Sujet: We wish you a merry christmas [Major] Dim 10 Oct - 19:33
Scarlet Husband
Membre de The Knives / Pizzaiolo
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2373 messages et accumulé : 389 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Rob Raco j'ai : 28 ans et ma situation sentimentale est : Ca explose pas assez 8D J'incarne également : coming soon
Stats du Perso : Mon pouvoir / Ma compétence est: Rembobinage et mon niveau est de: 2 Malus: Artefact(s): Aucun Ma 2eme compétence est: et mon niveau est: 0 Ma 3eme compétence est: rien et mon niveau est :: 0 Par rapport au rhume des pouvoirs :: Forme commune
Bon, faut se rendre à l’évidence. Ca va pas. Depuis les Shinc days, j’ai l’impression de survivre plus que de vivre. C’est pas faute d’avoir eu de chouettes évènements dans ma vie. Mais au fond de moi, l’angoisse est toujours là, traînant crises de panique, insomnie et autres joyeusetés. C’est pas tant l’explosion, je crois. Je suis pas certain non plus de pouvoir mettre ça sur le dos des piqûres que je me suis pris. Ni des mouvements de panique. Non, c’est un ensemble, un merdier compliqué à démêler mais dont les fils pointent dans une même direction. Ma saloperie de pouvoir. C’est pourtant pas nouveau. Depuis qu’il est apparu dans ma vie, c’est une épée de damoclès au-dessus de ma tête. Je sais qu’à tout moment, je peux perdre le contrôle et me faire griller au choix par mes proches, par des inconnus ou par des membres du Shinc. J’ai pas encore décrété ce qui était le pire. Enfin si. Je sais ce qui serait le pire pour moi. Major. Sans hésitation. Et c’est bien ce qui me vaut ces insomnies.
Parce que cette crainte, il y a bien longtemps qu’elle s’est transformée en chantage de la part d’Ezra. En secrets de la part d’autres. Et en menace pour moi. A tout moment, si ça lui chante, je sais qu’Ezra peut me balancer. Et je n’ai que la parole d’un mec qui me fait du chantage depuis pratiquement deux ans pour me sentir en confiance. Certes, jusqu’à présent il a tenu sa langue et sa parole. Mais c’est de son fait si aux Shinc Days je me suis retrouvé à exploser le fauteuil et à vouloir dévorer des doigts. Et ça aurait pu bien plus mal tourner si les spectateurs n’avaient pas été distraits, à peine plus tard, par l’explosion de Big Ben et du parlement. Ne pas avoir la liste précise des témoins de mon pouvoir est déjà une angoisse à elle toute seule que j’essaye d’enterrer tant bien que mal. Je n’ai pas été contacté par le Shinc ni aucun autre organisme depuis, j’en ai déduit que c’était, par je ne sais quel miracle, passé aux oubliettes.
Mais ça m’a conforté dans une chose. Je ne peux plus risquer de devoir faire n’importe quoi sous la menace d’un chantage de cet enfoiré de détective. Je ne veux plus vivre sous la crainte qu’un jour Major découvre par lui ou par inadvertance mon pouvoir. Et pour ça, pas trente-six solutions. Enfin si, même plus que ça, j’en ai envisagé des milliers. Mais la plus simple et encore la meilleure, ça me semble de lui dire. J’ai bien envisagé le petit film monté, le spectacle de marionnettes, la chanson et même la pizza avec un message personnalisé. Mais au-delà du kitsch et du ridicule des différentes options, on en revient au même point. Il faut que je le mette au courant. Et rien qu’à cette idée, j’ai une énorme boule dans mon ventre.
Je sais que ça risque de mal finir. Est-ce qu’il me laissera encore faire partie des Knives après cette révélation ? Rien n’est moins sûr. Est-ce que je ferai encore partie de sa vie ? J’en doute. Et les deux ensemble, ça me terrifie. Les Knives, c’est pratiquement toute ma vie depuis deux ans. Ma seule famille désormais. J’ai aucune idée de ce que je ferai si je ne peux plus faire partie de cette famille. Mais j’en peux plus de vivre avec cette peur qu’ils le découvrent tôt ou tard. Parfois, il faut savoir prendre les devants.
Evidemment, la scène, je l’ai repassée dans ma tête encore et encore. Comment je vais annoncer ça ? Il faut que Major soit dans de bonnes dispositions. D’autant que je sais que c’est pas facile pour lui, depuis sa pseudo-séparation avec Giu. Alors quoi de mieux que de lui offrir un cadeau, pour ça ? Il me fallait quelque chose de marquant. Qui lui montre que ma loyauté envers lui et les Knives va bien au-delà de mon pouvoir. J’ai repensé à tous mes kidnappings ratés et l’évidence s’est faite. Il ne faut pas que je vienne les mains vides. Cette fois, j’en choperai réellement un et je lui ramènerai. Avec des chocolats. Ca m’a travaillé plusieurs jours. J’ai commencé des recherches sur un SH qui transforme les objets en or. Ca pourrait faire un super complément au blanchiment d’argent ça ! Plus jamais de souci de financements, on pourrait voir les choses en grand ! Et puis alors que je commençais à échafauder un plan, l’improbable s’est produit devant mes yeux. Un mec s’est mis à faire bouillir son verre d’eau. Il était déjà tard. Il était seul dans la pizzeria. Rien de surprenant, c’est pas comme si y’avait vraiment des heures de pointe ici. J’ai envoyé un sms à Major et j’ai discrètement attrapé la télécommande pour fermer les volets de la pizzeria, l’air de rien, lui annonçant que je lui ouvrirais pour qu’il reparte après son repas bien entendu. Je ne sais pas comment c’est passé mais il ne s’est douté de rien. Heureusement qu’il reste des supers un peu naïfs dans ce monde. Je suis pratiquement sûr qu’il s’agit de super-bouilloire ! Enfin j’ai oublié son nom officiel de Shinkie mais on tient l’idée. C’est clairement pas aussi clinquant que l’or mais je suis certain qu’en réfléchissant, on peut faire de grandes choses avec de l’eau chaude. Au-delà du thé, on s’entend. Et puis ça fera toujours un mec à cuisiner pour Major. Il aime bien ça.
J’en ai fait un roi. Je lui ai offert verre sur verre, jusqu’à ce qu’il ne tienne presque plus debout. Je m’assure que Major est bien disponible pour lui livrer son cadeau. Et hop, les menottes, présentes derrière le comptoir depuis le dernier échec avec super-gastro ! Comme quoi, quand on est préparé, tout se passe tout de suite mieux. Je le bâillonne pour qu’il n’alerte pas tout le quartier mais rond comme il est, il n’a pas l’air de comprendre ce qu’il lui arrive.
“On va faire un petit tour en voiture, toi et moi. Ça te dit ?”
Je le hisse tant bien que mal sur mes épaules et le colle dans le coffre. Là, ça commence à se débattre un peu. Mais pas question de le mettre sur la plage arrière, la dernière fois ça s’est pas bien passé. Et puis c’est quand même plus discret dans le coffre. Je verrouille la voiture histoire d’attraper la boite de chocolats et j’en profite aussi pour prendre le cadeau que j’avais acheté pour Major. Je fais un dernier demi-tour pour choper ma boite de thés, histoire de trouver une utilité à super-bouilloire. J’avertis Major et nous voilà partis.
A cette heure-ci, ça roule plutôt bien et en quelques chansons moisies à la radio, nous voilà devant la pizzeria. Je m’assure que la rue est vide avant de charger mon paquet sur les épaules et de passer les portes de la coutellerie, aussi déserte que ma pizzeria. Je descend jusqu’à la cave et cogne les pieds de mon paquet pour toquer à la porte.
“C’est moi ! Enfin nous ! Tu vas pas être déçu cette fois !”
J’attends que la porte s’ouvre pour déposer devant lui mon colis. Qui retombe lamentablement au sol. C’est qu’il pèse son poids quand même, super-bouilloire. Il gigote vaguement au sol pour se débattre. Il n'a pas l'air très vif mais au moins, il est vivant. Ca aurait été dommage de le ramener déjà mort.
“Alors, t’en dis quoi ? C’est un authentique Shinkie ! Bon, là il a une sale gueule et il est bourré mais il te plait ?”
Oui, je suis fier comme si je lui offrais une écharpe tricotée avec amour depuis des mois. Faut dire que ça fait justement autant de temps que j’essaye en vain de kidnapper quelqu’un d’utile pour lui et à chaque fois, on m’échappe des mains. Mais cette fois, enfin, c’est la bonne !
Sujet: Re: We wish you a merry christmas [Major] Lun 1 Nov - 13:19
Major Lavalle
Fantôme hantant le forum - Ouuuuh....
J'habite à Londres depuis le : 14/03/2021 où j'ai posté : 1240 messages et accumulé : 241 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Cagatay Ulusoy j'ai : 33 ans et ma situation sentimentale est : Volcanique J'incarne également : L'emo dépressif, le roi du déni et la casserole de tout le monde
Stats du Perso : Mon pouvoir / Ma compétence est: Expert en couteaux et mon niveau est de: 3 Malus: Artefact(s): Aucun Ma 2eme compétence est: et mon niveau est: 0 Ma 3eme compétence est: rien et mon niveau est :: 0 Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)
Lately you've been searching for a darker place to hide, that's alright
J’avais décidé d’arrêter de me morfondre dans un coin de la maison et de me prendre en main. Bon, cette bonne résolution ne durerait peut être que 24 heures, et rien ne disait que je n’allais pas à nouveau m’effondrer dans mon canapé dès le lendemain, mais aujourd’hui, je me sentais pleins d’énergie, et de projets. Pour la peine, je décidai de troquer mon ensemble jogging pour un jeans et un petit polo. Tailler la barbe… Oui, non, fallait pas non plus trop en exiger de ma part. En plus je portais bien la barbe. Enfin je la portais bien pour faire peur aux gens, pour jouer le rôle du gendre parfait, un peu moins, il était vrai. Mais je n’avais pas prévu de voir mes beaux parents aujourd’hui, donc pas d’inquiétude. J’avais au moins fait un bel effort vestimentaire, et c’était parti pour le QG.
Sur place, je me mis à fouiller mon bureau pour essayer de retrouver le numéro que m’avait filé Adèle pour son poseur de jacuzzi. Bon, j’aurais aussi pu essayer de le retrouver dans la conversation, mais ça devait être noyé au milieu de toutes les conneries qu’on avait dû échanger depuis. Je n’aurais pas dû attendre aussi longtemps pour le contacter, ça m’apprendrait. A mi chemin dans le tri des papiers que j’avais accumulé, je songeai que ça irait peut être plus vite de juste redemander son numéro à Adèle. Ouais. Bonne idée. Euh… j’avais fait quoi de mon téléphone ? Sans doute enseveli sous les papiers que je venais d’étaler… Mouais. La flemme. Au moins cette fois, pas de Scarlet pour me le subtiliser et envoyer des SMS à Giu en se faisant passer pour moi hein… Non mais qu’est-ce qui lui avait pris cette fois là ?! Le pire, c’était que ça avait mis de l’huile sur le feu. D’un autre côté, qu’est-ce et qui n’avait PAS mis de l’huile sur le feu dans cette histoire ?
Agacé, je commençai à jeter des papiers dans la corbeille supposément là pour ça -mais trop souvent transformée en seau à vomi parce que… disons qu’entre certaines séances de torture et les soirées arrosées, il avait bien fallu élire un récipient pour cette noble tâche- et je finis par tomber, un peu par hasard avouons le, sur la feuille où j’avais noté en gros “JACUZZI” et en petit le numéro du fameux poseur. AH ! Enfin la journée prenait un bon tournant, il était temps ! Restait à mettre la main sur le téléphone, ça pouvait être utile pour appeler le gus. Et donc après une bataille de longue haleine dans laquelle je finis par avoir le dessus sur le tas de papiers, je pus enfin récupérer mon précieux portable.
Abandonnant là le bordel que je venais de créer de toute pièce, je m’éloignais du côté “salon” du QG pour m’installer tranquillement et appeler le monsieur. L’échange fut rapide, mais très efficace. Il avait justement du temps libre aujourd’hui pour passer évaluer l’ampleur des travaux et prendre quelques mesures. Si c’était pas formidable ça ! Heureusement que j’avais déjà organisé le transfert de mes petits pensionnaires chez Adèle il y a quelques jours, sinon j’aurais été bien embêté. J’avais profité que sa cave se soit libérée, parce que c’était pas si simple que ça d’accorder nos agendas de cave, l’air de rien. Le marché immobilier de la cave était visiblement tendu sur Londres.
Une bonne chose d’organisée ! Bon. Restait à occuper le reste de la journée jusqu’à l’arrivée du poseur. J’optais pour un peu de ménage, parce que tant qu’à faire, je préférais m’assurer qu’il n’y ait pas de traces de sang ou d’autre fluide suspect dans la cave quand le poseur irait l’inspecter. Et puis comme ça j’étais certain que les menottes et muselières étaient aussi bien rangées. J’espérais d’ailleurs que Enders était sage, chez Adèle. Je lui avais fourni un sacré paquet de muselières vu que l’autre chieur avait tendance à les dissoudre avec sa salive. J’en avais trouvé des un peu plus résistantes au SHyberdog, mais bon… Rien ne résistait sur la durée à l’acide. Cela me prit un peu plus de temps que prévu, car j’avais fait l’erreur de laisser une projection de sang s’incruster dans le bois, et j’avais dû frotter sacrément pour l’enlever. J’avais d’ailleurs fini par le poncer -c’était plus expéditif.
J’en étais là de mes préparatifs lorsque mon téléphone, que j’avais mis en sonnerie pour une fois, pour être certain de ne pas louper le poseur, attira mon attention. Un SMS ! Oh, tiens. Scar. Ca sentait les fake news de kidnapping de superhéros ça ! Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il ne m’écrivait que pour ça mais… Généralement, quand même, c’était pour ça, si. Pas que ça me dérange foncièrement hein… Mais bon. Disons que mon enthousiasme s’était un peu entâché au fil des tentatives. La première fois, j’y avais vraiment cru. J’avais même été enthousiaste à l’idée que mon petit padawan me ramène sa première souris. Ca n’avait pas abouti. Bon. Ca pouvait arriver, ce genre de choses. On ne pouvait pas tout prévoir, généralement parlant, et encore moins avec les superhéros et leurs pouvoirs à la con. La deuxième fois aussi, j’avais accueilli l’échec avec une petite pointe de déception, surtout pour lui d’ailleurs, mais avec philosophie. Au bout d’un moment, mes réactions s’étaient voilées d’une pointe de scepticisme, lorsqu’il m’annonçait ses livraisons. Mais j’avais encore foi en lui. Et les tentatives s’étaient alignées, les fiascos aussi et… Il fallait bien l’admettre, c’était un peu devenu une blague. C’était plus Pierre et le loup, c’était Scar et le superhéros. On ne parlait plus de “crier au loup”, dans le gang, on parlait de “crier au superhéros”. C’était peut être un peu mesquin, mais enfin… Ce qu’il ne savait pas ne pouvait pas vraiment le blesser, et puis… Disons qu’il avait largement contribué à cette réputation qui lui collait maintenant à la peau.
D’un petit geste adroit du pouce, j’ouvris le SMS. Ah ben voilà. Quand on parlait du loup. Enfin du superhéros. Enfin Scar n’était pas un superhéros, mais c’était pour la métaphore… Bref. Quand on parlait du sujet d’intérêt, le voilà qui surgissait. Une promesse de livraison. Ben voyons ! Son message me tira un petit sourire un peu désabusé. Fidèle à lui-même. On disait souvent qu’il ne fallait pas changer une équipe qui gagnait, mais mon petit protégé semblait aussi partant pour maintenir une équipe perdante à en croire son acharnement. J’aurais pu lui lui étaler mon scepticisme en pleine figure, mais je n’y voyais pas un grand intérêt. Alors une fois de plus, j’entrai dans son jeu, sans trop forcer l’enthousiasme pour autant -plus, ça aurait été le prendre pour un con, et je ne me permettrais pas. Enfin pas sans raison.
S’en suivit un de nos fameux petits échanges qui me divertissaient toujours beaucoup. Le poseur de jacuzzi n’était pas trop demandeur d’attention, et je pus donc m’amusais un peu en poussant le jeu jusqu’au bout comme si je l’attendais vraiment avec son colis. Bon. J’allais quand même lui commander ses nouilles parce que bon… Si je mettrais ma main à couper qu’il arriverait sans victime, il n’était pas exclu qu’il vienne quand même les mains vides. En général, il évitait, j’imaginais pour éviter d’avoir à faire face à mon visage un peu dépité, mais on n’était à l’abris de rien. Et comme j’étais un papa poule attentionné, je n’allais pas le laisser avec une déception ET un ventre vide, ça serait juste cruel.
Le restaurant étant littéralement au coin de la rue, l’aller retour ne me prit pas bien longtemps. Je déposais le carton de nouilles sautées et mes 20 nems -oui oui, j’avais un gros appétit- sur la table basse du QG, avant de retourner voir mon petit ouvrier, qui m’indiqua qu’il devait aller inspecter la plomberie pour estimer l’ampleur des travaux. Je me félicitai intérieurement d’avoir évacué la totalité des habitants de la cave, sinon cette opération aurait vite tourné à la catastrophe… Je lui indiquai donc sur les plans les canalisations et le laissai faire ses machins de poseur, lorsqu’on toqua -ou tenta mollement de défoncer la porte de la cave avec un bélier, c’était à voir. La voix de Scar s’éleva ensuite. Ah. Donc l’estomac avait été plus fort que le risque de faire face à mon désabusement. Très bien, comme ça au moins j’avais pas pris les nouilles pour rien.
Je me dirigeai donc vers la porte, et ce fut au moment où j’attrapai la poignée entre mes doigts que je fus pris d’un doute. “Nous” ? Qui est-ce qu’il m’avait ramené encore ? La dernière fois, c’était Killian. Alors quoi cette fois, Justice ? Fallait vraiment arrêter les visites surprises. En plus j’allais devoir partager mes nems du coup, la poisse ! Ce fut donc en maugréant un peu que j’ouvris la porte, pour me retrouver face à Scarlet et… définitivement pas un de mes couteaux. Je restai un long moment muet et interloqué, essayant de réconcilier dans ma tête mon Pierre et son loup. Scarlet m’avait ramené quelqu’un… Restait à espérer que c’était un superhéros et pas juste son ennemi juré de la pizza, parce que si dans le premier cas, j’avais de quoi me réjouir, dans le deuxième, c’était se donner beaucoup de peine pour une connerie.
Je me penchai vers la victime qui n’avait pas l’air bien vive, l’inspectant sans le toucher. Scar vint de lui-même mettre fin à mes doutes en me présentant sa livraison. Donc c’était bien un SHinky. Je le poussai du bout du pied pour le faire rouler sur lui-même et pouvoir admirer son visage déformé par l’alcool. Effectivement. Kelvin Bubble -quel nom de merde quand même !- était devant moi. Un petit sourire s’étira sur mes lèvres.
- My, oh my… mon petit Scarlet...
Je lâchai un petit sifflement de satisfaction. C’était un vrai moment d’émotion. J’avais l’impression d’être un père témoin des premiers mots de son enfant à 5 ans bien entamés. C’était tardif, mais c’était là ! Un sentiment de fierté gonfla en moi. Alors oui, certes, j’avais arrêté d’y croire… Mais j’avais continué de l’encourager -peut être de manière un peu cynique parfois, il fallait bien l’avouer- et ça avait fini par payer ! Il fallait reconnaitre à Scarlet une résilience hors norme. C’était pas pour rien que je l’aimais bien, ce gamin. Bon outre le fait qu’il était rigolo et très divertissant.
Ma main vint s’abattre sur la base de sa nuque, entre ses omoplates, en une bourrade affectueuse. Mon petiot rentrait dans la cour des grands. Enfin, diraient certains. Alors oui, il avait mis le temps, mais il y était, c’était ce qui comptait.
- C’est du bon boulot. Et c’est très bien qu’il soit bourré, il posera pas de souci comme ça pendant qu’on l’attache dans une cell...
Et là je m’interrompis. Parce qu’avec l’émotion du moment, j’avais légèrement zappé un détail qui avait pourtant une importance capitale. Le poseur de jacuzzi. Le putain de poseur de jacuzzi. Mon visage se figea alors que la réalisation dilatait un peu mes pupilles. Merde, merde, et remerde ! Bon. Pas de panique. Paniquer c’était pas franchement mon style de toute façon. Enfin pas pour ça, y avait toujours des solutions. Planquer super-bouilloire dans une cellule bien au fond, et expédier le poseur de jacuzzi loin de la cave sur un prétexte bidon. De toute façon il avait dû avoir le temps de noter les infos principales, au pire je le ferai revenir un autre jour.
- OK, on va le mettre tout de suite dans... - J’ai fini l’inspection, je pense que j’ai… Euh….
Je venais de choper Kelvin Bubble par les pieds pour amorcer le déplacement, mais ce fichu poseur avait été plus rapide que nous. Je lâchai les chevilles, me tournant vers lui, toisant de toute ma hauteur ce brave homme qui venait de perdre toutes les couleurs de son visage. Il avait les yeux rivés sur l’homme par terre. S’il n’était pas menotté et baillonné, on aurait pu s’en sortir avec une histoire de murge qui avait mal tourné. Là… Oui, je pouvais toujours tenté d’invoquer la fameuse excuse du kidnapping pour EVG, mais c’était un peu gros. Et lorsque les journaux titreraient la disparition, si on s’y prenait bien, ou la mort, si on s’y prenait moins bien, de Kevin Bubble, Super-jacuzzi ferait sans doute sans mal la connexion. Un risque que je ne pouvais définitivement pas prendre. Alors oui, j’avais vraiment envie d’un jacuzzi. Oui, ce pauvre bougre n’avait rien fait de mal. Mais bon. Être chef de gang, desfois, c’était prendre des décisions difficiles, voire injustes.
- Ah Jason…. Mauvais timing...
Déplorai-je, dans une petite grimace sincèrement désolée. N’ayant pas d’objet vraiment pertinent à portée de main, je décidai d’opter pour une technique sûre. Jacuzzi-man était de toute façon trop sonné pour réellement réagir alors que je fondais sur lui comme un rapace sur sa proie. Mes mains se saisirent de ses épaules, mon genou vint frapper une première fois dans son entrejambe, histoire de bien le fragiliser et surtout de le forcer à se recroqueviller, ce qu’il fit sans surprise. Une fois dans cette position, je pus réitérer le coup de genou, cette fois-ci en pleine tête, et je recommençai jusqu’à ce que je le sente partir du côté de l’inconscience. Je le laissai alors tomber comme une chiffe molle au sol, inspectant brièvement mon pantalon. Et voilà. Tâché de sang.
- Fait chier… je l’aimais bien ce jeans.
Grommelai-je. Pour une fois que je m’apprétai un peu, c’était pour mieux me salir. Je me tournai alors vers Scarlet, l’air nettement plus sérieux que lorsque nous avions entamé notre discussion.
- Bon. Il va nous falloir deux cellules le temps que je décide ce qu’on fait du poseur de jacuzzi. Ah oui, j’oubliais… Scar, j’te présente Jason. Ca avait l’air d’être un bon poseur de jacuzzi… Mais bon, hein. J’en trouverai un autre.
Il allait quand même falloir que je prévienne Adèle. J’étais pas fier de moi sur ce coup, j’aimais pas trop renvoyer l’ascenseur rempli de cadavres aux copains. Mais bon, la moindre des choses, c’était de le prévenir. Lui, il l’avait déjà son jacuzzi, mais desfois qu’il ait besoin d’en installer un deuxième, je pouvais quand même lui en toucher un mot et m’excuser. Je tapotai le SMS rapidement, avant de ranger mon téléphone et de reporter mon attention sur Scarlet.
- Allez, on en prend un chacun et on les range dans les cellules. Ensuite on fera un peu de ménage, le sang ça a tendance à s’incruster. Tu prends lequel ?
Rien de tel qu’un peu de ménage ensemble pour reserrer nos liens, non ?