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Leslie - Down memory lane

Sujet: Leslie - Down memory lane   Dim 11 Juil - 11:41
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Télékinaisie
et mon niveau est de: 3
Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
Artefact(s): Anneau de Gygès (invisibilité)
Ma 2eme compétence est: Gossip Gi... Boy
et mon niveau est: 2
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)


Down memory lane

Ce moment merveilleux où le déni s'envole et où la mémoire revient.
Enfin peut-être pas si merveilleux, ça dépend !
Time to figure shit out...

Leslie - Down memory lane Giphy

Flashback I : there's a fire in me and it's not mine
Flashback II : no need to speak 'cause no one's listening
Juillet 2035 : boucler la boucle
Flashback III : Coming out / lashing out



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Dim 11 Juil - 11:44
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Télékinaisie
et mon niveau est de: 3
Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
Artefact(s): Anneau de Gygès (invisibilité)
Ma 2eme compétence est: Gossip Gi... Boy
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Ma 3eme compétence est: rien
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Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)


Flashback IThere’s a fire in me and it’s not mine.

Tu te rends compte aujourd’hui que les repères sont flous, que beaucoup de choses se mélangent dans ta mémoire. Qu’entre ce qui a été dit et ce qui a été fait, ce qui était présenté comme normal et ce qui ne l’était pas, il y avait un monde. Comment on prend conscience de ce qui est normal quand on a été mis au ban du monde dès l’enfance ? Ça tourne en ce moment, les choses remontent, des choses enfouies loin parce que personne n’a de réponse, et qu’en attendant il faut bien avancer. Alors t’avais foutu tout ça sous le tapis. C’était plus simple. Et puis le tapis avait rendu l’âme. Va savoir pourquoi, il avait fini par prendre feu. Et tout ce qui était planqué dessous s’était envolé dans tous les sens, pourrissant l’atmosphère d’une odeur de cendres. Alors maintenant que tout était carbonisé dans ta tête, ça allait être compliqué de tout remettre dans l’ordre. Les souvenirs étaient flous, toujours accompagnés de nausée. Ils n’attendaient pas qu’on les invoque pour débarquer. Une gifle en pleine tête à chaque fois. Comme s’il fallait rattraper le temps perdu.

Alors ce bout-là il date de quand ? Dater les choses, ça semblait inhumain. Si, c’était après tes 15 ans. Ou avant ? C’est ça le problème quand on te met à l’isolement. Ça efface le temps. Parce que tout se ressemble. Parce que les repères éclatent. Dans ta tête se confondent les chambres où on t’a enfermé. La chambre d’hôpital où on t’a placé un mois après que ton pouvoir se soit déclenché, niveau 3 directement, explosant tout chez ta mère. Déchirures musculaires multiples on avait dit. Tellement de morphine dans le sang que tu étais à peine conscient les premiers jours. De toute façon, la douleur emportait tout le reste. Tu te rappelles du ploc régulier de la perf, des murmures des soignants. Les premiers temps on t’avait attaché au lit. Ta voix qui hurle, ta bouche avait laissé tomber l’idée de faire des mots. Trop de morphine, trop de bègue, trop mal. Juste hurler la solitude et la douleur. Le temps qui s’élastique. Et personne pour répondre à tes questions. Parce qu’il n’y a personne. Visite interdite les premiers temps. Et même après, y avait pas eu grand monde…e

Les « pièces de calme » à l’école. Tu les as fréquentées tôt, dès ton placement là-bas à 6 ans sans doute. Des pièces vides où on collait les gamins trop turbulents, incapables de se contrôler. C’était un peu comme mettre quelqu’un au coin, mais dans une version où on était sûr qu’il n’en bougerait. Et si les pièces de calme dans lesquelles on te plaçait à 6 ans étaient chaleureuses, faites pour mettre en confiance, plus tu avais grandi, plus elles s’étaient vidées, rigidifiées, refroidies, déshumanisées. Gamins, toi comme d’autres, on vous y laissait grand maximum trente minutes. Le temps passant, les minutes étaient devenues des heures, parfois des jours. On expliquait alors aux parents comment vous étiez ingérables, que c’était pour votre bien. Il faut limiter les stimulations. Au final, c’était la même solitude qu’à l’hôpital. Seule manquait la morphine finalement.

Encore que… les pilules, à quel âge ça avait commencé ? Les examens médicaux mensuels, ça avait commencé quand ? T’avais pas 10 ans, ça t’en étais sûr. Les piqûres, les prises de sang et les pilules, c’était quoi finalement ? On disait des vaccins, des thymorégulateurs, des stimulants, des calmants. Bref, de quoi aider les gamins et ados fracassés que vous étiez à être en bonne santé, à enfin fonctionner correctement, de sorte qu’un jour, vous puissiez réintégrer les rangs de la société normale. C’est ce qu’on vous disait. C’est qu’on expliquait à vos parents qui signaient alors toutes les décharges, trop heureux qu’on leur présente enfin une solution pour réparer leur progéniture défectueuse. C’est pour ton bien tu sais. Tu te rappelles d’une piqûre en particulier. Tous les mois. Tu ne sais plus quand ça a commencé. Mais tu te rappelles que ça brûlait. C’était si douloureux… tu avais l’impression d’avoir les veines en feu à chaque fois après coup. C’était dur à décrire, mais ça te rendait complètement dingue. D’ailleurs, tu finissais souvent en isolement après coup. Tu te rappelles mal, mais on te posait des questions non ? Plein de questions. Tu voulais pas répondre. T’étais super doué pour ne pas répondre aux questions déjà. Ça les énervait terriblement. Mais c’était de bonne guerre. Parce que quand tu disais ne pas vouloir leur foutue piqûre, parce que ça faisait si mal, personne n’écoutait. Puis tu n’étais pas le seul. Vous en parliez entre vous. Lui… comment il s’appelait déjà ? Son nom t’échappe, son nom a dû brûler… ça t’inquiète… toujours est-il que Lui aussi, il supportait pas ça. Il était malade à chaque fois après. Des vomissements, des crampes, des jours et des jours de fièvre. De pire en pire. La dernière fois avant tes 15 ans, tu avais résisté, on t’avait plaqué au sol et tu avais été mis en isolement dans la foulée. À part ça, ses gens étaient là pour vous écouter en cas de problème.

Et puis il y avait eu ton anniversaire chez ta mère. Tes 15 ans. Et tout avait éclaté. Le souvenir est doux amer. Affreusement douloureux, cette sensation que le corps se déchire, comme pour mimer tout ce qui expose autour. Et en même temps… c’était quand même cool de lui avoir pourri son appart à cette conne. Le mois d’isolement qui avait suivi avait failli avoir ta peau par contre…

Si bien que tu avais presque été heureux de retourner au bahut. Toi qui pourtant séchait régulièrement… Retrouver tous tes potes avait été une libération. On s’était inquiété. Rapidement, la joie d’être là avait laissé la place à l’inquiétude. Lui n’était pas là. Les autres t’expliquèrent qu’il avait disparu en même temps que toi. Mais s’ils avaient réussi à avoir de tes nouvelles en allant directement demandé à ton père au diner, Lui, il avait comme disparu pour de bon. Tout le monde était inquiet, angoissé. Des gens qui fuguaient, passaient sous les radars, c’était courant dans votre bande. Tout le monde était fracassé, tout le monde avait ses casseroles au cul. On apprenait à faire avec cet état de fait. Là, c’était différent. Les adultes restaient étrangement silencieux, évitant le sujet. C’était comme s’ils voulaient faire comme si Lui n’avait jamais existé.

Quand on avait fait l’appel, et qu’on avait sauté son nom, ce foutu nom que tu n’arrives plus à retrouver aujourd’hui, tu t’étais levé pour signaler son absence. C’est pas facile de couper la parole d’une figure d’autorité quand on était bègue. D’autant plus que ton corps s’était à peine remis du choc subi par l’apparition de ton pouvoir.

« P…p-p-pourquoi v…. v-v-vous L’appelez pas ?
_Ça ne te regarde pas Leslie, rassied toi.
_V-v-vous p-p-pouvez nou-nous le d-d-d-dire non ? S-s-s-s’Il a ch-changé d’école. C’est p… p…pas grave. Pou-pour-pour-pourquoi juste v-v-vous répondez pas ?
_Leslie je ne vais pas le redire trois fois. Rassied toi, tu perturbes le cours. »

Mais tu avais tenu bon. Tu étais en colère. Et sans doute un peu désespéré. Quelque chose n’allait pas. Tout le monde le savait. Autour de toi, quelques trousses et livres commençaient à se soulever. À cette époque, tu n’étais pas encore capable de sentir les vagues quand elles apparaissaient. Tu étais trop concentré sur ton but : tu voulais des réponses, et s’il fallait tout brûler pour les avoir, tu brûlerais tout. Si les adultes étaient butés, tu serais aussi buté qu’eux.

« Je ve… v… v-v-veux j-j-juste d-d-des rép-ponses. P-p-pourquoi v-v-vous répondez p-p-pas ? »

Chose promise chose due, l’enseignant ne le redit pas trois fois. Les surveillants fûrent aussitôt appelés pour t’emmener en isolement. Difficile de savoir si c’est parce que vraiment, personne ne voulait répondre à cette question, ou parce que les choses commençaient à voler dangereusement autour de toi. C’était pour son bien, et celui des autres élèves avait-on dit à ton père trois jours plus tard, quand on l’avait appelé pour te récupérer. Trois jours complets. Tu avais passé une partie du premier à te jeter sur les murs et la porte en espérant les faire céder. T’étais furieux, et tu ne savais pas quoi faire de tout ça. Personne n’écoutait… on avait fini par te plaquer au sol à nouveau, piqûre de calmant. À partir de là, tout était flou à nouveau.

Dans la voiture, ton père est silencieux. Il l’est toujours. Il évite le sujet. C’est presque mieux, parce que quand il parle, il ne comprend rien…

« Lele, il va vraiment falloir que tu apprennes à te contrôler. Encore plus maintenant.
_M-m-m-m’appelle p-p-pas co…comme ça p-p-putain.
_C’est pas la question. Tu te rends compte que ça pourrait très mal finir ? T’aurais pu faire du mal à quelqu’un si l’équipe n’était pas intervenue.
_C… c-c-c’est p-pas ma f-f-faute ! Le pr-pr-prof voulait pas rép-pondre à ma question.
_Écoute je peux pas fermer le restau à chaque fois que t’es pas content d’une mauvaise note Lele ! »

Tu avais vu rouge. Déjà à cause de ce sobriquet débile que ton père continuait à te coller constamment. Et puis surtout parce que c’était des mensonges. C’est ça qu’ils lui avaient dit ??? Qu’il s’était mis en colère pour une mauvaise note ???

« C’est des m-m-menteurs ! Des p-p-putains de m-m-menteurs !

_Lele arrête de parler comme ça. Tu peux pas insulter tes profs…
_Mais c-c-c-c… c… c’est p-p-pas ça qu’il s-s-s’est passé !
_Est-ce que oui ou non tu as fait voler toutes ces choses dans ta classe ?
_... ou…oui m-m-mais…
_Y a pas de mais. Faut vraiment que tu comprennes que tu peux mettre les gens en danger si t’apprends pas à gérer un minimum !
_P-p-pourq-quoi tu m-m-m’écoutes p…p… pas q-q-quand je p-p-parle ???
_Je t’écoute Lele, mais toi, tu écoutes quand on te parle ? »

T’étais furieux… non, personne n’écoutait… T’avais le corps en feu après chaque « vaccin » depuis des mois, d’autres aussi se tapaient des effets secondaires chelous pour on ne sait quelle raison, et maintenant Il avait disparu et vous n’aviez même pas le droit de demander. Il aurait fallu faire comme s’il n’avait jamais existé. À nouveau, tout brûlait à l’intérieur… mais ton père avait raison, et si tu le mettais en danger à cause de ce nouveau pouvoir ? Tu voulais frapper, déchirer… faire quelque chose du feu à l’intérieur… à défaut d’exutoire, t’avais sauté de la voiture en marche, la voix de ton père paniquée en fond. Tu t’étais pété le poignet dans la chute, mais ça t’importait peu. Juste courir, et disparaître.

Première fugue. Il avait fallu dix jours aux flics pour te retrouver…



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Jeu 5 Aoû - 14:30
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

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Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
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Flashback II -No need to speak : no one’s listening


Leslie - Down memory lane 2020-010

2025 - 20 ans


Si tu joues tes cartes correctement, c'est la dernière fois que t'es dans ce foutu cabinet. La dernière fois que tu t'assois dans ce siège en cuir en comptant les carreaux de la terrasse derrière le psy, tout en faisant semblant de l'écouter. Lors des rendez-vous tu t'exprimes par monosyllabe autant que possible. Ces gens, ils déforment tout. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, ça ne change rien. Parce qu'avant même que tu ais ouvert la bouche, ils ont déjà décidé ce que t'allais dire. Déjà de décidé les raisons de tes actions. Déjà décidé de la sanction. Alors tu ne te fatigues plus. Tu laisses parler les gens qui veulent tellement parler. Quant aux psys, aux profs, aux travailleurs sociaux, tu leur donnes le moins de grain à moudre possible. T'as mis longtemps à comprendre ça, qu'il valait mieux faire le dos rond et attendre que ça passe, leur donner ce qu'ils voulaient au moins en apparence pour ensuite se barrer.

"Comment ça se passe à l'université ?

_B-b-b-bien."

Tu lui donnerais rien. Ni les galères ni les succès. Ni le retard scolaire que tu rattrapais tant bien que mal après des années où clairement apprendre des choses c'était la priorité de personne. Ni la joie de la découverte ni les nouveaux amis ni Michael. Rien. Tu sais que ces gens pourrissent tout. Dans leur main les douleurs deviennent encore plus sombres et les bonheurs se fannent. Qu'ils aillent crever, tu leur donnerais plus rien. T'avais même freiné les soirées défonce pour être sûr de donner le change lors de ce foutu rendez-vous.

"Je vois que tu n'as pas fait de demande d'aménagement pour ton handicap à la fac.
_Pas b-b-bes-soin.
_Tu sais que tu y as le droit. On est là pour t'aider Leslie. Ça serait bête de gâcher ta scolarité par fierté. On a fait tout ce qu'on a pu pour t'amener là mais il faut aussi que tu fasses les efforts pour que ça marche maintenant."

Tu tâches d'afficher un sourire reconnaissant mais t'es presque sur que tu transpires le sarcasme. Connard. Tu leur devais rien et tu leur devrais rien. Tant pis si ça voulait dire passer des nuits blanches sur des bouquins, tant pis s'il fallait répéter tes oraux à t'en briser la mâchoire. Ils auront plus rien.

"Je s-s-sais mais ça v… va.
_C'est toi qui vois. On en a discuté dans le service. Tu as bien progressé cette année. On est d'accord pour lever l'obligation de soin. Mais je veux que tu saches qu'on sera toujours là pour te soutenir. C'est pas parce que l'obligation est levée qu'on ne peut plus se voir pour t'aider ! Beaucoup de gens dans ta situation explosent dès qu'ils se retrouvent seuls. Je ne voudrais pas que tes efforts des derniers mois se perdent comme ça."

Hochement de tête. Sourire reconnaissant.
Connard. C'est toi et tous les autres qui l'avez créée la situation. Mais y a personne pour t'écouter ou te croire. Alors tu dis rien. T'acceptes même de reprendre un rendez-vous. Tu les connais trop. Tu sais qu'un refus ça pourrait le motiver à ne plus te donner ce foutu papier. Celui de la liberté. T'annuleras le rendez-vous sous un faux prétexte à la dernière minute. Mais il te faut ce papier. La levée de l'obligation de soin, c'était enfin la liberté. Fragile, tu le sais. Les dossiers comme les tiens, ça se perd pas. Toujours garder les fracassés en laisse… mais ça sera déjà ça. Enfin un sursis. Enfin ne plus les avoir sur le dos…

Le document dans la poche, tu te barres en souriant, pour de vrai cette fois.

2023 - 18ans

Ce n'est pas que ce plan est un échec, c'est que ça n'a pas marché. Link et toi, vous vous étiez retrouvés en garde à vue la veille. Bon. Le plan était venu parce que tu avais soudainement compris que même une fois majeur, on ne comptait pas te laisser décider de ta vie. T'allais rester sous contrôle psy. Pour ton bien. Quand t'avais parlé de t'inscrire en fac d'anglais après coup, on t'avait dit que non, c'était une mauvaise idée. Pas les capacités. Pas les épaules pour tenir le stress. Que vu ton dossier, il valait mieux envisager une rééducation. D'ailleurs ils avaient des très bons programmes pour ça. Toi qui attendais ta majorité pour sortir de leur système de merde, on t'annonçait qu'on allait t'y enfoncer plus profond encore. No way. T'avais donc convaincu Twinou de s'introduire dans l'école de nuit et piquer ton dossier, voire de foutre le feu comme ça tout le monde serait débarrassé de ces gens. Vous aviez récupéré des vieux bouts de ferraille dans les poubelles du diner de ton père, ça ferait bien office de crochets. Vous aviez réussi à vous introduire dans l'école, mais le bureau du médecin chef de l'école vous avait posé quelques problèmes. vous aviez fini par venir à bout de la serrure, non sans coupure, et sans grand coup d'épaule et de pied rageur pour achever le travail. Rendus là, il avait fallu dégommé les serrures des placards parce qu'absolument tout était sous clé. Vous aviez donc perdu un temps monstre, au point que la sécurité avait rappliqué. T'avais tenté de faire partir Lincoln par la fenêtre en le faisant leviter jusqu'au sol, mais t'avais été vivement interrompu et ton jumeau avait dû finir sa chute avec la gravité, avant de se faire lui aussi choper par les renforts. Direction la garde à vue dont ton père vous avait fait sortir le lendemain matin…

Et te voilà donc. Convoqué par la direction. Dans le bureau, la directrice, le médecin chef, le psychiatre, un autre psy extérieur pour "plus d'objectivité" et tes parents. Même ta mère a fait le déplacement. C'est d'ailleurs elle qui a ramené le psy "objectif". Ce qui t'amène à croire que tout ce beau monde a déjà décidé de la suite des événements. Mais ils peuvent pas s'en empêcher, ils aiment trop ce décorum. Te faire croire que t'as ton mot à dire.

"Leslie, nous voulons être sûr que tu comprennes la gravité de la situation. "

Silence renfrogné. Ferme ta gueule Lele, leur donne pas le plaisir de tomber dans le panneau…

"Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? Tu cherchais quoi au juste ?"

Des réponses. C'était quoi ces foutus médocs ? Pourquoi les gens disparaissaient ? T'avais passé assez de temps en isolement pour savoir qu'on ne dit pas ça à voix haute. Ne pas leur demander. Tu t'enfonces dans ton fauteuil, évite les regards. Silence.

"C'est dommage, tu es un garçon intelligent. Si seulement tu arrêtais de te mettre des bâtons dans les roues. Il faut que tu nous expliques.
_Tu ne peux pas utiliser ton pouvoir n'importe comment. Tu te rends compte que tu aurais pu blesser ton ami ?
_Ce s-s-serait pas ar… arriver si vous av-v-viez pas envoyé les f...f...flics."

Y avait pas besoin d'en arriver là. Vous seriez partis dès l'arrivée de la sécurité sans demander votre reste.

"De toute façon Leslie j'ai toujours dit qu'il fallait que tu changes de fréquentation. C'est pas avec ce genre de personnes autour de toi que tu vas t'en sortir dans la vie.
_T-t'en sais r-r-rien tu le c-c-connais même pas en vrai !
_Je le connais assez pour savoir que tu n'as pas besoin de ce genre de personnes.
_Si tu v-v-voulais pas que j-j-j-je fréquente des ratés le pl-pl-plus simple ça aurait été de p-p-pas me foutre dans une école de ratés !
_Lele ta mère n'a jamais dit une chose comme ça
_Arr… ête de m’app… appeler comme ç-ç-ça !
_Toute façon, pour ce que j’en pense, ce serait plus simple pour tout le monde si tu restais enfermé pour de bon. On aurait plus à venir tous les quatre matins pour tes conneries. »

Ton pouvoir s'est à peine déclenché, faisant léviter l'ordinateur du bureau et la déco avoisinante que les infirmiers psys dans ton dos t'immobilises, injection directement… Ta mère y arrive toujours. Elle sait exactement sur quel bouton appuyer pour que tu vrilles complètement. Au moment où ton corps sombre, tu pourrais presque discerner un sourire sur son visage. C’est pas la première fois qu’elle te jette ça au visage. Ce qui t’énerve le plus, c’est qu’à chaque fois ça marche.

Tu te réveilles, attaché à un lit, la pièce est vide. Tu peux pas t’en empêcher, ton corps se tord et contorsionne, à t’en déchirer la peau. Même si tu sais déjà que c’est peine perdue… Hurler, encore pire… Combien de temps ils vont te laisser là cette fois ??? Putain mais doit bien y avoir une sortie à cet enfer ??? T’avais tout essayé… les croire, fuguer, interroger, chercher, résister, se battre… tout finissait toujours dans cette foutue pièce. Merde à la fin… à part obéir, il restait quoi ???

Quand tu sors, on t’annonce la sentence : obligation de soin, avec traitement. D’ici quelques mois, on verrait si oui ou non la fac c’était envisageable.

2021 – 16 ans

Retour dans le bureau du psy de l’école. Qu’est-ce qu’il allait inventer aujourd’hui ? Non parce que depuis deux ans, les diagnostiques, c’est comme les pokemons : attrapez les tous, et une nouvelle génération tous les ans. Enfin là on était plutôt sur quelques mois… T’arrives même plus à suivre. Pas que tu t’en donnes vraiment la peine faut dire… Trouble du comportement, TDA, TDAH, personnalité antisociale… et d’autres que t’as oubliés. Vraiment, tu pourrais faire une guirlande !

« Leslie, vus les derniers événements, nous avons réévalué ton dossier. Je pense sincèrement que tu souffres d’un trouble de la personnalité bordeline.
_Bing-go !
_Pardon ?
_N-n-non r-r-rien… une blague av-vec les c-c-copains. »

On te l’avait pas encore fait celui-là… Mais dernièrement, il était pas mal à la mode. C’est fou comme vous l’étiez tous, bordeline. Alors sans doute que dans le lot, certains l’étaient vraiment. Mais à ce stade, c’était juste une foutue blague. À croire que dès que le psy lisait un article sur un diag ou un autre, il le voyait partout.

« C’est très sérieux Leslie. Ça pourrait expliquer tes fugues à répétition depuis plus d’un an.
_Ça où l-l-le fait que je ve… veux p-p-pas être l-l-là.
_Les personnes avec un trouble de la personnalité bordeline ont tendance à créer des situations dangereuses pour elles-mêmes. Tu as déjà fini plusieurs fois à l’hôpital ou au poste de police, tu dors dehors ou chez des gens peu fréquentables. Tu as bien conscience que tout ça c’est dangereux n’est-ce pas ?
_P-p-peut-être que j-j-je suis aussi en d-d-danger ic-ci. »

Il soupire. C’est pas bon signe ça. Il comprend pas pourquoi tu cherches à fuir. Pas plus que pourquoi tu reviens. Ok, y a les fois où les flics te choppent, ou celles où t’atterris à l’hosto pour un os cassé ou des points de suture. Mais la vérité, c’est que vous pouvez compter sur personne d’autres, toi et les autres élèves. Vous y avez tous droit au lavage de cerveau, aux « vaccins » chelous, aux pilules abrutissantes et à l’isolement. Si vous vous serrez pas les coudes, personne le fera. Tu peux pas partir complètement, tu peux pas abandonner ceux qui peuvent pas se défendre tout seul.

« Tout le monde ici est là pour t’aider.
_V-v-vous voulez m… m’enfermer. Et v-v-vous le f-faîtes. Ma m-m-mère p-pareil. Vous rép-p-pondez p-p-pas aux q-q-questions. On p-p-peut pas v-v-vous faire conf-f-fiance.
_Tout ce que nous faisons ici, nous le faisons pour ton bien, et celui des autres dont nous avons la charge. Tu sais, élever un enfant, surtout avec des difficultés de comportement comme les tiennes, ce n’est pas évident. Il faut parfois prendre des décisions difficiles. Personne dans l’équipe n’est content quand nous devons te mettre en isolement tu sais… Mais il est fréquent que les personnes avec ton diagnostic n’aient pas confiance en leur entourage. »

Alors ça c’est pratique tiens ! C’est pas leur faute, c’est la tienne.

« Mais avec le bon diagnostic, nous allons pouvoir t’aider, n’ai aucun doute là-dessus ! Une fois qu’on aura compris ce qui se passe vraiment pour toi, on pourra adapter le traitement en fonction. »

Adapter le traitement… tu parles ! Il te prend vraiment pour un con… comme si vous vous parliez pas… Même avec des diagnostics différents, vous finissiez avec des traitements si interchangeables que vous pouviez vous échanger les pilules façon carte pokemon : tout le monde avait tout en double. Pire collection du monde. Alors ils adaptaient quoi ? À part la taille de la cage ? et encore… Puis toute façon, tu le suivais pas vraiment. Certes, ça évitait à ton pouvoir de partir en vrille dans tous les sens, vu que tu contrôlais pas encore tout tout bien. Mais t’étais tellement abruti que parfois tu galérais à lacer tes chaussures ! Alors merde, dès qu’il avaient le dos tourné, t’échangeaient contre du faux sucre piqué dans la cuisine du diner. Bon le sevrage ça donne un peu (beaucoup) des envies suicidaires, mais tant pis.

« D-d-dîtes pl-plutôt quand v-vous aurez le di… di…d… diag p-p-pour just-t-tifier toutes vos conneries. Si v-v-vous v-voulez sav-voir ce qui m-m-m’arrive vous av-v-vez qu’à m’écouter ! Ça ir…ira plus vite. Je v-v-veux pas de vos p-p-pilulles de m…merde. »

Il commence à sérieusement t’énerver. Tu supportes plus son ton sirupeux, ni rien.

« Leslie, tu n’as pas le choix. Tes parents ont déjà signé l’autorisation pour les traitements.
_M-m-mais p-p-pourquoi vous écoutez ma m-m-mère ?? Ça fait un an q-q-qu’elle m-m-m’a pas vu, elle v-v-veut juste que je s-s-sois enfermé l-l-loin d-d’elle !
_On peut la comprendre non ? Tu as quand même détruit son appartement, ça a dû être terrifiant pour elle.
_P-p-pourquoi v-vous prenez sa déf-f-fense ??? Elle v-v-vous a pas d-dit hein ??
_Ça suffit. »

Quand les infirmiers t’attrapent chacun par un bras, tu es encore en train de hurler sur le psy. Ça sert tellement à rien… mais c’est si épuisant de les voir t’accuser encore et encore sans que jamais personne n’écoute ta version tout en te disant que c’est pour ton bien…

2015 – 10 ans

« Alors Leslie, comment ça se passe ? C’est une grande étape l’entrée dans le secondaire ! »

Nouvelle école, nouveau bureau. Tu préférais l’ancien, plus de couleurs. Mais maintenant on était chez les grands. Même les médecins avaient des bureaux plus sérieux.

« Ton père nous a dit que tu avais déjà fait ton primaire dans une école spécialisée, alors tu ne devrais pas trop être dépaysé. Tu verras qu’ici nous faisons tout pour que les enfants comme toi puissent grandir pour devenir des adultes prêts à rejoindre le système plus général. »

Elle parle vite. Tu as du mal à trouver le temps de répondre. Les gens te laissent rarement le temps de répondre. Ils parlent vite, et toi tu peines à égrainer les syllabes. Tu te demandes si elle attend vraiment que tu répondes.

« Dans ton cas, tu vas bien sûr avoir des séances avec un orthophoniste. C’est important pour toi ! J’imagine que tu as hâte de pouvoir parler normalement. Pas toujours facile d’être différent hein ?
_J… j-j-j-j’ai… aime p-p-pas ç-ç-ça… l’ort… ort… ça f-f-fait m-m-mal…
_Ha tu sais il faut souffrir pour avancer ! Tu vas vite te rendre compte qu’ici nous sommes tolérants mais nous n’acceptons pas les gens qui refusent de faire les efforts nécessaires pour aller mieux. Tu veux aller mieux non ?
_Ou…o…oui… ? »

C’est la réponse qu’elle attend. Alors tu dis oui. Mais tu comprends pas trop le rapport. Est-ce que tu vas mal ? Oui c’est dur de parler quand les gens sont pas patients, quand il y a beaucoup de bruits autour. Tu supportes mal quand les gens te pressent ou te crient dessus. C’est pas comme si tu faisais exprès. Mais quand les gens attendent, ça va bien. Alors peut-être le problème c’est tous ces gens qui te crient dessus, pas que t’aies du mal à parler… non ?

« Enf… enf… enf-f-fait, c’est j-j-juste…
_Quoi ? Vas-y parle, n’aies pas peur ! »

C’est ce que t’essaies de faire justement. T’y arriverais mieux si elle te coupais pas la parole…

« Les s-s-séances t-t-tout le tt-t-ttemps… c-c-c’est f-f-fa… atigant…
_Comme je te l’ai dit, on ne peut pas aller mieux sans faire des efforts.
_Oui m-m-m-mais apr…après… j-j-j’arrive p-p-pas à… j-j-j’arrive pa-a-as à f-f-faire des ch-choses et…
_On doit tous faire des sacrifices tu sais. Il faut que tu l’acceptes. »

Mais pourquoi elle te laisse pas parler tranquillement à la fin ??

« Att…attendez… j-j-j’ai pas f…f… fini… c’est j-j-juste q-q-que…
_Et bien parle ! Viens en au fait. Tu n’es pas tout seul tu sais. J’ai d’autres élèves à voir. Dépêche toi. »

La remarque te scie en deux. Voilà. C’est exactement ça. Ça que tu voulais lui dire. Tout le monde finissait par te dire que t’allais pas assez vite, que c’était fatigant, voir exaspérant, de t’écouter parler. Tu sens les larmes prêtes à couler. C’était pas juste tout ça quand même. C’est pas de ta faute. Ça au moins t’en es sûr. C’est pas ta faute. Alors tu refuses de pleurer. Tu refuses de lui dire à quel point tu crèves de trouille d’être ici et que ça veuille que t’y arriveras jamais. Que t’as peur que tes parents t’abandonnent, qu’ils « oublient » de venir te chercher et que tu restes coincé là. Tout ça parce que tu sais pas faire une phrase complète. Et puisqu’elle en a marre que tu galères à parler, tu te lèves, attrapes la boule à neige moche sur son bureau et la jette contre le mur avec un air de défi. Ça lui va ça comme mode de communication ??? Elle compte te laisser parler maintenant ???

2011 – 6 ans

Tu tiens la main de ton père. Tu tenais celle de ta mère aussi, mais tu l’avais à peine attrapée qu’elle t’avait déjà lâché. Elle vous laisse un peu en arrière, se hâte d’aller à la rencontre de la femme qui vient vous accueillir à l’entrée de l’école. Comme si ta mère avait eu peur qu’elle vienne vous fermer la porte au nez. Faut dire qu’elle t’avait passé un savon après que le directeur de ton ancienne école les avait convoqués pour leur dire que tu t’étais battu avec un gamin, que tu montrais tous les symptômes d’un trouble du comportement, et qu’il vaudrait sans doute mieux te mettre dans une école « plus à même de gérer ce type de problèmes ». Tu n’avais pas trop compris ce que ça voulait dire, mais vu le regard que ta mère t’avait jeté, tu avais eu la désagréable impression que c’était toi le problème T’aurais voulu disparaître de ton siège.

Novembre, obligé de changer d’école. Tes parents s’en vont après la visite. Il y a des couleurs, et des gens qui parlent avec plein de sourires. Tout le monde explique qu’ici, c’est parfait pour les « gens comme toi ». Tu comprends pas trop. Tu n’oses pas poser de question. Ça va beaucoup trop vite pour toi de toute façon… Tu te sens perdu, dépassé par la situation, tout petit dans un monde immense.

Le soir, tu attends à la grille que ta mère vienne te chercher. C’était l’accord. Mais elle n’arrive pas. Les larmes coulent toutes seules. Tu le savais. Tu l’avais dit à ton père qu’elle était partie à cause de toi. Il avait pas écouté. Il avait dit que non, que tout ça c’était des trucs de grand que tu pouvais pas comprendre. N’empêche que ce matin, elle a lâché ta main dès qu’elle a pu. Elle est partie sans dire au revoir. Et maintenant elle n’arrive pas. T’es là tout seul, assis avec tes genoux contre toi, à pleurer sans savoir quoi faire parce que tu ne connais personne ici. Inutile d’aller demander de l’aide, un bègue ça parle encore moins aux inconnus que le reste du monde… Tu sais pas quoi faire d’autre qu’attendre.

Ton père finit par arriver. La voiture se gare en urgence, il ne prend même pas la peine de descendre. Il ouvre la portière et te fait signe de monter rapidement. Normalement, à cette heure-là, il travaille au diner, tout préparer pour le soir. C’est pour ça que ta mère devait venir… Il soupire quand tu montes. Tu renifles et ravales tes larmes.

« J-j-j-j-j-je v-v-v-v-veux pa-a-a-as y ret-t-t-tourner…
_Lele, on est tous les deux maintenant. Va falloir que tu apprennes à te débrouiller… sinon, on va pas y arriver. »

Tu passes pour la première fois la soirée au diner. T’as choisi un box dans le coin du fond. Loin des regards. Tu pleures en silence, la tête dans les bras. L’impression de gêner partout. Pire encore, de même pas être capable de faire autrement. Tu comprends rien à cette nouvelle vie. Dès qu’il y a un trou, ton père passe te voir, s’assure que ça va. Tu dis que oui. Parce que tu vois bien qu’il croule déjà sous le travail. Alors il sourit, repart en cuisine, ramène des pancakes couverts de sauce chocolat. Tu manges en silence, tout seul dans ton coin. Demain, il va bien falloir retourner à l’école…




From : pole.ressourceshumaines@shinc.co.uk
To : leslie.black@shinc.co.uk
Objet : Évaluation psychiatrique

Monsieur Black,

Comme expliqué lors de notre entretien du 23juin, la date de votre évaluation psychiatrique a été fixée au 4 juillet. Nous vous rappelons que cette évaluation a été exigée suite à plusieurs avertissements pour comportement violent et inaproprié. Les faits en question sont survenus le 1er avril 2034 et le 1er juin 2035. Le récapitulatif vous est transmis en pièce jointes.
La médecine du travail nous a fait part de votre dossier médical et nous avons décidé qu'une évaluation psychiatrique était la solution appropriée dans votre cas. À la suite de cet entretien, les services de santé pourront décider des conditions nécessaires à la poursuite de votre collaboration avec le SHinc.
Nous vous rappelons aussi que les décisions du service de santé ne sont pas négociables. Toute résistance de votre part aurait des conséquences.

En vous remerciant d'avance pour votre entière collaboration.



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Sam 14 Aoû - 11:44
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Télékinaisie
et mon niveau est de: 3
Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
Artefact(s): Anneau de Gygès (invisibilité)
Ma 2eme compétence est: Gossip Gi... Boy
et mon niveau est: 2
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)


Juillet 2035 : Boucler la boucle

4 juillet 2035
Salle d’attente, service médecine du travail du SHinc.


Tu comates sur ton siège, avachi sur l’accoudoir. Tu sais pas ce qui l’emporte entre la rage de te retrouver à nouveau là, dans une foutue salle d’attente, pour une de leurs foutues évaluations, et l’épuisement accumulé depuis les attentats. Enfin ça a sans doute commencé avant. Depuis ce matin où tu t’étais réveillé dans cette ruelle sans aucun souvenir de la nuit qui avait précédé, si ce n’est la culpabilité d’avoir potentiellement merdé et balancé des shinkies. Depuis… les choses se sont enchaînées sans relâche. Les attentats, les gens auxquels tu tenais qui s’écroulent les uns après les autres, la pression au boulot encore plus forte que d’habitude, te souvenir de tout ce que vous aviez subi dans cette institution, Ezra qui fouille dans ta vie, Shaïna qui t’a piégé, les tensions avec ton père depuis que tu cherches à obtenir des réponses… La liste commence à être longue ! Tu galères avec les souvenirs. Tu dors peu et mal, manges difficilement. Tu fais en sorte de te noyer sous le travail pour avoir à penser le moins possible. Tu sais bien que ça n’est qu’une solution temporaire, que tu finiras tôt ou tard par t’écrouler. T’as vaguement espéré pouvoir trouver autre chose avant ça.

T’as pas trouvé.

T’as essayé de parler de tout ça, des souvenirs qui remontent, des tests, des « vaccins », des « traitements expérimentaux » avec les potes qui te restent de cette époque. Mais tout le monde fuit le sujet. Faut dire que tout ça avait fini par tomber dans l’oubli parce qu’on vous avait bien fait comprendre que parler vous coûterait cher. C’était devenu tabou, quelque chose dont vous ne parliez qu’à demi-mots entre vous, loin des oreilles indiscrètes. Puis les demi-mots étaient devenus des fragments de plus en plus épars et le silence avait fini par l’emporter. Tout le monde préférait passer à autre chose, oublier. Pas de chance pour celui qui retrouvait la mémoire donc. C’était la solitude… Ça n’aide pas à faire le tri. Et surtout, ça aide encore moins à se rendre compte d’une chose très précise : dans quelle mesure tu as vraiment réussi à échapper à tout ça ? et dans quelle mesure t’es encore sous contrôle ?

C’est ça que tu rumines, à attendre sur ce siège dans cette salle d’attente aux couleurs faussement amicales. Quelle marge de manœuvre tu as réellement ? Si tu te fais virer, t’en auras vraiment fini avec le SHinc ou pas ? Est-ce que c’était comme Tarrow, un truc dont le siège avait jamais entendu parler (soit disant) ? et du coup on ferait aucun lien ? Y a beaucoup trop d’incertitudes, et aucune piste de réponse. Ça t’aide pas trop à savoir ce qui t’attend.

« Leslie Black ? »

La suite est d’un banal crasse. T’aurais presque pu lister les questions et les tests dans le bon ordre. Tu tâches de te souvenir comment répondre à leur merde sans trop t’attirer d’ennui. Ce que tu finis toujours par rater, parce que c’est presque fait pour appuyer sur tous les boutons. T’as beau faire, tu finis toujours par t’énerver. Et cette fois-ci ne fait pas exception. T’as été pris par surprise. Tu t’attendais à devoir parler de la baston avec Link, de ton pétage de plomb l’année dernière, éventuellement des engueulades à répétition avec un supérieur. Mais ça a vite balayé. C’est pas ce qui les intéresse.

Non, ce qui les intéresse vraiment, c’est le blanc entre tes 20 ans, quand on a enfin le vé le contrôle psychiatrique, et maintenant. Des questions sur l’école, tes camarades de l’époque. Tu bottes en touche, refusant de répondre. Ils se font plus insistant. Les questions plus précises. C’est insupportable. Retourner le couteau dans la plaie. Une fois, deux fois, trois fois. Ils cherchent à faire des liens avec le présent. Avec ce qui s’était passé y a un an, à la convention. Voir « où tu en es ». Au moins y a plus de doute possible, ces types ont ton dossier. Tout de A à Z. Les questions font tourner les souvenirs dans ta tête comme une tornade insupportable. T’as du mal à respirer, à penser. Mais t’es passé par là suffisamment souvent pour savoir qu’il faut rien dire. Que plus tu parles, plus tu creuses ta tombe. Tu sais pas trop ce qu’ils cherchent, mais vaut mieux éviter de parler. Sur toi, sur les autres. Limiter les possibilités de fuite.

Et puis, les types ont fini par insinuer que tout ce que tu as subi était justifié. La tornade a craqué dans ta tête, comme la dernière résistance qui lâche. Tu leur hurles dessus de rage. Ton pouvoir envoie voler les tasses dans les murs. T’aurais tout réduit en cendres, mais le souvenir de l’injection, d’être traîné dans cette pièce pour être attaché sur un lit te gèle sur place. Merde merde merde. Vieille angoisse. Vertige et nausée. Tu retombes sur ta chaise le souffle coupé. Tandis que l’un des types reprend la parole comme si rien ne s’était passé. Ou plutôt comme s’il avait eu exactement ce qu’il voulait.

« Vous savez, il y a de très bons traitements aujourd’hui pour les gens comme vous. Des choses pour régler les humeurs. C’est dommage qu’à l’époque on ne vous ait pas correctement diagnostiqué, on aurait pu vous aider bien plus tôt ! Enfin, il faut reconnaître que malgré tout, le suivi que vous avez eu vous a permis de vous en sortir ! Regardez où vous êtes arrivé. Ce serait dommage de gâcher tous vos efforts maintenant. Et puis, vos résultats sont excellents… simplement, il vous faut un meilleur suivi et… »

Tu te retrouves à gerber sur son putain de bureau. Comme pour chasser les souvenirs, écraser les mots. Parce que t’aurais pu écrire la suite, histoire qu’il se fatigue moins. Et ça marche. Plus que de hurler. Les deux types se reculent d’un coup du bureau, te regardant, horrifiés, vomir tripes et boyaux. Tu veux juste te barrer de là. Qu’on en finisse. Puisque la messe est dite, ça sert à quoi de t’infliger ce cinéma ? À part te signaler qu’ils savent qui t’es, d’où tu viens, et qu’au cas où t’aurais compris des trucs, ça serait bien de continuer à fermer ta gueule ? Très efficace…

Tu gagnes un mois d’arrêt maladie. « Burn out, début de dépression », pour une fois, même toi, tu pouvais difficilement le nier…

« On vous revoit dans un mois, pour faire le point ! »

Ça c’était la mauvaise nouvelle. Encore une fois, personne s’est demandé comment t’en es arrivé là, comme si c’était juste inscrit dans ton ADN et qu’il n’y avait pas besoin d’autres raisons. Personne ne s’est interrogé sur les pressions que tu subis, ni la responsabilité de tes collègues ou de ton employeur. Vraiment, rien n’a changé.

Tu repars avec un goût amer dans la bouche : t’es de retour dans la boucle. Et cette fois, difficile de voir ce qui te permettra d’en sortir.






Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Mer 1 Déc - 21:54
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
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Flashback III : Coming out / lashing out ft. @Giuseppa Lavalle

2022 – 17 ans


Comme tous les ans, t’avais attendu l’été avec impatience. Deux mois sans avoir à foutre les pieds dans cette école de merde. T’aurais quand même droit au suivi de santé mensuel, ce qui était presque le pire du lot selon toi, mais au moins pour le reste t’étais tranquille. Enfin tranquille… depuis tes quinze ans, tu passais l’été à bosser au dinner de ton père. Y avait pire comme boulot. Puis ça faisait des thunes, un peu. Le seul problème, c’était que ça voulait dire bosser avec ton père. Alors certes, la plupart du temps, t’avais la paix. Bégaiement oblige, t’étais collé en cuisine d’office, alors que ton père était au comptoir et gérait le service, les commandes, les encaissements. Toi ça t’allait très bien. T’avais pas spécialement envie de voir les gens de toute façon. Tu faisais ton taf tranquillement dans ton coin, sans trop rien demander à personne. Tu t’entendais relativement bien avec l’apprenti et le chef de cuisine, alors le reste t’importait peu.

Malgré tout, ce jour-là, c’était pas une super journée. Le matin même tu t’étais engueulé avec Gaetan, ton copain de l’époque. Autant dire que ça s’était mal fini. En bonne partie parce que ça s’était fini tout court… Toute façon, tes histoires avaient une tendance à ne pas s’étendre au-delà de quelques mois, mais cette fois, la raison avait été légèrement différente. Non cette fois, Gaetan s’était mis à insister pour que tu lui présentes tes parents. Ça faisait un mois qu’il te tannait avec ça. Et rien à faire, il pigeait pas pourquoi tu refusais aussi systématiquement. Jusqu’à ce matin où il s’était complètement monté la tête comme quoi t’avais honte de lui, honte de pas être hétéro. Comme toujours, tu t’étais aussitôt énervé comme quoi ça n’avait rien à voir. Tu t’étais suffisamment fait pourrir la tête depuis l’enfance à cause de ton bégaiement pour pas avoir trop d’inquiétude à afficher que t’étais bi. Tes amis le savaient, et t’avais jamais planqué tes copains dans une mâle ou quoi. Non, juste que tu savais très bien ce que ça pouvait engendrer. C’est pas que tu planquais tes copains de tes parents, mais plutôt l’inverse. Mais ça, t’avais eu beau lui expliquer, y avait rien eu à faire. Gaetan avait posé son ultimatum, tu l’avais envoyé chier. Fin de l’histoire.

Alors forcément, tu étais un brin énervé sur ta vaisselle en fin de service. Et maintenant que le rush était fini, entendre les habituelles blagues de ton père ne faisait rien pour aider à calmer tes nerfs. Non, il était pas méchant, mais sa palanquée de blagues vues et remâchées, fallait se la farcir. Faut dire que la population du dinner cherchait pas non plus la finesse… alors entre les blagues sexistes, homophobes, et bien sûr celles sur ton bégaiement, fallait parfois s’accrocher. À la maison, c’était moins pire, un peu comme si c’était un rôle qu’il endossait. Mais comme il bossait beaucoup et qu’il était parfaitement incapable d’aborder le moindre sujet trop sérieux, ça revenait vite. Difficile donc de trouver la limite entre son personnage et son vrai lui… Autant que possible, tu préférais l’ignorer. C’était déjà suffisamment compliqué avec ta mère, t’aurais aimé éviter les emmerdes avec ton père aussi…

La plonge finie, t’avais rejoint la salle histoire de manger un peu, même tardivement. T’avais encore la lèvre fendue d’une baston la semaine précédente. Le gang des mecs en polo Lacoste. Décidément ceux-là, depuis l’année dernière que vous vous étiez frittés avec toi et Twinou, ils vous lâchaient pas ! Installé à ta table habituelle dans le fond, tu triturais les frittes dans ton assiette, ruminant ta dispute de la matinée et ta rupture encore fraîche, quand la litanie de ton père fit place à des salutations plus chaleureuses, et légèrement moins « dans le personnage » : Giu venait d’arriver. T’aurais dû t’en douter. Elle t’avait écrit ce matin pour prendre des nouvelles et tu lui avais rapidement dit pour Gaetan avant de prendre ton service, sans rentrer dans les détails. Alors bien évidemment, service fini, la voilà qui débarquait. Pas besoin de te chercher, depuis le temps, elle savait où tu t’installais. Évidemment qu’elle voulait savoir des infos, et comment t’allais, accessoirement.

Tu lâchas un soupir, pas forcément envie d’entrer dans les détails ici. D’autant que tu pouvais pas t’empêcher d’écouter ton père en fond sonore. Fallait toujours qu’il ait un mot pour chaque client, une blague, une remarque stupide. C’était pour ça que les gens venaient. Parce que mine de rien, il avait réussi à créer une ambiance chaleureuse et à donner une sensation de famille à des gens normalement isolés. Mais là… alors que t’avais encore en travers de la gorge la rupture avec Gaetan, tu savais pas très bien pourquoi, mais ses blagues elles te paraissaient insupportables. Quoi qu’il dise aujourd’hui, ça t’énervait. Depuis 11h que tu étais là, tu avais été un peu plus irrité à chaque fois. Là, tu te sentais tellement à vif que tu n’écoutais Giu que d’une oreille distraite. Ce dont elle finit par se rendre compte. Légèrement agacée, elle claqua des mains pour obtenir ton attention. Pas de chance, elle récupéra celle de ton père au passage…

Bien sûr qu’il fallait qu’Arthur ramène sa fraise, prenne des nouvelles de Giu, lui demande si elle avait faim, etc. Et bien sûr que de fil en aiguille, il avait fini par sous-entendre que quand même, vous feriez un joli couple. Combien de fois tu l’avais envoyé chier là-dessus… non, c’était ton amie, t’avais jamais eu de doutes là-dessus. Puis maintenant qu’elle était mère… et oui, t’aurais bien éclaté la tronche de Major pour s’être barré comme un rat, mais c’était une question de principe, pas de compétition ou quoi. T’avais bien essayé de laisser Giu répondre et mener la conversation, mais là vraiment, il te gonflait. Il pouvait pas la fermer et te lâcher cinq minutes ??? Ta vie elle était pas déjà assez sous contrôle qu’il fallait qu’en plus on veuille te caser ??? Pourquoi il te lâchait pas deux secondes ?

« Tu sais on va finir par croire que t’es gay à pas vouloir tenter ta chance avec Giu !
_Et ce s…s…s’rait gr-grave ?
_Quand même ! Si t’arrêtais de te bastonner tout le temps tu serais plutôt beau gosse. Pas vrai Giu ? Dis lui toi ! T’as pas une copine qu’en voudrait par hasard de notre Lele national ? J’aimerais bien moi qu’il nous ramène une jolie copine un jour ! Je veux des petits enfants…
_’tain papa jsuis b-b-bisexuel ! Alors ptet ça ar… arrivera jamais ok ? Et ptet t-t-t’auras un gendre. Ça serait gr-grave ?
_C’est pas la peine de t’énerver, tu vas encore casser quelque chose.
_T’as p-p-pas répondu.
_C’est pas l’endroit pour avoir cette conversation, on parle pas de ça… les gens ont pas besoin de savoir ça Lele.
_M-m-m’appelles pas comme ça ! P-p-puis si j’ai un cop-p-pine on peut en parler ici, si c’est un cop-p-pain jle planque en r….réserve ??? »

T’avais claqué les mains sur la table, et bien sûr toute la vaisselle des tables alentour était allée s’éclater dans les murs. Au bout de deux ans, tu contrôlais déjà bien mieux ton don, mais dès que tu te mettais en colère comme ça, il y avait toujours de la casse… toujours suivi de la vague de panique intérieure. Parce que quand ça t’arrivais à l’école, tu finissais attaché en isolement. Alors avant que qui ce soit dans le dinner ait le temps de réagir, t’étais déjà parti en courant. Fulminant.

Alors que t’étais en train de reprendre ton souffle à un carrefour, les bras de Giu s’étaient refermés sur toi. T’avais grogné, gigotant pour te dégager, comme pour lui signifier que non non, t’avais pas besoin qu’on te console. Sauf que ton amie en avait décidé autrement. T’aimais pas ça, l’impression qu’on devait s’occuper de toi. Pire encore, tu détestais en avoir besoin, en avoir envie. C’était insupportable d’admettre que cette rupture elle te faisait mal au cœur, et que les blagues et remarques de ton père contre lesquelles tu pensais t’être blindé avaient encore parfois le don de te mettre à terre. La colère, c’était bien plus facile… Mais Giu avait accroché ton bras fermement, décidant de te ramener chez elle pour une soirée binge watching et confidence. T’avais grogné pour protester, par principe. T’avais quand même fini par abdiquer, et tu l’avais laissé t’embarquer. Toute façon tu voulais pas rentrer ni recroiser ton père pour le moment…



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Mer 15 Déc - 16:00
Leslie Black
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Dans le placard de l'entrée ft plein de gens

À cause de son pouvoir qui a parfois tendance à déconner, la décoration de l'appartement de Leslie est... disons minimale, voire inexistante (sauf si les impacts dans les murs ça compte). Alors on ne dirait pas comme ça, mais il a une légère tendance à faire du hoarding, tel un petit dragon colérique. Leslie garde précieusement certains objets, et pour être sûr que son pouvoir n'abîme par les trésors en question, depuis qu'il vit seul ils sont précieusement gardés dans le placard de l'entrée (parce qu'il ferme à clé et peut résister à une télékinésie accidentelle).

Contenu du fameux placard :

  • Un bracelet clouté de Lincoln : il l'avait attaché à la patte de Gidéon, un pigeon qu'ils avaient tenté de dresser pour transmettre leur message. Le pigeon en question s'est éclaté dans la fenêtre de la chambre de Leslie alors qu'il passait le weekend chez sa mère (elle a pas aimé). Gidéon avait perdu sa missive, MAIS ilavait toujours à la patte un bracelet parfaitement reconnaissable. Dans le doute, Leslie l'a renvoyé à l'envoyeur avec juste un message "lol, t'es trop con putain", et une chaîne en or piquée à sa mère (pour la faire chier).
  • Une grammaire de l'italien : l'une des premières choses qu'il a volées alors qu'il avait 10 ans et quelques. Pour sa défense, il avait d'abord demandé à ses parents mais sa mère ne le croyait pas capable d'apprendre l'italien et son père oubliait tout le temps. Alors Leslie s'est débrouillé. Comme ça Giu se sentirait moins seule à apprendre une langue étrangère (en plus ça sonnait très exotique comme langue pour lui !). Aujourd'hui il a un niveau moyen par manque de pratique mais il peut tenir une conversation simple.
  • Une guitare classique bleue : elle a appartenu à un ami à lui, camarade de classe et donc aussi victime que Leslie d'expérimentations. Ils se retrouvaient régulièrement dans les mêmes squats lors de leur fugue. C'est lui qui lui a appris les bases. Il est mort d'une overdose quand Leslie avait 17 ans.
  • Une collection de mediators de toutes les couleurs dans un bol : ça c'est juste parce qu'il aime bien les médiators...c'est joli et agréable au toucher.
  • Un tas de feuille reliée à l'arrache entre elles par une ficelle : en vrai si on feuille on trouve des schémas avec les bases de la langue des signes, les lettres, des listes et des listes de mots, ainsi que les signes inventés par le petit groupe qu'il forme avec Sasha, Alexei et Giu.
  • Des baskets à scratchs offertes par Lincoln : elles sont moches, mais elles étaient fournies avec une carte "pour pas avoir de problème de lacets défaits". Leslie lui avait offert une collection de ciseaux de coiffeurs cette même année "pour pas avoir de problème de champ de vision réduit".
  • Des dessins de Nicola datant de quand elle était petite.
  • Les premières éditions des livres de Sasha signées et un petit tableau de lui : oui c'est caché dans le placard parce qu'il a trop peur de les abîmer s'il les expose...
  • L'album photo du mariage : c'est Micka qui a gardé le gros des photos (vu que c'était lui qui gérait ça...), mais Leslie a quand même au moins cet album de leur vie...
  • Les brouillons des conférences de Micka : vu qu'il lui demandait souvent son avis, ou qu'il le faisait répéter.
  • Une veste que Micka a oublié en partant...
  • Une Magic 8 ball offerte par Klaus quand il était hospitalisé : Leslie ayant déclenché son niveau 3 par accident, son malus s'est déclenché : multiples déchirures musculaires qui rend son corps inutilisable... Entre la douleur et la morphine nécessaire, le bégaiement de Leslie s'amplifie tellement qu'il ne peut plus parler. Comme il était en colère contre tout le monde, on a refilé ce patient pénible à Klaus, qui a eu l'idée géniale e lui offrir une Magic 8 ball (ces boules qu'on secoue pour afficher une réponse). Si Leslie a commencé par le regarder avec l'air de dire "tu te fous de ma gueule connard ?", Klaus a fini par réussir à le faire rire... et Leslie a gardé la boule.
  • Son ordinateur portable : pas qu'il y tienne tant que ça en vrai, mais ça coûte cher ces merdes quand même...


To be continued
(enfin jusqu'à ce que le placard soit plein, I guess)



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Dim 19 Déc - 18:58
Leslie Black
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Flashback IV :The Magic Eight Ball ft  @Klaus Morgan

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juin 2034 - 29 ans

Il y a des moments comme ça dans la vie où il faut bien admettre que la vie n’a aucun sens. Et clairement, depuis plus de deux mois, tu avais laissé tomber. D’abord il y avait eu le départ de Micka et la mise entre parenthèse dans votre mariage. Puis ton pétage de plomb total au boulot qui avait déclenché ton pouvoir au niveau maximum, ce qui avait causé la destruction de ton bureau et des deux à côté, la démission de la stagiaire, et surtout un malus bien corsé qui avait nécessité un mois d’hospitalisation complet. Pouvoir à la con… Hospitalisation complexe, puisqu’entre la douleur provoquée par le moindre mouvement, la morphine nécessaire pour aider ton corps à se réparer, et la sensation affreuse d’être coincé dans ton corps, dépendant et vulnérable pour tout, tu fulminais constamment. Alors même que tu ne pouvais pas parler, tu trouvais quand même le moyen de t’engueuler avec les soignants… heureusement pour eux, la morphine avait tendance à complètement neutraliser ton pouvoir, ce qui avait au moins le mérite d’éviter les pertes de contrôle habituelles. Tu vivais l’enfer, et tu étais bien décidé à le faire payer à la Terre entière, quand bien même tes options étaient terriblement limitées.

C’était pas l’idée du siècle, parce que les soignants en avaient déjà marre de toi et préféraient t’éviter. Ce qui est un peu con quand on peut rien faire tout seul… Mais bon ça se saurait si tu prenais des bonnes décisions. Que Giu débarque pour tous les engueuler parce qu’il était évident que tu ne pouvais pas parler dans cet état parce que tu étais bègue n’avait pas forcément amélioré les choses. En même temps à ce stade, t’avais pas spécialement envie de bosser pour que les choses s’améliorent. L’homme de ta vie s’était barré. Tu détestais tout et tout le monde, qu’ils aillent tous crever.

C’est dans ses conditions que tu avais rencontré Klaus, l’infirmier. Klaus qui lui avait décrété que tu étais plutôt rigolo comme patient. Même qu’il avait une solution formidable pour te permettre de communiquer : une magic eight ball. Ces fameuses boules qu’on secouait pour faire apparaître une réponse plus ou moins cryptique. Tu l’avais fusillé du regard pour lui signifier que c’était complètement con comme idée, déjà parce que de base ces trucs c’était de la merde et en plus, tu pouvais déjà à peine lever ton bras pour attraper une cuillère (que tu pouvais pas tenir de toute façon), alors secouer ça ??? Nullement impressionné par tes grognements, insultes à moitié mâchées, et tentative de réveiller ton pouvoir pour lui envoyer un truc à la tête (tentatives très peu convaincantes de toute façon), Klaus avait pris l’habitude de s’assoir sur le bord du lit, et de faire les questions et les réponses à l’aide de la boule avant de faire les soins qu’il était censé te faire. De ta vie de bègue, t’aurais jamais pensé qu’on pouvait parler autant sans s’arrêter ! Mais il respirait ou quoi ??? Klaus babillait constamment, bitchant sur ses collègues, te racontant les frasques d’autres patients, ou ce qu’il avait regardé la veille à la télé. Mine de rien, tu avais fini par apprécier ses visites, et même par les attendre. Au point que quand tu avais enfin été capable de parler un minimum, contrairement à ce que tu pensais au début, tu ne lui avais pas hurlé « mais tu vas la fermer ta gueule à un moment ??? ». Non… T’avais plutôt fini par essayer de répondre, poser des questions. Même si c’était fatigant… Au moins c’était sympa.

Au point que quand enfin tu avais enfin pu sortir de l’hôpital, vous aviez échangé vos numéros pour rester en contact, et la magic eight ball avait rejoint ta collection de trésors, bien cachée dans le placard de l’entrée, là où au moins ton abruti de pouvoir ne pouvait pas causer de dégâts. D’autant que depuis le départ de Mickael, tu avais clairement beaucoup plus de mal à te contenir une fois chez toi…

Les messages avec Klaus s’étaient maintenus, puis il y avait les rencontres, qui avaient fini par être des dates et on ne sait trop comment, vous vous étiez retrouvés ensemble. Vous formiez une espèce de couple étrange, où vous aviez tous les deux envie d’être avec quelqu’un d’autre, mais comme ça n’était pas une option, vous aviez décidé que vous préfériez être ensemble. C’était étrange, mais d’une certaine façon, ça marchait.

Ce soir-là, Klaus avait débarqué après sa journée de travail, la voisine gardant sa fille, il avait sa soirée. T’avais préparé le repas et sorti du vin. Comme à son habitude Klaus remplissait les trois quarts de la conversation (et tu te demandais encore comment il faisait pour respirer). En même temps, dans le temps qu’il te fallait pour prononcer une phrase, il était capable d’en placer sept… Mais tu t’étais habitué, et au moins, ça remplissait le silence du lieu. Alors que vous étiez parti vous avachir dans le canapé, Klaus avait ralenti le débit pour se lancer dans les questions existentielles.

« Tu trouves qu’on fait un beau couple ?
_Q-q-q-quoi ?? »

C’était bien le genre de question que tu te posais jamais… tu te la posais déjà pas avec Micka… alors avec Klaus, ça semblait encore plus compliqué…

« Bah oui ! Si on est en couple tu vois faut qu’on sache si on est un beau couple, tu sais le genre qui fait la une, qui rend jaloux tout le monde et tout ! »

T’étais bien emmerdé. Déjà parce que t’étais tellement coincé sur ton mariage dans ta tête que vous définir comme couple, ça foutait une sacrée pagaille… Sauf que tu voyais bien à l’insistance de Klaus que c’était une vraie question, même si t’avais du mal à comprendre les raisons. Comment te sortir de là ? Finalement…

« At-t-t-tends ! J’ai une id… idée. »

Tu t’étais relevé, avais filé vers le placard d’où tu avais retiré la boule magique. Tu pouvais le faire à l’aveugle, tant tu savais où se trouvait chaque chose dedans… Tu étais revenu sur le canapé, ton butin en main.

« La b-b-boule va n-n-nous le dire.
_Tu l’as gardée !!! »

Regard surpris. Bah… bien sûr que tu l’avais gardée. Mais pas le temps de t’arrêter là-dessus que Klaus se jette contre toi, s’imposant dans tes bras aussitôt. Heureusement que vous aviez attendu que tu sois rétabli pour commencer ce… cette relation.

« Alors alors elle dit quoi ??? »

Tu secoues, le suspens monte et…
Reposez votre question plus tard.

« C’est nul ça comme réponse ! Attends demande lui si on a notre chance pour participer à Amour et piège à loup !
_À q-q-q-quoi ???
_C’est une super télé-réalité où des couples doivent s'affronter pour faire rompre les autres ! C’est trop bien, faut que je te montre !
_T’es s… sérieux ? Je veux p-p-pas participer à ça moi !
_S’il te plaaaaaît ! Demande lui ! »

Soupir et… OUI, sans aucune hésitation !

« TROP BIEN ! Tu vois !!! on a nos chances !!!
_Klaus, je v-v-v-vais pas là-bas…
_Roh t’es pas drôle ! Aller !! ça serait fun !
_C'est m-m-mort, je fais p-p-pas ça !
_Quoi ? tu me trouves pas sexy ? Tiens demande à la boule si tu me trouves sexy.
_J’ai pas b-b-besoin de lui demander tu es s…sexy.
_D’accord alors demande lui si tu auras un jour un harem ! »

T’allais lui demander pourquoi tu devrais demander ça, parce que c’était quand même une drôle d’idée… mais en vrai, la réponse était assez évidente… ok vous étiez en break… mais les règles étaient tellement floues…

Réponse brumeuse, recommencez plus tard

Tu t’enfonces dans le canapé. Voilà qui t’aide pas beaucoup.

« On est b-b-bien avancé.
_Elle est bête cette boule. Du coup je suis sûr qu’elle va pouvoir nous renseigner sur Courtney ! »

Tu sentais bien que la réponse ne lui avait pas plu non plus. Mais comme toujours depuis le début de votre histoire, il préférait éviter le sujet. Toi aussi. Vous saviez bien tous les deux qu’à part vous rendre malheureux, ça ne servirait pas à grand-chose… Vous faisiez un peu à l’arrache, à votre rythme, improvisant un peu comme vous pouviez…

« Tu v-v-veux savoir si elle va se pr-prendre un yaourt dans la tr-tr-tronche à cause d’un patient ?

C’est très incertain
_Hum, j-j-j’aurais vraiment dû mieux vi… viser quand j’ai essayé…
_J'avoue c'est du gâchis. Tu vas devoir revenir... Oh demande si je vais finir par réussir mes pancakes !
Sans aucun doute
_D-d-d-donc la prochaine f-f-fois c’est toi qui cuisines…
_Ha non ! Les tiens sont meilleurs de toute façon ! »

Et la soirée avait continué ainsi de questions stupides en questions plus sérieuses, où l’un comme l’autre vous faisiez preuve d’une inventivité terrible pour éviter les sujets qui fâchent… Mais au moins, pendant ce temps-là, vous étiez bien, et vous étiez bien ensemble. Et à ce stade de ta vie, tu trouvais que c’était déjà bien…



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Dim 11 Sep - 12:44
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Télékinaisie
et mon niveau est de: 3
Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
Artefact(s): Anneau de Gygès (invisibilité)
Ma 2eme compétence est: Gossip Gi... Boy
et mon niveau est: 2
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)


Please I need you now Ft Mickael

Leslie - Down memory lane The-queens-gambit-thomas-brodie-sangster

Septembre 2035

J’avais tourné et retourné dans mon lit toute la nuit. Comme presque toutes les nuits de ce foutu mois de septembre. L’impression de pas faire les choses comme il faut, alors que je vois pas comment faire autrement. De revivre la même chose sans que ça soit pareil et pourtant ça l’est mais j’arrive pas à recoller les bouts. Des flashs. La nausée qui me brûle la gorge. Les cauchemars où je suis à nouveau enfermé, la seringue qui s’enfonce et cette espèce de brûlure dans les veines… Je finis en sueur, à me lever en courant pour aller vomir. Retour à la chambre, je m’écroule sur le bord du lit, abattu, épuisé. Je comprends plus rien et je sais pas quoi faire. L’impression que je vais éclater. Je sais plus quoi faire de tout ça. Je sais plus faire le tri. Je sais plus quoi faire. Comme je peux avoir la certitude de prendre la bonne direction alors que… alors que j’ai les mains pleines de sang à planquer toutes ces merdes sous le tapis, je suis complice… putain j’ai même balancé un type à un foutu mercenaire pour sauver mon mec… j’ai même pas hésité, me suis même pas posé la question. Ok, Wiedman est un connard fini, et j’ai justement planqué ces conneries à lui trop longtemps… mais quand même… j’l’ai balancé sans un regret… je suis complice… tout ça parce que j’avais aucun autre moyen de sauver Micka.

Je voulais faire les choses bien mais je continue de m’enfoncer. Et à ce stade, je me dis que ptet ma mère avait raison. Que je suis juste bon à enfermer. Et c’est reparti pour les idées noires, l’envie de crever. Avec cette merde de powerflu, combien de temps avant que je me fasse enfermer ? Plutôt crever… Et tout le monde qui trouve ça normal qu’on isole les malades sans rien leur proposer… Putain j’en ai la gerbe… encore. Sauf que je suis censé faire quoi ??? Je foire tout. Et me voilà de retour dans la boucle…. Et je trouve pas la sortie… comment je me sors de là ?

Il me faut quelques secondes pour réaliser ce que je suis en train de faire : écrire à Micka. Parce que c’est la seule personne à j’ai vraiment envie de parler là maintenant. Le seul à qui j’ai envie de demander conseil. Sauf que pour ça ça veut dire… ça veut dire tout lui raconter, depuis le début… Qu’est-ce que je suis en train de faire encore ?? En plus je viens d’envoyer un SMS à genre 7h30 un samedi au mec le plus anxieux de la Terre… À tous les coups il va croire qu’il y a un problème… enfin oui mais pas le genre qui vaut qu’on s’inquiète… enfin selon Sha et Giu, si… mais... merde, me voilà qui lui en écris un deuxième pour lui dire de pas s’inquiéter et qu’il est pas obligé de me répondre. Très bonne stratégie Lele ! J’abandonne mon téléphone sur le lit et file prendre une douche parce que sinon je vais pas m’arrêter et je vais vraiment le faire flipper… En plus je me suis encore fait mal aux poignets en dormant… vraiment un champion !


Les nuits de Mickael revenaient doucement mais sûrement à la normale depuis cet été. Avoir retrouvé Leslie avait redonné une forme de stabilité à sa vie. C’était doux, rassurant. Non seulement parce qu’il retrouvait un élément essentiel à sa vie, mais aussi parce qu’il pouvait arrêter de s’inquiéter pour son andouille de mari et ses silences… Avec les années, il avait pris l’habitude de le voir cacher ce qui le faisait souffrir, comme si on allait s’en servir contre lui, préférant se mettre en colère pour dissimuler le tout. Au moins quand ils vivaient ensemble, Mickael savait. Il savait toujours. Leslie ne parvenait jamais à le tromper complètement. Il avait un trop bon instinct pour ça. Puis il le connaissait trop bien. Mais à distance… c’était plus dur. Il s’était fait avoir en juin et il avait retrouvé son mari dans un sale état. Malgré tout, il ne se sentait pas encore capable de laisser son mari revenir à la maison… Il avait encore l’histoire de Sequoia en travers de la gorge. Le choc du moment passait doucement. D’autant qu’il se rendait bien compte que Leslie l’aimait toujours, qu’il n’était pas question de le remplacer. Mais c’était comme toujours, l’angoisse de Mickael le prenait à la gorge et l’empêchait de fonctionner réellement. Son mari était d’habitude excellent pour le calmer, mais comme il en était directement le sujet, et pas pour les raisons habituelles, ça ne marchait pas très bien. Ça prenait du temps…

Enfin ce matin il n’y pensait pas tellement. Il s’était réveillé à 7h et aussitôt, ses pensées s’étaient branchées sur le nouveau venu à l’université. Un nouveau qui par son ego et sa prétention bloquait déjà toute l’équipe. Mickael n’était pas vraiment maître dans l’art des conflits, mais il voyait déjà venir que cette nouvelle année universitaire risquait d’être particulièrement houleuse. Il allait devoir défendre ses projets devant un type qui à peine arrivé remettait tout en cause. Le tout avec un mépris flagrant pour ses collègues et les étudiants… Mickael avait voté contre le recrutement de cet homme, il n’avait pas eu gain de cause. L’amertume se disputait à l’inquiétude de voir leur département transformé en un simple encart publicitaire pour attirer les financements sur des projets creux mais qui sonnaient bien…

Mickael retournait tout ça en regardant vaguement le plafond quand son portable annonça l’arrivée d’un message. Piloté par l’angoisse, il se dresse d’un coup. Il est tôt non ? Leslie ?? Pourquoi Leslie lui écrit si tôt ? Il dort d’habitude le weekend ! C’est forcément important. Besoin de parler ?? Ola… et son deuxième message ??? D’habitude c’était lui qui faisait ce genre de trucs, pas Leslie ! Pas besoin de réfléchir. Évidemment qu’il avait du temps pour lui, surtout s’il allait mal. Il lui avait dit en plus quand il s’était retrouvé : il voulait savoir. Peut-être que c’était pas un péril imminent, mais pour que son mari lui écrive, si tôt, pour dire qu’il avait besoin de parler, c’est que quelque chose devait plus que sérieusement le travailler. Aussi inquiet qu’il soit face à cette demande des plus inhabituelles, il y avait aussi une drôle de chaleur… Égoïste, mais il pouvait pas nier qu’elle était là. C’était lui que Leslie avait appelé à l’aide. Visiblement après une nuit encore plus courte que la sienne.


Je sors de ma douche, pas forcément apaisé. Au moins je suis débarrassé de la sensation collante de la sueur froide. Je sauterais presque de joie en découvrant la réponse de Micka, même si c’est plutôt du soulagement. Venir pour le petit dej… faut que j’enfile un truc à manches longues… pas la peine de l’inquiéter outre mesure en exhibant l’état de mes poignets. Enfin… il est pas con, et il sait que mon tic est revenu… mais c’est pas une raison pour lui coller sous le nez. Je traîne pas plus. Déjà je prends le temps de passer à une boulangerie qu’il aime bien, histoire de pas juste taper l’incruste dans sa vie dès le matin les mains vides…  C’est con quand on pense qu’avant on vivait ensemble… Mais je sais pas, j’essaie de respecter son rythme… même si c’est dur.

C’est dur de sonner alors que j’avais les clés. C’est dur de devoir attendre qu’il vienne m’ouvrir que c’était chez moi. C’est dur d’être là, de ce côté de la porte, et de me dire que c’est parce que j’ai tout merdé. Eeeeeet c’est le retour à la boucle. J’en suis à ressasser tout ça quand Mi ouvre enfin. J’ai l’impression de sortir d’une torpeur profonde et il me faut quelques secondes pour réagir.

« Hey j…j… j’ai ap-p-p-porté de quoi m-manger. »

Il a l’air ailleurs, même son sourire est fatigué. Le fait qu’il vienne pas l’embrasser non plus… alors que la gêne de cet été s’est dissipée… Leslie est distant, là sans l’être. Alors pour une fois, c’est Mickael qui fait le premier pas. L’invitant à entrer, il l’ambrasse doucement avant de lui laisser le passage.

Le temps que Leslie arrive, Mickael a préparé le thé, tout est déjà installé sur la table basse. Faut dire que le temps qu’il arrive, Mickael tournait en rond d’angoisse. Alors il avait préféré s’occuper. Rangeant ce qui traînait, pas grand-chose, mais surtout… comme il ignorait le sujet de la conversation, il préférait reprendre les bonnes habitudes, histoire d’éviter les dégâts d’une télékinésie capricieuse. Mettre les objets fragiles sous clé, fixer ce qui pouvait l’être au sol ou au mur… L’année précédente, il avait fallu du temps, et qu’il s’autorise enfin à ramener quelqu’un, pour qu’il se décide à enlever ses sécurités qui avaient fini par faire tellement partie de son quotidien qu’il n’y pensait plus. Au final, ça lui avait pris moins de temps de tout réinstaller que de tout enlever… Quoi qu’il se passe, il a tout prévu. Au moins ce matin, il aura eu l’angoisse constructive.


On s’installe au salon. Certaines choses n’ont pas changé. Les photos sur le frigo que je peux voir du coin de l’œil en passant. La masse de coussins sur le canapé qu’il faut déplacer et mettre ailleurs pour s’installer. Jamais compris sa passion pour les coussins… Ça fait toujours un peu mal de revenir là, et rien n’a changé, ou si peu, mais c’est quand même plus chez moi. Ça me serre le cœur, mais c’est pas le sujet du jour. Ce qui m’arrange pas dans le fond parce que ce serait presque plus facile, alors que là je sais pas pour où commencer.

« ‘t’ai p-p-p-pas réveillé au m…moins ?
_Non j’étais déjà réveillé, t’inquiète.
_Tr-tr-trop de choses en t-t-tête ?
_Ouai. Un nouveau collègue qui se sent déjà plus pisser. Il arrive juste et il veut déjà faire sa loi et tout changer. Sauf qu’il s’en fiche de comment l’équipe fonctionne tu vois ? Il se la joue parce qu’il est émérite sauf qu’on l’a pas attendu pour avoir nos propres projets… »



Ça sort tout seul. C’est toujours venu naturellement avec Leslie, et ça lui manque de pouvoir lui raconter en rentrant le soir, tout ce qui l’obsède au point de virer à l’angoisse. C’est si naturel que la conversation se fait toute seule. Les questions de Leslie l’obligent à sortir de son monologue interne et à revenir sur terre, et pourtant il ne se sent pas jugé, même quand il part dans l’énumération des scénarios catastrophes qui lui ronge la tête et les nuits.

Mickael se dit vaguement que c’est injuste, que c’est son mari qui pour une fois avait besoin de parler. Est-ce que c’est l’habitude ? Ou qu’il a du mal avec l’idée de voir son mari vulnérable à ce point alors qu’il a toujours été son roc ? Ou encore qu’il sent bien à quel point c’est dur pour lui, qu’il cherche ses mots sans les trouver, toujours pas vraiment là avec lui, toujours perdu quelque part dans sa tête, alors ça lui laisse encore un peu de temps ? Un mélange des trois sans doute. S’il a appris quelque chose de leur mariage pris en tenaille par ses angoisses et la colère de Leslie, c’est qu’à un moment il faut juste accepter ce qui est et ne pas essayer d’aller contre la dynamique si celle-ci ne les rend pas malheureux. Après l’été, voire l’année, qu’ils ont passé, passer par une étape dont ils sont tous les deux familiers, c’est peut-être nécessaire avant de se risquer dans des eaux plus confuses. Lui, ça l’aide à mettre ces choses de côté pour être pleinement disponible, et ça laisse le temps à Leslie de reprendre pied, au moins un peu. Même si ça lui demande des efforts énormes de cacher à Leslie que la raison de sa présente l’angoisse… pas question de lui rajouter ça sur le dos, sinon, il le sait très bien, son mari se refermera sur lui et il n’aura jamais le fin mot de l’histoire.

Trente minutes passent, et ils arrivent au bout de ce qui le préoccupe, au bout des scénarios catastrophes pour l’université où travaille Mickael. Nouvelle question pour lui donc : comment il amène son buté de mari à se confier ? D’expérience, poser des questions directes à Leslie est rarement efficace. Lincoln dirait que c’est bien pour ça qu’il faut lui taper dessus, mais franchement, Mickael n’a jamais rien entendu d’aussi con. Mais pour une fois, Leslie a l’air décidé à parler, simplement… il sait pas comment faire. Forcément. Mais peut-être que s’il l’aide…

« Et toi ? T’es pas aussi matinal normalement. »

Je me renfrogne presque aussitôt. Réflexe. Les mains coincées entre les jambes, à triturer mes poignets tandis que je me retrouve à faire la grimace. J’avais presque oublié qu’à la base, je voulais lui parler. Avoir son avis. Pour de vrai… mais c’était plus facile de l’écouter parler lui. Puis la sensation qu’il me fait encore confiance, qu’il compte encore sur moi, ça me réchauffe le cœur et compense un peu l’impression d’être un étranger ici…

« C… c’est j-j-j-juste… des tr-trucs du boulot… »

Ça semble un bon point de départ. Si on omet le fait que plus ça va plus il déteste mon boulot. Remarque… à ce stade, moi aussi.

« Enf-f-f-fin du boulot et d-d-d’autres trucs… c’est… c’est cette histoire de p-p-p-powerflu.
_Ton test était négatif non ?
_Oui oui…
_C’est quoi qui t’inquiète ?
_C’est j-j-j-j-juste… y a un tr-tr-truc bizarre tu v-v-vois ? C’est… »

Rah putain j’y arrive pas ! Je vois bien à sa tête qu’il pige pas… Je vais me planter, comme avec Mallory et ça va mal finir… sauf que si j’y arrive pas avec lui c’est juste foutu quoi. Je tente autrement. Si je dois continuer à parler ça va juste pas marcher… Langue des signes, nous voilà.

[C’est la façon dont on traite les gens malades. Comme des menaces. Je sais que certains pouvoirs font des dégâts, mais c’est pas comme s’ils avaient fait exprès. Et on oublie que c’est des vrais humains. On les traite pas bien.]


À l’époque, Mickael avait appris la langue des signes pour pouvoir parler au frère de Leslie sans que celui-ci traduise tout le temps. D’autant que Sasha et lui avaient finalement beaucoup à se dire ! Il s’était rendu compte que ça soulageait aussi son mari, quand il était trop fatigué, ou comme là, qu’il cherchait ses mots. Faut croire qu’à force de tout garder pour lui, il savait pas du tout comment faire… Poussant un peu les restes du petit déjeuner, il s’installe sur la table basse histoire de mieux suivre les mains de Leslie, très occupé à éviter son regard.

Le rythme est un peu aléatoire et il faut qu’il reste concentré. Sans compter que pour le moment, il a un peu de mal à voir où Leslie veut en venir. Il croit deviner pourquoi ça le travaille. Ça a toujours été compliqué avec son pouvoir et ça lui a valu des ennuis. Mais il lui manque forcément quelque chose pour comprendre. Quelque chose qu’il va pas aimer, il le sent déjà.

[Ils ont enfermé une gamine… Elle y est pour rien et maintenant elle est toute seule dans une boîte et faut qu’on fasse comme si c’était normal. Personne se pose la question de comment on aide ses gens-là. Ça parle de vaccin mais en attendant juste on isole les gens et quand c’est trop « grave » on les enferme…]


Même comme ça j’ai l’impression que je vais pas réussir à lui dire. Ça fait trop mal… Je me retrouve avec les mains en suspens à pas savoir comment enchaîner que j’ai réussi à le dire à Link…. Et même un peu à Klaus… Ça fait 10 ans que Mi attend de savoir, pourquoi j’y arrive pas ?

« Les ? »

Mickael pose doucement sa main sur le genou de Leslie, attendant qu’il soit prêt à repartir. Il doit se mordre les joues pour s’empêcher de le secouer jusqu’à ce qu’il accouche. For Christ’s sake… Ok, jusque là, il comprend bien le problème, non c’est pas normal, mais pourquoi ça fout l’homme de sa vie dans cet état ? Le pire c’est qu’il commence à se douter. Des gens qui contrôlent mal leur pouvoir, mal vus par la population… et puis y a ce fichu tic… il aime pas les liens qu’il voit se dessiner. Pourvu qu’il se trompe. Sauf que Les est toujours bloqué dans sa tête et qu’il va devoir l’aider… Et putain… il a pas envie de poser cette question, il a pas envie que ça soit la question à lui poser.

« Les… Quand est-ce que t’as connu ça ? »


Silence, et les mains se remettent à bouger.

[La première fois à 8ans. Enfin quand on était mômes, c’était rien encore… On était juste isolé dans une pièce pas trop pourrie, quelques heures. Après c’est devenu plus glauque. Pièce vide, sans fenêtre. T’y passais la journée. Et après mon pouvoir… ça pouvait être des jours, et parfois j’étais attaché à un lit…]


Mickael déglutit. Il détestait quand son angoisse avait raison. Il voudrait pouvoir serrer ses mains, mais Leslie en a besoin pour parler. Tout ce qu’il peut faire, c’est resserrer la pression sur son genou et l’aider à avancer dans son histoire.

« Et ils ont justifié cette merde comment ? »
[C’était quand je m’énervais. Que j’arrivais à rien avec l’orthophoniste. Ou que j’arrivais pas à gérer mon pouvoir.  À chaque fois que j’étais trop dangereux quoi...]
« C’est pas une raison, merde c’est pas comme ça qu’on aide des mômes… »

Parmi les rares choses que Mickael savait sur la scolarité de son mari avant la fac, c’est qu’il l’avait passée dans une école spécialisée dans les gamins à problème… une idée de sa mère, qui pouvait pas ne pas savoir ce qui se passait…  Il savait que ça se passait mal, raison pour laquelle ni lui ni Giu n’avaient eu beaucoup plus d’informations que ça. Il avait jamais envisagé un truc pareil… Ça expliquait beaucoup de choses, les fugues, l’omerta absolue sur le sujet… Mickael avait un millier de questions à lui poser, mais ça devrait attendre. Pour le moment, Leslie avait repris à se frotter les poignets…

« Attends moi une seconde… »

J’ai presque un mouvement de panique quand Micka se lève pour aller faire je sais pas quoi. J’ai envie de lui hurler de pas le laisser là tout seul, mais j’arrive pas à sortir le moindre son de ma gorge… Tout ce que j’arrive à faire, c’est de le suivre des yeux en tendant l’oreille. C’est chez lui non ? Il peut pas m’abandonner là non ? Ou il est parti chercher une façon de me dire que dans le fond c’était bien mérité ?

« M…Mi ? »

Ma voix me paraît minable et toute petite… J’aurais préféré rien dire mais…
Bon heureusement, Micka revient effectivement rapidement… la trousse de secours à la main. Je planque mes mains entre mes jambes par réflexe, tandis qu’il se rassoit sur la table basse face à moi.

« On est p-p-pas obligé de faire ç-ç-ça… c’est pas si gr…grave en vrai…
_Je sais que t’as horreur de ça, mais j’aimerais bien que tu me laisses regarder. Après on est pas obligé de faire ça tout de suite non plus. »

Ça peut attendre. Mickael se souvient encore très bien d’à quel point soigner les dégâts de ce tic peut être compliqué. Pour le coup, il se félicite d’avoir eu le temps de rendre l’appartement télékinésie-proof, parce qu’avec ça, on était sûr qu’elle ferait le show. Il savait comment apprivoiser Leslie pour réussir à le soigner, mais on était jamais à l’abri, et vu le fatigue et son état de tension liée à tous les souvenirs qui devaient lui remonter, il fallait pas trop se faire d’illusion. Il reviendrait plus tard pour les détails, pour le moment, il avait déjà assez pour relier les points. Et à ce stade, c’était pas trop compliqué…

« Donc là, tu passes un mois compliqué. De base c’est la merde, et toi tu repenses à tout ça. »


Je hoche la tête… Et je lui avais pas encore dit que j’avais atterri chez Twinou dans un état second après avoir vomis mes tripes à cause de cette histoire de test… parce que les rats de labo je connais… et je me rends compte qu’il va falloir.

« Les g-g-g-gens me reg…regardent bizarre au t-t-taf, attendent que j’ex…explose. Je d-d-dois me b-b-battre pour qu’on parle p-p-pas des malades comme une menace. Et tu v-v-vois ça sert à r…r…rien parce que finissent q-q-quand même enfermés…
_Les… »

Mickael surveillait du coin de l’œil les coussins qui commençaient à flotter à mesure que la voix de Leslie se tendait… Cette fois, il lui prit la main. S’il voulait signer à nouveau il la lui rendrait, mais il pouvait juste pas le laisser tout seul comme ça.

« Les, t’es pas responsable de ce qui se passe, et tu l’étais déjà pas à l’époque.
_C’est j-j-j-juste… Mi, on peut p-p-p-pas laisser f-f-faire non pl..pl…plus. Ça rend les g..gens dingue.
_Je sais, mais là c’est à toi que tu fais du mal.
_C… c’est.. tu v-v-vois à l’époque tout ce q-q-qu’on avait c’était les autres. Et là j’ai l’im… impr…
[J’ai l’impression que je vois tout se répéter et je peux rien faire alors que je sais tu vois je sais comment ça fait mal mais je peux rien faire, encore moins qu’à l’époque. Je voulais rester dans ce boulot de merde parce que je voulais pas laisser certaines personnes à galérer seules, je voulais faire une différence sauf que je merde tout et je rends juste les choses pire…]

_Les, ça suffit… »

La tornade de coussins tranchait étrangement avec les signes de plus en plus frénétiques de Leslie. Au moins, ça cassait pas, même si ça foutait une pagaille monstre dans l’appart. Ils s’en tiraient pas si mal, vue la situation ! Pour le moment, il fallait sortir Leslie de sa boucle. Mickael comprenait mieux pourquoi Leslie restait dans son boulot… Ça le rassurait d’avoir la preuve définitive que son mari n’est pas un pro-SHinc convaincu… Par contre, c’était inquiétant, le SHinc avait déjà pas vraiment réussi à la santé mentale de son mari… Mickael l’avait vu se dégrader petit à petit sans rien pouvoir faire, et là clairement, on avait passé une ligne rouge.


Je sens vaguement autour de moi que ma télékinésie fait n’imp, mais j’ai du mal à la calmer. Au moins j’ai réussi à sortir les mots non ? Je veux pas finir enfermé et j’ai l’impression que c’est le compte à rebours.

Puis, au milieu de la confusion, je sens Mickael s’assoir contre moi, sa main qui m’attire contre lui, ma tête sur son épaule, le baiser sur mon front alors que ses doigts se perdent dans mes cheveux.

« Tu te rappelles quand tu m’as dit que je pouvais pas faire une crise d’angoisse ET avoir un avis pertinent sur les choses en même temps ? Là c’est la même chose… Tu peux pas avoir de recul sur ce que tu fais alors que tu baignes dans la merde. On va d’abord faire le tri dans tout ça… »

En vrai, Mickael cherche à gagner du temps… le temps d’absorber et de comprendre les tenants et aboutissants… depuis toutes ces années que Leslie traîne tout ça… pas étonnant qu’avec les derniers événements il sache plus où donner de la tête ! Sauf que qu’est-ce qu’il peut lui dire pour l’apaiser et prendre sa décision ? Alors que c’est si gros, confus et qu’il lui manque encore des bouts ?

Alors il le berce, sans même s’en rendre compte, il l’entraîne contre lui jusqu’à finir allongés sur le canapé, les corps emmêlés. Il observe les vagues de télékinésie relâcher les objets qu’elle avait attrapés à mesure que Leslie s’apaise contre lui. Une toute petite voix finir par le sortir de ses pensées.

« J’ai r-r-r-rien c…c…cassé ?
_Non t’inquiète. C’est juste le bazar. On rangera plus tard. Tu sais qu’on a une saison de retard sur London by night ?
_Tu v-v-veux enc-c-core regarder ? Je cr…croyais que t’en av-v-vais marre parce que t’arrives touj…toujours à deviner qui est le tueur ?
_C’est parce que toute façon tu t’endors toujours avant la fin ! Alors au moins comme ça tu sais quand même.
_Gén…néreux de ta p-p-part.
_N’est-ce pas. »

Et c’est vrai que ça semblait un bon programme… Regarder une série que Mickael pouvait spoiler sans l’avoir vu (et qu’il aimait bien prétendre détester), m’endormir dans ses bras, boucher les trous de l’histoire les moments où j’en serai capable… J’ai vraiment envie de passer ma journée comme ça. Même si je sais toujours pas quoi penser… ptet qu’il a raison. Que c’est juste pas le moment… Pour le moment juste être avec lui, juste le laisser s’occuper de moi… juste être ensemble. Comme avant. Comme si j’avais le droit.

« Va f-f-falloir que tu me rap…rappelles les saison d’av…av…avant… »

Et Mickael de s’exécuter aussitôt, trop heureux de pouvoir partager un peu de légèreté entre deux orages. Trop heureux d’enfin pouvoir reconstituer l’histoire de Leslie, alors qu’ils vont passer la journée posés là, à regarder une série sans la voir. Ensemble.



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Mer 25 Jan - 21:59
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Télékinaisie
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Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
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Capharnalee et big blackzar Ft Mickael

Leslie - Down memory lane Thomas-newt

Les pièces du puzzle commencèrent à voleter doucement, forçant Mickael à relever le nez de la zone sur laquelle il était concentré pour voir ce qui perturbait son mari. De l'autre côté de la table, Leslie fixait son portable recevant un appel, triturant les pièces entre ses doigts. En temps normal, Micka lui aurait sans doute dit de répondre. Personne en dehors du taf n'appelait Leslie si ce n'était pas une urgence… sauf son père. On pourrait croire qu'après trente ans Arthur aurait appris une chose ou deux sur le fonctionnement de son propre fils, mais l'homme n'était pas le genre de personne capable de s'adapter dès qu'on sortait un tant soit peu des sentiers battus… Pendant un temps on aurait pu croire que le temps s'était figé chez les Black : le téléphone sonnait, Leslie le fixait en contenant sa colère tant bien que mal, et Mickael fixait Leslie et les pièces rester en suspension tout en se demandant si celui-ci aussi allait perdre des pièces. Le bureau devait être plein de pièces de puzzle solitaires coincés dans des endroits improbables par les bons soins du pouvoir de Leslie. Son côté chat sauvage sans doute… L'appel finit enfin et imperceptiblement, les deux hommes reprirent leur souffle. Comme si la menace était passée. Les pièces retombèrent d'un coup, le bruit fit sursauter Leslie qui reprit soudainement conscience du monde autour de lui. Mickael hésitait entre trouver ça attendrissant ou inquiétant.

"Tu comptes l'ignorer encore longtemps ?"


Haussement d'épaules grognon pour seule réponse. Leslie n'avait jamais été du genre à ghoster les gens. Il faut dire qu'avec son tempérament explosif, il aurait du mal à cacher qu'il vous en voulait… mais à sa connaissance, son mari n'avait répondu à aucun appel de son père ni n'était passé le voir depuis cette scène absurde avec son amie il y a trois semaines. Si Micka avait été content d'apprendre que les choses s'étaient arrangées avec la fameuse Mallory, vu comment leur dispute semblait avoir pas mal ébranlé Leslie, en revanche, il avait été assez surpris d'apprendre le Reste. Oui, à ce stade d'absurdité, le Reste avait gagné une majuscule dans la tête de l'universitaire… décidément, la famille de son époux n'en avait pas fini d'être un sac de nœuds ! Ça lui faisait relativiser les embrouilles de sa propre famille. Cette nouvelle étape dans le capharnaüm Lee était quand même… inattendue. Pas étonnant que son époux soit perturbé ! Même lui il avait du mal à savoir ce qu'il en pensait, alors Mickael imaginait sans soucis la confusion générale de Leslie. Sauf qu'en attendant, on avançait pas vraiment.

"Donc ton plan c'est de ruminer en grognant jusqu'à ce que mort s'en suive ?
_Je rum…rumine p.p.pas."

Mickael relève à nouveau la tête histoire de jeter un haussement de sourcils accusateur à son mari qui en était toujours à fixer les pièces dans sa main comme s'il les découvrait pour la première fois jusqu'à ce qu'il croise son regard.

"... Ok je r…r…rumine."


Bien. On allait peut-être pouvoir progresser maintenant…

"C'est un morceau de ciel que t'as. Ça va dans le coin."

Nouveau regard vers la pièce dans sa main. Nouvel air de la découvrir. S'il était honnête avec lui-même, Mickael avait encore un peu de mal à s'habituer à ça. Par la force des choses il s'était habitué aux colères de son mari. Et s'il avait toujours eu conscience qu'il y avait quelque chose derrière que la colère servait à dissimuler pour diverses raisons, y être confronté c'était autre chose. Parce que c'était quand même un sacré paquet de douleurs et de blessures non cicatrisées qui se terraient derrière et qu'il supportait mal de savoir que l'homme qu'il aimait souffrait à ce point. Aussi, et ça il n'était pas très fier de se l'avouer, parce que Leslie avait toujours été son roc, inébranlable quoi qu'il arrive, auquel il pouvait se raccrocher en toutes circonstances ou derrière lequel il pouvait se cacher. Mickael avait bien dû admettre que son aimé avait aussi ses limites. Enfin non, ça il le savait déjà dans le fond… juste… juste qu’il avait préféré le voir comme ça et qu’aujourd’hui il était bien obligé de se demander dans quelle mesure il avait lui aussi participé à le pousser dans cette direction… à enterrer tout ça sous des couches et des couches de colère de plus en plus épaisses parce que c’était plus “facile” que de gérer. Et quand Leslie avait cédé, Mickael était parti… Donc non, encore aujourd’hui c’était compliqué et il culpabilisait toujours d’avoir raté le coche de la sorte.

“Non je cr-cr-crois que c’est ta fl-fl-flaque.
_Hé c’est pas une flaque c’est une vasque jtai dit !”

Merde, il s’était encore fait avoir ! Depuis qu’ils avaient commencé ce puzzle Leslie avait décrété qu’il parlerait de flaque au lieu de vasque, soit disant que c’était plus facile à dire, mais Mickael voyait bien que c’était pour le plaisir de le faire rager parce que l’universitaire tenait à ce qu’on nomme les choses par leur nom. Et lui il marchait… sauf que là son mari s’en servait aussi pour faire diversion, donc il était pas question de le laisser l’emporter au paradis !

“Puis change pas de sujet ! Si tu crois que je te vois pas faire !”

De toute façon, même Leslie n’y croyait pas trop, c’est à peine si l’ombre d’un sourire était passée sur son visage à l’évocation de la flaque. Preuve qu’il était encore perdu quelque part dans sa tête… Mickael soupire alors que Leslie reprend à constituer le coin de fleurs de son côté, toujours avec la même absence d’attention. On dirait qu’il lui faut presque une minute entière pour comprendre la pièce qu’il a dans les mains et qu’à chaque fois il oublie ce qu’il cherchait. Ce qui ennuyait le plus Mickael, c’est qu’en temps normal, il aurait bien évidemment conseillé à Leslie d’aller discuter avec son père pour tirer les choses au clair. Sauf qu’on parlait d’Arthur Lee. Et son fils. Leslie progressait doooooooucement, mais franchement, quand on voyait d’où il partait, c’était déjà pas mal. Surtout considérant les parents qu’il avait eus. Vraiment, entre le père et la mère, y avait rien à sauver niveau “outils de gestion des émotions et de communication” ! Il pouvait pas dire à Leslie d’aller discuter avec son père alors qu’il savait pertinemment ce que son mari allait trouver face à lui… Mickael s’était retrouvé plus d’une fois pris dans le capharnalee qui finissait tôt ou tard par se déclencher entre le père et son fils. Un enfer !

“C’est j-j-juste qu’il va enc…encore faire sembl-bl-blant qu’il s’est rien p…p-p-passé alors que ça f-f-fait quoi ? Tr… treize ans que j’ai f-f-fait mon CO ? Il a eu le temps de s’y f…faire merde ! Ça fait d-d-dix ans qu’on est ens…ensemble, tu pr-pr-prends enc…encore des balles perdues j’en ai m-m-marre et c’est p-p-pas cool pour toi.
_Techniquement mon frère t’en colle aussi des balles perdues, on va dire qu’on est à égalité…
_C’est p-p-pas pareil.”

Grogne Leslie. Oui non, pas tout à fait. D’un côté, Arthur leur servait les habituelles blagues homophobes, et Mickael l’avait soupçonné plus d’une fois de se cacher derrière ses blagues parce qu’il n’avait pas le courage de dire que ce n’était pas le gendre qu’il attendait. En bonne partie parce que c’était pas un gendre qu’il attendait. Le côté précieux de Micka lui avait attiré plus d’une “simple plaisanterie” au point que l’idée de devoir passer voir le père de Leslie lui collait des angoisses quasi systématiques. Heureusement, Leslie finissait toujours par intervenir pour mettre le hola. Au moins, il s’était toujours senti soutenu... Malheureusement, ça déclenchait toujours une dispute au milieu de laquelle il se retrouvait coincé… De l’autre, Rafaël ne pouvait pas s’empêcher de jouer les grands frères protecteurs de façon complètement déplacée selon Mickael… Il n'avait jamais digéré que Leslie l’aide beaucoup plus avec ses angoisses que lui. En prime, il le voyait comme une menace. Or, si Leslie pouvait être difficile, il était loin d’être une menace. Des mecs toxiques, voire potentiellement violents, Mickael en avait eu un ou deux, il avait appris, et Leslie ne rentrait clairement pas dans ce tableau ! Résultat, l’hostilité entre son mari et son frère allait grandissante. C’était déjà compliqué avant le break, et maintenant que l’anniversaire de Rafaël arrivait à grands pas, Mickael n'avait qu’une envie : se faire porter pâle. Parce que contrairement à son mari, il avait beaucoup plus de mal à s’interposer, ce qui laissait Leslie tout seul pour gérer, avec le talent qu’on lui connaissait, surtout face à un Rafaël déterminé à prouver que Mickael avait fait l’erreur d’épouser une bombe à retardement.

Donc non, c’était pas pareil. Certes.

“C’est pas la question pour le moment… J’aurais pas dû ramener mon frère dans l’histoire, on verra ça plus tard.
_Dans d-d-dix jours ?”

Grimace de Mickael. Oui bon… effectivement il leur restait peu de temps pour démêler tout ça, et lui il lui restait peu de temps pour trouver le courage d’aller parler à son frère. HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA GET ME OUT OF HERE

“D-d-déso c’était p-p-pas juste…
_Non mais t’as raison on a ça sur le feu aussi. Juste que on va dire que t’es pas responsable des conneries que dit ton père et que moi il me reste encore à tenir tête à mon frère.
_Mi, on est pl… pl… plus à ça près lui et m-m-moi. Te f-f-fous pas la pr-pr-pression. Puis au p-p-pire je viens pas, comme ça v-v-vous serez tranquille.
_Et on se retrouve à jouer cette partie à Noël ?”

Cette fois c’est Leslie qui grimace. Repousser le problème c’était juste reculer pour mieux sauter, même lui le savait.

“Doooooonc, comme ton père appelle de plus en plus souvent, et qu’il a fini par m’appeler moi parce qu’il arrivait pas à t’avoir

_Hein ???
_Oui j’étais encore plus surpris que toi. Je pensais même pas qu’il l’avait encore… voire qu’il l’avait tout court.
_Si c’est p-p-p-pour t’appeler m… madame L-l-lee c’est pas la peine.
_Bah… c’était presque le plus surprenant, pour UNE fois j’y ai pas eu droit. Alors je sais pas à quel point ça va durer ni à quel point c’est sincère, mais ptet que Steve lui a mis un peu de plomb dans la tête.
_C’est un p-p-p-peu fa…facile…
_Je te dis pas de l’appeler maintenant… Déjà parce que faudrait que je sois sacrément bourré pour te dire d’appeler qui que ce soit, et que justement si ton père en est encore à croire que tu vas avoir ce genre de conversation au téléphone on a encore beaucoup de chemin à faire. Maaais, peut-être qu’il est décidé à faire des efforts. On est d’accord que ça arrive beaucoup trop tard, mais si tu voulais vraiment couper les ponts tu l’aurais déjà fait non ?”

Reprise du ballet aérien de pièces de puzzle alors que Leslie se perd dans ses pensées en grognant dans sa barbe. Pour des raisons évidentes, Micka ne portait pas vraiment Arthur dans son coeur, encore moins depuis qu’il avait appris ce qu’il avait laissé faire à son propre fils pendant quinze ans… Pour autant, si y avait la moindre chance que les choses s’arrangent enfin pour de vrai entre eux, c’était tout ce qu’il pouvait souhaiter à son mari.

“Parles en à Shirley, elle le connaît mieux que moi… ou au pire Steve. Tu le connais non ?”


Grognement, grimace, et atterrissage brutal du ballet. Leslie se lève pour aller ramasser les pièces tombées par terre. Encore un puzzle qui ne sera sans doute plus jamais complet tiens… Mickael n’y faisait même plus attention, il aimait beaucoup trop ces moments pour râler pour quelques pièces. Tant que la télékinésie de son mari laissait sa porcelaine tranquille, il voulait bien lui laisser toutes les pièces de puzzle qu’elle voulait ! Ça lui paraissait un excellent compromis.  

“Depuis q-q-que jsuis môme oui…

_Et tu l’aimes bien ?”

Haussement d’épaules et roulement d’yeux alors que Leslie reprend sa place et le tri des pièces qu’il avait envoyées voler. Mickael voit très bien les petits rouages s’agiter derrière ces yeux bleus : pour Leslie, ça n’avait rien à voir d’envisager le fameux Steve comme un ami de longue date qui l’avait vu grandir que comme le mec de son père à tendances homophobes. Pour le coup, il pouvait difficilement lui reprocher.

“Je veux dire, tu penses pouvoir avoir une conversation avec lui sans câbler ?

_P…p…possible.
_Donc ptet vaut mieux parler à Steve d’abord. Y a des chances qu’il puisse mieux te dire où Arthur en est vraiment avec tout ça. Surtout qu’ils ont le même groupe de potes hétéros forever and beyond, donc il voit bien le problème et il a dû manger les mêmes blagues que toi…”

Ha ! Le petit sourire en coin ne lui avait pas échappé ! Finalement, Mickael avait peut-être bien réussi à trouver par quel bout de la pelote il fallait tirer pour espérer en sortir quelque chose… C’était pas un oui franc, mais ça lui suffirait pour aujourd’hui. Au moins, l’idée allait pouvoir faire son chemin de son côté. Et ils allaient tous les deux pouvoir revenir à leurs moutons en attendant ! Le dossier Rafaël attendrait minimum demain ! Là il en avait marre de l’atelier tricot (ou détricotage en l’occurrence).

“Bon ça m’agace j’arrive pas à trouver la dernière pièce de cette maudite couronne.
_C’est m-m-moi qui l’ai. J’ai g-g-gagné.
_Hein ??? Les' t'abuses ! C’est un puzzle ! D’où tu gagnes ??? Tu gagnes rien du tout ! En plus on a pas fini.
_Je t’éch…change cette p-p-pièce contre… hum… un b-b-baiser. Sinon bah, on f…f…finira jamais.
_… t’es sérieux là ?
_M-m-méfie toi av-v-vec l’infl…inflation les pr-pr-prix vont flamber. Tu v-v-vas jaaaaam-mais pouvoir le finir. Too b-b-bad.”

Cette fois c’est Mickael qui lève les yeux au ciel : non mais il abuse quand même ! Et en même temps, cette fois, le sourire de canaille de Leslie est bel et bien de retour, sourire auquel il n’a jamais su résister… ce que son mari sait pertinemment ! En plus, il en abuse, le fourbe !

“Ok c’est bon, t’as gagné.”

Ceci dit, il aurait peut-être dû attendre que les prix augmentent…



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Dim 25 Juin - 10:11
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
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Will you marry me (again) ? Ft Mickael

Leslie - Down memory lane Ezgif.com-add-text

D’habitude, Mickael adorait les moments en famille. Depuis que sa famille avait failli voler en éclat quand il était jeune, il chérissait d’autant plus ses moments. Mais cette année, pour une raison qui le dépassait un peu, ça l’épuisait plus que ça ne lui faisait du bien. Ou plutôt une multitude de raisons. À commencer par les tensions avec son frère. Ça montait déjà depuis cet été, quand il s’était officiellement remis avec Leslie. Rafael ne s’était pas privé de lui faire savoir ce qu’il en pensait. Ok, Il avait compris, son frère n’aimait pas son mari, forcément, ça avait fini par ne pas être réciproque. Quand les deux étaient dans la même pièce, Mickael avait toujours l’impression que pourrait craquer une allumette en la frottant dans l’air. À sa grande surprise, il avait réalisé que celui qui faisait le plus d’effort n’était pas celui qu’on aurait cru… et ça avait fini par le blesser. Il avait mis le hola à son frère quand ils s’étaient vus pour son anniversaire fin novembre, sans Leslie qui avait eu le bon sens de se faire porter pâle pour éviter les conflits. Idée que Mickael avait initialement désapprouvée… la famille et Leslie ça avait toujours été une relation compliquée vu son passif, et cette réaction lui donnait une impression de retour en arrière que l’universitaire vivait mal… à chaque fois, il se retrouvait avec cette boule de culpabilité dans la gorge… Sauf qu’au final… et bien c’était Leslie qui avait raison sur ce coup-là. La soirée s’était relativement bien passée, et comme à son habitude, Mickael avait fui le conflit quand Rafael lâchait des pistes sur son mari et sa vie de couple. Jusqu’à ce que tout le monde soit parti et qu’alors qu’il aidait Rafael à ranger, celui-ci avait fait la réflexion de trop. Chose exceptionnel, Mickael avait perdu son calme et tapé du poing sur la table. Ok, Rafael n’approuvait pas Leslie, soit. Mais il était assez grand pour faire ses choix, et les assumer. Et qu’il en avait un peu marre que son frère le couve pour tout, c’était étouffant. Depuis, l’atmosphère entre eux était glaciale, ce que le rouquin vivait mal. Le comportement de son frère ces derniers mois était hors limite, mais la complicité avec Rafaël lui manquait…

Cet après-midi Mickael retrouvait les jumelles pour commencer à organiser Noël, et la suite des raisons s’étaient dépliées d’elles-mêmes. Elsa avait justement largué son copain du jour au lendemain, et comme non seulement elle partageait un appartement avec lui, et qu’ils avaient créé leur entreprise ensemble, la jeune femme s’était soudainement retrouvée dans une situation quelque peu précaire. Évidemment, elle s’était réfugiée chez Anna puisque les deux avaient toujours été extrêmement proches, en toute logique. Anna avait certes accueilli sa jumelle avec grand plaisir, mais au bout de deux mois, l’appartement commençait à faire un peu serré. Sans compter qu’Anna et sa compagne s’étaient lancées dans un parcours de PMA qui pour le moment s’avérait compliqué et sans succès. Bien sûr, Elsa retomberait sur ses pattes, et Anna verrait sans doute ces désirs de famille réalisés, d’une manière ou d’une autre. Les deux jumelles avaient en commun une incroyable capacité à rebondir. Néanmoins, ça n’empêchait pas Mickael de s’angoisser à leur sujet, même s’il faisait de son mieux pour ne rien en montrer. Pour elles aussi, l’approche des fêtes étaient en mi-teinte cette année. Elles adoraient ces rassemblements, mais après deux mois à vivre collées dans un appartement trop petit, l’une comme l’autre avait besoin d’air.

Et puis en face, il y avait leurs parents et leur frère qui voulaient à tout prix que tout soit comme d’habitude sinon il fallait craindre les pluies de sauterelles. Ou quelque chose d’avoisinant. D’ailleurs, sa mère et leur avait ressorti que c’était sans doute le dernier Noël de leur grand-père, alors qu’elle disait ça depuis trois ans, et que leur grand-père allait très bien. Aux dernières nouvelles il faisait du vélo tous les jours… Mais quand même, depuis qu’il était tombé dans les escaliers il y a trois ans et avait dû rester alité plusieurs semaines avant une longue rééducation, elle s’inquiétait tout le temps. Après on se demandait pourquoi Mickael était un angoissé notoire, alors que c’était juste héréditaire ! Le revirement avait été terrible, quelques minutes plus tôt, à écouter les confidences de ses sœurs, Mickael se serait presque laissé tenter par l’idée de Leslie et accepter de fuir en vacances. Anna aurait eu du temps pour se retrouver avec sa compagne et passer les fêtes au calme, sans examen médical ni docteurs pour leur apprendre la vie. Elsa aurait pu partir un peu à l’aventure avec des copines, histoire de reprendre des forces. Il aurait peut-être même eu le temps de faire la paix avec Rafael. Mais là, à écouter parler Jade, il culpabilisait déjà d’une trahison pareille, et les conséquences lui paraissaient terrifiantes.

À écouter les trois femmes parler comme ça il commençait à voir flou ! Et cette impression que les murs se resserraient sur lui là ! Toute façon il avait pris des nouvelles de tout le monde. Évidemment sa mère lui avait redit que c’était triste que Rafael et lui soient brouillés. Et oui bien sûr, il pouvait qu’être d’accord… mais c’est pas vraiment comme s’il pouvait régler les choses en claquant des doigts ! Il avait laissé les choses s’envenimer assez longtemps par lâcheté, il était hors de question de revenir au statu quo d’avant… Mickael avait hoché la tête, offert un sourire maladroit avant de l’embrasser pour annoncer qu’il devait partir. « Oh, et quand est-ce qu’on revoit ton mari ? » Haha… bonne question…

Aucune idée pour sa famille, mais lui en tout cas il allait le revoir de suite ! Voilà… enfin s’il était chez lui ?? Merde, il aurait peut-être dû lui écrire avant… Il lui avait dit qu’il passait voir les jumelles pour une soirée jeu alors à tous les coups Leslie allait être sorti avec sa veine… C’était toujours pareil dès que l’angoisse montait, plus rien n’existait que le monde qui s’écroulait autour de lui et il prenait des décisions stupides… comme planter la soirée initialement planifiée avec les jumelles pour échapper aux questions de sa mère auxquelles il n’avait toute façon aucune réponse, courir se réfugier chez son mari qui avait une chance sur deux de s’être barré foncer dans on ne sait quelle emmerde dont il avait le secret, oh non, à tous les coups il allait encore revenir tout fracassé, ou pire c’était l’hôpital qu’allait l’appeler, ou les flics… il aurait vraiment dû lui écrire avant plutôt que se pointer à sa porte comme ça pour se retrouver à faire les cent pas sans oser frapper parce qu’il avait trop peur de savoir si oui ou non son mari allait être là et dans quel état et de toute façon ou s’il allait encore tomber sur un amant ou quelque chose du genre… c’était toujours pareil quand il prenait des décisions sur un coup de tête comme ça il plantait les soirées, son mariage et…

« Oh t’es là !

_... t-t-t-toi aussi on d-d-dirait. »

J’ai mis un moment à piger d’où venait le bruit. J’avais décidé de me remettre à la guitare depuis quelques temps. La conversation avec le mec de Twinou sans doute… J’essayais donc d’apprendre un nouveau morceau avec des doigts peu coopératifs quand le bruit a commencé. Vu le quartier, des bruits bizarres c’est un peu habituel. J’avais même aménagé ici justement parce qu’il était pas inhabituel que ça soit moi et mon abruti de pouvoir le bruit bizarre. Sauf que là comme j’étais concentré sur mon truc, j’étais sûr que c’était pas moi. C’était bien l’avantage d’ailleurs… J’étais parti pour oublier le bruit en question quand j’ai fini par piger que le bruit venait du couloir, voir de devant ma porte. Flemme d’attendre que ça passe, autant aller voir. Et parmi tous les scénarios possibles, j’avais pas considéré trouver Mi tournant en rond comme un lion en cage sur mon palier. Ceci dit j’aurais dû parce que c’était pas la première fois que ça arrivait non plus. Ça arrivait souvent quand Mi se rendait compte qu’il était sorti de ses sentiers battus et qu’il allait devoir improviser. C’était pas difficile d’imaginer qu’une partie de la panique actuelle était liée au fait que c’était pas prévu et qu’il m’avait pas prévenu. Ceci dit pour qu’il se retrouve à tourner comme ça, c’était clairement pas la seule chose qui lui tournait dans la tête.

« Je p-p-peux te laisser faire les c…cent pas ici, mais t-t-t’auras plus de pl…pl…place dans mon salon
.
_TON SALON. »

Oh non, voilà qu’il avait le volume sonore complètement déréglé ! D’accord, il était peut-être beaucoup plus paniqué qu’il voulait bien l’admettre… Micka se fige aussitôt devant un Leslie impassible qui donne l’impression de pouvoir l’attendre jusqu’à la fin des temps, ce qu’il était parti pour faire l’année précédente d’ailleurs… Il laisse échapper un énorme soupir avant de travailler à replacer sa respiration tout en frottant son visage. Quelques secondes, juste le temps de rassembler ses esprits dans l’ici et maintenant avant de pouvoir reprendre à un volume normal

« Ton salon… ce sera très bien… »

Leslie sourit, hoche la tête, lui tend la main pour l’inviter à rentrer et Mickael s’y accroche avant de se lover contre lui à peine la porte refermée. Là au moins le monde arrête de s’écrouler et il n’a pas à trouver des solutions magiques pour rendre tout le monde heureux sans décevoir personne. Puis il peut se concentrer sur la respiration de son mari et ça l’apaise.

« T’as m-m-m-mangé au m…moins ? »


Mi secoue doucement la tête dans mon cou. Bon bah j’imagine que j’ai plus qu’à nous bricoler à manger. Le temps qu’il soit prêt à quitte mes bras je fais un inventaire rapide de ce que j’ai dans mes placards qui puissent tenir lieu d’autre chose que de vague bricolage. Pas la peine qu’il me refasse un tour de montagnes russes sous prétexte que je mange pas assez bien selon lui. Du riz cantonais, voilà, je peux nous faire ça. Donc quand il se décroche, je nous fais migrer vers la cuisine, et commence déjà par lui faire du thé. Je vois bien qu’il essaie de se refaire une contenance. Je dis juste rien parce qu’il a pas besoin que j’en remette une couche. Par contre j’aimerais bien savoir comment on en arrive là. D’habitude ça se passe bien avec les jumelles… autant avec son frère ça a toujours été à double tranchant (et après il va critiquer mon jumeau à moi tiens !), autant avec les filles c’est plus facile. Elles comprennent beaucoup mieux comment être avec lui sans le forcer ou le surprotéger…

« T’es pas sorti finalement.
_On a f-f-fait un b…b…bowling avec Nico cet ap…aprem. L’ai ram-m-m-enée chez ses parents pour le d-d-dîner.
_T’as pas triché au moins !?
_Jam-m-m-mais avec ma n…n-n-nièce enf-f-fin ! Je te g-g-garde ce privilège !

_Trop aimable ! T’es pas obligé !
_Tu m-m-m’encourages à tr…tr…tricher avec ma n-n-nièce ? »

Quel abruti celui-là quand même ! Le pire c’est que ça marche… en plus le sourire de canaille de Leslie l’achève et Mickael se retrouve à rire malgré lui. La tasse de thé fumant que Leslie dépose sur la table à son attention termine le travail. Alors que son mari s’en retourne aux fourneaux, un léger sourire apaisé lui flotte aux lèvres. Elle lui paraît loin maintenant la gêne qu’il ressentait encore il y a quelques mois quand il venait le visiter dans cet appartement. La normalité est de retour… même si… même si c’est toujours un peu étrange parce qu’ici ce n’est pas chez eux, c’est juste chez Leslie… Un nouveau soupir fatigué. Cette fois Mickael se sent enfin prêt à se lancer dans le récit de sa soirée, et tout ce que ça remue chez lui. Il commence doucement à raconter sa fin d’après-midi, et tout ce que ça vient remuer. Les errances d’Elsa pour reprendre le contrôle de sa vie. Les difficultés d’Anna pour avoir un enfant. Les tensions avec son frère. Les fêtes qui s’en viennent. Les soucis de santé de son grand-père et comment sa mère s’en fait une montagne mais en même temps il ne sait pas tout. Et puis son père qui comme toujours donne raison à Rafael. Son débit de parole s’accélère bien malgré lui. Il se retrouve à refaire les cent pas par moments, réussissant parfois à s’arrêter quand il revient à la table et sa tasse de thé. Régulièrement il interrompt son discours de consignes ou conseils pour Leslie qui cuisine. C’est stupide… son mari a bossé dans le diner de son père bien assez souvent pour savoir cuisiner un minimum ! Et pas si mal en plus ! Mais là maintenant il a du mal à s’en empêcher. Un besoin de contrôler son environnement, et comme il n’est pas chez lui, il n’ose pas trop ranger les choses ou participer. Il déteste quand il n’arrive plus à se contrôler comme ça… Mais Leslie ne dit rien. Il se contente d’ignorer les directives qui lui semblent peu pertinentes sans commentaire. À une époque il aurait râlé, il en aurait fait des caisses et des sarcasmes, ce qui aurait fini d’achever Mickael. Qui lui-même se serait énervé de voir Leslie ignorer des consignes qui lui semblaient essentiels à cet instant. Mais là… Leslie l’écoute sans juger, il fait juste le tri dans les consignes hors sol de Mickael, qui tâche de ne pas en prendre ombrage. Ça lui demande un certain effort, mais il voit bien que l’équilibre entre eux revient, et ça il veut pouvoir s’y accrocher, surtout maintenant.

« Mais t-t-toi au f…f…final tu veux quoi ?
_JE SAIS PAS ! C’est ça le truc… enfin si je sais… c’est toutes les étapes avant que je sais pas !
_D…dis t-t-toujours, on peut p…p…ptet y réfléchir ens…ensemble. »

Là-dessus, Mi repart pour un tour. Enfin plusieurs. Il va me faire des tranchées à force. On fait un drôle de duo. Entre moi qui troue les murs et lui qui use les sols, on te refait l’appart en deux deux. On devrait se reconvertir dans la rénovation. Comme la bouffe va être prête, j’allais pour mettre la table mais Mi me prend littéralement les assiettes des mains. Ok mon amour, on a qu’à dire que tu rentabilises tes aller retours… Je me sens vaguement con à la regarder tourner comme ça de la façon la moins efficace qui soit puisqu’il passe son temps à oublier où il en était et recommencer. Ceci dit, il parle déjà un peu moins vite et c’est moins dur à suivre. Au moins je vois un peu mieux comment on en arrive à lui qui tourne en rond devant ma porte sans oser frapper ! Enfin c’est pas complètement nouveau… Sa famille ça a toujours fait parti des trucs qui l’angoissait le plus, alors dès qu’il y a le moindre risque de micro fêlure dedans je le ramasse à la petite cuillère.

Je m’en veux un peu pour les tensions avec son frère… et en même temps ça m’a tellement soulagé de me rendre compte qu’il savait que c’était pas ma faute. Sauf que bah je me retrouve entre eux deux. Si j’avais pas peur que ça tourne mal, j’irais bien dire à Raf de faire des efforts pour son frère… s’il arrêtait de traiter Micka comme un gamin, on en serait pas là. Sa mère est adorable, le soucis c’est qu’au lieu de te demander si tu mets les céréales ou le lait en premier dans le bol, elle fout de l’angoisse liquide à la place du lait. Se traîne tous des angoisses et des tocs dans cette famille c’est assez fascinant… Limite ces sœurs m’inquiètent moins, même Elsa. Mais je comprends que ça le travaille. Surtout que ça tombe sur tout le monde en même temps… et au milieu Mickael qui a envie que tout se résolve magiquement, qu’on soit ensemble, le tout sans trahir sa famille, et que nous on arrive à fonctionner pour de vrai ensemble. Bon, la famille c’est pas mon domaine d’expertise, mais les conflits de loyauté contradictoires, je connais… et j’ai pas forcément de solution magique non plus. Sauf… j’ai peut-être une idée. Bon faut que je revoie mes plans à la dernière minute, mais bon, parti comme c’est, ce que je voulais faire ça va jamais pouvoir se faire. Tant pis. C’est pas le plus important dans le fond.

Micka a fini de mettre la table et par s’assoir. Il a dû finir de se fatiguer tout seul. Au moins je vais plus devoir m’inquiéter qu’il se brûle avec son thé à force de tourner avec ! Niveau blabla, il en est encore à tourner en rond. Le moment d’interrompre ses ruminations. Juste un détour par le placard de l’entrée, je fouille rapidement dans ma boîte pour trouver ce qu’il me faut. Ça va vite puisque je connais l’emplacement du moindre objet dans cette boîte. Je pensais juste pas avoir à le sortir si tôt ! J’attrape rapidement l’écrin, le fous dans ma poche et rejoins Micka à table qui me tends sa tasse par réflexe pour que je lui resserve un thé. Ce que bien sûr, je m’empresse de faire sans rien dire.

« Évidemment que je veux abandonner personne. Mais tu te rends compte qu’on est la moitié à vouloir ne pas faire Noël ?? Enfin… pas comme ça tu vois ? Juste… juste je veux une pause parce que y a trop de trucs tout le temps et on est tous les trois fatigués… ou alors faire quelque chose de moins lourd… mais j’ai pas envie qu’on croie que je quitte le navire ??? Je veux dire je les aime, évidemment que je les aime, et je veux même pas imaginer ma vie sans eux, mais là c’est trop… surtout que c’est la merde de ton côté aussi et j’ai pas envie de te lâcher alors que t’es crevé et que tu galères aussi et… »

Ça fait combien de fois qu’il fait le tour de cette boucle ?? Ça l’agace quand il fait ça. Là il voudrait juste que Leslie intervienne, qu’il le sorte de là et que tout aille magiquement mieux. Sauf que Mickael a bien compris qu’il pouvait pas faire peser ce poids sur son mari continuellement non plus. C’était aussi nocif que les colères de son époux… il faut juste qu’il trouve à quoi se réaccrocher. Déjà Les’ va lui ramener un thé, et ça sera un bon début pour reprendre pied. Voilà. D’ailleurs, la tasse de thé apparaît magiquement dans son champ de vision. Il marmonne un remerciement, et alors qu’il allait enchaîner sur des excuses, un écrin ouvert sur une bague apparaît tout aussi magiquement à côté de la tasse. Micka ouvre des yeux ronds avant de se tourner vivement vers Leslie. Qu’est-ce qu’il a encore inventé ???

« Tu v…veux m’ép… m’ép… Tu v-v-veux… v-veux m’ép-p-p-pouser ? »

PUTAIN ! J’avais répété pourtant… merde j’ai cru que j’allais même pas réussir à la dire. Bordel mais quel con putain, bravo Lele…

« S…s…s-s-s-si tu m’ép-p-p-pouses, on aura t-t-t-tout le temps du m-m-monde. Ça te f…f…fera d-d-d-déjà une rép-p-p-ponse en m…m…m…moins à tr-trouver pour dans un m-m-m-mois. »

Mais c’est de pire en pire bordel !!!! Merde merde merde, bégaiement de merde… pourquoi je me suis lancé là-dedans alors que je sais pas parler ??? C’est le moment où il tilte que je suis vraiment bon à rien non ? Il en rêvait de cette demande, déjà la première fois j’ai pas été fichu de le faire, et maintenant que je le fais c’est limite pire que tout… Franchement s’il répond non je pourrai pas lui en vouloir… surtout qu’on a déjà dit que c’était sans doute mieux pour lui… merde pourquoi je lui ai demandé alors que ça va le coincer avec moi et qu’il serait mieux sans ??? merde pourquoi il répond pas…

Ça faisait quoi ? Presque onze ans qu’ils étaient ensemble… et ça, c’était bien la dernière chose dont il se serait attendu de la part de son mari… déjà parce qu’ils étaient déjà mariés. Il avait jamais été question de divorce entre eux… et puis surtout parce que bon, Mickael avait bien compris que ce genre d’engagement sur le futur, c’était compliqué pour Leslie. Rien à voir avec leur relation, juste que le futur pour lui c’était presque une langue étrangère. Déjà que sa fin d’après-midi l’avait remué, là c’était le pompom de la pomponnette ! Les émotions se succèdent à mille à l’heure. Trop vite, alors qu’il voudrait tout graver, à la consonne près. C’est bête, mais lui il l’aime le bégaiement de son mari, il trouve ça musical. Ça le touche de l’entendre se batailler à ce point pour réussir à lui dire ça. Il s’en fiche que dans ces rêves de jeune homme c’était une looooongue déclaration. Le grand romantique qu’il est a quand même pris un peu de plomb dans la tête en grandissant. Les grands discours ça n’a jamais été le point fort de Leslie. Il s’en fiche parce que là tout ce qu’il voit c’est à quel point Leslie a décidé d’aller contre ses propres angoisses pour lui. Il a le bégaiement-baromètre qui s’affole… et ça vaut tous les longs discours du monde. Il a l’impression d’un liquide chaud qui se répand partout, et pour la première fois depuis le faux plan qu’il avait fait à Leslie, il se sent de sortir de la boue angoissée dans laquelle il traînait. Ça le réchauffe tellement qu’il arrive enfin à réagir… en pleurant, flûte ! Tant pis, il va faire avec… les larmes aux joues il saute sur ses pieds, puis au cou de Leslie pour l’embrasser et de l’étreindre de toutes ses forces.

« Évidemment que je t’épouse !!! Mille fois je t’épouse ! Je te laisse plus jamais partir !!!

_J’esp-p-père b…b…bien…
_Mais t’es un abruti on est déjà marié !
_Peut-être m-m-mais je suis t-t-t-ton abruti. »

Il rit il pleure, franchement Mickael ne sait plus du tout où il en est. Il sait pas trop si c’est le plus beau jour de sa vie mais clairement cette journée est hors catégorie…

« Attends je veux voir ma bague !!!! »

Mi se décolle à nouveau, essuie ces joues, et comme j’ai envie de l’embêter un peu, peut-être parce qu’il m’a foutu la trouille de ma vie, peut-être parce que c’est l’homme le plus beau de la terre, encore plus maintenant, je peux pas m’empêcher d’attraper son visage en coupe pour l’embrasser encore, en essuyant ses larmes avant de le lâcher pour lui passer la bague au doigt. C’est que j’ai galéré pour la trouver… j’en avais parlé à Sasha vu que c’est déjà plus son monde, et on s’est retrouvé à écumer les brocantes et autres revendeurs du dimanche. Oui bon, j’ai exploité le réseau de mon frère… mais c’était marrant ! Et ça valait largement tous ces après-midis à user nos semelles vu comment les yeux de Micka brillent, et c’est pas que les larmes ! Ouf, je me suis pas planté !

« Mais elle est trop belle !!! T’es dingue, ça a dû te coûter une fortune.

_J-j-j’ai mes ad…adresses.
_Toi ? Tes adresses en matière de mode ? T’as décide de me faire avoir une attaque ce soir ???
_Et enc…encore, t’as p-p-pas tout vu ! C’est p-p-pas ce que j’avais pr…prévu à la base.
_HEIN ???? Comment ça ??? T’avais prévu quoi ???
_Baaaaaa… m-m-m’étais dit si on p-p-part en vac-c-cances, j’en pro…profite pour faire une sup-p-per demande. J’avais m-m-m-m-même repéré l’endroit parf-f-fait.
_MAIS NON !!! »

Leslie rigole gentiment mais Mickael s’en fout complètement. Ok, il avait renoncé à une demande en mariage. Peut-être que c’était un vague regret, mais il s’était toujours dit que l’essentiel c’était qu’il soit effectivement marié à cet homme-là, le reste dans le fond, c’était du détail, de l’habillage. Intellectuellement, il le savait parfaitement. Et en même temps… en même temps comment il était censé résister alors que non seulement Leslie avait fait l’effort d’une demande, mais qu’en plus il avait prévu de faire les choses en grand ????? Non mais ! C’était si inattendu venant de lui que ça rendait le tout encore plus incroyable… Mickael était bien obligé d’admettre que l’adolescent en lui qui rêvait de sa demande en mariage n’avait clairement pas dit son dernier mot. Tant pis, il assumait. Il allait quand même pas bouder son plaisir par peur d’avoir l’air un peu ridicule ! Certainement pas devant Leslie qui l’avait jamais jugé, même quand il s’était tapé la pire crise d’angoisse de sa vie quand il avait cassé une tasse du service offert par sa grand-mère (pour leur mariage justement !). Il voyait bien à sa tête que Leslie se sentait légèrement dépassé, sans doute qu’il avait pas envisagé que les choses virent aussi bien, ou que Mickael se retrouve dans un tel état d’excitation. Maaaaais tant pis ! Changement de stratégie donc ! Venant se coller à lui, Mickael fit ses meilleurs yeux doux plein d’espoir.

« Maaaais, on peut toujours le faire non ?? »


Froncement de sourcils de Leslie, mi amusé, mi perdu devant le tournant de la situation.

« M-m-mais ? Ça m-m-marche pl-pl-plus, tu sais d-d-déjà…
_Mais non ! Mais promis je serai sage, je ferais comme si je savais pas ! S’il te plaaaaît !!! Je veux la belle demande comme t’avais prévue… s’il te plaît s’il te plaît s’il te plaaaaaaît… »

Je suis pas du tout sûr de comprendre ce qui se passe… je veux dire… je savais que le mariage et tout c’était important pour lui… je savais qu’il aurait préféré que ça soit mieux qui lui demande à l’époque… je savais que même si c’était symbolique de lui demander, c’était important pour nous, pour la suite, juste lui dire que moi aussi je voulais que ça dure et que j’allais essayer qu’il porte plus ça tout seul… mais je m’attendais quand même pas à me retrouver avec un Micka roucoulant tellement collé que je commence clairement à avoir d’autres choses en tête, et le pire c’est que je suis à peu près sûr que lui aussi, sauf que je suis pas sûr qu’on ait fini la conversation d’avant et qu’en même temps je m’en contrefous un peu à ce stade, j’ai un peu d’autres priorités… surtout que je suis pas non plus le plus raisonnable de nous deux là-dessus ! et que je suis sûr qu’il le fait exprès en plus ! c’est fourbe comme façon de me convaincre. Et le pire c’est que ça marche parce qu’évidemment que je cède…

« O…o-o-ok ok, je ferai la gr-gr-graaaaaaande demande que j’avais pr-pr-prévue… f-f-f-faut que je rep…reprenne la b-b-bague par contre p-p-pour faire ça.

_NON ! »

Les négociations risquent d’être serrées (et le repas va refroidir).



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   Jeu 17 Oct - 19:07
Leslie Black
Chargé de presse (SHinc)
Leslie Black
J'habite à Londres depuis le : 17/04/2021 où j'ai posté : 2463 messages et accumulé : 1075 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dan Stevens j'ai : 30 ans et ma situation sentimentale est : mon mari et mon amant boivent le thé sur les ruines de ma dignité J'incarne également : Killian Murphy, Milka Thomson, Samson Chadwick

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Télékinaisie
et mon niveau est de: 3
Malus: Écroulement physique total : multiples déchirures musculaires qui rendent le moindre mouvement extrêmement douloureux
Artefact(s): Anneau de Gygès (invisibilité)
Ma 2eme compétence est: Gossip Gi... Boy
et mon niveau est: 2
Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
Par rapport au rhume des pouvoirs :: Epargné(e) / Non concerné(e)


Flashback V : le jour où Leslie a déclenché une tempête
ft Eva Black

Leslie - Down memory lane Giphy


1er avril 2022 – 17 ans

Ton anniversaire, c’est pas forcément ton truc. Déjà parce qu’il a fallu que tu naisses à une date à la con. Ton signe astrologique c’était dindon de la farce ! Mais parce que cette année, tu étais encore morose et pas très bien. Ça faisait à peine un mois depuis le décès de Craig. Ça laissait un trou dans la poitrine. Ok ça faisait bien longtemps que vous n’étiez plus ensemble, mais au final vous aviez réussi à rester ami. Ce qui était pas mal plus vu que vous traîniez avec les mêmes gens et atterrissiez dans les mêmes squats. T’avais hérité de sa guitare, et depuis il avait fallu que la vie reprenne son cours. Ce qui franchement t’énervait quotidiennement ! Tu détestais voir tout le monde vivre sa vie. Ça te rappelait deux ans plus tôt, quand vous aviez déjà dû finir par faire semblant que non non il n’avait pas disparu et que tout était normal. Tout ça faisait des échos dégueulasses qui te donnaient juste envie d’arracher le monde petit morceau par petit morceau.
Alors cette année, t’avais pas vraiment l’intention de te retrouver coincé à célébrer quoi que ce soit. Bon, Giu allait t’engueuler, mais tu t’étais assuré de te barrer dès le matin. De toute façon, vous vous étiez engueulés ton père et toi avant même qu’il aille commencer sa journée de boulot. Tu ne sais déjà plus pourquoi. Dans le fond tu t’en fous. Toute façon c’est toujours pareil. Quelque part dans le fond, tu le sais qu’il essaie d’être gentil. Juste t’as pas envie de te faire chier à souffler des bougies. Et comme tu as bien compris que tu ne pouvais pas lui dire grand-chose de ce qui t’arrivait dans ta vie, tu n’avais même pas tenté d’expliquer. Au moins t’avais gagné, tu l’avais tellement soulé qu’il avait abandonné l’idée de te déposer au bahut, ce qui te laissait la voie libre pour mettre les voiles. Alors tu attrapes ton sac, et c’était parti pour une journée à errer et chourrave à droite à gauche avec des copains randoms qui ne savaient même pas que c’était ton anniversaire.

Enfin ça c’était le programme initial. Qui n’en était pas vraiment un, et c’était justement l’idée. Ça avait d’ailleurs bien commencé comme ça. Vous aviez traîné ici ou là. Vous vous étiez discuté et battus entre vous au moins trois fois. Avec toujours le même pour arbitre quand il en avait marre de vos conneries. Vous vous étiez embrouillé avec un mec de la sécurité du centre commercial. Une journée normale avec pas grand-chose à signaler ! Une journée qui devait se terminer en rave, quelque part dans la ville. C’est à cet endroit que les choses ont légèrement commencé à déconner…

Le plan de ce genre de soirée, c’est quand même juste de se défoncer et danser. Basta. Ce qui t’allait parfaitement ! Et puis Jimmy avait fait tout un foin que la flemme d’arriver tôt dans ce genre de soirée. Sauf qu’en attendant, il fallait bien s’occuper. Ça t’avait soulé, parce que toute façon tout te soulait en ce moment, alors vous vous étiez encore engueuler. Et Benji avait encore dû vous séparer et trancher. C’est ainsi que tu t’es retrouvé sur un échafaudage pour aider tes potes à taguer des panneaux publicitaires. Pas forcément ton truc de base, mais tu peux pas nier qu’au moins c’était fun.
Enfin c’était fun jusqu’à ce que Brian panique lorsque des voitures sont venus s’engouffrer dans la rue dans un fracas.

« Putain on s’casse ! »
***
Ce devait être une intervention facile et rapide. Eva, shinky de première génération, en avait déjà sous la ceinture. Elle savait ce qu’elle faisait, et maîtrisait son pouvoir à la perfection. Alors stopper un rodéo nocturne, c’était plus que dans ces cordes ! C’était sans compter sur son nouveau partenaire, une toute toute jeune recrue, sobrement surnommée Musculator. Eva avait roulé des yeux quand on lui avait annoncé. Les gens de la com avaient visiblement décidé d’abandonner toute subtilité. Après, elle avait naïvement espéré que le mec en question serait plus subtil que son pseudo et qu’elle serait rapidement de retour chez elle à temps pour passer un moment avec ses enfants avant l’heure du coucher ! On ne l’y reprendrait plus…

Parce qu’évidemment, il avait ouvert sa grande gueule. Si bien qu’au lieu d’interrompre le rodéo avant même qu’il commence et démanteler le réseau de pari qui permettait ça, cet abruti les avait purement et simplement provoqué. Alors les choses avaient escaladé rapidement et dégénéré. Eva avait dû utiliser son pouvoir plus rapidement qu’elle avait pensé, et surtout, les conducteurs du rodéo s’étaient lancés en ville. Merde merde merde ! C’était déjà suffisamment dangereux comme ça ce genre de courses, alors rajouter la dimension de poursuite en plus, c’était vraiment une recette pour un désastre ! Et ça n’avait pas manqué… L’une des voitures avaient fini par se crasher dans une ruelle, fragilisant les échafaudages alentour. Pour couronner le tout, elle entendit crier dans l’un des échafaudages : des gamins. Super… C’était donc la débandade de tous les côtés.

***

Il vous faut un moment pour comprendre ce qui se passe. Enfin non. Vous avez déjà vu suffisamment de soirées dégénérer et de descentes de police pour savoir quand il est de bon ton de se tirer. Pas que ça ne vous arrive jamais de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas, mais quelque chose dans la situation vous signale que cette fois n’est pas tout à fait ordinaire. Pas vraiment une simple bagarre. L’envie de rester observer vous taraude, après tout quoi de mieux pour tuer l’ennui que d’assister à ce genre de baston de haute volée bien à l’abri ? Justement parce qu’il vous apparaît que la collision a, d’une façon ou d’une autre, fragiliser votre perchoir. Pour le coup, personne n’a envie d’atterrir au premier plan de ce genre de chaos !

Vous descendez tant bien que mal tandis qu’en bas, le ton monte et dégénère. Ça marmonne entre vous. Brian est persuadé d’avoir entendu des coups de feu. Benji dit qu’il s’agit de super avec des pouvoirs. Comme tu ne peux pas vraiment courir, descendre de l’échafaudage et parler en même temps, tu n’ajoutes rien. Mais arrivés en bas, tu attrapes Benji par la manche pour l’arrêter : personne ne semble être descendu de la voiture encastrée dans le mur. Sans doute qu’ils sont trop occupés à se battre. Benji soupire et hésite une seconde avant d’acquiescer et de t’emboîter le pas. Jimmy et Brian se sont d’ores et déjà fait la mal, ce qui n’est sans doute pas plus mal… C’est parti pour galérer à ouvrir la voiture, voir comment vont conducteur et passagers et aviser à partir de là.

***

Évidemment, avec l’autre abruti qui n’obéit à aucune des consignes qu’ils ont reçu et continue de jouer les caïds, la situation continue de s’envenimer. Les gens en face sont armés et Eva est obligée d’utiliser ses pouvoirs de façon bien plus agressive qu’elle l’aurait voulu. Comme elle doit gérer les gens du rodéos, et empêcher son abruti de collègue de causer trop de dégâts, elle n’a pas pu aller vérifier les blessés de la collision… Heureusement, son expérience lui permet de trouver un moyen de sortir de cette impasse en limitant la casse autant que possible. Eva peut alors appeler les renforts pour qu’ils viennent chercher les cibles, ainsi qu’une ambulance.

Elle espérait que la soirée s’arrêterait là. Jusqu’au moment, où elle entend Musculator engueuler quelqu’un. Eva se retourne alors pour découvrir la scène suivante : elle pensait que les gamins s’étaient enfuis, mais deux d’entre eux étaient restés en arrière et essayaient visiblement de porter secours aux blessés. Ce qui leur vaut d’être aussitôt considéré comme complices par son collègue qui les a pris en grippe… et à nouveau, les choses dégénèrent.

***

Vous avez trouvé le moyen de forcer la voiture. Benji étant en formation d’infirmier t’explique quoi faire pour la suite. Tu le laisses gérer de poser les questions et te contentes de reproduire les mouvements qu’il te montre pour être sûr de ne pas rajouter de blessures à celles déjà présentes. Tu en es donc à te battre avec une ceinture de sécurité pour la décoincer quand tu entends Benji se prendre la tête avec quelqu’un dehors. Tu sors aussitôt la tête de l’habitacle, prêt à prêter main forte à ton pote. Ce qui arrive rapidement puisque le type attrape Benji par le col en l’engueulant. Tu bondis aussitôt par pur réflexe. Sauf que le type est un super et que les choses tournent mal. Il vous envoie valser comme si vous n’étiez que des poupées de chiffon. Benji se cogne la tête et tombe dans les pommes. La panique te gagne aussitôt à l’idée de devoir encore perdre quelqu’un. Tu ne réfléchis même plus, et la seconde suivante, ton corps s’écroule douloureusement alors qu’une immense tornade de bordel se déchaîne autour de toi.

***

Tous les objets de la rue, même les plus gros, sont pris dans une immense tornade qui précipite tout contre les murs. Musculator et Eva compris. Merde, c’est un des gamins qui fait ça ??? Sauf que ça ne s’arrête pas. Eva prend alors une décision et déclenche son propre niveau 3. Storm, shinky aux pouvoirs météorologiques, déclenche alors une immense tempête. Elle maîtrise chaque souffle qui la compose pour contrecarrer ce qui semble être de la télékinésie. Hormis elle, tout dans la rue est incapable de bouger. Elle va le payer si cher… Eva essaie de faire au plus vite. Elle traverse la ruelle, l’un des gamins est assommé, quant à l’autre, il est étendu par terre, tordu dans une position bizarre et visiblement en souffrance. C’est sans doute lui qui fait ça et qui clairement n’en contrôle rien du tout.

« Petit, il faut que tu respires. Plus tu luttes et plus tu vas te faire mal… »

Il faut bien deux minutes avant qu’elle arrive à le faire se calmer, ce qui doit être énorme pour lui vu sa non maîtrise. Quand enfin son pouvoir s’interrompt, elle peut couper le sien… et s’écrouler à son tour, à bout de souffle. Heureusement, l’ambulance arrive rapidement. Moins heureusement, la tempête qu’elle a lâchée va continuer son chemin sur la ville pour une bonne partie de la nuit, faisant bon nombre de dégâts.

Au final, Eva aura raté le coucher des petits. Elle aura eu besoin de passer la nuit à l’hôpital, sous respirateur. Foutu malus… Dès le matin, son responsable vient la voir pour prendre sa version des faits. Et surtout préparer la version officielle. Elle manque s’étouffer quand elle comprend qu’on ne parlera pas de la façon dont son collègue avait passé son temps à jeter de l’huile sur le feu. Pire encore, on parle de foutre la catastrophe sur le gamin et son pouvoir non contrôlé ! Eva entre dans une rage noire et refuse de lâcher le morceau.

« Philippe, c’est un môme ! Qui s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, avec un pouvoir qu’il ne contrôle pas, et un shinky tellement prétentieux qu’il ressent le besoin d’écraser tout ceux qui lui passent devant ! J’étais là, c’est lui qui les a attaqués alors qu’ils étaient en train d’essayer d’aider ces gens ! Gens qu’on aurait dû secourir nous-mêmes mais encore une fois il a fallu réparer les bévus de mon collègue ! Laisse ce gamin tranquille et va donc engueuler ta nouvelle recrue !
_Storm… à 17 ans on est plus un gamin. »

Eva lui avait retourné un regard si noir que le directeur s’était replié sur lui-même.

« Philippe. Je suis maman de quatre enfants. Mon second doit avoir à peu près l’âge de celui-là, je te jure que si. À cet âge-là c’est encore des gamins ! Alors tu te démerdes et tu trouves autre chose parce que je te jure que sinon je vais faire de ta vie un enfer ! »

Elle avait rassemblé ses affaires et récupéré le respirateur mobile qu’elle allait encore garder plusieurs jours. Eva avait ensuite essayé de renseigner sur l’état de toutes les personnes impliquées, excepté Musculator parce que dans le fond elle s’en fichait. Conducteur et passagers étaient salement blessés mais s’en sortiraient, notamment grâce aux premiers secours des deux gamins. Le premier gamin partait avec un trauma crânien, qui serait là aussi sans conséquence pour la suite. Le second gamin allait en revanche devoir rester quelques temps à l’hôpital. Son pouvoir avait déchiré les muscles de son corps... La main collée sur le masque de son respirateur, Eva ne pouvait que compatir ! Si elle fût rassurée de savoir que malgré tout, tout le monde s’en sortait à peu près, elle fût lourdement peinée d’apprendre qu’aucun des parents du second n’était encore venu… Ça la laissait pensive. Si l’hôpital l’appelait à 21h pour un de ses enfants, quelle que soit la raison, à 21h03 elle était à leur chevet ! Là, il était presque 13h, et il était toujours tout seul sur son lit d’hôpital ??? Elle ne devrait pas être surprise, après tout c’était pas n’importe quel gamin qui finissait par escalader des échafaudage en pleine nuit comme ça… mais quand même… Eva s’apprêtait à aller le voir quand justement, les jumelles débarquèrent avec fracas dans sa chambre pour l’enlacer, suivies de près par ses deux ainés. Alors forcément, dans la seconde, le reste du monde disparut au profit de l’énorme câlin qu’elle donna à ses deux filles, visiblement rassurées de voir que leur maman n’avait rien de grave. Bien sûr, elle se hâta d’embrasser les deux garçons aussi, même si comme toujours Rafaël joua les blasés. Peut-être que l’étreinte qu’elle donna à Mickael cette fois-ci fût plus longue et plus profonde que d’habitude… parce que oui, à 17 ans c’était encore des gamins…

***

Mai 2030 – Mariage des Black

La soirée battait son plein, et à ta grande surprise, tout se passait plutôt bien. Tu t’étais attendu à ce que les choses dégénèrent d’une façon ou d’une autre. Mais il fallait croire que la chance de Mickael compensait ton éternelle poisse. Vous étiez sortis prendre l’air avec Sasha, un peu fatigués du bruit ambiant, et vous papotiez tranquillement, quand Eva Black revenait de sa petite marche. Elle aussi était partie prendre l’air. Elle se joint à vous. Quelques minutes plus tard, Sasha s’en retourne surveiller Alexei, le soupçonnant d’essayer de draguer une des jumelles. Le silence s’installe alors, et Eva finit par le briser.

« Si on m’avait dit à l’époque que j’assisterai au mariage du gamin qui a détruit toute une rue à lui tout seul, je l’aurais pas cru. Encore plus si on m’avait dit que ce serait avec un de mes fils tiens !

_On est d-d-deux comme ça ! »

Enfin techniquement toi tu pensais pas te marier tout court. Et certainement pas avec quelqu’un d’aussi bien que son fils ! Mais tu préfères garder ça pour toi.

« P-p-p-pourquoi tu lui as r-r-rien dit ?
_Lui dire quoi ? Que j’avais un collègue stupide qui a tout empiré ? Ça il le sait déjà. Qu’à cause de lui plein de gens se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment ? Il considérait déjà que c’était mon cas à toutes les missions que je faisais avec. Que toi et on ami vous avez essayé d’aider des inconnus alors que rien ne vous y obligeait ? Je suis sûr qu’il sait déjà que tu es ce genre de personne.
_Non m-m-m-mais…
_Leslie, c’était pas ta faute. Et je me suis pas battu à l’époque avec ma hiérarchie à l’époque pour qu’on vous foute la paix à tous les deux pour que tu te sentes coupable de quoi que ce soit aujourd’hui ! Ça suffit les bêtises mon grand ! En plus maintenant, tu le maîtrises non ?
_D-d-d-disons que j’arrive à pl-plus déclencher de torn…n-n-nade. Au m-m-moins je détr… détruis plus des r-r-rues entières !
_Et tu finis plus à l’hôpital surtout !
_Aus-s-s-si.
_Puis je te rappelle que ce soir-là ma tempête a fait plus de dégât ! Petit joueur. »

Ça t’amuse un peu qu’elle le prenne comme ça. Même si la peur de baisser gravement quelqu’un est toujours bien présente…

« Tu p-p-penses trav…travailler encore longtemps ?

_Je sais pas. Je fatigue. Et puis je vieillis tu sais. Je commence à moins bien me remettre. Mon malus me pèse plus alors quand j’utilise mes pouvoirs, surtout au niveau 3, je dois passer plus de temps à l’hôpital. Alors forcément, on fonce moins tête baissée… et puis je sais pas, c’est plus déprimant aussi ? Je sais que ton mari voudrait que je prenne ma retraite. De toute façon il a envie que j’arrête depuis qu’il est tout jeune ! Mais en même temps… J’aime cette vie. Aider les gens. Empêcher les ados stupides qui traînent dans les rues de se retrouver dans des ennuis plus gros qu’eux ! »

Le silence revient. Tu ne sais pas trop comment poser ta question. Heureusement pour toi, l’expérience d’Eva semble compenser.

« Tu t’inquiètes de ce que va faire à ton corps à force ?
_Un p-p-peu.
_Ouai. On est beaucoup à en être là. Enfin ça dépend des malus j’imagine… Mais au final tu sais c’est comme vieillir. Peut-être qu’on vieillit plus comme des sportifs que comme des personnes normales. Mais bon. Ça fait partie de la vie ! Au même titre que les mariages d’ailleurs. »

Eva se relève brusquement et t’attrapes la main.

« Aller, arrête de te faire du mouron, et viens donc danser avec ta belle-mère ! C’est ton mariage, on est là pour faire la fête. Et je n’ai pas encore eu l’occasion de danser avec tous les mariés ! Mickael n’arrête pas de dire que tu es très doué, je veux voir ça ! »

Au final, ils avaient bien grandi ces gamins de 17ans... Mais pour Eva, même le jour où elle ne pourrait plus être Storm, ce serait toujours ses gamins.



Sujet: Re: Leslie - Down memory lane   
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