce que le compagnon doit être impliqué dans la thérapie, il est le premier concerné et peut, parfois malgré lui, raviver l’addiction, l’entretenir ou alors en souffrir également. Il est important de l’inclure dans certaines étapes, pas toutes évidemment. Vous n’êtes pas sûr d’avoir quelqu’un ?
- Ouais nan j’ai personne  avança t-il en geignant intérieurement que ça faisait si longtemps qu’il n’avait pas vu son crush qu’il devait le croire mort et qu’il avait sûrement refait sa vie avec un autre client plus cool et moins torturé que lui.
- Personne de récurrent donc.
- ….
- Oui ?
- … bah j’ai mon escorte que j’appelle, fin, souvent quoi, regard en coin mal à l’aise, il se gratouille la joue, ouais dis comme ça, sous la lumière de cette conversation, ça va pas trop dans le sens de son discours de « tout va bien, j’ai aucun problème ».
- Ah oui, lui en effet est concerné.
- Oh putain sérieux ? Bondit Kennedy, effaré par cette idée.
- Vous allez continuer à le voir ? On définira si c’est une bonn…
- C’est un ami évidemment que je le verrais !
- Alors vous le contacterez pour l’étape deux mais, d’abord, on va faire plus ample connaissance, vous et moi. D’accord ?
- Nan mais genre si j’ai un mec, ou Ky-l’escort, y va d’voir v’nir ici ?
- Pas nécessairement, l’objectif sera pour vous d’entendre pourquoi il est avec vous, ses sentiments à votre égard mais pas simplement dire vos qualités mais aussi vos défauts, qu’il connaît et apprécie. L’idée est vraiment que vous cessiez de penser qu’on ne peut vous apprécier que par le sexe, vous pouvez vous connecter autrement aux autres. Mais on y reviendra en tant et en heure.
- …. jamais de toute sa vie il ne veut vivre ça. Jamais. Ce serait la gênance absolue, il ne veut pas se taper une conversation « révélation : je te dis tout ce que je pense de toi » ! Elle rêve la meuf, ça n’arrivera jamais !
- On s’y met ?
- Fais chier j’suis obligé ?… Bon d’accord.


Putain c’était la mouise, Kyle allait le tuer s’il l’impliquait là-dedans ! Et paye ton image s’il se trouve un mec ! Finalement il allait peut être continuer à faire le mort… Mais en même temps il veut pas être tout seul à vie ou fuir Kyle… hm…. Réflexion intense…. L’étape une allait durer très, très, longtemps et il n’aura jamais à parler de ce qu’il traverse. Ça, c’était un bon plan ! Rassuré, il sourit à la sexologue, convaincu qu’il allait pouvoir sans sortir sans jamais avoir à évoquer ce sujet avec qui que ce soit. Tout allait très bien se passer et, clairement, se faire soigner deux addictions en même temps n’allait rien changer à sa vie. Rien du tout. Le plus gros, le plus difficile, était fait, le reste ça allait passer crème. Kennedy se mit à regarder ses mains, jouant avec le bout de son tee-shirt alors que timidement il entreprenait de comprendre comment il en était arrivé là. Tout allait bien se passer, se répétait-il, son regard fermement ancré sur ses mains à cause d’une flèche entre lui et la femme qui était apparue. Nop, il ne la voit pas, tout va bien qu’il a dit, ça va aller, qu’il a dit.

L'art du flirt par sms

- Kennedy, tu peux venir s’il te plaît ? Installé dans le canapé du salon, sourcils froncés, Linwood fixait d’un air sceptique son téléphone portable. Quelque chose lui échappait dans ce message mais si lui ne savait comment le comprendre, son fils pour sûr saurait le décoder. Ouaip ? Se laissant tomber à ses côtés, Kennedy étira le cou pour lire le sms avant que son père ne le lui montre. Oh… éclat de rire côté fiston, bougonnement pour le père.

- C’est une mauvaise blague, c’est ça ?
- Nan, elle te drague pa’ !

Le visage déconfit de son père acheva Kennedy qui partit dans un fou-rire. Sur le dernier Shincphone, on pouvait lire : “Bonsoir Linwood, je serais à la réunion des actionnaires de Grant Industries de mardi prochain. Est-ce que tu y seras ? ”

- Elle ne me drague pas, elle me demande si je viens à la réunion… avec un emoticon étrange. Je pensais lui répondre qu’en effet j’y serais mais ce dessin m’a mis le doute quant à ma réponse… Avec Clarence nous allons au restaurant après la réunion, je pensais lui en parler de vive-voix mardi, je me doutais qu’elle viendrait, elle est à toutes ces réunions, termina t-il, pragmatique.
- Tu veux la pécho ? Sourire amusé du fiston qui se régalait de la situation. Son père qui a un flirt c’était super cool mais un flirt qui envoie des smileys c’était encore mieux !
- La quoi ?
- Elle t’intéresse ? Tu veux sortir avec ? J’vais l’appeller belle-maman ? Son sourire taquin grandissait à mesure que Linwood pâlissait à cette perspective. C’était beaucoup trop drôle à voir !
- Absolument pas. Carla est une collègue sympathique avec qui j’apprécie échanger, rien de plus. Qu’est-ce qui te fais penser qu’elle puisse vouloir flirter avec moi ? Tu te trompes. Le ton était sans appel mais Kennedy gloussa en attrapant le portable de son père. C’était tellement tordant de voir son père si mal à l’aise ! On dirait un débutant du smiley, beaucoup trop drôle à observer ! Tout content d’expliquer à son père l’art du flirt, il se cala contre lui et entreprit de tapoter sur le téléphone des messages qu’il n’envoyait pas.
- J’le sais car c’est flag ! Le smiley qui r’garde en coin ça veut grave dire “j’te kiffe mais j’reste mystérieux” comme ça si l’autre dit non tu peux faire genre “nan mais c’est un smiley qui sourit, te fais pas de film !”. Elle doit pas sûre d’son coup !
- Ah d’accord… mais rend moi mon téléphone.
- Alors que si elle avait envoyé “Est-ce que tu y seras ? “ c’était clair qu’elle était chaude pour te retrouver mais pas chaude car c’est la canicule, TMTC  !
- Rend moi mon téléphone tu vas faire une bêtise
- Après elle aurait pu faire genre “nan mais c’est parce que j’suis enthousiaste quoi” mais bon y aurait eu ambiguïté ! Un “Est-ce que tu y seras ? ” c’est plus romantique ! Et discret ! C’est mon smiley préf pour tâter l’terrain si y a moyen de flirter par emoji ou pas ! Après c’est un peu passe-partout aussi mais c’est un bon début quand t’hésites sur le statut d’la relation ! Elle aurait dû faire ça au lieu de son vieux regard en coin… elle est vieille ?
- Elle a mon âge, un peu de respect pour tes aînés…
- Ouais ça s’explique ! Nan mais au moins elle risque pas d’penser fruits ! C’est pas un truc d’vieux j’pense
- Je ne comprends rien à ce que tu racontes et arrête d’écrire tes exemples, rend moi mon téléphone.
- Les fruits c’est le level ultime ! Regarde ça t’évoque quoi ?
- De l’eau avec une pêche, tu as faim et soif ? Enfin vu le contexte j’ima
- Mais t’as zéro imagination ! Nan c’est son cul et ça t’fait d’l’effet de ouf
- Kennedy ! S’exclama Linwood pour le casser - en vain - dans son élan, hors de question que la conversation dérive, il n’avait pas dû envie de parler sexualité dans un tel contexte !
- C’est cash ! Puis c’est joli à r’garder, moi j’aime bien. Pourquoi t’es pas content ?
- Merci pour ton aide, rend moi mon téléphone, je vais lui répondre que je serais à la réunion et ça ira très bien
Ah merde…
- Qu’est-ce que tu as fait encore ?
- J’voulais t’montrer un dernier truc mais j’l’ai envoyé… Elle a reçu  en gros tu veux la ken et elle va avoir la nuit d’sa vie. Tu d’vrais p’tet pas y aller à ta réu.

On en fait jamais trop en amitié

Tu l'as demandé, la voici, la liste des cadeaux que Kennedy a fait à Lincoln pendant toutes ces années  

6 ans
Anniversaire :  un tigre en peluche
Noel : Kenny n’a pas cru Link quand il lui a dit que le père noël n’existait pas. Il a donc commandé au père noël “une preuve qu’il existe”. Linwood a engagé un magicien pour faire un tour complexe afin de prouver que, si, le père noël existe. Link a également reçu une grande maison de poupée pour le tigre accompagnée d’un mot “je t’avais dis qu’il existait”.

7 ans
La Saint Linny :  une voiture électrique pour enfant de luxe ainsi qu’une journée au circuit Donington Park que Linwood a privatisé pour l’occasion où ils ont pu faire des courses avec leurs voitures.
Anniversaire : une fête dans le jardin Carrington avec des châteaux gonflables, trampolines, mec qui te fait un animal avec un ballon, et la piscine transformée en piscine à boules. Toute l’école a été invitée ainsi que les cousins de Kennedy.
Noel : cadeau commun à Link et Kenny. Un voyage en Laponie où ils ont fait du chien de traineau. Ils ont également reçu une chasse au trésor, commandée par Linwood, pour trouver le père noël. Quand ils sont arrivé à Rovaniemi - point final de la chasse au trésor, Kennedy a boudé de voir que le père noël ne vivait pas dans un lieu top secret avec des lutins et des rennes parlants, et a empêché Link de profiter de son dernier cadeau : une nuit dans le village du père noël et une balade en renne.

8 ans
La Saint Linny :  il a envoyé une couturière chez Link le soir pour qu’elle prenne ses mesures, et un styliste pour qu’il l’observe.
Anniversaire :  un ours géant, quatre fois plus grand que Link, au design adapté à la déco et au look de Link. C’est une peluche-lit sur laquelle Link pouvait s’affaler.
Noel : deux malles remplis de vêtements pour customiser sa peluche afin qu’elle soit toujours tendance.

9 ans
La Saint Linny :  il a boudé toute la journée car la cuisinière de l’école a refusé de faire son cadeau, soit un repas spécial pour Link et lui, et privatiser la cantine le temps du repas.
Anniversaire :  fête d’anniversaire avec toute l’école où ils ont passé la journée dans une salle d’arcade.
Noel :  il avait noté les jeux préférés de Link et a demandé à son père de les offrir à Link. Après négociation entre Linwood et les parents de Link, ce dernier n’aura que le flipper.

10 ans
La Saint Linny :  un skateboard et les protections designés par un artiste renommé.
Anniversaire : Kennedy voulait faire construire un skatepark pour Link il a donc écrit au maire. Link a reçu une carte postale kitch où Kenny avait fait un collage de Link en skater sur une rampe entre deux montages avec écrit “le cadeau arrive”.
Noel : le maire a répondu à Kenny que, nop, ils ne construiront pas de skatepark pour son ami. Kenny a offert la lettre où il demandait le skatepark à Link et une cible et ses fléchettes avec la tête du maire au milieu.

Spoiler:

11 ans
La Saint Linny :  Link et Kenny devaient aller dans un parc d’attraction mais la météo étant trop mauvaise la sortie fut annulée, à la place ils ont fait des jeux de société avec Mannie dans la salle de jeux des Carrington.
Anniversaire : une fête dans le jardin Carrington sur le thème des legos où il a fait construire un château en lego à leur taille afin qu’ils puissent jouer dedans.
Noel : un collage, sur une toile, à partir des legos de l’anniversaire où il a essayé de représenter eux en train de jouer dans le château. Spoiler alerte : c’est pas très représentatif.

12 ans
La Saint Linny : Kennedy est mécontent car Leslie est proche de Link, il décrète que le jour de la saint Linny est annulé pour cause de haute trahison.
Anniversaire : il offre un téléphone en or massif avec des diamants, pour que Link soit toujours joignable.
Noel : voyage de noël en famille à Tokyo, Kennedy boude car il a vu que Link avait utilisé son super téléphone pour écrire un sms à Leslie.

13 ans
La Saint Linny : Kenny demande à Link de ne pas venir à la maison pendant tout le mois. Pour qu’il ne soit pas triste, il lui offre une photo encadrée de la maison avec écrit dessus “on se retrouve vite”.
Anniversaire : Link fête son anniversaire autour d’un dîner à la demeure familiale. Kennedy présente Oliver à Link en lui annonçant que c’est son domestique attitré, qu’il a été embauché exprès pour le servir. Linwood rappellera à Oliver que ce n’est pas le cas mais qu’il laisse Kenny rêver car ça lui fait plaisir.
Noel : Kennedy invite Link à noël mais sans lui dire qu’il y a cette fois toute la famille Carrington à la maison. Il a profité de l’occasion pour organiser une cérémonie de remise des clefs, présidée par Clarence, où il remet les clefs d’une pièce de la maison à Link. Il s’agit d’une chambre entièrement faite par un décorateur d’intérieur d’après les goûts emo de Link (elle est donc sombre avec une déco à base de tête de morts et de poèmes tristes encadrés). Cette pièce existe toujours et reste le lieu réservé à Link.

14 ans
La Saint Linny :  Kennedy a privatisé un rooftop film pour qu’ils se fassent un marathon Harry Potter avec pleins de snacks.
Anniversaire-Noel : ils s’envolent pour Orlando où Kennedy a demandé à ce que le parc Harry Potter soit privatisé pour la journée. Ils ont pu profiter de toutes les attractions sans faire la queue !

15 ans
La Saint Linny :  il a accepté d’écouter la musique préférée de Link.
Anniversaire :  concert d’un groupe de musique pop à la mode dont Link n’est pas fan. Ils ont eu accès au backstage et on pu papoter avec les artistes.
Noel : ils ont fêté noël à la demeure Carrington tous les deux avec Linwood, un truc casual avec un feu d’artifice tiré dans le jardin de la demeure et un groupe de reprise qui a fait un blind test en live pour animer la soirée.

16 ans
La Saint Linny :  Link s’étant fait tatouer Batman, Kenny lui a offert du maquillage corporel pour cacher ça car y a plus canon quand même comme tatouage.
Anniversaire :  le maquillage n’ayant pas plu à Link, il a fait une fête sur le thème “des tatouages pas moche” - pour que le message soit clair - avec des tatoueurs présents pour tatouer les invités.
Noel :  il s’est mis plein de faux tatouages goth sur le bras pour lui montrer qu’il accepte ses goûts pourris.

17 ans
La Saint Linny : Kennedy a fait un interrogatoire à Link sur leur amitié sous forme de Quizz géant dans Hyde Park, un présentateur a été embauché pour l’occasion.
Anniversaire : Link a reçu une Mercedes Maybach 6 cabriolet pour le motiver à passer son permis.
Noel : Kennedy lui a donné l’adresse d’une auto-école que son père leur a acheté pour tous les deux afin qu’ils puissent passer le permis oklm l’an prochain. En attendant, ils peuvent s’entraîner avec le code et conduire chacun leur Axiam sans permis.

18 ans
La Saint Linny :  il n’a rien offert car il boudait mais quand Link lui a demandé pourquoi il a répondu “demande à mon père ce monstre vivant”.
Anniversaire :  Linwood offre un appartement à Link, Kennedy refuse de fêter l’anniversaire car il ne comprend pas pourquoi Link ne vit pas juste chez lui.
Noel : En maugréant qu’il serait mieux chez eux, il lui a offert un porte-clef en acier et pierres précieuses créé par un artisan, représentant un blason qu’il a inventé, pour que Link puisse y accrocher les clefs de son appartement. Le blason représente un M et un C enlacé, au-dessus un griffon est posé - symbole des Carrington - et dessous un renard - symbole de Link, dort devant les deux lettres.

19 ans
La Saint Linny : Kennedy a donné une bonne dizaine de catalogue de mobilier, cuisine etc à Lincoln en lui disant “tu dois réfléchir ! Vraiment ! Prends des notes !”.
Anniversaire-Noël :  ils sont partis en Suède, avec Linwood, car c’est le paradis de la déco d’intérieur pour que Link puisse trouver son bonheur pour meubler son appartement trop moche d’après les goûts de Kenny.

20 ans
La Saint Linny : Link a reçu une malle contenant TOUS les goodies existants du SHinc pour se mettre dans l’ambiance de son nouveau boulot.
Anniversaire : grande fête à l’hôtel Hilton, très “bling bling” où Link s’est trouvé piégé avec tout le gratin pour être présenté à tout le monde comme “l’incroyable mascotte du SHinc”.
Noel : Linwood les a embarqué au dernier moment pour fêter noël à Rome où ils ont obtenu de dîner au coeur du Colisée. C’était assez magique comme moment mais Kennedy a fait la gueule tout le voyage car, à la base - et c’est bien pour ça qu’ils sont allés en Italie- il voulait faire un noël public à Londres où tout le monde aurait pu venir dire coucou à Amnesia et passer noël avec lui.

21 ans
La Saint Linny : il lui a offert tous les comics Batman qui manquaient à sa collection.
Anniversaire : il a écrit à Christopher Nolan via les réseaux pour qu’il vienne à l’anniversaire de Link mais ce bâtard n’a jamais répondu. Linwood a refusé de faire jouer son réseau pour voir s’il pouvait corrompre le réalisateur afin de faire jouer Link dans son prochain Batman.
Noel : il lui a offert la véritable Batpod du film The Dark Knight après s’être vanté pendant des jours d’avoir gagné une “enchère géniale qui va le tuer sur place tellement c’est ouf”.

22 ans
La Saint Linny :  il a offert un puzzle de 3000 pièces à Link représentant le ciel étoilé, pour l’occuper en attendant qu’il finisse sa surprise.
Anniversaire :  il a fait la gueule car le ciel nocturne était couvert.
Noel:  ils sont allés à la campagne pour observer les étoiles, Kennedy a offert plusieurs certificats à Link l’informant qu’il avait acheté pleins d’étoiles pour lui. Pour finir, il lui a donné un faux certificat qu’il a fait lui-même représentant une constellation censé représenter un renard. “J’ai pris toutes les étoiles là pour te fabriquer ta propre constellation ! Comme ça tu penseras à moi en r’gardant les étoiles !” qu’il lui a dit en lui offrant.

23 ans
La Saint Linny :  Kennedy se prend de passion pour le billard. Il prend un abonnement pour le club de billard huppé du coin pour lui et Link afin qu’ils y jouent quand ils veulent.
Anniversaire : Link étant nul au billard, Kennedy lui offre l’Elysium Pool Table, une table de billard connecté et interactive qui t’enseigne comment jouer.
Noel :  il lui offre une queue de billard gravée à son nom pour l’encourager à progresser (ou lui mettre la pression selon le point de vue) afin qu’ils fassent des parties de ouf.

24 ans
La Saint Linny :  Link a reçu la visite d’un personnal shopper qui a fait installer dans son salon un dressing portatif sur mesure où il a dû choisir les vêtements qu’il préférait.
Anniversaire :  Kennedy lui a offert une valise et lui a dit qu’ils partaient en vacances à Dubaï sur un yacht qu’il venait de s’offrir.
Noel :  Link a reçu une bac Mono Marine Edition, soit un véhicule conçu pour rouler sur le port avec style et rapidité qui peut être rangé dans le yacht. Dubaï fut donc visité sur une mono avec un Kenny qui défiait Linkou à la course toutes les deux minutes.

25 ans
La Saint Linny :  une lampe anti-gravité avec une carte postale représentant un alien et le mot “ahah t’es pas prêt” écrit au dos.
Anniversaire : un séjour en Floride où ils ont été à Tampa pour que Link fasse un vol dans un jet en apesanteur pour vivre l’expérience “cosmonaute”.  
Noel : il lui a offert un bout de terrain sur la Lune avec écrit sur la carte “vazy pour toi j’ai décroché la Lune !”

26 ans
La Saint Linny :  Kennedy donne un calendrier à Link en lui demandant de se démerder avec le SHinc pour être dispo.
Anniversaire-Noël :  Kenny embarque Link pour Las Vegas où ils abandonnent Linwood à un concert de Céline Dion, pendant qu’eux font la tournée des casinos.

27 ans
La Saint Linny :  une session photo pour deux avec un photographe professionnel dans son studio
Anniversaire :  Kenny lui a fait la surprise d’une journée “parfaite” en le kidnappant pour l'entraîner avec lui. Ils ont commencé par un brunch dans un étoilé, fait du shopping, ont été au cinéma… Le tout accompagné d’un caméraman et du photographe pour immortaliser cette journée.
Noel :  un calendrier très kitch en scrapbook avec des photos de toutes leurs années d’amitié et le film de l’anniversaire - montage tout aussi kitch.

28 ans - année où Link est en couple avec Orso
La Saint Linny :  un guide sur “les personnalités toxiques” qu’il a illustré dans les marges de commentaires sur Orso pour lui montrer qu’il est très toxique.
Anniversaire :  fête sur le thème “Sexy & Célibataire” où il a embarqué Link dans un club de strip-tease pour gens de la haute, où ils ont eu leur salon privé avec leurs danseurs attitrés. Orso a reçu les photos de la lap danse de Link, bien entendu.
Noel :  ils ont passé noël au Cap Vert avec Linwood a mettre les pieds dans le sable et à faire de la plongée. Link a étrangement perdu son téléphone pendant tout le séjour et n’a pas pu contacter Orso.

29 ans - année où Link est en couple avec Terca
La Saint Linny : road trip au pays de Galles avec activités illimitées organisées pour ce week-end uniquement et uniquement pour eux deux.
Anniversaire :  A venir
Noel :  A venir

Arbre généalogique

Les Carrington

C O D E (c) A L K A S E L T Z E R

Saint Linny 2035

[compétence conduite niveau 2 activée - sinon clairement ça aurait mal fini]

Où Kennedy passait, le klaxon résonnait. A vive allure, freinant qu’en cas d’extrême urgence - ce qui n’arriva pas - le Carrington slalomait dans les rues de Londres avec un plaisir évident. Il n’était pas d’excellente humeur : il était radieux. Non seulement c’était sa journée avec Lincoln, mais en plus elle allait durer quatre jours grâce au week-end ! Soyons franc, il était toujours très enthousiaste les 6 septembre mais, cette année, il était pire que les fois d’avant. Ils en avaient vraiment besoin, 2035 était une année riche en émotions pour tous les deux, ils méritaient une pause hors du temps ! Y a aussi qu’il était extrêmement satisfait d’arracher Lincoln à son petit-ami fantôme. Sourire mauvais, il tourna à gauche, faisant voler sa valise dans le coffre. Nan mais c’est pas qu’il n’était pas heureux pour son frère, hein, c’étaitt plutôt que son mec était hyper envahissant quoi ! Pas foutu de survivre une semaine sans Lincoln, et que je te vois le lundi, et qu’on se revoit le mercredi... gnagna ça va quoi tu le connaissais pas y a un an tu peux t’en détacher ! PIRE parfois il proposait de venir quand il devait voir Link, heu lol, la blague. La fatigue des jeunes couples, la fatigue  ! Ecrivez-vous d’autres lettres et basta ! En plus il le connaissait même pas ce mec, genre le type il sort avec Lincoln et il ne vient même pas se présenter à son reuf ? Qui fait ça ? Un mec qui est super possessif et ne veut pas se mêler de la vie de Link ! Qui se met entre lui et ses proches ! Voilà ! Bon ok ils auraient pu se voir si Kenny n’avait pas tiré la tronche à chaque évocation d’un Terca qui s’invite mais bon, ça va, le timing était merdique à chaque fois. C’était dommage qu’il n’ait pas le numéro de téléphone de Terca, il aurait pu lui balancer dans les dents un “tiens aujourd’hui j’ai pas eu à négocier avec toi pour voir MON FRERE c’est un miracle #OuaisCestLaCompet #JeTeSurveilleVoleurDeLink ” mais comme il n’avait pas son num, bah il le fit pas. Dommage fit Kennedy, ouf fit l’univers.

A peine vit-il son ami l’attendant sur le trottoir que son esprit se brancha de nouveau sur le week-end qu’il leur avait préparé. Jette ta valise dans l’coffre on a d’la route ! Lui balança Kennedy sans se garer, manquant de se faire emboutir par la voiture qui le suivait. T’as des snacks dans la boîte à gant et d’l’eau, comprendre tu as des fruits secs et des bonbons,on en a pour 4h30 de route d’après le GPS mais ça va, on arrive quand on veut donc on peut s’balader. Quand Link fut bien installé, Kennedy redémarra et, enfin, le week-end commençait vraiment ! Qu’est-ce qu’il était heureux ! Mais qu’est-ce qu’il était heureux ! Dès qu’il le pouvait, il lâchait les pédales pour trépigner de joie, ne pouvant garder ce trop plein d’émotions en lui.

On va au pays de Galles ! Enfin il pouvait cracher le morceau ! Ca avait été dur de garder sa langue quand il essayait de deviner, mais ça valait le coup ! Le faire mariner avait été très rigolo mais heureusement que ça s’était passé par sms sinon il lui aurait tout dit à l’avance. A Llandderfel ! J’connais pas, et toi ? J’espère pas ! D’toute façon t’as pas d’viné la surprise donc c’est qu’t’es pas au courant de ce qui s’passe à Llandderfel! Ricanna Kennedy en sortant de Londres. Grand-ma m’a passé un tuyau et, fin, on fait jouer le réseau Carrington ! Nouveau ricanement, fier de sa famille et du pouvoir qu’ils avaient, héhé c’était pas les sans-le-sou qui auraient accès à ces infos ! On va loger au Pale Hall Hotel qu’j’nous ai privatisé. Aujourd’hui et d’main on est libre de faire c’qu’on veut, on peut visiter l’coin. J’ai r’gardé sur Shoogle, c’est pas dégueux l’pays d’galles ! On décidera ensemble, Kennedy lâcha la route des yeux pour sourire à son ami avec toute la complicité dont il était capable… avant de prendre un air malicieux. Puis vient samedi et dimanche, hop il reporte son attention sur la route, une fois par an le groupe Amangiri organise un week-end extrêmement sélect ouvert qu’à un seul duo. Le lieu est tenu secret et il change tous les ans, faut vraiment être dans les petits papiers des hautes sphères pour y avoir accès ! Mais tu connais grand-mère Rose, les mondanités c’est sa vie et elle a profité qu’un Amangiri soit au Savoy pour s’le mettre dans la poche… ou pour me l’offrir comme fiancé, j’sais pas, j’ai fuis la convers à c’moment là, fit Kennedy en levant les yeux au ciel, sa grand-mère était la meilleure au monde mais elle était relou à vouloir le fiancer avec tous les mecs utiles qu’elle croisait. Elle avait 80 ans et l’air d’une femme douce femme mais derrière ses lunettes écailles se cachaient un requin qui passait toutes les relations au laser. Elle te passe le bonjour ! Link, elle l’aimait bien car il avait fini mascotte du SHinc, mais elle était curieuse de voir ce qu’il allait devenir…”pas une mascotte de supermarché !” qu’elle avait dit à Ken quand il lui avait annoncé profiter du week-end avec lui. Bref ! Ils ont transformé le Pale Hall Hotel en complexe thalasso tout en gardant le charme du château, de c’que l’mec à dit à grand-ma ils ont fait un complexe sous-terrain ! Ca m’intrigue grave.. Mais le mieux c’est que dans ce week-end top secret tu as une foule d’activité qui t’sont proposées, mais t’as genre vraiment de tout ! Ils ont mis ça en place sur tout le domaine du château, on va faire… bah c’quon veut, si tu veux faire de l’équitation puis apprendre à faire du trapèze et finir dans une fanfare, c’est possible mec. Petite pause pour sourire à Link avant de reprendre, me suis dis qu’on avait besoin de décompresser, là on s’laisse porter, on a juste a profiter et sans la foule ! C’est grave paumé comme coin ! Et t’auras personne pour te stresser ! Pas de clients et j’leur ai annoncé que t’étais Amnesia comme ça le personnel est prévenu qu’il doit te foutre la paix, le premier qui vient faire sa groupie j’lui colle un procès. J’ai prévenu ! T'as juste à t'mettre bien mon Président ! termina Kennedy en appuyant sur l’accélérateur, un sourire affectueux aux lèvres et le regard pétillant de joie. Ils vont être bien, très bien.Alors raconte quoi de neuf ? Tellement bien.

Golden Party

Partie un : la jeunesse

- Bonjour Monsieur ! Vous voulez des pommes ? Des fraises !
- Bonjour. Non je vais vous donner mes pièces comme ça vous achèterez plus de fruits, que vous pourrez revendre et le gain gagné sera pour moi.
- Mais nan ! Lin' c’est pas comme ça qu’on joue à la marchande ! T’es trop nul !
- Qu’est-ce que j’ai fait encore ? Fis-je avec un sourire moqueur en coin.

Tu étais parti en claquant la porte sous nos rires hilares. Petite dernière de notre fratrie de quatre enfants, tu avais le sens du spectacle, ma Sybille et nous, tes trois grands frères, on ne se lassait pas de te faire bisquer. Tu avais alors quatre ans et moi, du haut de mes douze ans, j’étais l’aîné taquin qui aimait bien faire rire la galerie. Suivait Marley, mon spectateur favoris, et son éternel flegme. Puis Charles, qu’on adorait déloger de ses livres pour l’obliger à jouer avec nous. Il était si calme ! Un miracle quand on voyait le bruit qu’on faisait nous trois. Du bruit. De nous tous tu étais la pire sans nul doute mais, comme tu me l’avais fait remarquer, j’ai dû adorer ça car celle que j’épouserai était de très loin la personne avec le rire le plus sonore qu’il m'ait été donné d’entendre.

Toi et moi on a grandi dans une demeure ancestrale qui nous semblait petite, alors on a fait de Londres notre terrain de jeux. Puis, adultes, c’est le monde qui le devient. On a toujours été en décalage avec le reste de notre famille, les cousins qui pavanaient nous passaient au-dessus de la tête ! Tu avais la terre qui te brûlait les pieds, les histoires d’amour, les fêtes, l’opulence de notre milieu comme ses responsabilités tu t’en moquais royalement. Tes « je suis une femme du XXIeme siècle papa ! Je ne porterai pas d’uniforme, je ne reçois pas d’éducation archaïque moi, je suis libre ! Je contrôle mon corps et ma vie ! » à quatorze ans résonnent encore dans mes oreilles, alors que j’optais pour un autre discours. Moi, je réclamais des responsabilités. Si je n’étais pas né héritier je le serai devenu par la force des choses. Comme disait Marley : « on ne peut pas rêver meilleur grand frère ! Tu dépasses les attentes de papa, moi je suis au calme avec ma copine, t’es accessoirement sympa, nan sérieux mec change pas ». Pétri d’ambition, je rêvais révolution… et je l’ai fait. Nous l’avons fait, toi, moi et Marley.  Nous avons pris l’héritage de nos parents et nous en avons fait quelque chose de grand. Est-ce qu’on aurait été si intuitifs, si précoces, si nous n’avions pas perdu Charles l’année de ses dix ans ?

« Je suis désolée… tellement… » répétait l’entraîneuse en boucle, la voix entrecoupée de sanglots, dans les bras de notre mère qui ne disait rien. Une chute de cheval, le matin il allait à son cours d’équitation et, une heure plus tard, nous n’avions plus de frère. Nos êtres changèrent ce jour-là, subtilement nous devinrent différents. Celle que tes neveux appelleront grand-mère Rose se fit plus présente dans nos vies et dans celles de ses proches, si cela ne prenait pas avec toi - tu étais trop indépendante - elle trouva en Marley une consolation. Notre frère se laissa porter plus encore par la vie, obéissant aux demandes de notre mère, le futur PDG des Gin Carrington restant éternellement son petit garçon. Toi, la terre se fait plus brûlante. De passe-temps, ton goût pour l’art ethniques se fait passion. Vacances, stages, puis travail, tu n’étais à Londres que lorsqu’on arrivait à t’attraper. Toujours à courir le monde pour en dénicher ses trésors, moi je me disais que tu nous donnais une flèche à notre arc, de Gin à collectionneur d’art c’était pas mal non ? Mais je pense que tu avais surtout besoin d’échapper à l’atmosphère familiale. Pourtant elle a changé, l’atmosphère est redevenue légère et la vieille demeure fut réapprivoisée. Et moi dans tout ça ? Oh ma Sybille, tu sais moi… moi j’ai pris dix années en une et je suis devenu notre père. Sans Ambrose et Marley qui m’offraient de la légèreté je serais sûrement devenu vieux avant l’âge. J’ai besoin d’action, je ne peux pas rester stoïque ! De cet événement je ne retiens qu’un dégoût profond pour les animaux, tous autant qu’ils sont. Je ne supporte pas leurs pattes, leurs bruits… oui je sais, c’est ridicule mais que veux tu je ne peux pas être toujours d’une grande sagesse ! J’ai fait croire à mon fils que j’étais allergique.. c’était puéril mais mieux que lui ouvrir mon cœur, non ?

Mon cœur je l’ai ouvert à une écossaise mais ça tu le sais déjà. Étonnamment je fus le seul de nous trois à ne pas avoir fait un mariage qui ravissait nos parents. Tu rejetais l’éducation « vieillotte » de maman avec ses mariages arrangés mais finalement, tu l’as épousé l’héritier des Cadogan ! Pardon, tu as vécu en concubinage avec lui et c’était le cadet au lieu de l’aîné, grande rébellion de ta part. Quant à Marley, c’est bien le seul être qui va tomber fou amoureux de la femme avec qui nos familles ont magouillé juste en ayant échangé sur instajesaispasquoi… enfin non, c’est pas le seul, il a trop gardé Kennedy petit je crois.

Partie deux : jeune adulte

Quand il sourit, je continue de voir le tiens. Je sais que tu n’étais pas une héroïne mais, honnêtement, j’ai eu une hésitation ! Je parlerai alors « de truc en plus », comme Marley qui rend les parties de Monopoly intense à attiser en chacun l’esprit de compétition, ou Kennedy qui a su conduire une voiture d’instinct sans même avoir à pratiquer. Ton « truc en plus » c’était de réchauffer une pièce, tu apparaissais et tout s’éclairait. Les gens étaient plus sereins, plus heureux, comme si tu étais… tu étais le feu de cheminée d’une longue soirée d’hiver. Ou alors je pense tout ça car il m’a suffit de t’entendre rire pour tomber éperdument amoureux de toi ? Je n’ai jamais été objectif te concernant mais peut-on l’être lorsqu’il s’agit d’amour ?

- Éléa, veux-tu m'épouser ?
- Quoi mais … j’ai un avion à prendre !
- Ton avion est en retard, tu as le temps de me répondre.
- Comment tu sais que mon avion a du retard ? Il est noté à l’heure…
- J’ai payé le pilote, vous ne decollerez que lorsque tu m’auras répondu.
- Mais t’es malade !!! Personne ne fait ça !
- Tu allais quitter le pays !! Tu voulais que je fasse quoi ?!
- Que tu me demandes de rester tout simplement !
- Depuis quand je t’offre du tout simplement ?! Et j’ai réagi un peu tard sur la date…
- Tu avais oublié que je partais aujourd’hui ?!
- …. Cest Ambrose qui me l’a rappelé… mais je bossais pour ma défense !
- T’es pas croyable !
- T’as pas répondu, tu veux m’épouser oui ou non ?!
- On sort ensemble depuis un mois !
- Et alors ?
- Et si je dis non, hein, tu fais quoi ?
- Essaie pour voir.
- ….
- ….
- … Non.
- Un « non » morte de rire ce n’est pas crédible. Je prend ça pour un oui !
- Mais t’es pas possible toi !
- Oui et bien sache que l’on ne dit pas non à un Carrington et surtout pas à moi.
- M’en fous je dirais non à l’autel.

Et tu as dit non, avant d’éclater de rire en annonçant que c’était une blague. Ta famille n’était pas pour notre union précipitée, quelque part je pouvais comprendre, il ne m’avait jamais rencontré avant cette dernière qui est advenue deux mois après notre rencontre. La mienne avait grincé des dents jusqu’à ce qu’une enquête minutieuse sur les tiens leur apprenne que, un, tu étais une belle personne digne de confiance qui n’allait pas me pigeonner, de deux que tu étais fille d’un fabricant de Whisky très prometteur. A défaut d’être une héritière, on avala ton potentiel pour en faire un empire. Ton père n’a pas dû aimer qu’on lui rachète sa boîte, ça a peut être contribué à notre désamour mais c’est ainsi, mon propre père n’a pas pu s’empêcher de faire des tractations financières le jour du mariage ! On ne se refait pas… Tu étais venue pour un stage d’un mois dans notre distillerie pour découvrir le gin, tu n’es jamais reparti dans ton Ecosse natale.

- Simon. C’est mignon Simon.
- Chéri, notre fils ne s’appellera pas Simon. Il aura un prénom puissant ! Un prénom de conquérant ! De héros !
- Alexandre ?
- Ah non ! C’est le prénom de l’autre abruti de Crowford ! Notre bébé ne sera pas un branleur !
- Pas faux. Achille c’est sympa non ?
- Il est mort d’une flèche dans le talon, c’est ridicule.
- Tu es difficile. Je sais pas moi…
- Je sais !!
- Qui est l’heureux gagnant ?
- Kennedy !
- On va pas l’appeler Kennedy, lui aussi il est mort !
- Techniquement ils sont tous mort chéri.
- Mais lui on l’a assassiné !
- Peut-être mais c’était un gentil président, enfin je crois et puis il était plutôt mignon !
- … ton critère c’est ça ? Un président mignon ?

Notre vie était douce et telle qu’on l’avait toujours rêvé. Oscillant entre moments en famille et devoirs familiaux, entre mon travail et les soirées mondaines qui nous amusaient. Tu découvrais mon monde et je n'aurais pu imaginer meilleure partenaire, tu avais juste ce qu’il fallait de cynisme pour rendre ces rencontres, souvent superficielles, amusantes. On était bien, on était si bien que le jugement que l’on subit on ne l’a jamais mal vécu. Ta famille s’éloigna de toi, ou alors toi d’elle, faisant que finalement la dernière accolade que tu fis à ta soeur ce fut à notre mariage. Tu n’avais jamais été proche d’eux et, auprès de moi, tu as cessé de te forcer. Sybille nous avait mis en garde, parait-il que l’on se renfermait sur notre petite famille, mais on s’en fichait bien. On était heureux tous les trois alors pourquoi se forcer ? Petit à petit, je pris également mes distances, mes relations familiales se firent plus superficielles, sauf évidemment avec Marley, Sybille et mes parents. Je sais que des mauvaises langues me qualifiaient de présomptueux, que mon statut d’héritier me donnait la grosse tête, que je me croyais au-dessus d’eux mais la vérité était toute autre et elle était sûrement difficile à entendre. Ils ne m'intéressaient pas, voilà tout ; j’observais les gens et s’ils n’avaient pas cet éclat d’humanité qui me ravissait, je ne m’en occupais pas. Il n’y en aura vraiment qu’un qui se démarquera dans le panier de crabes, mais il faudra attendre encore des années avant que je ne rencontre Clarence.

- Mais qu’est-ce que tu fais debout toi ? Tu devrais dormir depuis deux heures au moins…
- M’suis échappé !
- Je vois ça.. ne rigole pas Kennedy, ce n’est pas drôle. Si maman te dit de dormir, tu restes au lit et tu dors…
- Non !
- Allez vient, on va aller au lit, je vais te raconter une histoire….
- Non j’veux pas !
- Ken…
- Vient m’attraper !!

Et le bambin détala comme un lapin en s’esclaffant. Je me doutais de la tournure des évènements aussi je rangeais, l’air de rien, dans le tiroir le restant d’ourson à la guimauve que je venais de donner à notre fils. Quelque chose me disait que tu n’allais pas apprécier le sucre à 22h…Cela ne manqua pas, tu poussas mes papiers pour t'asseoir sur le coin du bureau, le visage lasse.

- Tu ne veux pas aller récupérer ton fils ? Il est parti se cacher… Il devrait dormir à cette heure.
- J’irais tout à l’heure, va te coucher toi.
- Non Lin, vas-y maintenant, on ne va pas le laisser s’amuser alors qu’il devrait dormir. Il va être décalé demain.
- Et alors ? C’est un enfant, laisse le jouer. J’irais après avoir terminé ça, c’est urgent.
- Mamaaaaaaaan tu viens me chercher ?!
- Non maman ne vient pas te chercher car ce n’est pas une heure pour jouer à cache-cache Kennedy ! Je te le jure, on n’aura pas de deuxième enfant.
- Pourquoi ? Il est adorable. Dynamique mais adorable.
- Parce que toi tu as le beau rôle alors que moi non, tant qu’il ne sera pas majeur je refuse d’en faire un second.

Tu t’étais levée, agacée, pour récupérer le monstre. A l’époque je n’avais pas compris mais avec du recul j’arrive à cerner ce que tu essayais de me dire. Je travaillais énormément et, si je ne rentrais jamais tard, je disparaissais toujours après le dîner pour finir les dossiers que je ramenais à la maison. Toi, tu passais tes journées à t’occuper de lui. Je t’ai proposé d’engager quelqu’un pour t’aider mais tu avais refusé de laisser à une autre l’éducation de ton petit. Je n’avais pas insisté car, tu me le disais toi-même, tu étais heureuse d’être là à milles pourcent pour lui mais.. oui, il y avait des jours où tu fatiguais, des jours où tu t’agaçais que Kennedy m’accueille en père prodige car les disputes c’était toi qui les géraient alors que moi j’étais là pour jouer avec lui. Cet équilibre familial que j’adorais n’était pas toujours idéal pour toi. Il y avait parfois des conflits sur le temps que je passais à la Carrington Corp mais on était heureux malgré ça.. c’était un caillou entre deux éclats de rires.

Te perdre… il n’y a pas de mot pour l’exprimer. Je pourrais évoquer le cadre, les vacances au bord de l’océan que je m’étais enfin octroyé ; je pourrais parler du soleil qui faisait dorer tes cheveux blonds, de ton sourire radieux alors que tu me tannais de te rejoindre dans l’eau. Ce moment à deux qui nous faisait du bien, quinze jours juste toi et moi.. je pourrais disserter pendant des heures sur cet amour entre nous qui ne dépérissait pas, sur cette complicité qui me rappelait à chaque seconde que j’avais épousé ma meilleure amie. La scène était digne d’un film, la lune pleine qui se reflétait sur les vagues… un bain de minuit, quoi de plus romantique ? Cet initiative un peu folle, au détour d’une balade, avait quelque chose de fou. Tu étais là à me narguer, à te moquer de ma pudeur, de ma frousse ; me répétant que l’eau était fraîche mais que l’on s’y habituait. Un orteil dedans, je pousse un cri, elle est glacée ! Tu exploses de rire, un fou rire qui n’en finit pas avant de te baigner complètement. Assis sur le sable je te regarde nager, profitant de la douceur du moment. Te perdre fut…. non, définitivement les mots n’existent pas. Les conséquences peuvent être exprimées, l’hypocondrie, le travail, l’embauche de Mannie, la fuite en avant, voilà ma conséquence. Mais ce que j’ai ressenti quand la pneumonie t’a enlevé à moi… je ne peux l’écrire.

Partie trois : l'âge adulte

Elea, je n’ai pas cherché à la remplacer mais je ne pouvais simplement pas. Après son décès je me suis replié sur moi-même, j’avais besoin de temps pour faire mon deuil et ce dernier ne pouvait être fait qu’en tête à tête avec ma douleur. Il fallait que je m’occupe l’esprit et c’est dans le travail que je me suis noyé, c’est lui, ma thérapie. J’aurai aimé avoir la force de pouvoir faire tout ça en élevant Kennedy mais c’était impossible. Il était toujours en demande d’attention, comme s’il craignait que moi aussi je disparaisse. Le matin je me réveillais et le trouvait dans mon lit, il m’appelait au travail.. il avait un besoin constant d’attention et une peur flagrante de me perdre. Il n’arrêtait pas d’essayer de me faire rire et de me dire “je vais te rendre heureux moi papa !” C’est adorable mais ces mots-là, à l’époque, était une pression sur mes épaules. Je ne pouvais pas sourire alors que je venais tout juste de t’enterrer…alors j’ai craqué. Je t’ai engagé, Mannie, pour ne plus voir mon fils.

Cela sonne horrible et j’en suis désolé mais je ne vais pas mentir, et je ne regrette pas ma décision car tu as apporté le vent frais, la joie, dont notre foyer manquait cruellement. Il y a un milliard d'anecdotes qui pourraient illustrer notre vie à trois mais, là, je me rappelle d’un moment en particulier. Cela faisait deux ans que tu étais à notre service comme gouvernante, Kennedy avait alors huit ans et avait eu l’autorisation de laisser dormir un copain à la maison pour la première fois.

Ce samedi-là, comme tous les jours, je rentrais au moment du dîner à la maison. De la porte entrouverte de la cuisine j’entendais des bruits de conversations. Amusé, je m’étais glissé contre le battant pour vous observer. Je revois très bien Kennedy qui n’arrêtait pas de s’agiter sur le haut tabouret, accolé au plan de travail, dans son pyjama bleu nuit qu’il m’avait demandé spécialement pour aujourd’hui. A côté, son ami Lincoln qui avait l’air heureux d’être là même s’il n’était pas très a l’aise, habillé du même pyjama, en noir, avec son nom brodé dans le dos en doré. Tu m’as repéré alors je me suis avancé pour vous saluer, comme à chaque fois Ken se jeta dans mes bras avant d’inviter son ami à faire de même, ce qui n’eut pas l’air de l’emballer. “Bonsoir Lincoln”, ma main sur son épaule lui tira un sourire aussi timide que le bonsoir qu’il me baragouina.

- Papa ! Mannie nous fait un atelier burger ! Ahmed va cuisiner le burger qu’on invente c’est trop bien !
- Comme Lincoln dort ici pour la première fois, je me suis dit que l’on pouvait faire un dîner un peu spécial. Si cela vous va, monsieur.
- Superbe idée. Et donc, ça donne quoi, ces burgers ?
-Moi je veux du chèvre ! Du miel ! Des raisins ! Et puis de la carotte râpée avec des petits champignons noirs
mous et puis un gros steak haché !
- C’est… unique, fiston. Et toi Lincoln, que vas-tu inventer ?
- ….. de l’avocat…? Ce serait possible ?…. Pané ?
- Grave !!!!! Ahmed il peut tout te faire !!!! C’est trop une bonne idée !!! Je veux la même chose !!
- A la place des carottes, Kennedy ?
- Non en plus !!!!! Vient président on va jouer pendant qu’Ahmed il cuisine !!! A tout papa-Mannie-Ahmed !

Je le regardais glisser du tabouret et attraper la main de Lincoln qui le suivit timidement, entraîné par mon fils bien trop énergique. Un sourire attendri et je disparais dans mon bureau, j’aurai pu vous oublier tant j’étais concentré si je n’avais pas entendu des éclats de voix quelques minutes plus tard.

- Mais qu’est-ce que vous regardez ? Éteignez-moi ça !
- Non ! Mannie laisse nous regarder Scream !
- Non, non, non, ce n’est pas de votre âge.
- Mannie !!! J’ai dis laisse nous regardez ça !! T’es MA gouvernante!!! Tu DOIS m’obéir !! J’ai dis : on regarde la série Scream !!

Là, il me fallait intervenir. Je n’aimais pas cela, après avoir délégué l’éducation à Éléa c’était à toi que je le faisais, mais par moment je sentais qu’il fallait que je fasse quelque chose. Ou du moins j’essaie. Soupirant, c’est les bras croisés que je m'invitait dans la salle de jeux prêt à m’énerver, sauf que je ne m’attendais pas à ça. Tu avais aidé les garçons à construire un véritable fort à grands coups de plaids, chaises et coussins. Leur cabane était assez grande pour y accueillir une couette, une petite table basse où tu avais déposé les burgers, mais surtout, la télévision qui était allumé sur ce que je devinais être l’objet de la dispute. Lincoln était ratatiné sur lui-même à l’entrée de la cabane, ses grands yeux bleus me regardant d’un air craintif ; alors que planté droit comme un i, le regard décidé derrière ses lunettes, mon fils tenait tête à une Mannie extrêmement patiente. Ma pauvre, tu en as subis des moments de ce genre ! Kennedy n’était pas facile et je pense que je n’ai pas aidé… Un signe de tête à ton égard, tu t'écartes pour que je prenne la situation en main et moi je m'agenouille pour me mettre à la hauteur des garçons.

- Kennedy, mon grand, tu ne dois pas parler ainsi à Mannie. Ce n’est pas…
- Pourquoi ? Elle est méchante avec nous. Link, il veut regarder Scream.
- … c’est pas grave si je vois pas Scream…

J’eus un sourire pour le pauvre Lincoln qui ne semblait vraiment pas à l’aise. Le pauvre allait étouffer de culpabilité si je forçais trop, par contre le mien avait un peu trop confiance.

- Qui a fait ce superbe fort ?
- ….
- Répond moi Kennedy. Qui ?
- … c’est Mannie.
- Et qui a demandé les burgers à Ahmed ?
- C'est Mannie.
- Tu ne crois pas que tu exagères à dire qu’elle est méchante ?
- ….Si. Mais Link il veut…
- Ton copain sera très heureux avec un dessin animé. Mannie a raison, ce n’est pas de votre âge, mais je suis sûr qu’elle peut vous trouver un très bon dessin animé.
- Pardon Mannie…

Je ne pus m’empêcher de sourire en le voyant se jeter dans tes bras tout penaud alors que je me tournais vers Lincoln. Je n’avais pas besoin de vous regarder pour savoir que tu lui rendais son étreinte, tout en lui insufflant une leçon de vie brève mais précise dont tu avais le secret.

- On te met quoi ?
- …  cars ?
- Très bien, Kennedy sera content. Ne t’en fais pas bonhomme, profite de ton burger.

Un clin d’œil complice et je lui ébouriffe ses cheveux noirs, le geste semble le surprendre mais pas lui déplaire. L’affaire étant réglée, j’étais retourner travailler dans mon bureau. Cela faisait une bonne heure que je travaillais lorsque tu m’apportas un sandwich, un merci de ma part et tu repars, sans faire étalage de ton attention. Tu as toujours été ainsi, discrète mais attentive aux besoins d’autrui. Du haut de tes vingt-deux ans, tu étais déjà plus une mère qu’une grande sœur pour Kennedy, et une amie en devenir pour moi. Marley m’a souvent taquiné à ton sujet, me demandant s’il y avait quelque chose entre nous, s’interrogeant si c’était le statut “employée” qui me bloquait ou nos douze ans d’écart. Il était complètement à côté de la plaque, tu étais une amie, une alliée, et il n’y a jamais eu d’ambiguïté. Nous n’avons pas eu besoin de longue conversation, toi et moi, pour nous comprendre, nos silences étaient plus éloquents que tous les mots.

Lorsque j’éteignis enfin la lumière du bureau, je fis un détour par la salle de jeux pour jeter un œil aux garçons. Sourire à ton égard que tu me rends avant de glisser un regard amusé, mais attendri, aux deux bonhommes toujours dans leur cabane. Le dessin animé arrive à sa fin mais il n’y a plus que Lincoln pour le regarder. Le petit koala qu’est Kennedy s’est enroulé autour de son ami, la tête sur son torse, endormi de tout son long sur lui. Le pauvre garçon, il est raide comme un piquet ! Coup d’oeil complice, on étouffe un rire avant que je n’aille voir Lincoln pour le sauver.

- Tu veux que j’aille coucher Kennedy ? Tu ne dois pas être très à l’aise.
- Non, non, ça va.
- Bon, d’accord, si tu veux. Bonne nuit Lincoln, à toi aussi Mannie. Merci de rester ce soir.
- C’est un plaisir, monsieur.

Ou comment gérer le Kenny

La boîte de nuit hype de la ville

Kennedy a ouvert en novembre une boîte de nuit dont il est plutôt fier. Entièrement sans alcool, avec du personnels formés à repérer tout ce qui est démarchage, dealers etc... il a vraiment eu à coeur de créer un espace safe où on peut s'éclater. La publicité - gérée par sa boîte de comm - fut un véritable matraquage et la soirée d'ouverture, complètement décadente, donnait le ton du lieu. A l'image de Kennedy, le Casanobar est un lieu farfelue où absolument tout est possible.

Mais, s'il est fier des évènements qui y sont organisés - pas par lui, genre il va vraiment travailler - sa plus grande fierté sont les mocktails qu'il a créé pour l'occasion. Il les a fait avec le kit de cocktail que lui a offert Lincoln pour ses 100 jours d'abstinences, s'amusant à imaginer à quoi pouvait ressembler ses bros si un jour un SHinky les transformait en mocktails.

• Le Lincoln - 2 tomates et 1/2 pastèque - Un mocktail aux notes de terroir qui vous évoque vos racines.
  
• Le Kylie - 1/2 ananas et 3 pêches jaunes - un mocktail rafraîchissant qui évoque les belles journées d’été
  
• Le Jordy - 1/2 barquettes de groseilles, limonade, 2c à soupe de crème de cassis, 2c à soupe de miel et 2c à soupe de jus de citron - le mocktail servi au brunch qu’organise la boîte le premier dimanche du mois. Bon pour la santé avec des vertus drainantes, il est frais et désaltérant, idéal pour le petit-déjeuner.
  
• L'Ezéchiel - 1/2 barquette de fraises ou 1 mangue, 2 pommes rouges - un mocktail qui peut être vivifiant, excentrique ou avec des saveurs de vacances au soleil, le cocktail amovible qui n’est jamais le même.
  
• Le Klaus - 3 bananes et 2 pommes Granny - un mocktail peps et doux à la fois qui vous donne de l’élan pour une belle journée.
  
• Le Gabriel - pelure de pamplemousse saupoudré de sucre ayant mariné dans le thé vert de votre choix toute une nuit au frigo, filtrer et servir, ajouter zeste de citron et feuilles de menthe - un mocktail aux arômes complexes et au goût marqué qui reste longtemps en bouche.
  
• L'Evelyn - sirop de chocolat fabriqué à base de poudre de cacao et sirop de sucre, citron vert, compléter avec du Schweppes, ajouter la glace pilée - le mocktail festif et fancy qui vous fait sentir comme un original très hype.
  

Ps : pour la petite histoire, la joueuse derrière étant fan de mixologie, à part deux que je n'ai pas imaginé (mais que je vais tester car ils ont l'air ouf !), le reste sont des créations qui n'ont pas étouffé Link quand elle a fait cobaye