Sujet: Le placard à chocolat... Sam 20 Nov - 17:24
Milka Thomson
Apprentie tueuse à gage / Chanteuse
J'habite à Londres depuis le : 28/07/2021 où j'ai posté : 545 messages et accumulé : 161 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Alissa White-Gluz j'ai : 24 ans et ma situation sentimentale est : entourée de lapins fluos et beaucoup de déni J'incarne également : Leslie Black, Killian Murphy
Stats du Perso : Mon pouvoir / Ma compétence est: et mon niveau est de: 3 Malus: Artefact(s): Aucun Ma 2eme compétence est: et mon niveau est: 1 Ma 3eme compétence est: rien et mon niveau est :: 0 Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)
C'est qu'on a une vie bien remplie quand on s'appelle Milka Thomson... I. Opération : put a smile on your face II. Opération : react sign
Sujet: Re: Le placard à chocolat... Sam 20 Nov - 17:24
Milka Thomson
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I. Opération : put a smile on your face Liste des supers plans / expériences / blagues pour faire réagir Deirdre
Étiqueter tous les placards et tiroirs de la cuisine pour annoncer ce qu'ils contiennent... mais en inversant tout.
Planquer systématiquement les brosses à dents dans le tiroir à couverts
Changer l'heure de tous les appareils le lendemain du changement d'heure pour qu'ils donnent l'ancienne heure
Enregistrer des annonces d'alerte pour catastrophe climatique avec Tomas à diffuser en urgence un matin
Attacher les câbles des consoles de Dee ensemble pour les ranger, mais avec des jolis rubans de toutes les couleurs
Badigeonner l'opercule des yaourts avec de l'huile de sardines
Piéger un placard avec une bombe à paillettes qui explose quand on ouvre la porte
Inverser toutes les jaquettes des boîtes de jeux vidéos
Faire des jolies dessins sur la buée du miroir de la salle de bain pour qu'elle les découvre en sortant de la douche
Installer tout un château playmobil (dragon compris) dans la boîte aux lettres
Ranger la farine en tout petits sachets de 50gr qui ressemblent étrangement à de la coke et les laisser traîner quand des collègues de Deirdre doivent passer
Comploter avec Klaus pour organiser un jeu de piste pour l'anniversaire de Dee (cadeau à la clé : une réédition d'un classique du jeu vidéo)
Changer toutes les questions du Trivial SHincSuite par des charades
Faire des gâteaux en oubliant la farine (sisi c'était un oubli volontaire, bien sûr), blâmer Satan
Programmer la télé pour qu'elle affiche "ILS ARRIVENT" dès qu'on l'allume
Remplacer tous les couverts et la vaisselle par des versions enfants pour faire genre "regarde on est devenues géantes pendant la nuit !"
Rajouter du riz dans les céréales pour que ça croustille (on a toustes des jours où on est moins inspiré hein...)
Laisser des grignoteries, un baume hydratant pour la peau à la pêche et quelques comics super chouettes sur le lit de Deirdre un soir où elle était d'astreinte au commissariat
Pendant une nuit où elle est d'astreinte, remplir son lit de journaux et laissez un mot sur la table de nuit "je les ai tous retrouvés !"
Lui faire un collier en origamis faits à partir d'affiches de chats perdus
More to come...
Bisous Dee
Sujet: Re: Le placard à chocolat... Sam 12 Fév - 11:31
Milka Thomson
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II. Opération : react signs
Pour l'anniversaire de @Timoty-Calixte Tessey , réalisation de super panneau de react pour l'aider à se faire comprendre et à comprendre les autres. Les lettres sont découpées dans du papier origami et collées individuellement
"Ce que tu dis n'a aucun sens.
"On s'en fout non ?"
"J'ai pas compris la blague."
"Pourquoi tu me parles ?"
"Demande à mon frère."
"J'ai eu mon quota de gens pour la journée"
"En vrai là tu m'énerves."
"Je refuse de répondre à ça."
"Sarcasme ?????"
"Écoute moi è_é"
"Je changerai pas d'avis."
"Je comprends pas."
"En vrai je veux pas comprendre."
"Ceci est important pour moi."
"Ça j'aime bien mais je suis pas trop censé aimer alors je préfère pas en parler."
"D'où tu me dis ça ???"
"Oui je sais je fronce les sourcils je suis au courant."
"Attends je réfléchis."
"Attends encore."
"Je remercie fort ma chère Milka de m'avoir fait ces jolies pancartes <3"
"J'ai un truc à te dire mais c'est difficile."
"Ça c'est la limite."
"Arrête de me juger."
"Tu sais combien faut de Tica pour changer une ampoule ?"
"Un seul mais faut que l'ampoule lui ai clairement fait part de son désir d'être changée sinon il comprend pas pourquoi il fait noir.
Potentiellement d'autres au fur et à mesure...
Joyeux anniversaire TitPoulet !
Sujet: Re: Le placard à chocolat... Dim 19 Juin - 15:54
Milka Thomson
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III. Opération Please be kind enough to get out of my way
À la demande de @Timoty-Calixte Tessey , quelques stratégies pour envoyer bouler ses collègues qui l'embêtent, rassemblé dans un beau livre relié cuir
Situation 1 : "Mais qu'as-tu fait de ton weekend Timoty-Calixte ?" (sans suggestion) Proposition 1 :Raconter par le détail quelque chose tu as fait. Choisir volontairement quelque chose de pas spécialement intéressant (du ménage, une corvée, faire les courses, du rangement). Décrire absolument TOUT par le détail, surmultiplier les informations inutiles. Donner l'impression que tu pourrais ne jamais t'arrêter. Tenir jusqu'à ce que l'autre meurt d'ennui.
Exemple : J'ai passé plusieurs heures à ranger mes chaussettes. D'abord j'ai ouvert le tiroir et il coince un peu parce qu'il est un peu vieux, et il fait ce bruit un peu agaçant mais en vrai quand on est habitué on ne fait presque plus attention. Donc j'ouvre le tiroir et je sors toutes les paires que je déplie une par une et je fais plusieurs tas. Je fais un tas pour les chaussettes fichues, un tas pour les chausses à réparer, un tas pour les chaussettes toutes seules et un tas pour les chaussettes normales. Les chaussettes fichues j'essaie de voir si on peut recycler le tissu parce que c'est important de ne pas abuser des ressources tu vois ? Ça peut faire des chiffons ou même des pelotes ou bien on peut en faire des petits bouts à mettre sur le balcon pour que les oiseaux puissent faire leur nid. Les chaussettes à réparer je les ai mises de côté pour quand j'aurais un peu de temps pour les repriser, c'est important de faire au mieux pour réparer et pas tout jeter aussi ! Les chaussettes toutes seules on peut toujours leur trouver une nouvelle copine, ou faire des paires asymétriques, c'est rigolo en vrai. Et puis bien sûr celles en bon état, c'est évident qu'il faut les garder. Quand j'ai bien fait tout ça, je nettoie bien le tiroir parce que tu vois on ne fait jamais ça alors que c'est important aussi, ça limite l'accumulation de poussière dans les vêtements, et c'est important de limiter la présence d'acariens... [etc]
(NB : tu peux inventer une activité absurde et en faire des caisses, mais si tu te sens pas à l'aise, choisir une vraie activité "pas vendeuse de rêve" et la surdétailler comme ça marche tout aussi bien. L'important c'est de faire regretter à la personne de t'avoir posé la question pour qu'elle te fiche la paix)
Proposition 2 : S'inventer une activité qui sonne terrifiante.
Passer son weekend à revoir ses livres d'anatomie pour savoir comment disséquer un humain en faisant le moins de tâche possible
Se renseigner sur le temps nécessaire à la dissolution d'un corps à l'acide
Chasser un cerf, le dépecer au couteau
La taxidermie en règle générale
Repérer sur une carte les prochaines zones d'attentat possibles et prévoir le trajet d'évacuation
Un stage de survie en milieu hostile où on apprend à décapiter des choses à mains nues
(NB : le but c'est d'avoir l'air terrifiant. Il faut quand même savoir jouer avec la ligne pour faire peur sans donner l'impression qu'il faut envoyer les flics chez toi dans la minute. Vérifie éventuellement avec Dee (qui pourra en plus te fournir plein de précisions !) pour savoir évaluer la ligne)
Cette section est entrecoupée de brochures ou références permettant d'étayer chaque scénario possible
Situation 2 : "Mais qu'as-tu fait de ton weekend Timoty-Calixte ?" (avec suggestion)
Proposition 1 : Faire sa meilleure drama queen. Le but du jeu consiste à avoir le plus outré possible. Comment ose-t-on insinuer ça de toi ? Vraiment c'est une honte ! La simple idée que tu puisses faire un truc pareil... et franchement ça en dit long sur le genre de personne qui ose poser une question pareille !
En faire beaucoup, parler excessivement, faire des grands gestes, prendre les gens à partie menacer de prévenir la direction si ceci vient à se reproduire. Le but c'est de créer du malaise et faire comprendre que si on t'embête, tu peux être insupportable (à défaut d'être dangereux.)
Proposition 2 : Poser plein de questions sur l'activité proposée comme pour s'assurer que vous êtes d'accord sur la nature de l'activité en question. Vraiment plein. Énormément. Prendre modèle sur les enfants de 6 ans qui peuvent le faire jusqu'à ce que mort (de leur interlocuteur) s'en suive. Quand tu sens que l'autre commence à être à bout, simplement "ha, c'était pour être sûr. Non du coup, j'ai pas fait ça."
Situation 3 : des collègues qui parlent de toi fort à côté
Proposition 1 : Arrêter ce que tu fais, et venir te planter à côté d'eux, genre extrêmement prêt. "Oui tu m'as appelé ?". Se rapprocher à chaque fois que la personne essaie de se reculer pour maintenir une distance bien trop faible entre vous.
Proposition 2 : Demander aux gens pourquoi c'est drôle, leur demander d'expliquer la blague. C'est une stratégie classique qui a un double effet : soit la personne voulait rire avec toi mais s'est raté, auquel cas juste elle t'explique et la fois d'après moins de malentendu et vous riez ensemble, soit la personne voulait rire de toi, or, quand on doit expliquer pourquoi une blague est drôle, on doit expliquer les ressorts, et ça se voit que le but de la blague est de faire du mal. Ne surtout pas lâcher tant que tu n'as pas une explication satisfaisante, faut être têtu. Répéter en boucle "pourquoi c'est drôle ?", et voir la personne commencer à transpirer de nervosité.
Proposition bonus : Menacer d'appeler ta super amie Milka pour qu'elle leur casse les jambes si on continue de t'embêter. Et comme les menaces c'est comme les promesses, je viens et je fais une démonstration et voilà :D
À compléter en fonction des besoins BISOUS
Sujet: Re: Le placard à chocolat... Jeu 3 Nov - 12:20
Milka Thomson
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IV : Chansons pour Natasha Glanées au fil du temps et des humeurs.
Garmarna - Herr Mannelig Chanson traditionnelle nordique qu'elles chantaient ensemble enfant Evanescence - Hello Playground school bell rings again Rain clouds come to play again Has no one told you she's not breathing? Hello, I'm your mind giving you someone to talk to Hello
If I smile and don't believe Soon I know I'll wake from this dream Don't try to fix me, I'm not broken Hello, I'm the lie living for you so you can hide Don't cry
Suddenly I know I'm not sleeping Hello, I'm still here All that's left of yesterday
Faun - das Tor Und dann werden wir laufen Laufen durch das Tor Durch das Tor in den ewigen Tag In den ewigen Tag
Ich werde dir meine Hand geben Und du mir deine
Die Nacht, die Nacht, sie wird nicht mehr sein Nur eine Wiese mit Blumen Epica - River (a cappella) Your touch has turned to stone No fire in your bones It's time to leave the past behind The road is never-ending All dreams will start ascending Beyond the boundaries of the mind
Break loose from the chains Rise above the waves Fighting in the darkness Dancing in the light Break out of your cage Turn another page Drowning in the river Swim against the tide of life
Holding tight to the ever after Living for a sign (living for a sign) To survive raging storms together Through the eye of time (through the eye of time)
You were mother nature's son, Someone to whom I could relate, Your needle and your damage done, Remains a sordid twist of fate. Now I'm trying to wake you up, To pull you from the liquid sky, Coz if I don't we'll both end up, With just your song to say goodbye. My Oh My. Within Temptation - Memories All of my memories keep you near. In silent moments imagine you here. All of my memories keep you near. Your silent whispers, silent tears.
Made me promise I'd try To find my way back in this life. I hope there is a way To give me a sign you're OK. Reminds me again it's worth it all So I can go on. Lorna Shore - Pain Remains I : Dancing like flames A wrinkle in time Take what is left of my life Before you go, show me what it's like to finally know The face behind the silhouette In this world I made to be infinite But within the expanse, I finally see A world without you isn't meant for me
Where do you go when I close my eyes? What do you see looking back at me? Am I just a ghost just like you, caught between the Seams of two intertwining melodies? Seether - Never leave Never leave me, and don't deceive me I'll keep on crawling my friend Never tease me and don't leave me here It's all the same in the end
Now I find that I am weaker fake That I am ashamed of lying And I know things never feel the way that's right inside And I am afraid of dying
Meg Myers - Running up that hill [Kate Bush cover] It doesn't hurt me (Yeah, yeah, yo) Do you wanna feel how it feels? (Yeah, yeah, yo) Do you wanna know, know that it doesn't hurt me? (Yeah, yeah, yo) Do you wanna hear about the deal that I'm makin'? (Yeah, yeah, yo)
You It's you and me
And if I only could I'd make a deal with God And I'd get him to swap our places Be runnin' up that road Be runnin' up that hill Be runnin' up that buildin' Say, if I only could, oh
Brutus - What have we done ? Could I’ve done more? What if we’re done Once more we carry on the pain What have we done [...]
For too long, I’ve been awake at night For too long
For too long I’ve been dying inside, Oh my God For too long Just maybe, I’ve been giving in and shivering For too long, could have been wrong, rather been right
The Agonist - Thank you pain [que celle-ci vous pouvez même considérer qu'elle est sur l'EP du groupe de Milka ]
The line of duty calls for enforcement of laws So you're our property now Intelligence has failed you somehow Oh, what a shame that you play this game
Through senses, what can we explain? Not joy, not guilt, not pain Is love the same? This senseless argument in vain erodes my sense of shame Who's to blame?
Thank you, pain! (for crippling my body) God bless suffering! Thank you, pain! (for freeing my brain) For preventing me from returning to the source again So it shall be
Now do you see the error of your ways? Of rats and men you speak Standing up tall but you are weak, a smiling thief! We are all murderers, you see But you let taboo human chemistry blind your needs Love is greed! Logic won't concede Think about the statistics you feed Think before you plead
Sujet: Re: Le placard à chocolat... Jeu 4 Avr - 19:12
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Masha & Dimitri
La lettre… Elle avait directement reconnu l’écriture. Évidemment qu’elle l’avait reconnue. Combien de fois en avait-elle reçu de ces missives depuis qu’ils étaient ensemble ? Combien de temps elle l’avait attendue depuis sa disparition ? Pas si longtemps. Ou plutôt, assez pour être blessée de ne pas en avoir reçue. Alors il y a six ans, Masha avait décidé : elle n’attendrait pas. Elle ne pouvait tout simplement pas se le permettre. Les enfants ne pouvaient pas perdre leurs deux parents à la fois. Elle ne les laisserait pas s’enfoncer dans l’attente une nouvelle fois. Alors forcément, l’arrivée de la lettre l’avait prise par surprise. Elle s’était figée dans le hall de l’immeuble, les yeux rivés sur l’enveloppe, incapable de savoir si elle était soulagée, en colère, ou juste perdue.
« Hei mamma ! Hvordan har du det ? » « Salut maman ! Comment tu vas ? »
C’est la voix de Sören qui la ramène au moment présent. Surtout qu’il ne lui faut qu’un instant pour qu’il remarque qu’elle a la larme à l’œil. Et qu’il s’inquiète dans la foulée. Forcément… toujours aussi attentif celui-là ! Elle range bien vite la lettre dans son sac, ravale la petite larme indisciplinée et sourit et son angoissé de fils pour bien vite le rassurer. Tant qu’elle ne connaît pas le contenu de la lettre, elle préfère ne pas leur en parler. Inutile de leur donner de faux espoirs quant au retour de leur père. Ils ne peuvent pas tous les deux se permettre de ne pas être fiables.
Il faut encore quelques jours pour qu’elle se décide à l’ouvrir. Pas trop sûre ni de ce qu’elle va y trouver ni ce qu’elle espère y trouver. Une opération annulée lui fait passer plus de temps que prévu à l’hôpital sans qu’elle ait rien à faire. Ou plutôt rien sur quoi elle arrive à se concentrer. La salle de repos étant vide, elle se décide à l’ouvrir. La missive est courte, ce qui étrangement la fait sourire. Il y a une certaine forme de normalité là-dedans. Une normalité qui avait fait son quotidien pendant des années. Dimitri ne s’épanchait jamais dans ses lettres. Ne jamais laisser de trace. Masha a l’habitude de lire entre les lignes. Voir qu’aujourd’hui encore, après toutes ces années d’absence, ils partagent encore assez pour qu’elle reste capable de comprendre ce qu’il veut lui dire la rassure. Peut-être qu’il n’a pas tant changé. Peut-être que tout n’est pas perdu. Étrangement, elle apprécie aussi qu’il ne s’épanche pas en excuses. Ça l’aurait énervé. Elle espère bien qu’il a conscience d’avoir merdé quelque part ! Masha veut croire qu’il avait ses raisons, que quelque chose lui a échappé dans l’enchaînement des événements. La présence de la lettre dans sa main en est la preuve. Elle connaît suffisamment Dimitri pour savoir qu’il n’est pas le genre à prétendre que rien n’est arrivé. Le déni est un luxe que sa famille n’a jamais pu s’offrir. Surtout, elle apprécie qu’il propose un rendez-vous en extérieur. Un autre homme se serait sans doute contenté de débarquer à l’improviste, trop centré sur lui-même pour s’apercevoir que son retour ne sera pas sans conséquence ni impact. Au moins, il a la décence de prendre en compte leur vie et leurs émotions. Toute blessée qu’elle est, Masha apprécie le geste. Elle n’a juste pas encore décidé si elle lui fera savoir si facilement ou pas ! Elle a quand même bien l’intention de le faire mariner ! Malgré tout, elle est soulagée : s’il est capable de préparer son retour au mieux, c’est qu’il est en état de le faire. Parce qu’en six ans, elle a eu le temps d’en faire des scénarios catastrophe. Elle a fait de son mieux pour ne pas en faire part aux enfants, parce qu’elle sait trop bien qu’eux aussi en ont fait plus d’un… Elle croyait avoir abandonné l’espoir de retrouver l’homme avec qui elle a bâti leur vie, et pourtant, voilà qu’il revient aussi soudainement qu’il avait disparu.
Alors finalement, elle laisse elle-même une missive de réponse au point habituel. Courte. Quelques phrases. Puis une heure de rencontre. Lui aussi il doit savoir lire entre les lignes. Sinon, ça n’en vaut plus la peine.
Trois jours après, à la fin d’une garde, vers 23h, Masha ne rentre pas. Elle a menti aux filles, disant qu’elle terminait à 1h du matin et donc de ne pas l’attendre. Elle n’aime pas ça et espère que ça en vaudra la peine… Toutes ces cachoteries lui pèsent. C’était une chose de ne pas leur parler du travail de leur père à l’époque, c’était normal. Leur cacher son retour, c’est quand même d’un autre niveau… Ils ont prévu de se retrouver dans un bar de nuit, un endroit où les gens boivent et dansent. Le genre d’endroit où l’on peut se fondre dans la masse sans soucis si besoin. Ils venaient souvent à l’époque. Pour boire, pour le plaisir de sortir, pour danser. C’était presque logique. Tellement logique que quand elle arrive, elle le trouve sans surprise à leur table. Elle arrive à peine à son niveau qu’il se lève aussitôt pour l’accueillir, mais tout deux se figent, à distance, incertains de la suite à donner. C’est toujours son homme… il a les traits plus marqués qu’à l’époque, il a vieilli et ça se voit… mais c’est toujours lui. Une part d’elle voudrait se jeter dans ses bras pour rattraper le temps perdu, l’autre voudrait le gifler en lui hurlant dessus, là aussi pour rattraper le temps perdu. Aucune de ces options ne semble suffisante à exprimer tout ce qu’elle ressent, rien ne la satisfait. Alors elle reste juste là. Elle peut lire la même confusion sur son visage à lui. Elle peut toujours lire en lui. Elle voit l’envie de la serrer contre lui, de se pencher pour sentir ses cheveux, tout comme elle voit l’envie de s’excuser à profusion sans savoir comment rattraper son erreur. Lui non plus ne semble satisfait par aucune de ses options, alors il reste là, cherchant son regard, un signe d’approbation, un geste pour débloquer la suite. Combien de fois elle les a sortis de ce genre de situation ? Elle aimerait être cette femme ce soir encore. Pas cette fois. Ce serait trop facile. Pas qu’elle refuse de lui pardonner, elle espère vraiment qu’après cette soirée, elle aura les éléments pour le faire. Mais la blessure est trop profonde pour lui faire crédit. Pour ne pas non plus le laisser se jeter dans le vide sans un minimum de certitude, elle décide au moins de l’accueillir.
« Hyggelig å se deg igjen. » « Contente de te revoir. »
Masha sourit, et le sourire est sincère. C’est un fait, il lui a manqué, et elle est heureuse de le voir là ce soir, dans cet endroit qu’ils ont tellement écumé. Toute aussi heureuse de voir le sourire qui se dessine sur le visage de Dimitri en retour.
« Jeg har savnet deg. » « Tu m’as manqué. »
Ils sont rouillés, mais quelque chose vit encore dans le fond. D’un geste, Dimitri l’invite à s’installer, respectant toujours la distance de sécurité qu’elle a instaurée. Sur la table, un verre de bloody mary l’attend, face à un gin&tonic, ce qui ne manque pas de la faire sourire à nouveau. Certaines choses sont toujours les mêmes. Tout comme leur façon de parler, oscillant entre norvégien et yougoslave, leurs deux langues maternelles, tour à tour sans qu’ils y fassent plus attention que ça. Masha se saisit de son verre, et dans un geste de paix, elle tend son verre pour trinquer en silence. Tout aussi inconfortable que puisse être ce moment, elle voudrait y rester encore un peu. Le plus dur est encore à venir. Si ça ne concernait qu’eux deux, peut-être qu’elle laisserait planer l’incertitude encore un peu, par appréhension. Mais cinq enfants attendent sans le savoir les conséquences de cette conversation. Elle ne peut pas se le permettre…
« Tu préfères commencer par le début ou par la fin ? »
S’il ne répond pas tout de suite, Dimitri n’est pas surpris pour autant. Masha a toujours été directe. Il a toujours aimé ça chez elle, sa façon de ne pas tourner autour du pot, même quand les choses sont douloureuses. Il s’attendait bien sûr à ce qu’elle rentre rapidement dans le vif du sujet. Il n’a aucun mal à s’avouer qu’il aurait voulu simplement profiter de la présence de cette femme qu’il aime comme au premier jour. Sauf qu’il lui doit ces explications. Alors inutile de reculer encore plus l’échéance. Il espère simplement qu’elle pourra lui pardonner.
« Le début, ce sera plus simple. _Pourquoi t’es parti sans prévenir ? »
La question a surgi toute seule. Pourtant, Masha n’a aucun doute, évidemment qu’il va y répondre. Elle n’avait même pas besoin de la poser. Mais ça fait si longtemps qu’elle veut lui demander… cette question l’a tellement obsédé au fil des années, elle n’a pas pu la retenir. Dimitri n’en prend pas ombrage. Il s’y attendait de toute façon. Ils avaient été séparés si souvent à cause de son travail, ce n’était pas difficile de savoir que la trahison lui avait pesé bien plus que le reste.
« Parce que j’ai fait une erreur. »
L’aveu lui fait mal. Dans son métier, le droit à l’erreur n’existe pas, ou se paye si cher. Il n’a pas envie de faire comme si rien de tout ça n’était de son fait. Il a fait un choix, et il est prêt à l’assumer. Pour autant, admettre qu’il s’est trompé, que lui, l’espion si expérimenté, a choisi une direction qui n’était pas la bonne par excès d’orgueil. Dans sa vie, Dimitri ne s’était pas trompé si souvent, mais cette erreur-ci lui avait coûté six années de sa vie, et potentiellement sa famille. Il le saurait ce soir…
« J’ai cru que j’avais retrouvé… retrouvé les meurtriers de Natasha. »
Un silence. Il y a des plaies qui ne se referment jamais. La mort de leur fille en était une qui avait marqué leur famille à vie. Enterrer son enfant, c’était contre nature…
« À l’époque c’était sans doute juste des gamins paumés recrutés par un gang, de la chair à canon facile à remplacer. Ceux qui survivent montent les échelons, les projets gagnent en ampleur. J’ai réussi à remonter leur trace pour découvrir qu’ils faisaient du trafic d’êtres humains. Soit je me débarrassais des Anglais, soit… _Tu remontais à la source. »
Il hoche la tête. Se débarrasser des exécuteurs, ça ne mettait pas fin à tout ça. Il apprécie qu’elle comprenne. Il apprécie d’autant plus qu’elle ne l’oblige pas à faire le lien. La conversation est déjà suffisamment douloureuse comme ça, Dimitri n’a pas envie de dire à haute voix qu’il a vu Natasha à la place de ces gamines, qu’il a pensé aux familles auxquelles elles avaient été arrachées, et à toutes ces cicatrices qui là non plus ne guériraient sans doute jamais. Il sait qu’elle devine. Il a vu sur son visage qu’elle a fait les connexions elle aussi. Le dire à haute voix, ce serait remuer le couteau dans la plaie qu’ils sont condamnés à partager. Un autre jour peut-être, il pourra lui dire comment son sang n’a fait qu’un tour cette nuit-là et pourquoi… pour ce soir, il choisit la confiance.
« J’ai mal préparé. Je pensais simplement les suivre et prévoir une intervention pour la suite. Sauf qu’une fois sur place… j’ai été impulsif. Et je me suis retrouvé coincé dans un bateau en partance pour l’Europe de l’est. »
Ce qui explique donc qu’il ne l’ait pas prévenu. Masha a du mal à y croire. Pas qu’elle le pense menteur. Plutôt parce qu’elle n’a jamais vu Dimitri comme quelqu’un d’impulsif. Ça lui semble si loin de l’homme qu’elle connaît. Pourtant, dans le fond elle comprend. Elle n’a jamais été violente et chercher le conflit n’est pas dans ses habitudes. Mais si elle avait l’occasion de trouver ceux qui ont tué sa fille, la chair de sa chair, comment est-ce qu’elle réagirait ? Certaines choses vous changent pour de bon. Jusque là, elle a pu profiter du confort de ne pas avoir à savoir ce qu’elle ferait le cas échéant. Quelles limites elle franchirait ? Jusqu’où elle irait pour sauver au moins le nom de son enfant ? D’une certaine façon, c’était confortable de ne pas le savoir. Alors elle n’allait pas blâmer Dimitri de s’être emporté de la sorte. Sans doute que lui aussi avait découvert cette nuit-là quelles lignes il était prêt à franchir… Mais ce faisant, il les avait tous abandonnés.
« Dimitri… je comprends mais… on ne peut pas prendre le risque de sacrifier nos autres enfants au nom de Natasha. C’était _Stupide, je sais. »
Il sent toute la colère rentrée de Masha dans ce reproche. Tout ce qu’elle ne dit pas à côté. Il a choisi de partir, et elle a dû rester seule avec leurs cinq autres enfants sans même savoir où et pourquoi il avait disparu. Dimitri se sent presque chanceux qu’elle ne soit pas en train de lui hurler dessus. Elle devrait. Il a bien conscience qu’elle ne le fait pas parce qu’ils sont en public et qu’elle aussi souhaite être invisible ce soir. Ça lui laisse la possibilité de faire disparaître cette soirée, cette conversation, et peut-être même lui si elle le souhaite. Ne lui reste plus qu’à espérer qu’il obtienne le droit qu’elle lui hurle tout ce qu’elle a retenu toutes ces années pour protéger leur progéniture. Il a toujours aimé être sa soupape de relâche, et puis, il lui doit bien. Mais c’est à elle de décider…
« Et qu’est-ce qui t’a pris aussi longtemps pour revenir ? »
Ok, il avait fait une erreur. Une erreur dramatique. Une erreur dont elle ne sait pas quoi faire. Elle comprend, mais ça n’enlève pas les conséquences qui en ont découlé. Qui plus est, ça ne suffit pas. Dimitri a fait une erreur, mais ça restait un homme compétent aux ressources multiples. Qu’est-ce qui s’était passé pour que son retour prenne si longtemps ? Dimitri soupire, visiblement las.
« Disons que leur trafic d’humains avait des formes diverses. Ça kidnappe des gamins avec des pouvoirs pour en faire des machines de guerre. Aussi bien côté pègre que côté gouvernements… Des gamins Masha… Je pouvais pas partir comme ça, comme si j’avais rien vu. Et je savais que j’étais surveillé. J’ai passé les trois premières années à guetter le moment où je pourrais t’écrire. Mais on bougeait trop, avec trop peu de certitudes. J’ai quand même trouvé des gens à qui m’allier pour essayer de faire quelque chose. Faut croire que le monde n’est pas assez grand. D’actions en actions je me suis retrouvé au pays. Et je me suis fait choper. »
Autre erreur. Même aujourd’hui, il avait du mal à accepter. Qu’on utilise des super-héros comme arme, dans le fond, c’était la logique du monde. L’humanité avait toujours eu un don pour transformer tout ce qu’elle découvrait en arme. Mais transformer des gosses en arme humaine, c’était autre chose. À nouveau, il avait projeté des choses, il avait été impulsif une fois de trop. Ce qui lui avait été fatal une fois de retour en Yougoslavie.
« Disons simplement que les prisons yougoslaves sont toujours à la hauteur de leur réputation. Ça m’a pris plus de deux ans de réussir à en sortir. Et des mois pour réussir à revenir en Angleterre. _Tu es de retour depuis combien de temps ? _Trois mois. Je voulais être sûr d’avoir semé tout le monde et laissé aucune trace. »
Masha hoche la tête. Pour le moment, elle se passera des détails. Elle savait bien que pour ce soir, les grandes lignes suffiraient. Elle se croyait prête à encaisser, malgré tout, elle ne peut pas s’empêcher d’arracher nerveusement les petites peaux autour de ses ongles. Elle a les éléments pour comprendre. Ça n’efface rien. À elle aussi, il faut du temps. Dimitri déglutit. Il n’a pas envie de la presser, même si c’est ironique qu’après tant de temps séparés, il faille encore du temps en plus pour trancher. Malgré tout, c’est à son tour de poser la question qui lui brûle les lèvres depuis des années, même si depuis son retour il a réussi à glaner des informations, pas toutes bonnes d’ailleurs…
« Comment vont les enfants ? »
Elle relève la tête subitement, comme si elle sortait d’un mauvais rêve. Elle le jauge, évaluant si oui ou non elle lui répond. Masha décide finalement que oui. Si elle n’a pas encore décidé si elle le laisse les revoir, ils n’en demeurent pas moins ses enfants. Et elle ne peut pas lui reprocher de les avoir abandonnés d’un côté et ne pas lui partager les conséquences de ses actions. Qu’il constate par lui-même.
« Sören navigue tant bien que mal avec son anxieté… j’ai dû le pousser constamment pour qu’il réalise ses projets. Dès qu’il sort de sa cuisine on dirait que son monde s’effondre. Mais il commence à parler d’ouvrir son propre établissement alors je le lâche pas. Milka continue de valser entre les boulots et les relations foireuses sans jamais se poser. J’imagine qu’elle se fait croire qu’elle gère. Par contre elle a monté son groupe, du metal, et j’ai l’impression que ça commence à bien marcher pour eux. Alors j’espère que ça elle va s’y accrocher et continuer ! Jonas… et bien disons que c’est une bonne variation du modèle posé par son aînée… Il a teeeellement de compétences cachées, mais il met toute son énergie à faire comme si rien n’avait d’importance. Enfin je ne sais pas si le reste du monde ou lui-même qu’il essaie de convaincre… Estelle est dans cette période merveilleuse où elle sait tout mieux que tout le monde et a déjà toutes les réponses à toutes les questions de la vie. C’est presque celle qui m’inquiète le moins… enfin… j’ai plus peur de le perdre, ou plutôt, qu’elle perde tout le monde à force de le prendre de haut. Alors j’espère pour elle que c’est juste sa façon de passer à l’âge adulte et qu’elle va s’apaiser à l’avenir. Clémentine… et bien elle est toujours aussi introvertie, peut-être même encore plus maintenant ? Elle cherche sa place, et j’imagine que c’est difficile d’être la dernière d’une aussi grande fratrie… Elle a l’air de manquer d’idées, comme si tout avait été fait… Mais elle cherche. Elle fait du bénévolat maintenant, on dirait que ça lui fait du bien. »
Masha réfléchit un instant, au cas où elle aurait oublié quelque chose. Ce qui semble être le cas puisqu’elle ajoute d’un coup.
« Oh et Terca a un amoureux maintenant tu sais ! Il est tout léger quand il en parle, ça lui va bien. Il se cherche aussi, je crois qu’il veut agir par rapport au SHinc, sans trop savoir comment faire non plus. Lui aussi il a bien grandi, il s’affirme ! »
Dimitri sourit. Pendant un instant, il a cru qu’elle allait noircir le tableau exprès pour le faire culpabiliser. Il a vu sur son visage qu’elle y a pensé. Mais finalement, elle n’a pas laissé la rancune entacher leurs enfants. Ils ont toujours été d’accord sur ça : quels que soient les désaccords entre eux, ça ne devait pas toucher les enfants… Alors il écoute attentivement les nouvelles des enfants vues par leur mère. Il se garde bien de lui dire ce qu’il a pu découvrir sur leur aînée… Il gèrera ça avec la principale intéressée et son mentor en temps et en heure. Inutile de rajouter de l’anxiété à Masha alors qu’elle a déjà si bien géré.
« Merci d’avoir veillé sur eux. _Je ne l’ai pas fait pour toi. _Je sais. Mais je sais aussi que je t’ai pas facilité la tâche… »
Il reste une dernière chose à voir ce soir. La plus importante.
« Tu crois que je peux revenir dans leur vie ? _Ça dépend. Tu comptes y rester ? »
Malgré l’émotion et la confusion des révélations, Masha ne perd pas le nord. Elle reste fixée sur l’objectif qu’elle s’est fixée : protéger sa famille. Perdre leur fille, c’était déjà beaucoup trop, il n’est plus question pour elle de plaisanter. Si elle doit les protéger de leur propre père, elle le fera. Alors c’est la seule question qui compte. Elle comprend. Tout ce qu’il a expliqué et le parcours. Mais si Dimitri revient dans leur vie, il n’est plus question qu’il en parte. Finis les voyages où il risque de se faire tuer. Elle refuse qu’ils traversent ça à nouveau. Elle est soulagée qu’il n’ait pas demandé si elle le pardonnait. Parce que finalement, la réponse à cette question dépend des actions qu’il va choisir de faire maintenant. S’il est prêt à rester pour de bon, elle est prête à travailler à reconstruire avec lui.
Dimitri hoche la tête. Il s’y attendait. Il a toujours su que tôt ou tard, il devrait faire un choix. S’il est revenu, c’est aussi en connaissance de cause. Il a franchi la ligne en les laissant sans nouvelle, à croire qu’il était simplement mort. C’est aussi pour ça qu’il a pris du temps avant de contacter Masha. Il voulait être sûr de son choix. Revenir en se rangeant des bagnoles, ou continuer parce que le reste est plus important. Si ce qu’il a vu dans toute sa carrière reste gravé dans sa mémoire et qu’une partie de lui voudrait continuer à lutter, aujourd’hui, quelque chose s’est fissurée. Il a assez payé. Et surtout, il refuse que sa famille paye encore pour lui.
« Je reste. »
Le silence entre eux s’éternisent. Les deux se fixent. Ils se jaugent, s’estiment, rattrapent le temps perdu. Dans le fond, le son des guitares commence à égrainer une mélodie bien connue. Alors Dimitri se lève et lui tend la main en une invitation silencieuse. Masha sourit, et prend sa main. Comme si les années ne les avaient jamais séparés, les deux s’élancent sur la piste de danse. Tout est encore à faire. La colère, le ressentiment et les regrets sont encore présent. Mais l’amour et la tendresse aussi. Alors jusqu’à la fin de la nuit, le couple danse, comme au premier jour. Puisque finalement, cette nuit c’est un autre premier jour.
Sujet: Re: Le placard à chocolat... Mer 1 Mai - 16:33
Milka Thomson
Apprentie tueuse à gage / Chanteuse
J'habite à Londres depuis le : 28/07/2021 où j'ai posté : 545 messages et accumulé : 161 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Alissa White-Gluz j'ai : 24 ans et ma situation sentimentale est : entourée de lapins fluos et beaucoup de déni J'incarne également : Leslie Black, Killian Murphy
Stats du Perso : Mon pouvoir / Ma compétence est: et mon niveau est de: 3 Malus: Artefact(s): Aucun Ma 2eme compétence est: et mon niveau est: 1 Ma 3eme compétence est: rien et mon niveau est :: 0 Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)
Sören & Milka
Dans le vestiaire du restaurant, Sören est bloqué sur sa chaise à fixer ses mains. Ça fait une demie heure que son service est pourtant terminé, mais il n’arrive pas à bouger de là. Il est bien là. Enfin plus précisément, il était bien pendant son service, là dans « sa » cuisine, où tout se passe comme c’est censé se passer selon des règles bien établies et connues de tous. Il appréciait ça. Voir son univers correctement ordonné fonctionner comme il le doit, c’était rassurant. Il maîtrisait ça. Il s’y sentait bien. À la seconde où il allait sortir du restaurant, la Terre allait se remettre à trembler sous ses pieds. Depuis que sa mère avait largué sa bombe le midi, le sol lui paraissait flancher d’un rien. Dimitri était de retour. Son père, leur père, était de retour. Sören avait du mal à croire que c’était possible. C’était censé être une bonne nouvelle. C’était une bonne nouvelle. Pourtant il avait la sensation que quelque chose s’écroulait sans pour autant être capable de savoir dire quoi. La normalité peut-être ? Ok à la base c’était une normalité nulle, mais il s’y était fait. Là… là non seulement le monde allait encore changer les règles du jeu, mais en plus il y avait l’angoisse dévorante que ça ne soit qu’une sale blague. Ou pire… et si son père avait changé et se rappelait plus de lui ? ou s’il était déçu de ce qu’il était devenu ? si tout était cassé et irrécupérable ? si son père considérait qu’il avait échoué dans sa tâche d’aîné de la famille ? C’était beaucoup trop d’options et de scénarios possibles qui le clouait là, à rester dans cet endroit où au moins il n’avait pas à douter de ce qui allait suivre. Faudrait qu’il voit avec son manager, peut-être que comme ça il pourrait juste faire le rush de ce soir aussi et devoir rater le dîner de retrouvailles. Bon c’était embêtant parce qu’il avait promis de cuisiner vues les horaires de sa mère… et il détestait devoir la décevoir… en même temps ça lui paraissait insurmontable.
« Ha ! C’était là que tu te planquais. Je commençais à me demander si tu m’avais pas posé un lapin et que tu t’étais barré sans moi. »
La voix le surprend. En revanche, quand il relève la tête pour tomber nez à nez avec sa sœur, il n’est pas vraiment surpris… Il n’y a bien que Milka pour ne pas se soucier des règles de base et débarquer dans la salle de repos d’un restaurant dans lequel elle ne bosse pas. Ok, ses collègues l’ont sans doute repérée, faut dire que son look ne passe pas vraiment inaperçu, mais malgré tout, ils ne laisseraient habituellement pas passer n’importe qui comme ça… Un jour Sören aimerait bien comprendre comment elle fait ça. En attendant, elle est plantée là devant lui, les mains dans les poches à le fixer. Et lui il a bien conscience d’être en tort… Hier après-midi, il n’avait pas réussi à quitter l’appartement familial. Il s’était lancé dans un rangement et ménage maladif de l’endroit sans être capable de s’arrêter. Sa mère était sortie avec les filles, Jonas était parti en trombe faire on ne sait quoi. Il avait mis un moment à réaliser que sa sœur était restée avec lui. En fait il s’en était rendu compte quand il avait voulu ranger le canapé et qu’il avait été interrompu dans sa tâche par Milka, installée là avec l’air de celle qui ne bougerait pas avant mille ans, en train de le fixer. Elle ne l’avait pas interrompu, mais son regard indiquait très clairement qu’elle n’en pensait pas moins.
« Euh… non non… tu vois j’étais là… juste… »
Franchement, hier il n’avait pas eu beaucoup d’énergie à discuter. D’autant qu’il se fatiguait tout seul à ranger frénétiquement comme ça. Sans doute pour ça que sa chère sœur avait décrété qu’elle l’aiderait aujourd’hui. Alors il avait bien tenté de protester… Mais déjà franchement, qui avait la moindre chance de protester efficacement contre Milka ??? Lui il avait jamais trop su comment faire pour avoir le dernier mot contre elle… en tout cas pas sans s’allier à Natasha… alors quelle chance il avait face à Milka sans leur aînée hein ??? Puis en vrai… en vrai il appréciait qu’elle soit restée avec lui la veille et qu’elle se soit proposée pour aujourd’hui. Surtout qu’apparemment, il allait pas réussir à bouger de là tout seul… alors effectivement, même si ça ne lui plaisait pas, encore heureux que sa sœur soit une tête de mule pareille !
« Mais j’allais arriver d’une seconde à l’autre ! _Oh je vois ça oui ! »
Bon d’accord, peut-être pas d’une seconde à l’autre. Ou alors vraiment l’autre autre seconde. Nonchalante Milka s’adosse aux casiers derrière elle, visiblement prête à attendre tout le temps qu’il faudra. Sören soupire.
« Tu vois le truc c’est que tant que je reste là, tout est sous contrôle. Tout est gérable et sans surprise ou presque. Le pire qui puisse arriver ça soit qu’on arrive à cours de sauce tomate en plein service tu vois. Ça je peux gérer. _C’est vrai ce mensonge ? »
Ça l’amuse parce que c’est effectivement arrivé y a deux semaines et que toute la famille en a entendu parler en long en large en travers. Sören affiche un air outré.
« Hé ! Alors oui ok j’ai peut-être paniqué. Un peu. Mais j’ai géré ! J’ai trouvé des solutions. Parce que tu vois ici, c’est chez moi, c’est un monde que je connais et je contrôle. Alors même quand c’est la catastrophe tu trouves des solutions parce que y a pas tant d’options possibles que ça. Ça va vite. Je sais faire. Mais c’est de la sauce tomate. Là on parle de papa ! Si lui il a pas géré et qu’il s’est retrouvé coincé là-bas six ans, comment tu veux que moi je gère quoi que ce soit ??? »
Franchement c’était ridicule. Lui il se laissait dépasser par une histoire de sauce tomate pendant que son père survivait à de la prison ? Vraiment c’est ridicule. Il veut pas y aller. Il veut pas savoir ce que son père penserait de tout ça. Il veut pas le retrouver après tout ce temps pour voir la déception dans ces yeux. Non. Il va rester caché là jusqu’à ce que mort s’en suive. Son père sera déçu pareil, mais au moins Sören aura pas à y faire face. Il va rester là à s’arracher la peau autour des ongles, c’est une occupation comme une autre. Une occupation tellement prenante qu’il ne s’est même pas rendu compte que sa sœur a attrapé une chaise pour se mettre à côté de lui, avant qu’elle n’attrape son bras et pose sa tête sur son épaule. Il savait pas qu’elle pouvait être discrète tiens…
« J’avoue, c’est une bonne idée. Je vais rester avec toi aussi. Vas y on sèche. »
En fait, ce qui surprend le plus Sören, c’est qu’elle est sérieuse. La réplique en elle-même, il s’y attendait. Milka a toujours eu ce côté « rentre dedans » pour faire bouger les gens. C’est un peu à double tranchant mais lui il s’est habitué. Puis bon, à la mort de Natasha, ils se sont tous les deux retrouvés au fond du trou ensemble, à devoir se relever pour les trois autres. Alors il sait bien ce qu’il y a derrière ses bravades aussi. Alors ça devrait pas le surprendre. C’est même étrange qu’il ait oublié…
« Merde. Moi qui espérais que t’allais me ramener par les bretelles ! _Et moi j’espérais que t’aurais assez la trouille pour nous deux ! _Oh non terrible, je peux même plus être correctement flippé on dirait. _Tout se perd Sören ! C’est terrible ! »
Les deux ont un rire triste en se blottissant un peu plus l’un contre l’autre. C’est pas forcément très confortable vu qu’ils sont toujours coincés sur les chaises, mais c’est pas forcément le plus urgent. Au moins ça fait bulle. Une bulle dans une bulle. De se serrer contre sa sœur au milieu d’un lieu qui le rassurait, Sören commence doucement à retrouver ses esprits.
« On va quand même pas rester là six ans… _Six heures alors ? Ça suffirait à rater le repas. T’aurais même pas le temps de cuisiner. _Non mais mes collègues vont finir par râler… d’ailleurs t’es même pas censée être là jte ferais dire ! _Personne m’a rien dit. _Tu leur as parlé en norvégien super vite pour leur faire peur ? _Pour ma défense je leur ai donné une excellente recette de biscuits au passage. »
Cette fois le rire de Sören est sincère. Quelle troll celle-là…
« On va vraiment avoir cette conversation ici ? »
Elle hausse les épaules.
« Pourquoi pas ? Tes collègues parlent toujours pas norvégien non ? _J’imagine que si demain je vois des nouveaux biscuits apparaître à la carte on sera fixé. _Il faut donc qu’on reste cachés jusqu’à demain pour le savoir ! »
Ça l’amuse. Et pour le coup l’idée l’enchante. Après tout c’est ce qu’il voulait non ? Rester caché. Et c’est vrai que la perspective d’être caché à deux est d’autant plus tentante. Sauf que ça l’embête quand même. Lui ok, sorti de son boulot, il est plutôt casanier. Et ça lui va, il a trouvé un équilibre comme ça. Mais il aime pas l’idée que sa pile électrique de sœur vienne s’enterrer avec lui. Faut croire qu’elle a encore gagné !
« Allez viens… je vais jamais avoir le temps de tout préparer sinon… »
Sören donne l’impulsion pour se lever, Milka se désenroule de son bras dans la seconde et se lève à son tour. Un dernier câlin silencieux avant de partir, et Sören est enfin prêt à lever le camp, sa sœur sur les talons. Il récupère ses affaires et les deux se dirigent vers sa voiture en silence. Il fait ses réglages et vérifications d’usage avant de partir. Sauf qu’il se retrouve à nouveau coincé dans une boucle des mêmes gestes et mêmes vérifications angoissées. Une partie de lui cherche encore à se raccrocher à quelque chose qu’il peut contrôler. Le seul problème c’est qu’il n’arrive pas à l’arrêter. Ça pourrait durer des plombes… ce matin il a failli être en retard parce que ce cirque a duré trente foutues minutes ! C'était sans compter sur Milka qui ne trouve rien de mieux que de foutre l’autoradio à fond, ce qui a le mérite de le faire sursauter de panique, brisant la boucle. Sa sœur baisse aussitôt le son.
« Y a jamais rien de bien à la radio, c’est dingue quand même ! »
Conclue-t-elle comme si c’était le principal problème du moment, avant de simplement connecter son portable pour passer une playlist susceptible de leur plaire à tous les deux.
« Jamais non. »
Approuve-t-il, soulagé qu’elle ne fasse finalement pas plus cas de ce qui vient de se passer. Maintenant, il peut démarrer tranquillement, direction le marché où il devrait pouvoir trouver ce qu’il lui faut pour faire un repas norvégien pour ce soir. Pas évident vu le nombre de plats qui nécessitent de laisser mariner des choses, d’en faire sécher ou fumer d’autres… il a aussi prévu une entrée et un dessert français, histoire que les filles y trouvent leur compte quand même. Il pourrait faire comme si rien de tout cela n’était arrivé. D’ailleurs, il sait très bien que s’il choisit cette option, Milka en fera de même. Toute façon, depuis Natasha, c’est toujours l’équilibre entre eux : elle fait en sorte qu’ils restent en mouvement, il fait en sorte qu’ils restent en mots. À son tour donc.
« Toi aussi t’as la trouille ? »
Vu son air contrarié et sa façon de regarder ostensiblement par sa fenêtre, Sören a déjà sa réponse… mais il veut bien jouer son rôle d’aîné et commencer. De toute façon, il en a tout autant besoin qu’elle ! Alors autant vider ce qu’il a sur le cœur depuis hier soir !
« Je peux pas m’empêcher de me dire qu’il va être déçu tu vois. Ok il est resté coincé là-bas, mais lui au moins il a fait des trucs de sa vie. Bordel à mon âge il avait déjà deux gosses, refait sa vie à l’étranger une fois, l’armée, et envoyé en mission dans deux pays. Et moi je panique quand j’ai oublié de ramener ce qu’Ava m’a demandé de course en me disant que ça y est cette fois elle va me larguer. Moi tu me demandes de changer de pays, encore, je me roule en boule dans un coin et je bouge plus. Et je ferais même pas le difficile sur le coin en question ! Et genre, on était des mômes quand il a disparu. Bon ok, toi et moi on était déjà plus proche d’être majeur que des mômes… ce que je veux dire c’est qu’on a eu le temps de devenir adulte et qu’il a rien pu y faire. J’ai l’impression d’être de retour à l’école et que ce soir je dois rendre un devoir sur lequel j’ai planché pendant des mois pour évaluation finale, et franchement je suis pas sûr de moi du tout. _Arrête tu t’en sors pas si mal ! T’as un bon boulot, t’as commencé à tout réfléchir pour monter ton propre établissement, t’es en couple avec ta meuf depuis deux ans et… _Tu sais que je voulais qu’on se marie avec Ava ? Je sais qu’elle a envie aussi. Sauf que là papa débarque et je sais plus. J’ai même pas réussi à lui dire hier soir que papa était revenu. Je lui ai dit que je devais être avec vous ce soir, qu’on faisait un gros truc entre nous, mais j’ai pas pu lui dire « hey, tu sais mon père disparu depuis six ans ? et bah en fait il est revenu d’entre les morts. Figure toi qu’il était en prison en Yougoslavie et bon on a pas eu les détails pour le moment mais voilà. ». QUI annonce ça en rentrant ? _T’es pas rentré. T’as dormi chez moi. _EXACTEMENT. Je sais pas quoi lui dire. J’ai peur que papa soit déçu. J’ai peur qu’il ait changé. J’ai peur qu’il me reconnaisse pas. J’ai peur qu’il y ait plus aucun lien entre nous. J’ai peur qu’il revienne pour le principe sans vouloir faire partie de ma vie. J’ai peur de lui présenter Ava et qu’il la trouve pas à la hauteur. J’ai peur qu’Ava l’aime pas parce qu’il est… ouai bon, tu sais. Ha bah non on sait pas parce qu’on l’a pas vu depuis SIX ANS PUTAIN. Et tu vois c’est horrible, ça fait six ans que je veux qu’il revienne, et maintenant j’ai peur que ça bousille tout ce qu’on a galéré à construire malgré tout et qu’on reparte ENCORE à la case départ et je regrette presque qu’il soit de retour parce que cette idée me colle la gerbe et des palpitations et la seconde suivante je me trouve absolument IMMONDE de penser un truc pareil alors que bordel c’est mon père et il était en prison… »
Fiou. Sören aurait pu continuer encore longtemps mais tout le reste n’est jamais qu’une boucle dérivant sur la même base. Le temps de reprendre son souffle et il conclut.
« Bref, j’ai rien dit à Ava parce que je me sens pas capable de l’entraîner dans ce bordel pour le moment. J’espère que j’y arriverai demain… »
Surtout que c’est pas non plus comme s’il voulait garder ça secret. Simplement c’était bien trop frais pour qu’il arrive à assumer ça un minimum face à Ava. Trop de couches et de détails… Il sait bien qu’elle a l’habitude, mais là… Le silence s’installe entre eux. Finalement, Milka reprend la parole.
« Toi au moins t’as juste peur de l’avoir déçu. Moi jle sais déjà. »
Sören fronce les sourcils.
« Comment ça ? _Il m’est tombé dessus y a quelques jours _Attends tu veux dire que tu savais déjà qu’il était de retour ??? Et t’as rien dit ??? Pourquoi ??? _Parce que c’était pas à moi de le dire… et basiquement la même raison que toi pour Ava ! »
Sören ronchonne un peu. En vrai, il ne sait pas du tout quoi faire de cette information. Surtout que bon, à trois jours près, qu’est-ce que ça aurait changé concrètement ? Pas grand-chose. Ça le pique un peu mais il a bien conscience de pas le mieux placé pour juger. Faut croire que c’est simple pour personne.
« Ok. Pardon. Et donc, il t’est tombé dessus pourquoi ? »
Parce que c’est bien ça la vraie question. À moins que leur père ait viré sadique et prévu de tous les torturer pour le plaisir de le faire, il avait bien une raison.
« Parce que j’ai fait un peu la même connerie que lui. Ça me soulait que les flics aient lâché l’enquête, donc j’ai fait la mienne. Et je me suis retrouvé à traîner avec des gangs en espérant finir par remonter la bonne piste. _Putain mais t’es pas sérieuse ??? »
Non mais vraiment !!! Comme si ça suffisait pas que leur père se soit fait coincer, il en fallait une deuxième ??? Avec Jonas qui filait un mauvais coton aussi…
« Hé c’est bon ça va il s’est rien passé ! Me dit pas que ça t’a pas soulé aussi. _Si, évidemment que si ! Mais c’est bon, papa s’est déjà fait avoir avec ces conneries ! Je veux bien qu’on soit nombreux mais c’est pas une raison pour qu’on tombe les uns après les autres ! _Je SAIS. Bien pour ça que papa m’a engueulée. Alors tu vois, tu peux arrêter de te flipper qu’il soit déçu parce que t’as pas suivi sa voie, apparemment c’était pas la chose à faire. _JE… »
Non en fait il sait pas comment finir cette phrase. En plus faut qu’il fasse son créneau. Fair enough l’argument. Mais il aime quand même pas ça. Surtout que bon, ça lui donne vraiment l’impression qu’ils sont maudits et qu’ils partent tous à la dérive et ça le terrifie un peu pour la suite.
« Tu vas bien quand même ? _Mais oui. T’inquiète. J’ai juste… perdu un an dans une impasse pour rien, et la sensation d’être une gamine qui s’est fait engueulée par son père. Rien de bien dramatique. »
Sans doute. Mais ça avait quand l’air un peu plus sérieux que ça son affaire. Mais il était pas sûr qu’il en saurait plus pour le moment. Au moins leur père était sur le coup semble-t-il, c’était toujours ça. Alors pour le coup, il reprend avec un léger sourire moqueur, comme quand ils étaient mômes.
« Maman va te dé-fon-cer. _Oh toi la ferme ! Elle est pas au courant pour le moment ! _Oooooh ! Et combien pour mon silence ? _Si tu dis quoi que ce soit à maman moi j'appelle Ava ! »
Les négociations sont donc ouvertes…et l’ambiance est un peu plus légère. Au moins maintenant il se sent capable de faire les courses, et préparer le repas du soir comme il a promis. Ça au moins il contrôle. Ça compensera au moins tout le reste…
« Ou alors au retour tu conduits et pendant ce temps j’appelle Ava… »