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The game is on || Linc

Sujet: The game is on || Linc   Mer 9 Mar - 21:59
Ezra Spillmaeker
Fondateur de Pandora Investigation / Détective du SHinc
Ezra Spillmaeker
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 1653 messages et accumulé : 551 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Jack Falahee j'ai : 31 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec Mallory J'incarne également : Klaus, Terrence-Caelan, Adèle et Ezéchiel

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Je détecte les mensonges au niveau 1 et je peux te forcer à te confier au niveau 2
et mon niveau est de: 2
Malus: Au niveau 2, mes émotions se calquent sur celles de mon interlocuteur une fois mon pouvoir activé
Artefact(s): Anneau de Gygès
Ma 2eme compétence est:
et mon niveau est: 0
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)








Come at once if convenient. If

inconvenient, come anyway.

Could be dangerous

Ezra & Lincoln

__________________


Même si ça fait déjà presque une bonne quinzaine de jours que j’ai retrouvé Pandora, je ressens toujours cette légère euphorie quand j’y retourne. C’est marrant, ça me rappelle mes débuts… Dès qu’un client franchissait la porte, j’étais trop heureux. Enfin, ça date tout ça, ça fait dix ans maintenant. Dix ans, purée… ça me rajeunit pas. Il s’en est passé des choses, depuis. J’ai gagné en réputation, en chiffre d'affaires, j’ai embauché une employée… peut-être bientôt un deuxième, même. J’espère. Je sais toujours pas ce qui me prend de faire ça… enfin si, évidemment. ça fait un moment que j’y réfléchis, je prendrais jamais une décision pareille si elle était pas mûrement étudiée. Depuis plusieurs mois, je me fais la réflexion qu’un nouveau salarié serait pas de trop vu toutes les enquêtes que je me tape. Déjà que je suis obligé d’en refuser certaines par manque de temps… avec toutes mes préoccupations persos et mes recherches pour faire couler le SHinc et découvrir ce qui trame derrière toutes les bizarreries des dernières actualités, ça va pas aller en s’arrangeant. Je pourrais lever le pied… je veux dire, mon boulot est plus important. Sauf qu’il est hors de question que j’abandonne. Hors de question que je reste les bras croisés quand je suis face à des énormités qui ont pas lieu d’être. Dans le fond, j’aurais la possibilité de ne faire que ça de mes journées, en vérité. Il me suffirait d’investir dans des sociétés qui rapportent ou des appartements et puis je serais tranquille. Sauf que je déteste l’idée d’être oisif et surtout… Pandora Investigations, c’est… bah c’est mon refuge. J’imagine même pas de le revendre. Puis Lexie m’étriperait sur place, d’abord, elle retrouverait jamais un boulot où faire tranquillement ses mots croisés. ça doit être un truc de famille de tenir à son business. Alec a Nano-Sec, Devon BNF et moi PI. Même papa avait son entreprise chérie, sauf que lui l’a abandonnée en même temps que tout le reste. Nous, on n’est pas comme ça.

Je souris en pensant à mes frères. C’est peut-être juste qu’on est tous têtus dans la famille et qu’il y a que comme ça qu’on s’épanouit au boulot. Suffit de voir comme je pète intérieurement des câbles au SHinc. Faut toujours rendre des comptes, attendre le feu vert des gens, se traîner des incapables… ça me rend fou ! Enfin bref… je reporte mon attention sur le document devant moi. Le contrat de travail que j’ai l’intention de proposer à Linc… La finalité de mes longs et interminables débats avec moi-même. Parce que décider d’embaucher, c’était la partie facile. Honnêtement, j’aurais été propriétaire d’un salon de thé, j’aurais fait le nécessaire bien avant. Sauf que c’est un cabinet de détective que je tiens, et j’ai besoin de quelqu’un à qui je peux vraiment faire confiance. Quelqu’un de compétent, aussi. J’avais pas envie d’un inconnu. Je suis peut-être trop méfiant, mais je risque gros à enquêter sur le SHinc. Même en restant discret, j’ai tous mes documents ici. Je les range, je fais gaffe, seulement avec un collègue… disons que les chances que les yeux tombent sur un truc qu’il faut pas augmentent, quoi. Déjà qu’avec Lexie c’est compliqué, des fois, alors que son bureau est dans la pièce d’accueil et qu’une porte nous sépare… enfin je dis mais je suis presque sûr qu’elle a plus que des doutes sur le sujet, à force. Elle me connait, elle sait qui passe, qui reste longtemps et surtout… elle est beaucoup trop perspicace. ça va que c’est elle. Si quelqu’un de malintentionné venait à l’apprendre… ce serait autre chose.

C’est pour ça que j’ai immédiatement tiqué quand j’ai appris que Linc cherchait du boulot. Je savais qu’il avait quitté le SHinc parce que Mallory a dû pousser pour qu’il puisse en sortir, pourtant ce qu’en l’entendant parler de sa recherche d’emploi que j’ai pensé à lui pour me seconder. C’est quelqu’un que je connais. Pas forcément des masses, c’est sûr, surtout que pendant longtemps j’avais un a priori passablement négatif sur lui… n’empêche que ces derniers mois, j’ai revu mon avis en en découvrant plus à son sujet. Et Mallory, elle, passe souvent du temps avec lui, assez pour l’apprécier et lui faire confiance, ce qui est non négligeable. Puis surtout… je sais qu’il est compétent pour avoir bossé avec lui sur le terrain quelques fois. Je sais aussi qu’il porte pas le SHinc dans son cœur et ça, l’air de rien, ça aide… Et enfin, il a l’air de savoir tenir des secrets, ce qui est une condition sine qua non pour ce poste. On peut pas être détective et se permettre de raconter ses journées à tout va, même à des proches. En tant qu’ancien SHinky, ancienne mascotte qui est plus, Linc a forcément dû apprendre à taire des trucs… ne serait-ce que parce que c’était dans ses contrats, à coup sûr. Au-delà de ça, y’a aussi le fait que j’aie pas l’impression qu’il ait parlé du fait que j’avais un pouvoir à quelqu’un - mais ça, je vais le vérifier quand même.

Puis, même au-delà de ça… je sais pas, j’ai l’impression que c’est la bonne chose à faire. C’est ce que j’ai envie de faire, en tout cas. Alors ouais, le fait qu’il ait une tête connue risque de pas toujours être évident, mais on sera deux donc si une affaire demande de se fondre dans la masse, je m’en chargerai. D’autant plus qu’être célèbre, ça peut aussi ouvrir des portes, donc c’est tout aussi bien un avantage, en réalité. Tout ça pour dire que je pense réellement que ça peut marcher… bon, faudra que je compose avec son humour, m’enfin je fais déjà avec celui de Lexie ET celui de Major. Non parce que si l’humour de Major passe, je m’inquiète pas pour celui de Linc… sauf si Klaus a déteint sur lui, auquel cas je le mets à la porte parce que je crois pas réussir à tenir plus d’une demi-journée à supporter les blagues du copain d’Alec - sérieux mais comment des gens peuvent supporter ça ?! - avant de craquer. Ouais, non, je le sens bien avec Linc. Maintenant… Faut qu’il accepte.

Et ça, c’est la partie plus compliquée. J’ai hésité à lui proposer le poste, en vrai. Parce que dans les faits… je vois pas pourquoi il voudrait bosser avec moi. Voilà les choses telles qu’elles sont : on était collègues au SHinc. Et je le détestais parce qu’il faisait TOUT pour être insupportable pour une obscure raison. Pendant un temps, le simple fait de voir sa tête me foutait en rogne. Alors oui, ça s’est améliorer et sur les dernières missions, c’était plus détendu… N’empêche qu’il doit pas me porter dans son cœur quand même. On change pas d’avis sur les gens comme ça… moi j’ai eu matière à reconsidérer mon opinion, mais lui ? Ce qu’il sait, c’est que j’ai fait souffrir Mallory - alors oui, maintenant on sort enfin ensemble, mais passons - et qu’à cause de moi, il a fini en désintox de ses médicaments. Ce serait arrivé sans mon intervention vu que Tarrow est mort ensuite, cela dit, ça lui aurait évité un détour dans mon bureau qu’il a sans doute très mal vécu. On en a jamais reparlé, mais ça parait évident… Je l’ai enfoncé. J’ai rien fait pour l’aider. Je lui ai promis de faire au mieux pour le soutenir et par la suite, j’ai brillé par mon absence. Il peut pas deviner que j’ai passé le mois de juin à demander de ses nouvelles à Mallory… ça lui fait une belle jambe. J’ai vraiment réfléchi à quoi faire, mais la meilleure solution que j’ai trouvée, ça a été de bosser deux fois plus pour chercher des indices, des failles, n’importe quoi au sujet de ces médicaments. Autrement dit… pour lui, ça a rien changé.

Je regarde mes doigts se crisper légèrement sur le papier. ça me reste en travers de la gorge, toute cette histoire. Je me sens tellement impuissant face à tout ça… Pourquoi est-ce qu’il accepterait seulement de bosser pour moi ? Je comprends déjà pas pourquoi il est si cordial par messages… je vois pas dans quel monde il pourrait m’apprécier. Il s’est littéralement ouvert devant moi, il a fini dans un état de détresse tel que ça me retourne encore quand j’y pense et moi je lui ai gueulé dessus et j’ai fait n’importe quoi. J’ai pas su trouver les mots, j’ai… pff, j’ai encore merdé, quoi. En plus, il est pote avec Leslie qui doit certainement pas être tendre à mon sujet non plus - enfin je doute qu’ils se fassent des sessions papote sur Ezra Spillmaeker, cela dit. Enfin j’ose l’espérer. C’est déjà assez désagréable de passer pour un trou du cul auprès de gens en général, alors auprès de personnes qu’on apprécie… je cherche peut-être le bâton pour me faire battre. Faut croire qu’un truc tourne pas rond, chez moi. Pourtant, j’ai pas du tout envie de laisser passer cette opportunité. Je suis peut-être maso, mais je serais débile manquer une chance d’avoir un bon employé juste par peur de me faire mordre. Au pire, il me rit au nez et il se barre. La belle affaire. Ce sera pas mon meilleur moment, mais je m’en remettrai. Tant pis s’il me rembarre. Y’a des gens qui le font pas, ça me suffit. Puis… maintenant, en plus de mes frères et de Major, j’ai Mallory. D’ailleurs, c’est justement pour elle, aussi, que je veux plus avoir un emploi du temps comme celui de cet été. Bon, je suis pas utopiste… j’ai conscience je bosserai toujours plus que quelqu’un de lambda - déjà parce que mon boulot est plus un loisir qu’un vrai travail - mais si je réduis, ce sera pas mal…

Je repose le contrat sur le côté de mon bureau, rangeant mes dossiers en cours. Il me faut quelques minutes pour venir à bout de la couche de photos, de notes, de listes et autres joyeusetés qui recouvrait la surface, mais je range tous les jours alors j’ai l’habitude et rapidement, tout est niquel. Je déteste laisser traîner des trucs quand je suis pas en train de bosser, outre le fait que la plupart du temps, c’est des dossiers confidentiels. Il est presque dix-sept heures… je peux même pas profiter du temps qu’il reste pour faire le tri sur mon ordinateur, je l’ai fait la semaine dernière, quand j’ai remis PI sur les rails. Du coup, en désespoir de cause, je me rabats sur mes mails. Y’en a toujours à traiter. J’ai eu le temps de répondre à trois personnes quand j’entends la porte du cabinet d’ouvrir et la voix de Lexie s’élever par l'entrebâillement de la mienne, que j’ai laissé entrouverte.

- Ah, salut, Linc, le salue-t-elle malicieusement comme s’ils étaient de vieux potes. Bon, tu m’en voudras pas, je prends de l’avance niveau familiarité, hein !

Je sors de mon bureau avant qu’elle continue, exaspéré. Elle, elle soutient depuis que je lui en ai parlé que Linc va accepter… mais c’est pas une raison pour agir comme s’il avait déjà signé !

- Prends plutôt de l’avance sur ton travail ! rétorqué-je, blasé, en sachant pertinemment que c’est déjà ce qu’elle fait.

Je me tourne ensuite vers le nouveau venu en me décalant pour l’inviter à entrer d’un geste de la tête et je referme ensuite la porte derrière lui après l’avoir salué. Plutôt que de m’asseoir à mon bureau, je lui désigne la banquette que j’ai mise dans un coin, avec une table basse, justement pour les rencontres que je souhaite moins “officielles” - et aussi pour que j’aie un endroit où dormir quand je passe la nuit là.

- Installe-toi. Tu veux un truc ? Thé ? Café ?

Je le détaille rapidement. J’espère que les vacances à Dubaï lui ont assez changé les idées pour pas qu’il repense à la dernière fois qu’il a mis les pieds ici… par sms, il avait l’air en forme, suffisamment pour blaguer, donc j’ai bon espoir, mais je veux pas présumer non plus… J’aurais peut-être dû attendre qu’on se revoie au moins une fois avant de lui proposer le job. C’est peut-être encore trop frais dans son esprit, sa désintox, surtout que le powerflu derrière a pas dû aider. D’ailleurs, je croise les doigts pour que son pouvoir continue à se tenir tranquille. Je tiens à tous mes souvenirs… même si c’est un risque que j’ai accepté de prendre et que c’est ma responsabilité. Je m’adosse à mon bureau en attendant de savoir s’il veut un truc et je le regarde un instant. Je pourrais lui demander de ses nouvelles, sauf que ça m’énerve quand des gens s’éternisent en blabla alors qu’il y a un sujet en attente, c’est pas pour faire la même chose à Linc. Seulement, j’ai pas envie non plus lui sauter dessus avec ça et y’a un truc que je dois savoir avant toute chose.

- Merci d’être venu… je voulais te parler d’un truc important et c’est plus simple comme ça, mais avant je veux juste savoir…

J’hésite une seconde. Je déteste poser cette question. La réponse est un mensonge une fois sur deux et la plupart des gens s’en foutent. C’est genre… la politesse de base à laquelle plus personne prête attention, sauf que du coup, quand ça devient important… ça sonne creux. Bah tant pis. Au pire, ça l’agacera. Moi, je veux vraiment la réponse.

- Comment tu te sens ?

Non parce qu’entre sa désintox, sa disparition en août qui est loin d’être anodine - assez pour qu’il prenne la peine de mentir à ce sujet - et maintenant le powerflu qui l’oblige à rester enfermé, même avec sa petite balade à Dubaï… il aurait de quoi être sur les rotules. Et s’il est mal, je préfère reporter ma proposition à plus tard, histoire qu’il ait un vrai repos plutôt que de se prendre la tête avec ça… j’ai rien fait pour l’aider, je vais pas en plus l’enfoncer…



:copyright: Aelyne



Sujet: Re: The game is on || Linc   Dim 8 Mai - 12:27
Lincoln Murphy
Détective chez Pandora Investigation
Lincoln Murphy
J'habite à Londres depuis le : 27/03/2021 où j'ai posté : 2083 messages et accumulé : 498 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Andy Biersack j'ai : 28 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec la plus merveilleuse des chaussures ♥ J'incarne également : Le tonton de ma petite soeur, en quelque sorte, mon beau frère aussi aimable qu'une porte de prison, le frère de mon patron qui a l'air de sortir de bisounoursland, et l'adjoint de ma meilleure amie

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Memotransformation
et mon niveau est de: 3
Malus: Oubli, mélange des souvenirs
Artefact(s): 1 Copper Corn
Ma 2eme compétence est: Investigation
et mon niveau est: 3
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Forme aggravée



It all starts today
I'm letting go of all my mistakes


Le moins que l’on puisse dire, c’était que Octobre avait été un mois riche en émotions. Pas que j’ai vraiment manqué de raison de m’émotionner jusque là hein… C’était même tout le contraire, mais… Octobre avait continué sur la lancée de ses prédecesseurs, voilà. Entre le périple à Dubai qui avait été, il fallait bien le dire, une bouffée d’air frais après m’être auto imposé l’enfermement à cause du Powerflu, un moment précieux passé avec ceux que je considérais comme ma vraie famille, plutôt que mes parents, les retrouvailles avec Terca qui avaient été fortes en émotion, et enfin cette satanée maladie qui avait réussi à refaire des siennes en progressant d’un niveau dans l’ingérabilité. Mais enfin… je préférais me concentrer sur le reste. Sur le positif. Du négatif, y en aurait toujours en stock, alors autant ne pas lui laisser trop de place. Rares étaient les moments de ma vie où je pouvais me vanter d’avoir suffisamment de positif en stock pour ne pas laisser le négatif m’engloutir, alors j’en profitais. Ouais, j’en profitais pleinement. Et au diable le Powerflu et les magouilles du SHinc sur lesquelles Leslie et moi on était tombés et qui n’annonçait vraiment rien de bon. J’avais décidé d’arrêter de laisser les inquiétudes me bouffer la vie. Alors oui, tout n’était pas rose. Klaus, April et Mallory me manquaient, je ne les avais pas vus depuis longtemps. L’ombre d’Adèle pesait encore sur moi, que ce soit au travers des cauchemars occasionnels où à chaque mention de Kylie par Kennedy, générant des crises d’angoisse dont je me passerais volontiers. Mais il y avait tout le reste. Il y avait Terca, surtout. Et à lui tout seul, il faisait s’évanouir tellement de maux.

Et au milieu de tout ça, le bon, le mauvais, il y avait eu le SMS de Ezra. Un SMS qui m’avait d’abord surpris, parce que clairement, Ezra et moi on n’avait pas franchement une relation basée sur le “small talk” et les petits échanges de SMS pour prendre des nouvelles l’un de l’autre. Et puis… maintenant que je ne travaillais plus pour le SHinc, on avait moins d’occasion de se croiser et donc d’échanger. Il y avait bien eu deux épisodes un peu étranges dans notre relation non déterminée… D’abord il y avait eu juin. Mon passage dans son bureau avait été, ne nous mentons pas, horrible. Et sur le coup, je l’avais haï de toutes mes forces. Mais si étrange cela puisse-t-il paraitre, avec le recul, je me rendais bien compte qu’au fond, il s’était juste fait du souci pour moi. Sincèrement. Et qu’il avait voulu m’aider. Sincèrement, aussi. Evidemment, il m’avait fallu un peu de temps et de recul pour comprendre ça, et lorsque ce fut le cas… Je ne voyais pas trop quoi faire de cette réalisation, ni quoi lui dire, alors j’avais gardé ça sur moi et… et voilà. Pendant 2 mois, on ne s’était pas vus, pas parlés. De toute façon juin avait filé à une vitesse folle avec le programme digne d’une colonie de vacances pour enfants hyperactifs que m’avait concoté Klaus. On s’était revus début aout, juste après mon kidnapping. Il était passé chez Klaus pour… je n’étais pas franchement sûr de savoir pourquoi. Parce Klaus lui avait demandé son aide, j’imaginais ? Il m’avait posé quelques questions sur ce qui s’était passé, je lui avais menti, et… et il m’avait dévisagé comme s’il savait pertinemment que je racontais des cracks, mais il n’avait pas insisté, et ne m’avait pas confronté. Ca s’était arrêté là et… franchement, ça m’allait bien comme ça. Je ne pouvais pas parler de ce qui s’était passé avec Adèle.

Le SMS était tombé alors que j’étais encore à Dubai, et il était… ma foi… direct. Il me demandait de me voir. Comme ça, d’un coup. Sur le coup, naturellement, je m’étais demandé si ça avait un rapport avec mes médicaments. Il avait lancé des analyses il y a quelques mois, et je pensais l’affaire classée depuis, puisque les résultats, ils les avaient eus, et ils n’avaient rien de réjouissants. Peut être qu’il y avait eu un retournement de situation depuis dont il voulait me faire part… Je m’étais empressé de m’enquérir de la gravité du sujet parce que… eh bien attendre 3 jours dans l’angoisse d’une mauvaise nouvelle, c’était sans doute un peu trop pour mon petit coeur. Il m’avait heureusement assuré que je pouvais garder l’esprit tranquille, ce qui m’avait permis de terminer mon séjour, de préparer mon retour, et de profiter des retrouvailles sans avoir une épée de damoclès sur la tête.

Bon. Ceci étant dit, j’étais quelqu’un de curieux de nature, de TRES curieux même, alors je sentais bien que lorsqu’il n’y avait plus grand chose pour l’occuper, mon cerveau avait tendance à cogiter, à faire des hypothèses, des théories. Peut être une de ses enquêtes pour laquelle il avait besoin d’informations de ma part ? A moins que ce ne soit son enquête officieuse sur le SHinc qui l’avait poussé vers moi… On avait brièvement échangé sur le sujet, et il était devenu clair que nous avions des intérêts communs, et des causes similaires qui nous tenaient à coeur. Oui, ça restait l’éventualité la plus probable. Peut être avait-il eu vent de notre escapade à Leslie et moi à SHincLab, fin septembre ? Nous n’avions pas exactement été le plus discrets, même si nous avions essayé de recouvrir nos trâces… Possible aussi. Dans tous les cas, il n’y avait qu’un moyen de savoir, et c’était d’attendre le jour J.

Le jour J, justement, arriva finalement assez rapidement. On avait rendez-vous à 17H, ce qui voulait dire que j’avais toute la journée pour continuer de me faire des films. Et pour le coup… impossible de me changer les idées, c’était trop imminent. J’avais bien essayé de seconder Terca à la cuisine, puis d’essayer de recoudre moi-même la poche trouée d’un de mes jeans après que mon chéri m’ait montré comment faire, tout revenait vers la fameuse raison de cette convocation. Enfin, convocation était peut être un mot fort. Invitation ? Bon. Il m’avait plus demandé quand je pouvais passer plutôt que si je pouvais passer… OK, c’était peut être une convocation en fait.

Si c’est le cas, j’ai intérêt à être à l’heure. Bon de manière générale, je suis souvent à l’heure, je trouve ça irrespectueux d’arriver en retard, peu importe qui j’ai en face de moi. A part si c’est vraiment quelqu’un que je méprise, mais rares étaient ces gens là. Pile à l’heure définie, je me pointai donc au bureau d’Ezra, comme convenu. Je fus positivement surpris de constater que le lieu ne réveillait pas d’atroces souvenirs. Il fallait aussi dire que lors de ma dernière visite ici, j’avais été dans une espèce de transe qui ne laissait que peu de place aux réminiscences précises -et c’était tant mieux ! Je portais d’ailleurs exactement le même blouson en cuir que la dernière fois -il fallait dire que je le portais tout le temps- mais cette fois-ci la météo d’octobre si prêtait nettement mieux que celle de juin. En arrivant, je tombai sur la secrétaire d’Ezra, et je tentai de me rappeler si je l’avais vue, lors de l’épisode dramatique du début de l’été. Impossible de m’en souvenir… Probablement que oui, y avait pas de raison qu’elle ait été absente ce jour là. Mince. Donc la dernière image qu’elle avait eue de moi, c’était celle d’un déchet sur patte. Merveilleux ! Bon. C’était pas non plus comme si j’allais la revoir régulièrement, alors c’était pas dramatique… Juste un peu humiliant sur le coup.

Elle prit les devants en m’interpelant la première, me tirant un petit haussement de sourcils. D’abord parce qu’elle m’appela “Link”, et non “Lincoln”. Sans doute avait-elle piqué cette habitude à Ezra. Je ne saurais pas dire quand exactement il avait laissé tomber le prénom complet pour opter pour le surnom, mais ce n’était pas la première fois que je me faisais la réflexion. Fallait dire que de base j’imaginais pas franchement le Spillmaeker comme un adepte des surnoms, comme quoi… Tout ça pour dire que manifestement sa secrétaire avait elle aussi adopté l’appellation. Peut être pensait-elle que c’était mon vrai nom dans le fond, si c’était ainsi que son patron m’évoquait. Mais au delà du nom, ce qui m’interloqua véritablement, fut le petit commentaire qui l’accompagna. Comment ça elle “prenait de l’avance” ?! De l’avance sur… quoi ? Et pourquoi elle me tutoyait comme si on était de vieux potes d’abord ? Je restai un instant silencieux, à la dévisager, comme si la réponse allait se mettre à défiler sur son front, avant de me forcer à sortir de mon mutisme.

- Tu accueilles tous les gens de passage ici aussi chaleureusement ou j’ai un traitement de faveur ?

Répondis-je dans un sourire, optant pour le tutoiement puisque visiblement il était de mise, décidant de jouer la carte de l’humour plutôt que de l’offuscation ou de la gêne. Elle m’avait vue au pire de ma forme, probablement, alors franchement, j’avais plus grand chose à cacher ou à sauver. Ce fut ce moment que choisit Ezra pour surgir de son bureau et lui rabattre le caquet. Bon bah… ça c’était fait. Je levai un peu plus haut mon sourcil, guettant la réaction de son assistante, qui avait l’air contre toute attente… amusée. OK. Je voyais le genre. Elle avait dû pratiquer le Ezra intensivement pour atteindre ce genre de culot non dissimulé. Sans trop savoir pourquoi, cette personne me devint extrêmement sympathique. Mais avant que je ne puisse profiter davantage de la dynamique de ce drôle de duo, Ezra m’invita d’un signe de tête à le rejoindre dans son bureau, et je m’exécutai, adressant un petit signe de la main inspiration garde à vous à la jeune femme avant de la laisser à ses occupations.

Ezra me désigna une banquette que je n’avais même pas remarquée la dernière fois, et sur laquelle je pris place sans me faire prier. S’installer face à son bureau ça faisait très… solennel. Je levai mon nez vers le maître des lieux, me demandant s’il allait en venir au sujet qui m’avait amené ici ou non. Comme il ne le fit pas, je ne pus m’empêcher un petit commentaire taquin.

- Ton assistante a l’air d’être un sacré numéro.

Le genre de tempérament punchy que j’aimais beaucoup. Avec Ezra ils devaient former un tandem du tonnerre, à la limite du duo comique -même si j’imaginais mal Ezra écumait les stand up à la sortie du boulot. Déjà j’imaginais mal Ezra sortir du boulot. En revanche je n’avais aucun mal à me le représenter cloîtré ici oubliant le temps qui passe… L'image était cocasse et je dus réprimer un sourire, ravi qu’il détourne lui-même l’attention en me proposant une boisson.

- Si t’as des infusions je veux bien, sinon de l’eau ça ira aussi.

Répondis-je dans un hochement de tête. La théine et la caféine à 17H, j’allais éviter. Même si je dormais mieux qu’il y a quelques mois, je restais à tendance insomniaque et je n’avais pas la moindre envie de rajouter de fausses excuses à mon corps et mon cerveau pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée ce soir. Le choix des boissons clarifié, je reportais toute mon attention et tout mon sérieux sur Ezra, essayant de contenir mon impatience. Il reprit la parole, et l’espace d’un instant je crus qu’il allait enfin me révéler l’objet de ma visite… mais non. Comment ça « avant ça » ?! C’était quoi ce suspens ?! Il se prenait pour le présentateur de The Power qui lançait toujours des pubs à l’apothéose de la tension scénaristique ?! Qu’est-ce qui pouvait passer avant cette fameuse discussion qu’Ezra lui-même avait qualifiée d’importante ?!

Alors lorsqu’il reprit la parole mettant fin à l’expectative, je ne pus retenir un petit haussement de sourcils. Il repoussait la conversation capitale pour me demander… comment je me sentais ? Vraiment ? Je restai un moment interdit, à le dévisager. Ezra ne m’avait jamais semblé être un grand adepte du bavardage superficiel. On parlait bien du mec qui, quand on partait en mission avec lui, s’encombrait à peine d’un “bonjour, ça va ?”, allant généralement à l’essentiel, à savoir l’ordre de mission. Alors quoi ? C’était de fréquenter Mallory qui le mettait d’humeur sociable ? La pensée de mon amie toute joviale et même gloussante depuis qu’elle était en couple avec le détective qui se tenait en face de moi me tira un petit sourire… Qui me rappela que je n’avais toujours pas décroché un mot depuis la fameuse question, et qu’Ezra allait finir par croire que je me fichais de sa poire. Bon. S’il voulait passer par la case Small Talk avant d’aborder le vrai sujet, pourquoi pas… C’était le genre de questions où je ne savais jamais vraiment comment répondre. Une réponse concise et superficielle transformerait la conversation en échange de banalités. Rentrer trop dans les détails la transformerait en thérapie. Quelque chose me disait que ni l’option 1 ni l’option 2 ne plairait à Monsieur Spillmaeker. La première l’ennuierait sans doute, la seconde le mettrait mal à l’aise. Voilà comment se mettre une pression inutile sur une bête réponse à un “ça va ?” amélioré.

Je pris une petite inspiration, secouant légèrement la tête, un sourire hébété aux lèvres.

- Eh bien disons que… Après la désintox en juin, la disparition en juillet et le powerflu en septembre, je me demande un peu ce que octobre me réserve !

Décidai-je finalement de dire, optant pour quelque chose d’un peu plus profond qu’un “ça va”, mais plus léger qu’une analyse en profondeur de mon état psychologique. J’haussai une épaule, le sondant tranquillement en me demandant un peu à quelle genre de réponse il s’était attendu. Puis j’ajoutai, l’air un peu plus sérieux :

- Blague à part… Ca va. Mieux.

Pour une fois que je pouvais dire ça en le pensant vraiment… C’était un changement plutôt agréable. Encore une fois… tous mes problèmes n’étaient pas réglés, loin de là même, mais c’était un peu l’avantage d’avoir touché le fond : on ne pouvait qu’en remonter, alors même avec la tête encore bien sous l’eau, on avait l’impression, à juste titre, de se rapprocher de la surface.
Et maintenant que c’était dit… je me voyais mal lui balancer un petit “Et sinon, ton sujet important ?”. D’autant qu’il venait de prendre de mes nouvelles, je pouvais au moins lui rendre la pareille. Surtout que je savais de source sûre qu’il y avait du neuf dans sa vie, et du neuf plutôt positif…

- Et toi ? J’ai cru comprendre que t’avais expédié un gros dossier, et que ça t’a laissé un peu de temps libre pour… d’autres affaires ?

Enchaînai-je, un sourire entendu et un regard malicieux à l’appui. Bah oui, il espérait pas échapper au sujet Mallo quand même ? Et oui puis c’était sa faute aussi, s’il avait sauté sur l’affaire “importante” dès le début, je me serais sans doute pas aventuré sur ce terrain là. Mais puisqu’il avait décidé qu’on commencerait par un quart d’heure “tranche de vie”, il allait pas y couper… Quite à frustrer ma curiosité, autant le faire avec des potins mignons. J’étais certain que Klaus validerait cette philosophie !

(c) princessecapricieuse



Sujet: Re: The game is on || Linc   Sam 18 Juin - 19:23
Ezra Spillmaeker
Fondateur de Pandora Investigation / Détective du SHinc
Ezra Spillmaeker
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 1653 messages et accumulé : 551 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Jack Falahee j'ai : 31 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec Mallory J'incarne également : Klaus, Terrence-Caelan, Adèle et Ezéchiel

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Je détecte les mensonges au niveau 1 et je peux te forcer à te confier au niveau 2
et mon niveau est de: 2
Malus: Au niveau 2, mes émotions se calquent sur celles de mon interlocuteur une fois mon pouvoir activé
Artefact(s): Anneau de Gygès
Ma 2eme compétence est:
et mon niveau est: 0
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)








Come at once if convenient. If

inconvenient, come anyway.

Could be dangerous

Ezra & Lincoln

__________________


J’écoute toujours très attentivement les remarques de Lexie quand il s’agit de donner son avis sur des gens. Je dis pas qu’elle voit toujours juste, elle reste humaine, hein, mais elle a un instinct impressionnant. Si elle m’a dit qu’elle pensait que Linc accepterait ma proposition… c’est que c’est plutôt bon signe. Bon, après, je me méfie quand même : après tout, elle l’a vu qu’une fois, clairement pas la plus glorieuse pour lui, et le reste qu’elle sait sur lui, elle l’a appris de ma bouche - et de l’historique d’Amnésia, m’enfin on peut pas dire que ce soit très représentatif. Donc c’est pas forcément très parlant… pourtant ça l’empêche pas de le saluer comme si ça coulait de source pour tout le monde qu’ils finiraient collègues. J’ai beau savoir qu’elle est directe et bien la connaître, je dois me retenir de lever les yeux au ciel alors que je les rejoins avant qu’elle enchaîne en plaçant d’autres paroles dont elle seule a le secret. Elle arrive malheureusement à placer un “devine” avec un clin d'œil espiègle avant que j’emporte Linc avec moi, ce qui lui vaut un regard blasé. S’il est pas convaincu par ma proposition, il va finir par fuir à cause d’elle, avec ses bêtises ! Quoique… je sais pas pourquoi, mais j’ai cette intuition diffuse et vaguement inquiétante que ma secrétaire et mon possiblement futur employé pourraient s’entendre un peu trop bien pour ma santé mentale. Du côté de Lexie, en tout cas… je la connais assez pour être presque certain qu’elle va l’apprécier - elle a déjà l’air de l’avoir adopté donc bon. Je sens que j’ai pas fini de vouloir me noyer dans ma tasse de café… pourquoi j’ai eu cette idée débile, moi, déjà ? Enfin faut encore qu’il accepte…

Je referme la porte derrière moi en le gardant dans un coin de mon champ de vision, essayant d’évaluer son état d’esprit. J’aime pas les relations floues sur lesquelles on peut pas mettre de nom. Je sais pas ce qu’il pense de moi, s’il m’apprécie, si être là est désagréable ou pas pour lui… c’est perturbant. Pas que le regard des autres m’intéresse spécialement, je fais ce que j’ai à faire et voilà, simplement… ben dans ces conditions, j’ignore à quoi m’attendre et ça a un côté frustrant. Du coup, l’observer à la dérobée, ça me permet de tâter un peu le terrain. Au moins, il a pas l’air mal à l’aise d’être de retour dans mon bureau. C’est une bonne chose, même si je préfère éviter de me remémorer cet épisode. J’ai la sale impression d’avoir fait de la merde à chaque fois que j’y repense… cela dit, c’est clairement pas le moment pour les relents de culpabilité et tant mieux. De toute façon, Linc coupe court mes réflexions en se mettant à plaisanter sur Lexie. Ah bah tiens… j’aurais dû le voir venir, ça. Un petit sourire en coin étire mes lèvres un instant alors que je suis partagé entre l’amusement et l’exaspération. Un sacré numéro, ouais… elle serait sûrement ravie d’entendre ça, elle qui arrête pas de dire que je suis trop méfiant et qu’elle est pas aussi redoutable que je ce que je répète - alors qu’on sait tous les deux que j’ai raison.

- Ouais, Lexie est… directe. Mais on peut difficilement faire plus compétent.

Forcément qu’elle se permet des choses, elle a plus que conscience qu’elle risque pas de se faire mettre à la porte. Puis j’avoue que ça me déplait pas… Sauf qu’on est pas là pour parler de ma secrétaire. J’ai pas envie d’y passer quinze ans… s’il refuse mon offre, je préfère que ce soit dit rapidement, histoire que ni lui, ni moi ne perdions notre temps. Et s’il accepte… j’aurai un sacré brief à lui faire alors autant pas prendre de retard. Surtout que j’ai envie d’être fixé et qu’accessoirement… il a toujours le powerflu. Alors certes, c’est pas un pestiféré et ça m’empêche pas de le voir, mais s’il maitrise mal son pouvoir à cause de cette merde, autant pas trop tenter le diable. Ce serait malheureux qu’il efface par mégarde un élément important d’une de mes enquêtes !! Je consigne tout m’enfin… quand même. Je lui propose donc un truc à boire en allant vers le petit débarras à l’arrière de mon bureau. Une infusion… j’ai ça, moi ? Je sais que Lexie boit ce genre de choses mais impossible de me rappeler si c’est du thé ou pas. J’en prends jamais… Ah, mais j’ai le paquet que j’avais pris pour Mallory ! Pomme-cannelle… je crois que c’était sans théine. J’attrape la boîte pour vérifier. Ouais, c’est bon. Ce sera mieux qu’un verre d’eau. Je me dépêche de lancer mon café et la bouilloire et je rejoins Linc deux minutes plus tard avec deux mugs - celui que m’avait offert Amber, avec écrit “But first, coffee” et celui offert par Lexie “Sauf erreur de ma part, j’ai toujours raison, signé The boss”. J’aurais peut-être dû laver le mug tout simple ou sortir celui de Mallory… je crois que “Glitter is my favorite color” aurait été moins pire. Tant pis. Je pose le tout sur la table basse et je m'assois sur la banquette avec mon invité.

J’hésite une seconde à me lancer direct, puis finalement, j’opte pour la question qui me taraude. Oui, j’aime pas ça, d’habitude… mais c’est particulier. Pourtant, en voyant la tête qu’il tire à ma demande, j’en viendrais presque à le regretter. C’est quoi ce petit haussement de sourcils ? C’est quand même pas siiiii bizarre, non ?! Je veux dire… la dernière qu’on s’est vus, il était au fond du gouffre après une disparition mystérieuse et la fois d’avant c’était encore pire ! En quoi c’est étonnant de m’inquiéter de son état ? Oui, je sais que je suis pas la personne la plus démonstrative du monde… m’enfin je suis pas sans coeur non plus ! Même si on n’a pas un historique très… reluisant, disons, et même si je sais pas ce qu’il en est de son côté, ça reste quelqu’un que j’apprécie et merde… ça chamboulerait n’importe qui de voir quelqu’un dans un état pareil. Evidemment que je lui souhaite plus ça et que j’ai pas envie de lui prendre la tête avec des propositions d’emploi s’il a pas la forme. C’est une chose de contacter BNF pour avancer c’en est une autre d’être mis devant une offre aboutie… Je me renfrogne un peu face à son silence en ronchonnant :

- Quoi ? C’est si bizarre que ça de vouloir savoir si tu vas mieux ?

Et puis pourquoi il a un petit sourire ? Je vois pas ce qu’il y a de drôle… Ou alors il rigole intérieurement parce qu’il pense que je me force à faire la conversation ? Comme si c’était mon genre, les politesses inutiles ! Enfin oui, la politesse élémentaire, c’est important… mais pas quand ça sert à rien. Je me détends cependant quand il ouvre la bouche pour répondre honnêtement tandis que je le dévisage. C’est vrai qu’il a l’air plus serein, déjà. Et pas tendu. C’est une bonne nouvelle et… mine de rien, ça me rassure. Je hoche la tête, légèrement soulagé. ça fait un truc en moins… bon par contre, je comprends ses inquiétudes. J’espère qu’octobre va l’épargner, parce que j’ai du boulot pour lui, moi ! A moins que ce soit moi, sa prochaine calamité. Je profiterais bien de la perche pour l’interroger sur sa fameuse disparition mais… une fois encore, pas le moment, même si ça m’intrigue - ou plutôt ça m’inquiète. Sans doute que ça me regarde pas… on verra plus tard. Pareil pour le powerflu, je voudrais bien savoir s’il va mieux, mais ça attendra la proposition d’emploi. J’ai pas envie de faire durer pour l’instant.

Linc doit pas être du même avis, parce qu’il me retourne la question, me faisant, à mon tour, hausser un sourcil avant de plisser les yeux. Attends, c’est quoi cet air taquin, là ? Il parle de Mallory, c’est sûr… forcément qu’elle a dû lui dire… merde, est-ce qu’il sait que je l’ai faite attendre, du coup ? Bah, on s’en fout, d’abord, je préfère penser que non, hein ! Putain, c’est gênant… il s’attend quand même pas à ce que je réponde ? De toute façon il sait très bien ce qu’il en est, pas la peine de demander… “d’autres affaires”, je t’en donnerais, moi. Alors oui, une certaine rousse s’est invitée dans ces affaires… et oui, du coup, ça va bien, très bien même, n’empêche que je vais pas m’étendre sur ma vie amoureuse avec lui non plus… En plus il peut parler ! Il est aussi casé, des échos que j’ai… Je réalise que j’ai détourné les yeux et pour me donner contenance, je prends une gorgée de café. N’empêche… j’imagine parfaitement Mallory lui annoncer la nouvelle en gloussant. Je suis sûr qu’elle devait être aussi rayonnante qu’avec moi. Merde. Ne pas sourire, je vais avoir l’air con. Je retiens les coins de mes lèvres.

- Ouais bah… il parait que toi aussi, t’as du temps pour des “affaires”, hein, grommelé-je à moitié embarrassé.

Voilà, ça c’est géré, on va pouvoir passer à la suite. ça, je maitrise plus ! Je me redresse en croisant les doigts pour pas m’être planté sur son compte. S’il a raconté que j’avais un pouvoir à quelqu’un… enfin, j’ai déjà pris ma décision et je refuse de revenir dessus. Si je dois embaucher quelqu’un, ce sera Linc. Je sens que c’est la bonne chose à faire. La chose que je veux faire en tout cas. Sûr de moi, je plante mon regard dans le sien en ouvrant la bouche pour en venir aux faits, commençant très sérieusement :

- Je voudrais te proposer un job.

Je laisse passer une seconde pour lui laisser le temps de se faire à l’information. Je préfère lui dire ça directement, au moins il sait de quoi il en retourne plutôt que de me lancer dans des explications qu’à demi-utiles sans connaitre le pourquoi du comment. Mais bon, histoire que ça sorte pas du chapeau non plus, je développe :

- ça fait un moment que je songe à embaucher quelqu’un pour m’aider. J’ai beaucoup de clients et ça m’embête de refuser certaines enquêtes par manque de temps. Puis, j’ai pas mal de retard à rattraper, là. Mais j’hésitais parce que…

Je passe une main dans mes cheveux, cherchant le meilleur moyen de résumer ça sans m’étaler pour autant, ce que je ne sais de toute façon pas faire. Je soupire.

- Bah, parce que je voulais pas employer n’importe qui. Je cherche quelqu’un qui pourrait me seconder sur des enquêtes, en qui j’aurais confiance et qui serait efficace. Et j’avais pas envie de bosser avec un inconnu.

Je soutiens son regard sans me démonter. J’aime pas trop blablater sur mes états d’âme alors j’écourte au maximum. De toute façon, j’imagine que ça l’intéresse pas des masses, ce qui compte, c’est le résultat. Les raisons… ça lui fait une belle jambe. Je veux juste qu’il comprenne que je lui propose pas ça par hasard, que c’est mûrement réfléchi et que je prends les choses très au sérieux.

- Du coup… j’ai pensé à toi. On a déjà bossé ensemble, donc je connais ta façon de travailler et j’ai une bonne idée de ce que tu vaux sur le terrain… bref, je voudrais t’embaucher pour travailler avec moi, à Pandora. Evidemment, t'es pas obligé de me répondre tout de suite.

Y’a tellement de trucs à dire… mais ça sert à rien si ça l’intéresse pas du tout, alors je m’arrête là, mon assurance se fissurant légèrement à l’intérieur. Parce que… j’ai pas vraiment de plan B. Enfin si, continuer à bosser tout seul. C’est juste… ça me ferait un peu chier. Je sais que Linc a aucune raison de me porter dans son cœur, vraiment aucune. Ce serait même plutôt logique qu’il refuse. Je pourrais pas lui en vouloir. N’empêche que… j’aimerais bien qu’il dise oui, voilà.



:copyright: Aelyne



Sujet: Re: The game is on || Linc   Dim 30 Oct - 10:09
Lincoln Murphy
Détective chez Pandora Investigation
Lincoln Murphy
J'habite à Londres depuis le : 27/03/2021 où j'ai posté : 2083 messages et accumulé : 498 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Andy Biersack j'ai : 28 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec la plus merveilleuse des chaussures ♥ J'incarne également : Le tonton de ma petite soeur, en quelque sorte, mon beau frère aussi aimable qu'une porte de prison, le frère de mon patron qui a l'air de sortir de bisounoursland, et l'adjoint de ma meilleure amie

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Memotransformation
et mon niveau est de: 3
Malus: Oubli, mélange des souvenirs
Artefact(s): 1 Copper Corn
Ma 2eme compétence est: Investigation
et mon niveau est: 3
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Forme aggravée



It all starts today
I'm letting go of all my mistakes

L’échange avec l’assistante d’Ezra, fut court, mais plutôt amusant. Je ne m’étais pas attendu à un tel accueil en venant ici… En même temps, je n’étais pas venu en attendant quoique ce soit de précis. C’était même tout l’inverse, et alors que je le suivais avec un sourire amusé dans son bureau, j’étais encore en train de me demander ce que je fichais ici, et pourquoi Ezra avait voulu me voir. J’avais quelques idées, mais rien de bien concret, rien de bien arrêté. Et puis… s’il y avait bien une chose que j’avais découverte au sujet d’Ezra, c’était que si prévisible avait-il l’air, il était très capable de nous surprendre.

Mais le plus surprenant dans tout ça, c’était que j’avais l’impression qu’Ezra n’arrêtait pas de me jaugeait du regard ce qui, étant donné la situation, était franchement désarçonnant. Concrètement… de nous deux, celui qui savait le pourquoi du comment, c’était lui. Moi, j’étais le paumé du lot, alors pourquoi est-ce qu’il avait l’air de chercher des réponses à des questions existentielles sur ma tronche ? Je faillis lever un sourcil provocateur dans sa direction, mais bon… Je n’avais pas envie de me montrer trop agressif non plus. Je préférais lui laisser une chance de m’expliquer de lui-même. J’espérais juste que cette chance allait venir rapidement car je n’étais pas patient de nature quand la curiosité s’en mêlait. Pas du tout…

J’hochai doucement la tête à son commentaire sur “Lexie”, puisque c’était son prénom, esquissant un petit sourire en coin.

- C’est marrant mais j’aurais pu le deviner ça…

Commentai-je d’un ton entendu. C’est que je m’imaginais vraiment mal Ezra s’entourer de gens incompétents ou inefficaces. Pas après l’avoir vu pester contre l’inefficacité de certaines procédures ou personnes au SHinc. Clairement, si cette femme là était là où elle était, c’était qu’elle avait fait ses preuves, je n’en doutais même pas.

Malheureusement pour moi et ma curiosité maintenant plus qu’aiguisée -honnêtement, je pourrais m’en servir pour faire des sashimis à ce stade- après le détour sur Lexie, voilà qu’on passait par la case boisson et… ma foi si je devais attendre encore un moment avant de connaître le fin mot de cette histoire, autant le faire avec une boisson chaude. De toute façon j’étais prêt à parier que même si j’avais poliment refusé sa proposition, il aurait pris une minute pour se faire un café donc bon… autant en profiter. J’attendis donc qu’il revienne avec ma commande en tapotant mes doigts sur mes genoux, contenant très mal mon impatience. Lorsqu’il revint, je lui adressai un sourire et un merci du bout des lèvres, tendant les mains pour attraper la tasse. Par réflexe, mes yeux tombèrent sur l’inscription dessus : Sauf erreur de ma part, j’ai toujours raison, signé The boss. OK là, je ne pus retenir le petit haussement de sourcil, et encore moins le sourire en coin alors que je relevai les yeux vers lui un éclat de malice dans les yeux. Pas besoin de faire le moindre commentaire, mon air d’amusement retenu parlait pour moi.

Il finit par se jeter à l’eau et la question eut le don de me surprendre. Il fallait dire que des « salut ça va ? » de la part d’Ezra j’en avais pas vu passer des flopées en une petite année de collaboration. Alors forcément c’était inattendu et… ma tête devait parler pour moi. J’étais pas le roi de la pokerface, ça c’était certain. J’arrivais à jouer la comédie lorsque j’avais un intérêt à le faire, mais le reste du temps… je ne voyais pas l’intérêt de maîtriser la moindre de mes émotions, et j’avais donc plutôt tendance à ne pas avoir honte de les partager sur la place publique. Alors oui, quand j’étais surpris, c’était difficile de le louper. Et forcément, cela sembla vexer Ezra. Bon je n’étais qu’à moitié surpris en vérité car l’expérience m’avait montré qu’Ezra était un pro de la bougonnerie. Aucune idée si c’était un genre de passion chez lui ou si c’était juste son premier réflexe naturel face à à peu près tout….

Le but du jeu consistait donc maintenant à désamorcer la vexation plutôt que de l’y enfoncer, ce serait dommage qu’il renonce à l’idée de me dire ce qu’il avait prévu juste pour une histoire de question.

- Euh non… non pas bizarre juste…Disons qu’à l’époque où on bossait ensemble t’étais pas le plus grand fan des politesses d’entrée en matière.

Précisai-je dans un léger sourire d’excuse, histoire de lui montrer que je lui en tenais pas rigueur, que c’était juste une constatation. Ceci étant clarifié, et puisque mon état avait l’air de sincèrement l’intéresser, je décidai de répondre avec franchise à sa question, essayant de doser entre le surpartage et le suspens. Et il avait l’air franchement rassuré par ma réponse, donc il devait vraiment se faire du souci pour moi. Bon… fallait dire qu’il m’avait vu dans de sacrés états les dernières fois qu’on s’était vus aussi. Il devait se dire que j’avais la poisse quand même entre ces histoires de médicaments puis le kidnapping. Bon par contre, je fus étonné de voir qu’il n’en profitait pas pour creuser l’affaire de ma disparition, car j’étais certain qu’il était resté sur sa faim sur ce sujet là avec mes vieilles excuses de souvenirs confus… Il avait sans doute plus intéressant sur le feu.

En attendant de savoir quoi, je pris tout de même le temps de lui retourner la question, non sans y glisser un petit sous-entendu sur Mallory parce que franchement dit… c’était trop tentant ! Et lorsque je vis l’air ultra mal à l’aise d’Ezra, je ne pus retenir un sourire. Il était mignon à être gêné qu’on évoque sa vie amoureuse. Et naïf. Mallory était une de mes meilleurs amis et c’était sa chérie, évidemment que j’allais y faire allusion ! J’étais loin d’être un expert du décodage d’Ezra mais je savais détecter un sourire retenu quand j’en voyais un, Leslie était un pro du domaine, et là, j’en avais une belle démonstration. Oh donc évoquer Mallo suffisait à lui tirer un sourire, je prenais bonne note. Sa repartie en revanche laissait un peu à désirer, mais je n’allais pas m’en formaliser plus que ça, ça m’amusait en vérité beaucoup trop.

- Oh oui j’ai pleins de temps pour le coup.

Répondis-je, faisant comme si je ne voyais pas du tout ce à quoi il faisait référence -ou plutôt à qui il faisait référence. Je me doutais un peu que radio-Mallo fonctionnait dans les deux sens. Et puis techniquement, je n’avais pas cherché à cacher ma relation avec Terca à quique ce soit. Au contraire, j’étais même toujours fier de parler de mon chéri, même si là je sentais bien que si je commençais à m’étaler en niaiseries j’allais achever Ezra -et ça serait dommage de faire ça avant qu’il n’accouche enfin de son mystérieux sujet.

J’avais presque abandonné l’idée d’avoir cette information à force de l’attendre, alors lorsqu’il la lâcha soudainement et presque l’air de rien -enfin l’air de rien selon Ezra, donc l’air très sérieux en vérité- je fus clairement pris de court.

- Oh. Ok. Je t’écoute.

Dis-je, dissimulant ma surprise derrière un air intrigué. Ezra qui avait une mission pour moi donc… Probablement concernant les médicaments, sinon il aurait demandé à quelqu’un d’autre. C’était malin de sa part. J’étais au chômage, le sujet me tenait à cœur, en tant qu’ancien shinky j’avais de bons réflexes pour des missions d’infiltration… Je pourrais en effet lui être utile et je n’avais pour le moment rien de mieux à faire. Et puis ça me ferait un peu d’animation le temps du job car la vie de chômeur manquait un peu de piquant à mon goût…

Et puis il reprit la parole pour donner quelques détails supplémentaires et… et là il n’était plus question de contenir sa surprise ou non, parce que je devais carrément avoir l’air choqué. Minute… minute… Est-ce que je comprenais bien de quoi il s’agissait au moins ?! il parlait d’un VRAI job là, non ? Enfin d’un boulot quoi. D’un boulot à plein temps. Pas de jouer les mercenaires pour lui sur un sujet en particulier. Ou alors je pigeais tout de travers mais… mais non y avait pas un million de façons d’interpréter ça quand même. Je restai un moment interloqué et muet, à le dévisager comme s’il était complètement defoncé -et franchement, une part de moi se demandait s’il avait pas pris un truc quand même… Mais tout ce qu’il disait faisait sens, dans le fond. Tout sauf la partie où il me proposait ce job en fait. Et en plus il me fixait droit dans mes yeux ronds comme des soucoupes avec le plus grand sérieux du monde.

Honnêtement, il serait s’agit de beaucoup d’autres gens dans mon entourage, j’aurais cru à une vaste blague, mais là, on parlait d’Ezra. De base, je l’imaginais mal orchestrer des farces, mais s’il devait vraiment le faire, ce ne serait sûrement pas au sujet de son travail. S’il y avait une chose que j’avais pu apprendre sur Ezra ces derniers mois, c’était qu’il tenait à son job et à sa boîte comme à la prunelle de ses yeux.

Lorsque je réussis enfin à retrouver l’usage de la parole, j’étais encore à moitié sidéré, et comme toujours dans ce genre de situation, j’étais obligé de me raccrocher à l’humour.

- Ezra je suis désolé de te demander ça comme ça mais… t’as foutu quoi dans ton café ?

Et encore je ne plaisantais qu’à moitié… Parce que franchement, je ne voyais pas comment un chef d’entreprise et un détective pro comme lui pouvait en arriver à la conclusion que celui qui était le mieux placé pour le seconder c’était… ben moi. Alors oui, j’adorais enquêter, j’étais plutôt débrouillard, mais ça s’arrêtait jusque-là à des délires d’ados tardifs passionnés d’investigation et d’aventures. J’avais ce sentiment étrange de l’imposteur, comme un ado qui se verrait confier une mission importante par le commissariat de quartier dans une série B. Ce n’était pas tellement que je manquais de confiance en moi, c’était juste que je ne voyais pas quelle légitimité j’avais pour qu’il me propose un travail dans son entreprise. Et on ne parlait pas d’un type qui embauchait une petite main dans une boîte qu’il ne tiendrait en respect que vis à vis du salaire qu’elle lui versait… Non, on parlait du fondateur de la boîte qui veillait sur elle comme une lionne sur son lionceau. Je savais ce que PI représentait pour Ezra. Enfin… non. Je le devinais plutôt. Alors pourquoi irait-il prendre le risque d’embaucher quelqu’un comme moi ? Parfois j’avais moi-même du mal à me détacher de l’image de l’ado vu comme un raté par ses parents et professeurs. Et si certains, comme Linwood, avait toujours cru en moi, et que mon embauche au SHinc avait regonflé un tantinet mon ego, des gens comme Crowford ou Tarrow avaient fait un remarquable travail pour me rappeler ce que j’étais réellement : un pion sur l’échiquier d’une grosse machine. Et le seul talent que j’avais, mon pouvoir, ils m’avaient appris à le détester. Au final, j’étais ressorti de cette expérience plus dépouillé d’estime que je n’y étais rentré. A l’époque je n’aurais pas cru cela possible… Comme quoi, tout était envisageable avec le SHinc.

Je m’arrachai à mes pensées bien peu reluisantes en clignant des paupières, réalisant que j’étais encore là, les yeux agrandis fixés sur lui, le cou tendu, un peu à la façon d’un suricate sous LSD. Je finis par secouer la tête et passer une main dans ma mèche là plus longue pour la remettre en place et gagner quelques secondes de réflexion. Ok. Me sous-estimer était devenu un mauvais réflexe chez moi, mais je ne devais pas le laisser me gâcher la vie pour autant. Je me forçai à ranger mes fichues insécurités dans un coin de ma tête pour réfléchir à tête plus reposée. Les émotions mises de côté, j’arrivais à nouveau à raisonner correctement.

- C’est vrai qu’on a fait plusieurs missions ensemble et qu’on fonctionnait plutôt bien.

Commençai-je par énoncer d’un ton pensif.

- Mais ca restait des collaborations courtes, tu penses vraiment qu’on serait compatibles sur des durées plus longues ? Genre… vraiment longues si tu m’embauches pour de bon.

Et c’était une vraie question, sans cynisme ou jugement derrière. J’imaginais qu’il avait pris le temps de se projeter un minimum sur ce genre de futur, alors ça m’intéressait d’avoir son point de vue dessus. Personnellement, je n’avais jamais considéré cette possibilité, il m’était donc difficile de partager une opinion construite là tout de suite avec lui…

- Et surtout… Est-ce que tu survivras à une exposition prolongée à mon humour ravageur ?

Le sourire au coin de mes lèvres contredisait le sérieux de ma question. Non parce que blague à part, c’était une vraie considération : je savais que mes plaisanteries n’avaient pas toujours remporté un franc succès avec lui et… il fallait bien admettre que c’était quelque chose dont j’aurais du mal à me départir. Temporairement, en cas de situation extrêmement sérieuse, oui, mais… ça ne durerait jamais bien longtemps, ça j’en étais certain. L’humour était comme un fidèle compagnon pour moi.
(c) princessecapricieuse




Sujet: Re: The game is on || Linc   Mar 13 Déc - 21:12
Ezra Spillmaeker
Fondateur de Pandora Investigation / Détective du SHinc
Ezra Spillmaeker
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 1653 messages et accumulé : 551 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Jack Falahee j'ai : 31 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec Mallory J'incarne également : Klaus, Terrence-Caelan, Adèle et Ezéchiel

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Mon pouvoir / Ma compétence est: Je détecte les mensonges au niveau 1 et je peux te forcer à te confier au niveau 2
et mon niveau est de: 2
Malus: Au niveau 2, mes émotions se calquent sur celles de mon interlocuteur une fois mon pouvoir activé
Artefact(s): Anneau de Gygès
Ma 2eme compétence est:
et mon niveau est: 0
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Ezra & Lincoln

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Je ne m’attarde pas trop sur le commentaire de Linc avant d’aller préparer les boissons, bien content de constater que j’ai bel et bien une infusion. ça aurait été dommage de lui demander ce qu’il voulait et de pas l’avoir en fin de compte… je savais que j’avais bien fait d’acheter ce paquet quand je l’ai vu à l’épicerie fine où je prends mon café ! D’un autre côté, c’était pas très compliqué à deviner, vu que Mallo n’est pas très café… Bref. J’essaie de ne pas trop cogiter pendant que l’eau chauffe. Maintenant que je suis devant le fait accompli, de toute façon, il est trop tard pour reculer, et puis j’ai pris ma décision. Je vais pas revenir dessus alors que j’ai fait le tour de la question une bonne vingtaine de fois. Je secoue la tête en retenant un soupir. Evelyn et Major ont raison, quelque part, je dois vraiment être maso… mais ils peuvent toujours courir pour que je l’admette devant eux, ça leur ferait trop plaisir. Je vois déjà le grand sourire goguenard que tirerait le second… Qu’est-ce qui m’a fichu un ami pareil, sérieusement ? Je suis tiré de mes pensées par le son de la bouilloire qui m’indique que l’eau est prête. A côté, mon café est également terminé, alors je quitte le débarras pour rejoindre mon invité et lui tendre sa tasse. Je remarque immédiatement son regard qui reste accroché à la petite phrase écrite sur le mug, et avant même qu’il esquisse le moindre mouvement, je sais que je n’aurais effectivement pas dû lui donner celui-là. Quel con !! ça m’aurait pris trois secondes de laver le blanc… Bien sûr, ça manque pas : le brun relève le coin de ses lèvres juste assez pour indiquer clairement ce qu’il en pense sans que je puisse l’accuser d’être insolent pour autant. Saleté. J’aurais presque préféré qu’il fasse une réflexion. Au moins, j’aurais pu répliquer.  

- C’est un cadeau, me sens-je malgré tout obligé de préciser un peu trop hâtivement pour que ça passe l’air de rien.

Mais bon, j’ai pas envie qu’il se mette à croire n’importe quoi ! Ce point réglé, je laisse ça derrière nous pour passer aux choses sérieuses. D’abord, vérifier son état… c’est pas parce qu’il a l’air plus en forme que c’est forcément le cas et je préfère qu’on reporte cette discussion s’il peut pas en saisir tous les enjeux. Avec le powerflu qui lui est tombé dessus après ces histoires de médicaments et de disparition… il aurait de quoi être perturbé. ça ferait beaucoup pour n’importe qui ! Je le dévisage donc en lui posant ma question, qui a l’air de le surprendre. Je devrais pas être étonné… j’ai pas été un modèle d’altruisme, avec lui. C’est sûr qu’après sa visite du mois de juin, il doit pas trop me voir comme quelqu’un qui s'inquiétait de son sort… vu comment ça s’est fini. A cette pensée, j’ai le ventre qui se noue légèrement. J’aimerais bien lui dire que j’essayais justement de faire au mieux pour lui, mais bon… c’est pas le sujet et j’ai pas très envie de remuer tout ça. Je retiens une grimace à sa réponse. Euphémisme poli pour dire que j’en avais rien à foutre de ses états d’âme en plus de pas aimer la politesse inutile. Ouais, c’est vrai. Je suis bien obligé de le reconnaître. J’ai été con et je l’ai mal jugé. Je m’humecte les lèvres et je m’explique :

- Et je suis toujours pas fan, je vois pas l’intérêt à part perdre du temps. Je demandais pas par politesse. C’est juste que les dernières fois qu’on s’est vus, tu… fais-je en hésitant une seconde avant de reprendre. Disons que c’était pas trop ça.

Je m’arrête là dans un ton légèrement bourru, gêné, sans savoir comment lui dire que j’étais juste un peu inquiet. En même temps, c’est évident, non ?! Il faudrait être complètement sans cœur pour pas se soucier de comment il va après l’avoir vu comme ça ! Je vais pas lui faire un exposé en trois parties sur les raisons de ma question… même si je l’appréciais pas vraiment avant, y’a un monde entre trouver une personne lourde et lui souhaiter ça ! D’autant plus qu’avec le temps, j’ai appris qu’il y avait autre chose chez lui que sa couche de provocation agaçante quand il s’y mettait. Et quand on en parlait, justement… comme s’il avait entendu mes pensées, après m’avoir rassuré sur son moral, voilà qu’il se met à faire une réflexion sur Mallory. ça, c’est petit ! Au moins, ça prouve bien qu’il va mieux… n’empêche que c’était pas le sujet ! Je sais pas ce que ma copine a pu lui raconter, mais faut pas être un sorcier pour deviner les grandes lignes… Je lui renvoie sa remarque et il fait celui qui ne comprend pas alors qu’on sait très bien tous les deux de quoi il est question. Il peut faire l’innocent, entre la rouquine et Amber, j’ai largement assez d’infos sur la façon dont il occupe ce temps, justement… pas que je les veuille spécialement, cela dit, même si j’avoue avoir été assez curieux en apprenant qu’il sortait avec le tuteur de ma protégée… Je lui adresse un regard appuyé, pour lui montrer que je suis loin d’être dupe. Il a de la chance que j’aie un sujet plus important sur le feu, sinon il aurait pas coupé à une nouvelle remarque !

M’enfin bon. Je l’ai pas fait venir ici pour lui parler de sa vie privée et de la façon dont il occupe son temps libre, alors après une gorgée de café et une inspiration pour me donner l’élan nécessaire, je me jette à l’eau. J’ai répété cette scène dans ma tête une bonne dizaine de fois. En encore… ça fait des jours que je me prends le chou en réfléchissant à la meilleure façon d’amener tout ça et j’ai fini par conclure que l’idéal, c’était d’être transparent, sans trop en faire non plus. Je peux pas juste lui annoncer que je veux l’embaucher, dans aucune explication, déjà qu’il va sûrement penser que ça sort de nulle part… mais je comptais pas non plus m’éterniser en précisions. Le sentimental et le superflu, bof. Du coup, je me retrouve à exposer la situation simplement, essayant de ne pas trop penser à tous les contre-arguments qu’il pourrait m’avancer. J’ai déjà préparé de quoi appuyer mes propos, évidemment, mais… j’avoue, j’ai surtout peur qu’il me rie au nez. Or, si au début, il m’écoute attentivement et éloigne un peu cette appréhension, l’incrédulité qui s’affiche sur son visage au fur et à mesure que je parle semble aller droit vers cette hypothèse. Je me laisse cependant pas démonter, refusant de m’arrêter tant que je n’ai pas terminé. S’il doit refuser, au moins, il aura eu toutes les cartes en main pour faire son choix et j’aurai rien à regretter. J’espère.

Un long silence suit ma tirade. Génial. Mes mains se crispent légèrement sur mon mug. Je voudrais dire que j’attends sa réponse avec sérénité, sauf que ce serait mentir. Je le fixe, impassible et sérieux, refusant de lui montrer ma nervosité. S’il doit se foutre de ma décision, autant pas lui donner d’autres raisons de rire… parce que franchement, y’aurait de quoi. Moi, le gars qui le supportait et qui lui a déjà foutu un poing dans la figure par le passé tellement il m’énervait, je me retrouve à envisager de travailler avec lui pour de bon. Pire, j’y accorde assez d’importance pour angoisser à l’idée de sa réponse. C’est ridicule. Je suis ridicule. S’il ne veut pas, tant pis, c’est tout. Oui, je serais déçu. Oui, ça me ferait mal d’avoir fait passer la confiance avant la méfiance sans résultat. Et oui, il faudrait que je reprenne mes recherches d’employé de zéro. Mais bon… y’a plus grave, dans la vie. C’est stupide. Je devrais pas y attacher autant d’intérêt.

J’accuse le coup quand il ouvre enfin la bouche. Ah ouais. C’est à ce point rédhibitoire pour lui qu’on atteint le stade de la blague. Super. D’un autre côté, je peux m’en prendre qu’à moi-même. Je me redresse un peu pour m’appuyer au dossier de la banquette, comme pour prendre un peu de recul face à lui. Comme si ça pouvait me protéger de sa réaction. Je me sens vraiment con. Malgré tout, je préfère que les choses soient claires. C’est peut-être qu’une vaste plaisanterie à ses yeux, mais moi, je suis sérieux. Alors quitte à me ridiculiser, autant aller jusqu’au bout de mes choix.

- C’est très sérieux pour moi, Lincoln. Écoute, je comprends que ça puisse te sembler… soudain, mais je sors pas ça du chapeau. ça fait un moment que j’y pense et… et que j’ai eu le temps de revoir mon jugement sur toi.

J’ai eu tort, voilà. Je le reconnais. S’il trouve encore ça drôle, grand bien lui fasse. Je m’attends presque à ce qu’il se lève et qu’il parte sur cette bonne blague qui est loin d’en être une, mais je m’aperçois qu’il a pas l’air de bouger. Qu’il paraît même réfléchir. Je le détaille. Est-ce que c’était juste un trait d’humour douteux pour détendre l’atmosphère ? Ou c’est ce que je lui ai dit qui le fait revoir tout ça ? J’en sais rien, mais le voir comme ça, le regard dans le vague de ses réflexions, j’ai l’impression que ça m’enlève un poids des épaules. Donc… il l’envisage sérieusement ? Au moins un peu, sinon il serait déjà plus là. Et il a pas l’air de se foutre de ma gueule. Enfin… si sa remarque était réellement juste une façon maladroite de faire part de son étonnement. J’avoue que je sais pas trop comment le prendre. Je décide pas m’attarder dessus. Ce qui compte, c’est qu’il y pense. C’est la seule chose que je demande. Même si je voudrais qu’il accepte, qu’il considère sérieusement la question, c’est tout ce que je demande…

Je le scrute, nerveux, suspendu à ses lèvres quand enfin il continue. Ouais… ouais, j’ai réellement l’impression qu’il y songe. Je saurais pas expliquer l’émotion qui émerge en moi. Donc… j’ai pas été complètement con et inconscient de vouloir jouer la carte de la confiance. Putain. J’ose à peine y croire. J’essaie de pas me sentir trop soulagé. Rien n’est fait. Il a pas choisi, encore. Mais n’empêche, il se moque pas de moi. Il m’envoie pas bouler en affirmant que c’est du foutage de gueule, après la façon dont je l’ai traité. Il l’envisage. Vraiment. J’ai la gorge nouée. Qu’est-ce que je suis con !! Comme si c’était le moment. Reprends-toi Ezra !! J’ai une chance de le convaincre, il faut que j’assure. Que je lui expose mon point de vue. C’est pas compliqué. Argumenter, je sais faire. Je me ressaisis, déterminé à ne pas laisser filer cette occasion, et je lui réponds d’un ton assuré et sérieux :

- Je te proposerais pas ça si j’y avais pas réfléchi longtemps et si j’étais pas sûr de moi, tu sais. C’est vrai que ça a toujours été ponctuel, mais en plus d’un an, on a quand même cumulé assez d’heures de missions pour avoir une bonne idée du fonctionnement de l’autre. Et, comme tu l’as dit, on part sur du long terme, là. ça prendra du temps de te former si tu acceptes, et je cherche quelqu’un pour la durée, quelqu’un d’impliqué, en somme. ça m’intéresse pas de t’embaucher pour un ou deux ans… évidemment, je te demande pas de t’engager à vie non plus, hein ! Ce que je veux dire, c’est que vu les circonstances, si je pensais pas que ça pouvait marcher, je t’aurais pas fait chier avec ça. Après, à toi de voir si ma façon de bosser te convient… mais de mon côté, ça me va.

Je suis pas idiot, j’ai conscience que je suis pas forcément un cadeau, comme collègue. J’aime que le travail soit bien fait, ça m’énerve le boulot fait par-dessus la jambe. Je sais que je râle pas mal, aussi, que je suis pas forcément le gars avec qui on s’amuse le plus… mais je l’embauche pas pour le fun ! Après, il se doute dans quoi il se lancerait, il me connait, aussi… l’avantage, c’est qu’après nos débuts désastreux, il pourra pas avoir de déconvenues : on peut difficilement faire pire. La bouche un peu sèche, je prends une nouvelle gorgée sans cesser de l’observer. J’ai ce fol espoir qu’il dise oui… je réalise que je veux vraiment qu’il accepte. Pas de doute, je suis maso. Comme pour enfoncer cette idée dans ma tête, Lincoln esquisse ce sourire en coin, celui qui indique qu’il s’apprête à sortir une pique dont il sera sans doute très fier, et une seconde après, je ne peux que confirmer mes pensées. Je dois être fêlé, c’est pas possible. Cela dit, il marque un point… je suis déjà blasé par son humour. Ravageur, tu parles… je sens que je vais vieillir prématurément, entre lui, Major et Lexie. Au secours. Pourtant, quand je prends la parole, je suis on ne peut plus honnête.

- Eh bien… il faut croire que oui. Après, il y aura des moments où j’aurai pas envie de plaisanter et des sujets dont j’aurai pas envie que tu rigoles. Si tu peux accepter ça… j’imagine que je peux faire avec ton humour… “ravageur”.

Je lève les yeux au ciel, exaspéré d’avance. Peut-être que ça m’amuse un petit peu. Vraiment un tout petit peu. Mais bon. Il le saura jamais. Tout comme il ne saura jamais que ça fait plus d’un an que Major m'entraîne à supporter les pires blagues du monde. En vérité, je lui fais confiance sur ce point. Je pense qu’il sait très bien de quoi il peut rire ou non avec moi. Et s’il y a un ou deux ratés, ce sera normal, c’est comme ça qu’on apprend. Tant qu’il comprend ça, j’ai rien à redire. Je continue donc plus sérieusement, me calant contre le dossier :

- T’es loin d’être stupide, Lincoln. Je crois qu’on se connaît assez pour que tu aies au moins une petite idée des limites à pas franchir avec moi. En tout cas…
fais-je en inspirant et en vissant mes yeux dans les siens. Je choisis de te faire confiance., parce que je pense que tu la respecteras. Et parce que t’as des réelles capacités, et je parle pas de ton pouvoir. Tu sais réfléchir, t’as des bonnes capacités d’analyse mais tu tires pas de conclusions hâtives, tu peux facilement mettre les gens à l’aise et t’as assez de sang-froid pour pas réagir n’importe comment face au danger. Sans compter que tu as de l’expérience dans le domaine. Alors O.K., les missions du SHinc… bon, on va passer le côté discutable, hein, mais n’empêche que c’est formateur, autant pour la solidité des nerfs que niveau gestion des gens, qu’ils soient criminels ou fans en folie. L’air de rien, c’est précieux. C’est pas tout le monde qui sait rester calme et qui arrive à garder la tête froide dans des situations moins communes. Puis, gros avantage, t’as pas la même approche que moi dans les enquêtes. Je crois qu’on peut bien se compléter. Maintenant… si tu es partant, à toi de me prouver que j’ai raison.

Après, comme je lui ai dit, je m’attends pas à ce qu’il me donne sa réponse tout de suite. Je comprends qu’il ait besoin de temps pour y réfléchir, on parle pas d’un métier de deux mois dans une boulangerie. Surtout qu’après son expérience au SHinc, il a peut-être envie d’un job plus léger… parce que faut l’avouer, c’est pas facile tous les jours, d’être confronté aux injustices. Y’a des affaires éprouvantes sur tous les niveaux. Pas une partie de plaisir, en gros… Mais bon. S’il a d’autres questions, je sais qu’il les posera. Je suis prêt à passer le temps qu’il faut à lui expliquer tout pour qu’il ait le moins de surprises possibles.




:copyright: Aelyne



Sujet: Re: The game is on || Linc   Sam 17 Déc - 17:09
Lincoln Murphy
Détective chez Pandora Investigation
Lincoln Murphy
J'habite à Londres depuis le : 27/03/2021 où j'ai posté : 2083 messages et accumulé : 498 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Andy Biersack j'ai : 28 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec la plus merveilleuse des chaussures ♥ J'incarne également : Le tonton de ma petite soeur, en quelque sorte, mon beau frère aussi aimable qu'une porte de prison, le frère de mon patron qui a l'air de sortir de bisounoursland, et l'adjoint de ma meilleure amie

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Memotransformation
et mon niveau est de: 3
Malus: Oubli, mélange des souvenirs
Artefact(s): 1 Copper Corn
Ma 2eme compétence est: Investigation
et mon niveau est: 3
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Forme aggravée



It all starts today
I'm letting go of all my mistakes


Il fallait bien admettre que les vieilles habitudes avaient la peau dure, et que les mécaniques habituelles finissaient toujours par s’installer. Moi qui dévisageais Ezra avec un air amusé, un chouïa railleur peut être, et lui qui me le rendait avec un air mi-blasé mi-pincé… Ah, ça rappelait des souvenirs. Peut être les seuls bons de mon passage au SHinc. J’étais un peu désolé que c’eût été au détriment d’Ezra parfois, mais il fallait bien admettre que le taquiner avait été une vraie partie de plaisir.

Mon sourire s'élargit davantage à son commentaire. Je m’en doutais mais le fait qu’il ait besoin de le préciser rendait le tout doublement plus drôle à mes yeux. Me gardant de toute remarque additionnelle, je me contentai d’hocher la tête les yeux brillant d’amusement.

Cela dit je ne poussai pas le sujet plus loin, me contentant de mon air malicieux, et le sujet glissa tout de suite vers… euh… mon état ?
Ok, ca, c’était inattendu ! Tellement que je ne manquais pas de le faire comprendre à Ezra, qui semble presque se vexer. Oups ! Pour ma défense, c’était pas quelque chose que j’aurais pu voir venir ca ! Je finis même par me justifier de ma surprise pour ne pas trop le heurter non plus - dans l’absolu, c’était gentil de sa part de s’inquiéter pour moi, c’était juste vraiment imprévu !

Bon. Au moins il reconnaissait ne pas être un modèle de socialisation pour ce qui était de s’enquérir de l’état des gens. Je levai cependant les sourcils à la suite de sa phrase. Pas trop ça ? C’était un euphémisme dis donc…

- Oui on peut dire ça comme ça.

Répondis-je dans un sourire, un peu amusé par son choix de mots, mais surtout par son air un peu bougon habituel. Dans ces moments là on ne savait pas trop qui le détective boudait : son interlocuteur ? Le sujet de conversation ? Lui-même ? Il devait s’en passer des choses dans cette tête dis donc ! A priori ce n’était pas à moi qu’il devait faire la tête car j’avais déjà vu Ezra énervé à mon encontre et ça ne donnait pas du tout ça. Du coup, je décidai de lui répondre sincèrement, puisqu’il avait l’air de s’y intéresser franchement, puis de lui retourner la question… sans pouvoir m’empêcher de glisser un mot sur Mallo au passage. Oui bah c’était plus fort que moi ! J’étais trop content pour mon amie et c’était trop tentant de taquiner Ezra à ce propos ! Il était évident qu’il était mal à l’aise sur le sujet, parce qu’il tenta de me renvoyer la balle, mais je n’avais pas envie de rentrer dans son jeu, c’était beaucoup plus drôle de le voir galérer !

Au final, le sujet relationnel fut écourté sans surprise. J’aurais peut être plus insisté dans d’autres circonstances mais là je devais admettre être trop curieux de la raison pour laquelle Ezra avait voulu que je vienne à son bureau pour me priver plus longtemps des révélations qui m’attendaient. Il m’avait fait assez de suspens comme ça, je méritais ces informations ! Et je croyais être prêt à les entendre, car je ne m’attendais pas à grand chose à vrai dire… Sauf que je m’attendais encore moins que grand chose -c’était dire !- à ce qui suivit, et je n’étais visiblement pas prêt du tout !

Résultats des courses, me voilà transformé en poisson mis à l’agonie hors de l’eau, les yeux écarquillés et l’air aussi vivace qu’une huître morte. Ou vivante, d’ailleurs, c’était pas comme s’il y avait une différence flagrante entre les deux. Bref. L’huitre, c’était le niveau de mes neurones là tout de suite face à ce qu’il venait de me dire. Ma matière grise refusait d’absorber et de traiter l’information, comme si cette information ne pouvait pas être réelle. Il me fallut de longues, vraiment longues secondes -du coup probablement des minutes- pour réussir à faire un rassemblement neuronal et les orchestrer de sorte à produire une réaction autre que de le fixer en silence.

Et sans surprise… ce fut à coup d’humour que je tentai de reprendre contenance et de donner un peu le change. C’était à peu près ma seule technique quand j’étais destabilisé, alors ce n’était pas franchement étonnant, mais je vis bien à la tête d’Ezra que ce n’était pas la réaction qu’il espérait. Oui baaaah… Fallait pas me prendre de cours comme ça ! Alors certes, y avait pas tellement de façon de me préparer à ça parce que jamais, juste jamais, je n’aurais imaginé un scénario comme ça, même pas dans un univers alternatif, mais du coup il aurait dû anticiper l’ironie comme mécanique typique de défense.

Bon, j’aurais préféré qu’il me rejoigne sur le terrain de l’humour plutôt que de se tendre comme ça à vue d’oeil, ça me faisait presque culpabiliser d’avoir dit ça. Mais bon, ce qui était dit était dit, alors autant assumer et passer à la suite. Ce qu’Ezra fit en me confirmant le sérieux de sa demande, balayant ainsi l’hypothèse de la blague ou de la crise de déraison fulgurante. Je fronçai légèrement les sourcils, mon index se mettant à tapoter la tasse que je tenais d’une main alors que je le dévisageai, pensif. Mes yeux passaient de la racine de ses cheveux à son menton et inversement comme si je tentais de le scanner pour en découvrir plus sur cette drôle d’affaire.

Je ne savais pas si c’était mon vécu ou ma méfiance naturelle, mais c’était comme si une petite voix me soufflait qu’il y avait forcément une entourloupe, je ne voyais juste pas laquelle. Ce n’était pas tant Ezra que je remettais en cause que… juste… la volonté de quelqu’un d’aussi sérieux et dédié à son travail qu’Ezra de vouloir s’associer à quelqu’un qui lui avait toujours montré un certain détachement, voire flegme, dans son travail. Bon, surtout à la fin, quand le SHinc m’avait vraiment poussé à bout, mais déjà avant, mon engagement vis à vis de mon employeur était discutable, et j’en avais conscience. J’avais aussi conscience d’avoir de très bonnes raisons de me comporter ainsi, mais ces raisons là, on ne pouvait pas les deviner, alors d’un point de vue extérieur, j’étais quand même loin de la médaille d’employé du mois.

Sauf que j’avais beau tourner ça dans tous les sens, je ne voyais pas pourquoi Ezra ferait tout ça s’il ne voulait pas sincèrement m’embaucher. Qui s’infligerait ça, sérieusement ? Pas lui. De ce que je connaissais du petit ami de Mallory, c’était quelqu’un de plutôt fier et digne. Aller s’infliger mon humour moqueur pour le simple plaisir de me faire tourner en bourrique, je n’y croyais pas du tout. Et ce même s’il aurait des raisons de vouloir se venger d’années de petites plaisanteries de mauvais goût. En plus, il venait lui-même d’admettre qu’il avait révisé son jugement sur moi. Je me demandais bien pourquoi dans le fond… Est-ce que la pitié avait pris le dessus sur le reste ? Ca serait un peu fort de proposer un emploi à quelqu’un par simple pitié… Bon, ce ne serait pas la première fois que quelqu’un ferait ça cela dit, mais encore une fois, je n’imaginais pas Ezra faire ça. Je ne le connaissais pas si bien que ça, évidemment, mais je savais pas… c’était comme un instinct. Alors certes, certains vous diraient que j’avais un très mauvais instinct mais… ces certains là n’étaient pas là en ce moment, donc pas la peine de s’attarder sur cet avis minoritaire.

Réalisant que je continuais de lui infliger le traitement silencieux un peu malgré moi, je me redressai légèrement pour lui signaler que je l’écoutais tout à fait attentivement.

- Soudain, je ne sais pas. Surprenant par contre, oui.

Répondis-je, osant un sourire pour essayer d’alléger l’humeur et de peut être le détendre un chouia parce qu’il avait l’air un peu crispé là tout de suite… Peut être était-ce à cause de ma réaction initiale ? Ou juste parce que c’était Ezra, c’est à dire pas exactement l’incarnation sur terre du “Chill”...
Bon au final, avec un peu de recul, j’avais l’impression qu’on n’était pas si déconnectés…. Est-ce qu’on n’était pas simplement l’un comme l’autre en train de s’assurer qu’on n’était pas en train de se foutre de nous ? Réaction somme toute assez naturelle. Enfin pour des sceptiques dans notre genre en tout cas.

Donc voilà, le choc de la proposition passé, je pus reconsidérer l’offre sous une nouvelle perspective et… oui, en effet, ce n’était pas SI absurde si on mettait tous les éléments bout à bout. Alors que l’idée commençait lentement mais sûrement à faire son bonhomme de chemin, les premières questions émergèrent, et je les partageais ouvertement avec Ezra, décidant de mettre mes a prioris de côté. En face de moi, le détective avait l’air… En fait c’était dur à dire. Il n’avait pas la même tête que d’habitude. Il n’était pas blasé, par inquiet, pas agacé, pas grognon, pas arrogant, pas non plus concentré et… c’était à peu près tout le panel que je connaissais chez Spillmaeker. Et là, ce n’était rien de tout ça. C’était presque perturbant.

Ma chance de décrypter cette émotion nouvelle me fila entre les doigts car Ezra sembla se resaisir, reprenant son air professionnel habituel quand on cosait boulot. Je continuai de l’observer alors qu’il me déroulait un argumentaire digne d’un plaidoyer. Ah, donc il était vraiment SI motivé que ça à ce que je bosse pour lui ? J’avais encore du mal à assimiler cette réalité là, je devais bien l’admettre. Pourtant elle semblait bel et bien se confirmer. Le voilà qui me disait qu’il appréciait ma façon de travailler. Enfin non, parce que c’était Ezra, et qu’il ne dirait probablement pas de sitôt quelque chose comme ça, mais en lisant entre les lignes, c’était bien ce que je comprenais.

- Eh bien… tu n’es de loin pas le pire partenaire avec qui j’ai eu à faire des missions au SHinc. Et je ne dis pas ça parce que j’ai dû bosser plusieurs fois avec Spongeman à l’aquarium et qu’il a passé les ¾ des missions collé aux vitres du bassin des tortues…

Je fronçais les sourcils, réalisant qu’il n’était probablement pas intéressé par ce genre de détails -mais c’était plus fort que moi, raconter des conneries c’était la meilleure façon que j’avais trouvé pour canaliser mon stress.

- Bref… Je voulais juste dire que je pense pouvoir bien m’acclimater à ta façon de bosser. En tout cas jusque là elle m’allait plutôt bien.

Conclus-je, reprenant un air plus sérieux histoire de lui montrer que je l’étais, sur ce sujet, sérieux. Mais… quand même, il fallait que je sois clair sur un point. Sérieux, je pouvais l’être. Il le savait, il m’avait déjà vu à l’oeuvre. Mais je ne me départissais que rarement pour autant de mon humour. C’était plus fort que moi, c’était comme… rassurant. Et pour moi, l’un n’empêchait pas l’autre. On pouvait traiter quelque chose avec sérieux, voire avec gravité, et tout de même agrémenter nos actions et discussions de petites touches d’humour qui rendaient les choses plus faciles à gérer ou à encaisser. Mais je savais aussi que ce n’était pas l’opinion de tous et… Je voulais être certain de connaître celle d’Ezra sur le sujet.

Sa réaction me tira un sourire. Evidemment qu’il n’avait pas pu retenir son roulement d’yeux plus longtemps. Le contraire m’aurait presque inquiété ! Ou déçu. On ne changeait pas une équipe qui gagnait. “Equipe”, hein. L’idée de faire “équipe” avec Ezra devenait de moins en moins absurde ou irréaliste au fur et à mesure de la discussion.

- Ca me parait un bon deal.

Déclarai-je en guise d’accord.

- Et je ne désespère pas de te faire admettre un jour qu’une de mes blagues est vraiment hilarante.

Ajoutai-je, l’ombre d’un sourire insolent aux lèvres, me retenant fort de ne pas ponctuer le trait d’humour en question d’un petit clin d’oeil -mais là, je risquais de faire faire une crise cardiaque à Ezra, et après Mallo m’en voudrait beaucoup. En vrai, je n’étais même pas certain que le mot “hilarant” puisse sonner autrement que cynique dans la bouche d’Ezra. Preuve en était : il retrouva aussitôt cet air solennel qui lui collait à la peau. Par mimétisme, je me redressai à mon tour, le dévisageant d’un air curieux en me demandant ce qu’il comptait ajouter. A sa manière de verrouiller son regard dans le mien, je sentis qu’il voulait que je mesure la conviction qu’il mettait dans ce qu’il avait à me dire.

Je ne m’attendais à rien de plus qu’un enchaînement logique visant à me convaincre que notre collaboration pouvait donner quelque chose d’intéressant, et me retrouvai par conséquent… comme… remué parce ce qu’il me disait. Je réalisai alors que c’était la première fois que quelqu’un semblait croire en moi. Et plus encore, la première fois que quelqu’un voyait une quelconque valeur en moi. Professionnellement, évidemment. Personnellement, c’était autre chose, et j’avais une chance énorme d’être entouré par des gens qui m’étaient aussi chers… Mais d’un point de vue pro, c’était la première fois que je n’étais ni le gothique dissipé du fond de la classe, ni le bouche trou des jobs à la sauvette, ni le neurolaser ambulant des meninblacks. Non, Ezra me regardait vraiment comme quelqu’un avec… ouais, du potentiel. Ça m’avait paru tellement improbable que j’avais commencé par lui buguer au nez. Foutu mécanisme de défense tiens ! Mais bon on enlevait pas comme ça les vieilles habitudes. C’était plus facile de se protéger derrière l’humour et l’incrédulité que d’admettre être touché par sa démarche.

Touché et… effrayé, aussi, je le réalisai tout juste. Là, en direct live. Au fond de moi, tapi derrière l’humour, la dérision et la surprise, il y avait la peur. La peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur. C’était facile de ne pas être effrayé quand personne ne croyait en nous. S’il n’y avait pas d’attente, il n’y avait pas de mauvaise surprise. Quand quelqu’un commençait à attendre ou espérer quelque chose de nous, à croire en nous… Il y avait tellement plus d’enjeux. Sans m’en rendre compte, je constatai que j’avais croisé mes jambes, et mon pied droit, perché sur mon genou gauche, s’était mis à s’agiter de nervosité, bien malgré moi. Agacé, je l’attrapai entre mes mains pour l’immobiliser et essayer de canaliser cette nervosité qui était apparue d’un coup. C’était très désagréable de réfléchir avec un coeur qui palpitait plus vite que la normale, voilà ce que je me disais, les doigts toujours crispés sur mon pied.

Je m’étirai légèrement le cou, essayant de calmer la tempête intérieure, le tourbillon de peur, d’excitation, d’appréhension, de curiosité, de questionnement.

- Si c’est une manière d’attirer des “Tu as raison”, c’est petit, Ezra.

Répondis-je d’une voix tendue par l’espèce d’exaltation bizarre qui se réveillait en moi. Je pris une inspiration, mais elle ne calma rien. Ce qu’il me demandait, au final, c’était un acte de foi. Avancer en faisant confiance. En ayant confiance en la confiance qu’il plaçait en moi. C’était… bizarre. Inhabituel même. J’avais des espèces de fourmillements dans le bout de mes doigts. Je sentais que quelque chose au fond de moi crevais juste d’envie de sauter à pieds joints dans ce drôle d’inconnu. Il n’y avait pas grand chose pour me retenir à part cette fichue peur.

- Il faut que j’y réfléchisse à tête reposée.

Finis-je par dire, le calme de ma voix tranchant clairement avec l’intérieur de ma tête où c’était l’agitation la plus totale. J’avais des questions qui fusaient à tout bout de champ. Beaucoup étaient pour Ezra, quelques unes pour moi. C’était un mélange de “t’envisages vraiment de faire ce truc fou ?!” et de “mais de quoi t’as peur ? C’est quoi le pire qui pourrait arrivait ?”. Ce n’était clairement pas le bon moment pour un débat interne, aussi essayai-je de concentrer toute mon énergie dans une question à laquelle seul lui pouvait avoir la réponse.

- Tu n’as jamais eu d’autres détectives dans ton cabinet, comment est-ce que tu imagines cette collaboration ?.

Merde. Je venais de zapper le conditionnel là, non ? Je m’infligeai un claquement de langue mentale, mais ne laissai rien transparaître, gardant mon regard curieux planté dans le sien. Mes doigts s’étaient un peu détendus sur mon pied, arrêtant de tordre le cuir de mes chaussures sous la pression, le tapotant distraitement à la place. Ca sonnait hyper concret comme question ça, non ? C’était bien la peine de lui dire que je devais réfléchir si c’était pour m’avancer comme si le deal était scellé ensuite tiens !

(c) princessecapricieuse



Sujet: Re: The game is on || Linc   Lun 6 Fév - 15:21
Ezra Spillmaeker
Fondateur de Pandora Investigation / Détective du SHinc
Ezra Spillmaeker
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 1653 messages et accumulé : 551 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Jack Falahee j'ai : 31 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec Mallory J'incarne également : Klaus, Terrence-Caelan, Adèle et Ezéchiel

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Je détecte les mensonges au niveau 1 et je peux te forcer à te confier au niveau 2
et mon niveau est de: 2
Malus: Au niveau 2, mes émotions se calquent sur celles de mon interlocuteur une fois mon pouvoir activé
Artefact(s): Anneau de Gygès
Ma 2eme compétence est:
et mon niveau est: 0
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)








Come at once if convenient. If

inconvenient, come anyway.

Could be dangerous

Ezra & Lincoln

__________________


Je sais pas exactement pourquoi je me sens obligé de préciser que le sujet est très sérieux pour moi. ça me semble plutôt évident… enfin apparemment, ça l’est pas pour Linc. D’un côté, je le comprends, c’est vrai que ça sort de nulle part… mais de l’autre… est-ce que j’ai vraiment l’air de plaisanter ?? Je suis presque sûr que non et quoi qu’il en soit, la façon que je dois avoir de me tendre ne laisse place à aucun malentendu. Puis, on parle d’un emploi, là ! Jamais je ne blaguerais sur un truc aussi important. Peut-être que ça lui semble risible, mais pour moi, pas du tout. A moins que ce soit le choc ? J’en sais rien, peut-être. En temps normal, j’aurais sûrement pris plus de recul, sauf que là, j’en suis incapable. C’est difficile d’admettre que je m’en remets à lui et que je décide de lui faire confiance alors forcément… est-ce que je suis trop méfiant ? J’ai pas l’habitude de m’exposer, j’ai pas envie de le regretter… j’arrive pas à me défaire de cette angoisse qu’il me claque la porte au nez. C’est stupide. En plus, ma décision est prise, même s’il refuse j’aurai pas à avoir de regrets. Je m’accroche à cette pensée. C’est vrai, j’ai fait ce qui me semblait juste. Alors oui, ce silence est stressant, mais pour l’instant, il n’a pas encore rendu son verdict. Je ne vais pas me monter la tête tout seul, ça sert à rien. Je soutiens donc son regard sans flancher lorsqu’il me détaille comme si toutes les réponses de l’univers étaient inscrites sur ma tête avant de tapoter son mug du doigt. Le très léger bruit que ça produit ressemble à une détonation dans le silence. Je me retiens de le presser, lui laissant le temps de digérer l’information en rongeant mon frein. Autant en certaines circonstances, je peux être patient et rester en filature pendant des heures, autant là… purée, c’est la torture !!

Au bout de ce qui me paraît être une éternité, il finit par se redresser et je m’empêche de me pencher en avant pour venir à la rencontre de sa réponse. Voir un sourire remplacer son air sonné m’enlève aussitôt un poids des épaules. Bon, ça prouve qu’il a compris que ce n’était pas une plaisanterie et qu’il est prêt à écouter ma requête… mes muscles se détendent et j’ai l’impression de respirer à nouveau. J’ai conscience que c’est complètement con mais je redoutais tellement qu’il se foute de moi… au moins maintenant, s’il décline, ce sera en toute connaissance de cause et après m’avoir écouté sérieusement. ça, je peux l’accepter. Je compte pas le forcer de toute façon, s’il doit bosser avec moi, il faut que ce soit parce qu’il en a envie. Et si c’est pas le cas… eh bah, je peux comprendre. Je suis même pas certain qu’il ait envisagé d’être détective un jour, alors détective à Pandora… n’en parlons pas. J’incline la tête à son commentaire. Surprenant, oui, ça je le sais bien. Même moi, je suis encore étonné de m’être lancé à lui demander ça.

Plus serein, je retourne à mon café pendant qu’il se fait à l’idée. Je vois bien qu’il y réfléchit et je tiens pas à le brusquer maintenant que je suis rassuré sur ma crainte première. Je préfère laisser les choses se faire tranquillement, ça vaudra mieux. Je prends donc le temps de lui répondre sincèrement quand il me fait part de ses doutes. ça, je peux les entendre… et c’est légitime. Pourtant, je crois réellement que ça peut marcher. Je me retiens de hausser un sourcil quand il affirme que je n’ai pas été son pire partenaire. Je pensais qu’il ne m’aimait pas… je n’ai pas été très tendre avec lui, en plus. Et il y avait pire ? Cela dit, quand on voit certains cas qui trainent au SHinc… ça devrait pas me surprendre. Je grimace à sa confirmation. En parlant de cas… je savais pas qu’il avait bossé avec Spongeman. Je le plains… Enfin, j’oublie un peu mes considérations avec la suite. S’il est d’accord avec moi quant au fait qu’on forme une bonne équipe… c’est déjà une bonne chose ! Je me prends presque à me dire qu’il y a des chances qu’il accepte. Je veux pas trop espérer non plus mais… au moins s’intéresse, c’est bon signe, non ? J’esquisse un petit sourire en coin.

- Moi au moins, je te ferai pas le coup du graton vert, c’est vrai que ça rend l’acclimatation plus facile, fais-je légèrement espiègle.

Bah oui, puisqu’il me montre qu’il sait être sérieux, je peux bien lui montrer que moi aussi, je peux avoir de l’humour ! Enfin ceci dit, ce n’est qu’à moitié une blague. Spongeman ne m’a jamais fait son truc du gratton parce que je ne l’ai jamais trop fréquenté, mais j’en ai entendu parler et ça doit pas rendre le travail avec lui très agréable… Bref. Il faut croire que ma petite intervention a ramené sur la table le sujet de l’humour, justement, vu qu’il aborde ce point. Là encore, c’est plutôt pertinent. Vu le nombre de fois où je l’ai traité de petit con suite à ses farces - et je le pensais très fort - je peux pas lui en vouloir de s’interroger sur ça. Sauf qu’à ce moment-là, c’était de moi qu’il riait. Evidemment que ça me ravissait pas… Je lui réponds une nouvelle fois le plus honnêtement possible, ne ratant rien du sourire qu’il esquisse au moment où je lève les yeux au ciel. Bah tiens ! Je sens que ça va arriver souvent, ça, si on doit collaborer. Comme quoi, c’est bel et bien un petit con. Au moins autant qu’Alec ! Il a de la chance que la conversation soit importante, sinon il aurait eu droit à un regard appuyé. Enfin, à la place, il me tire un sourire amusé à mon tour. “Hilarante”, hein. Il peut toujours courir ! Même si ça arrive un jour, il faudrait au moins que quelqu’un utilise mon pouvoir sur moi pour me faire l’admettre !

- J’espère pour toi que tu vivras vieux, alors,
lui réponds-je sur le même ton que lui.

Parce qu’il en a au moins pour cinquante ans à m’arracher un rire. Mais bon, boutades mises de côté et maintenant que l’ambiance se fait moins nerveuse, il est temps de continuer sur notre lancée. Je veux vraiment qu’il comprenne pourquoi c’est à lui et pas à quelqu’un d’autre que je propose ce job, alors je reprends d’un ton posé et grave, assez content de constater à son attitude qu’il réalise la portée de mes mots. Les yeux vissés dans les siens, je déroule mon argumentaire. Je ne suis pas très sûr de bien déchiffrer ce que je lis dans son regard, mais il a l’air… remué ? C’est bête mais je me sens soudainement un peu gêné par mes propres mots. Pas que je les pense pas ! C’est juste… professionnel. Et vrai, d’ailleurs. Je reste silencieux, essayant de ne pas trop penser à tous les compliments que je viens de lui faire. Y’a pas de quoi en faire tout un plat, il les mérite en plus. Et puis je lui en ferai pas tous les jours non plus ! Quoique s’il accepte de venir travailler à PI et que je lui fais des retours, il faudra bien que je lui dise ses points forts. C’est important aussi. Cela dit, on n’y est pas encore…

Je fronce légèrement les sourcils en voyant le pied de la jambe qu’il vient de croiser s’agiter. J’ai dit quelque chose de stressant ? J’en avais pas l’impression… j’ai gaffé ? Je repasse mes paroles en revue. Non, pourtant, je crois pas avoir merdé sur ce coup… Je joue avec mon mug, le faisant tourner entre mes doigts en l’observant. J’imagine que je vais finir par savoir ce qui le travaille, non ? S’il a une question, il devrait me la poser. Cependant, ce n’est pas une interrogation qui franchit ses lèvres. Je fronce un peu plus les sourcils, pas très sûr de comprendre ce qu’il veut dire. Bien sûr que j’estime avoir raison, sinon je lui aurais pas fait ce petit discours, seulement j’attends pas qu’il le confirme spécialement… et quelque chose me souffle que c’est pas de l’humour, pour le coup. Il a l’air trop tendu pour ça, même si j’ignore à quoi c’est dû. Je le dévisage, choisissant mes mots avec prudence. On est bien parti, je veux pas tout ruiner, sauf que comme je ne sais pas ce qui cloche… je ne sais pas non plus à quoi je dois faire attention. Je décide de faire simple et efficace.

- Je t’ai juste donné mon avis. Je le pense.

Je hoche la tête pour appuyer mon sérieux et je termine mon mug de café que je repose sur la table basse devant moi. Je regrette un peu quand je me rends compte que, du coup, je n’ai plus rien pour m’occuper les mains. Tant pis. A la place, je regarde les doigts de Linc qui s’agrippent à sa chaussure comme à une bouée de sauvetage. Est-ce qu’il se met la pression ? J’attends pas de réponse immédiate, j’ai pas envie qu’il stresse ! Je m’apprête à le lui déclarer pour le détendre un peu, mais il me coupe l’herbe sous le pied. J’acquiesce à ses paroles, un peu étonné de ne pas déceler dans sa voix la même tension que celle qui transparaît dans ses mains. Je m’attendais presque à… à j’en sais rien, en fait. Des questions, je suppose.

- Oui, évidemment, prends le temps qu’il te faut. Je suis pas à quelques jours près.

Puis je préfère qu’il soit sûr de sa décision quitte à ce qu’il mette une semaine à me répondre, voire plus, plutôt qu’il accepte et qu’il change d’avis un mois plus tard. De toute façon, j’aurais été surprise qu’il me donne réponse tout de suite, j’imagine que ça doit pas être facile de choisir si oui ou non il veut bosser avec moi. Pas le genre de décision qu’on prend en deux secondes. Bon, je dis pas que je l’aurais pas fait… mais l’impulsivité m’a pas toujours servi et tout le monde part pas au quart de tour comme moi. Je relève les yeux vers lui lorsque sa voix reprend. Ah, je me doutais bien qu’il y aurait d’autres demandes. L’inverse aurait été bizarre. J’avoue que ça me rassure, qu’il s’intéresse à tout ça. J’avais prévu d’aborder le côté plus concret du boulot pour qu’il puisse se projeter, m’enfin s’il va de lui-même part là, c’est encore mieux. Et puis, j’ai amplement réfléchi à la question, alors je n’hésite pas avant d’ouvrir la bouche pour lui expliquer ma vision des choses :

- Déjà, je pensais commencer par t’embaucher en tant qu’assistant. C’est surtout une question de formalités, hein, être détective ça nécessite un certificat. Si tu acceptes, je compte te former pour que tu puisses passer le diplôme par la suite, ce sera mieux. Mais pour le début… l’idée c’est que tu apprennes le boulot petit à petit, d’abord en me secondant, puis en gérant au fur et à mesure tes propres enquêtes. Je vais pas te confier des affaires direct, je te donnerai plutôt des trucs plus ciblés, comme te renseigner sur quelqu’un, vérifier des emplois du temps, ce genre de choses. Après je te cache pas qu’il y a une part de boulot un peu plus rébarbatif, comme faire de la surveillance ou éplucher des dossiers… ça fait partie du métier.


C’est pas non plus de l’adrénaline tous les jours. Enfin, ça dépend comment on s’y prend… j’avoue que, n’utilisant pas toujours des moyens très légaux, c’est assez régulièrement que j’en ai. N’empêche que les filatures et la veille, notamment, c’est pas toujours très passionnant. Je m’attarde pas trop là-dessus, préférant développer le reste et voir ensuite s’il a des demandes sur le sujet.

- Ce qui m’importe, surtout, c’est la transparence et le suivi. C’est super important de partager les informations qu’on trouve et d’en discuter, déjà parce que le point de vue de l’autre peut apporter un angle différent et des nouvelles solutions, ensuite parce qu’une information qui semble sans importance peut être la clé, parfois. Et aussi accessoirement… ça arrive que des enquêtes fassent pas plaisir à certaines personnes, donc quand ça peut craindre, c’est mieux que l’autre soit au courant pour intervenir au besoin… Faudra prendre le temps de faire le point très régulièrement. Je pense que ça se fera naturellement, de toute façon, mais je préfère le préciser.

Puis bon, comme Linc l’a si justement souligné, j’ai jamais bossé avec un autre détective ici. Déléguer… c’est pas dans mes habitudes. Alors oui, le but c’est que ça change, sinon j’embaucherais personne, juste… c’est plus simple de me défaire de certaines choses si j’ai des retours. Au moins, je verrai que le travail est bien fait, parce que même si j’ai confiance en lui, j’ai conscience d’être un peu maniaque dans mon boulot et d’avoir du mal à lâcher la bride. ça fera un bon juste compromis, les comptes-rendus, et ça lui permettra d’avoir une marge de manœuvre et de pas être étouffé. Pas envie de le cantonner au rôle de stagiaire.

- Ah et… rajouté-je alors que ça me vient à l’esprit. Ce que je te dis, ça marche dans les deux sens, évidemment. Je te dirai aussi comment j’avance. D’ailleurs…

J’hésite une seconde avant d'enchaîner, jamais très à l’aise quand ça touche à des choses plus personnelles :

- Hésite pas à me faire des remarques. Si y’a des trucs que tu comprends pas, qui te plaisent pas dans la manière de faire, tout ça… je suis pas le plus doué pour les relations humaines alors sinon, je risque de passer à côté… Enfin, dans le cas où tu acceptes.

J’ai pas envie de lui refoutre la pression en faisant comme si c’était acté alors qu’il a l’air d’avoir réussi à se relâcher… D’un autre côté, c’est important pour moi d’être clair là-dessus dès le début, parce qu’on va pas se mentir, “pas le plus doué en relations humaines”, c’est un euphémisme. C’est hyper facile quand c’est pour le boulot, ça l’est beaucoup moins quand c’est une vraie relation derrière. Alors certes, si y’a un problème, je le saurais potentiellement s’il en vient à me mentir, mais faut déjà que ça vienne dans la conversation. Sans compter que je suis pas sûr que ce soit le genre à sortir des mensonges pour ce genre de choses. Je verrai bien…





:copyright: Aelyne



Sujet: Re: The game is on || Linc   Mar 28 Mar - 11:52
Lincoln Murphy
Détective chez Pandora Investigation
Lincoln Murphy
J'habite à Londres depuis le : 27/03/2021 où j'ai posté : 2083 messages et accumulé : 498 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Andy Biersack j'ai : 28 ans et ma situation sentimentale est : En couple avec la plus merveilleuse des chaussures ♥ J'incarne également : Le tonton de ma petite soeur, en quelque sorte, mon beau frère aussi aimable qu'une porte de prison, le frère de mon patron qui a l'air de sortir de bisounoursland, et l'adjoint de ma meilleure amie

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Memotransformation
et mon niveau est de: 3
Malus: Oubli, mélange des souvenirs
Artefact(s): 1 Copper Corn
Ma 2eme compétence est: Investigation
et mon niveau est: 3
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Forme aggravée



It all starts today
I'm letting go of all my mistakes


La surprise, passée, suivie de la crise aiguë de confiance en soi, la perspective de travailler ici, à PI, avec Ezra, commença à se frayer un chemin dans mon cerveau. Le rationnel aussi. Ce fut au nom de ce dernier, du Rationnel que je préférais lui annoncer dores et déjà que j’aurais besoin d’un temps de réflexion. En fait, fun fact, si je le lui disais, c’était plus comme pour me persuader moi-même. J’avais une certaine tendance aux décisions impulsives, mais le fait d’entériner à haute voix le fait d’y réfléchir, c’était comme un engagement. Envers lui. Et surtout envers moi-même.

Mais en parallèle, quelque chose d’autre commençait à remuer dans ma boîte crânienne. Je la connaissais bien, elle me hantait souvent : la curiosité. Et avec elle, naturellement, les questions. Heureusement, Ezra semblait plutôt ouvert aux interrogations, voire même satisfait. Pour sûr, c’était plus encourageant que ma réaction de prime abord consistant à lui rire au nez…

Ce fut donc plein de bonne volonté qu’il commença à m’exposer sa vision de notre potentielle collaboration. Je me retins de faire une blague sur le fait que me prendre comme assistant ça ressemblait à une manière fourbe de me faire faire son café en guise de représailles pour toutes les fois où je le lui avais volé, mais je me retiens. D’abord parce que j’imaginais mal Ezra demander aux autres de faire son café, je l’avais d’ailleurs vu le faire lui-même, et ensuite parce qu’il semblait tellement sérieux et sur sa lancée qu’une interruption pour une petite blague aurait été très irrespectueuse. Alors certes, je n’avais pas toujours été le plus mature à son égard, mais ça c’était derrière nous. J’avais suffisamment de respect pour lui, justement, pour ne pas me comporter comme un gamin alors qu’il me faisait une proposition si importante.

- Un métier sans aucun aspect moins reluisant, ça se saurait si ça existait

Répondis-je, lucide. Certains employeurs, comme le SHinc, étaient très doués pour jeter de la poudre aux yeux et nous faire croire, au début du moins, qu’il n’y avait que des bons côté. Un jour on nous disait qu’on allait combattre le crime et assurer la sécurité de Londres et ses habitants, le suivant on réalisait qu’on n’était qu’un produit marketing doublé d’une merveilleuse couverture pour toutes les saloperies commises au nom du SHinc. J'avais déchanté rapidement. Maintenant, je n’aspirais as au poste parfait, juste un poste qui tenait ses promesses et où j’aurais l’impression de véritablement servir à quelque chose. Et s’il y avait des aspects moins reluisants, comme je venais de le dire, ça m’allait. C’était sûr que les planques avaient sûrement l’air beaucoup plus drôle dans les films où les heures devenaient des minutes et où tout était enjolivé. Dans la vraie vie, je n’imaginais rien de passionnant, clairement. Après, ça pouvait convenir à certains. Peut être que Klaus s’épanouirait la dedans. Ne pas bouger dans l’espoir de récolter des potins, ça ressemblait presque à un loisir Klaussien entre nous soit dit. J’allais cependant éviter de faire des blagues sur son beau frère à Ezra, et je me concentrais pour ravaler le sourire que déclenchait l’image d’un Klaus flegmatique et ravi en planque dans une voiture.

Chassant donc mon frère de cœur de ma tête, je reportai toute mon attention sur Ezra qui avait d’autres éléments à me partager semblerait-il. Je ne pus retenir un léger haussement de sourcils surpris au mot transparence. C’était juste que… Dans sa vie privée, en tout cas, Ezra n’avait pas DU TOUT l’air de quelqu’un de transparent. Il me faisait plutôt penser à un gros bloc de plexiglass opaque. Celui qu’on utilisait parfois dans les chambres d’hôtel pour séparer la salle de bain de la zone nuit afin de laisser passer la lumière sans pour autant pouvoir voir distinctement ce qui se passait dans la salle d’eau. Eh ben pareil pour Ezra. J’avais l’impression qu’il laissait passer certaines choses mais on n’était jamais vraiment sûr de savoir quoi. Même avec Mallory au final, la transparence ça n’avait pas été son fort. Même si ma meilleure amie irait sûrement dire qu’il avait été très clair et que c’était elle qui s’était fait des films. Mouais. Y avait pas de fumée sans feu et pas de film sans acteur studio. Ceci étant dit, je n’étais pas là pour juger Ezra. Je lui avais pardonné son comportement avec Mallo quand cette dernière l’avait fait car c’était elle la principale concernée. Et puis dans le fond, je l’aimais bien, moi, Ezra. J'avais toujours espéré que ça s’arrange entre Mallo et lui.

Mais bref. Transparence donc. Après, peut être était-ce justement parce qu’il n’était pas de nature très transparente qu’il tenait absolument à ce que tout le soit dans la sphère professionnelle. Après tout il ne m’engageait pas pour être son pote, mais son assistant.
Je le laissai finir son explication avant d'hocher la tête calmement.

- Ca me parait sensé. Après tout même si chacun a ses enquêtes, on est un seul cabinet, c’est important d’avancer ensemble.

Olah ! Est ce que je ne parlais pas un peu trop comme si c’était une affaire déjà conclue moi ? Bon. Pas grave. Il était vrai que, passé la surprise de la proposition, je me projetais étonnamment facilement sur ce poste et ce partenariat. Je voulais tout de même m’accorder un temps de réflexion, en parler à Terca, peut être à mes proches aussi, pour ne pas prendre une décision trop hâtive. De toute façon si je me mettais à reformuler ma phrase, ce serait bizarre. Et ça risquait de donner une fausse idée de mon état d’esprit à Ezra. Certes, je ne voulais pas lui donner de faux espoirs, mais je ne voulais pas non plus lui faire croire que ça ne m’intéressait pas alors que clairement, si, ça m’intéressait même beaucoup !

Il reprit la parole, me tirant de mes dérives de réflexions, et je refis le focus sur lui pour écouter son complément d’informations. La précision me tira un sourire.

- Ca me semblait évident oui. De la transparence que dans un sens ça s’appelle un miroir sans tain, et je préférerais éviter d’avoir à m’admirer à chaque fois que j’essaye de comprendre ce que tu me racontes.

Mon air espiègle se delaya un peu, laissant place à un visage plus sérieux quoique toujours orné de mon sourire alors que j’ajoutais :

- Mais tu as raison, on n’est jamais trop précis.

D’ailleurs on ne l’était tellement jamais que des précisions, Ezra en avait encore. Sauf qu’il semblait à moitié mal à l’aise. Tiens donc… Je levai un sourcil, me demandant ce qui le turlupinait alors qu’il avait été si bavard jusque là au sujet de PI. Ah ! On s’éloignait un peu de la sphère du boulot pour s’approcher de celle des relations interpersonnelles. Voilà le souci. « Pas le plus doué pour les relations humaines », là je ne pus retenir un sourire. Mais pas un moqueur. Plutôt un sourire… je sais pas, presque attendri. Comme si j’observais un tout petit chiot essayer de grimper et tenir debout sur une balle géante et que je le trouvais mignon et drôle un peu malgré lui.

- C’est dans mes cordes, tu sais que j’ai pas ma langue dans ma poche.

Lui affirmai-je en acquiesçant, l’ombre du sourire flottant toujours sur mes lèvres.

- Et puis la bonne nouvelle c’est qu’il parait que moi je suis pas trop pataud avec les relations humaines, enfin en général. Ça augmentera la moyenne générale de PI si je vous rejoins !

Ajoutai-je en lui jetant un coup d’œil amusé. Pas sûr qu’Ezra m’ait toujours trouvé « doué pour les relations humaines », mais je n’avais normalement pas trop de mal à aborder et cerner les gens. Il y avait toujours des exceptions bien sûr. Mais blague à part, ça pourrait peut être servir pour certaines missions. D’ailleurs dans pas mal de missions qu’on faisait avec Leslie, c’était moi le bluffeur. Sauf quand je voulais l’emmerder avec son bégaiement et que je l’envoyais tenir la jambe de nos victimes. Parfois j’étais une crevure, mais ça c’était un privilège réservé au Twinou -ça tombait bien parce que personne d’autre n’en voudrait…

Et voilà que je me projetais encore sur ce boulot ! Le délai de réflexion chez moi, c’était un concept peu maîtrisé. J’allais finir par devoir fuir pour ne pas lui signer le contrat illico, ce qui me ferait passer pour un impulsif de service - bon, ce que j’étais, techniquement… mais ce n’était peut être pas nécessaire de le lui prouver sur le champ.

Clappant mes mains sur mes cuisses comme pour me forcer à ne pas m’engager davantage, je plantai mon regard dans celui d’Ezra avec un petit hochement de tête décidé.

- Ezra, je crois que j’ai tout ce qu’il me faut pour réfléchir à tête reposée à ton offre.

Je me relevai, lui tendant la main pour la lui serrer. Ce n’était pas encore une promesse, si ce n’était celle de me pencher très sérieusement sur la proposition, mais c’était le début de quelque chose.
Alors que je quittai son bureau après avoir salué Lexie également, je me demandais dans quel état d’esprit il était. Moi, j’étais excité comme une puce, et je n’avais qu’une hâte : aller déverser mon trop pleins d’énergie auprès de Terca, et récolter son avis. Même si le mien était quasiment déjà arrêté. Je ne m’étais pas senti aussi fébrile au sujet d’un job depuis… jalais en fait.

D’ailleurs, deux jours plus tard, j’appelais Ezra pour lui dire que j’acceptais. Non sans en profiter pour lui faire une dernière petite blague. Enfin la dernière en tant que non employé de PI. Car d’autres suivraient pour sûr maintenant qu’on serait collègues…

- Salut Ezra. Écoute j’ai bien réfléchi à ton offre, je l’ai tournée dans tous les sens. Merci d’avoir pensé à moi, ça m’a vraiment touché que tu envisages de m’embaucher. Du coup je tiens à m’excuser, je sais que tu risques d’être un peu déçu mais… je crois qu’il va falloir que tu planques tes capsules de café, parce que j’accepte avec plaisir ta proposition d’emploi.

Ouais, c’était un peu cruel. Mais c’était trop difficile de résister à une petite taquinerie avec Ezra….

(c) princessecapricieuse



Sujet: Re: The game is on || Linc   
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