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Daddy's little angel

Sujet: Daddy's little angel   Mar 13 Déc - 20:45
Adèle Saint-Charles
Tueur à gage de SH / Gérant d'une cave à vin
Adèle Saint-Charles
J'habite à Londres depuis le : 14/07/2021 où j'ai posté : 709 messages et accumulé : 387 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Henry Cavill j'ai : 37 ans et ma situation sentimentale est : j'ai apprivoisé un chaton J'incarne également : le bon, le flemmard, le truand, l'empereur mégalo et le boulet hyperactif

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Précision
et mon niveau est de: 3
Malus:
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Par rapport au rhume des pouvoirs ::




► Secrets follow us, visions we can't forget, but I don't feel regrets
Daddy's little angel
Adèle & Kylie
Le son de la pluie qui tape sur les carreaux rythme cette fin d’après-midi. La nuit est déjà presque tombée alors qu’il est à peine dix-sept heures. Rien d’étonnant, à Londres. Tu n’y fais plus vraiment attention. Assis sur le canapé, la table basse devant toi, ton pouce passe sur la culasse du MR73 que tu es en train de nettoyer. Avec des gestes rôdés par l’habitude, tu passes l’écouvillon dans le canon, attentif à l’arme et à tes mouvements tandis que du coin de l'œil, tu observes Kylie. C’est sans doute ton arrivée qui l’a tirée de son bureau, quelques minutes plus tôt. Maintenant que tu as répondu à ses questions sur ta journée et que tu as écouté la sienne, elle s’active dans la cuisine ouverte. Tu n’as pas vraiment besoin de la détailler pour savoir ce qu’elle fait, mais tu la suis néanmoins du regard. Frigidaire. Lait. Placard. Tasse. Nouveau placard. Hésitation. Tu peux presque deviner les pensées qui traversent son esprit. Tablette de chocolat. Finalement, le cacao n’aura pas la part belle de la journée. Tu baisses tes yeux sur ton revolver démonté. Un dernier passage de la brosse et tu déposes l’objet de métal froid sur le plateau de verre en face de toi, à côté des autres pièces. L’écouvillon, quant à lui, rejoint la trousse de nettoyage. Tu t’adosses au canapé, retournant observer la danse de ta luciole qui a désormais allumé la plaque à induction pour faire chauffer son lait.

Autour de vous, dans le vaste salon, des lumières colorées scintillent et clignotent doucement. Une légère odeur de sapin, décoré deux jours plus tôt, accompagne le parfum sucré du chocolat. Après toutes ces années, tu ne comprends toujours pas l’intérêt de décorer la maison pour les fêtes. Pourtant, s’y atteler fait tellement plaisir à ta pupille que tu la laisses chaque année sélectionner de nouvelles décorations et les mettre en place avec un soin particulier. Parfois, tu acceptes de te prêter au jeu et d’en accrocher quelques unes. Pas cette année, cependant. C’est avec Tivan qu’elle a partagé ce moment. Lui, au moins, a l’air de partager son engouement étrange et incompréhensible pour la période. Tu as suivi la transformation des lieux d’un œil, satisfait de constater que Kylie souriait. Ce n’est pas toujours le cas, ces derniers temps, et tu sais parfaitement qui blâmer pour ça. Tu le feras certainement, d’ailleurs, si l’intéressé ne parvient pas à rectifier le tir… Tu l’aurais bien fait toi-même, d’arranger les choses d’un tir, mais ta protégée ne l’a pas entendu de cette oreille. Tu respectes son choix.

Tes prunelles passent sur son visage détendu, sur lequel flotte une once de bonne humeur. Glissent sur ses mains qui découpent la tablette en carrés qu’elle plonge dans la casserole. Elle a l’esprit léger. Son album, qui représentait le plus gros de son travail jusque-là, est sorti et son voyage en France lui a fait remettre le pied à l’étrier. Tu l’as tout de suite remarqué, lorsqu’elle est rentrée. Elle t’a serré un peu plus fort que d’ordinaire. Tu sais, pour l’avoir entendu dire quelques minutes tôt, qu’elle n’a rien de prévu de plus pour aujourd’hui, du moins rien d’important. L’opportunité est parfaite. Bien. Ce sera fait. Toujours calé dans le canapé, tu patientes tranquillement, sa silhouette toute emmitouflée d’un polaire rose pastel postée devant les plaques chauffantes. Il ne faut pas longtemps pour que le breuvage s’épaississe et qu’elle coupe, terminant le tout avec quelques épices, une bombe de crème chantilly et des petites guimauves. Ce n’est qu’au moment où elle se tourne que vos regards se croisent. Ses yeux se font plus brillants. Sa façon à elle d’être contente. Tu lui souris, puis tu tapotes le tissu rebondi à côté de toi en une invitation silencieuse à te rejoindre.

Ta petite protégée. Tu l’enveloppes d’un air affectueux en la voyant sagement venir à ta rencontre et s'installer à quelques centimètres de toi sans renverser une goutte de son chocolat chaud parfaitement décoré.Tu aimerais qu’elle reste ainsi, sereine et heureuse d’être au chaud, à prévoir une soirée paisible. Malheureusement, tu vas devoir bousculer un peu ses plans… Tu te sens presque désolé pour elle. Tu n’aimes pas la savoir mal, cependant, il faut bien que tu lui dises. Tu as bien compris que tu avais désormais plus à perdre qu’à gagner à rester silencieux. Tu espères qu’elle comprendra et qu’elle pourra vite retourner à la chaleur de sa fin de journée. Tu la dévisages, profitant encore un peu de cette expression sans nuage, légèrement curieuse. Tu le devines à sa tête penchée sur le côté, qui étire le coin de tes lèvres. Tu caresses sa joue de ton pouce. Il est plus facile d’abattre une bête lorsqu’elle ne se méfie pas, mais tu ne veux pas la blesser. Tu as pourtant conscience que tu le feras, et cette constatation fait naître un étrange sentiment au fond de toi. Puisque blessure il y aura, alors elle sera propre et nette afin qu’elle puisse cicatriser au plus vite et au mieux.

- J’ai quelque chose à te dire que tu ne vas pas aimer, ma luciole, commences-tu avec douceur. A propos de ton père.

Tu ne t’éternises pas à introduire le sujet et tu ne palabres pas inutilement. Tu n’en vois pas l’intérêt. Tu préfères entrer directement dans le vif du sujet afin qu’elle n’ait pas le temps d’être nerveuse.



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Sujet: Re: Daddy's little angel   Mar 20 Déc - 15:07
Kylie Saint-Charles
Dessinatrice & Instagrameuse
Kylie Saint-Charles
J'habite à Londres depuis le : 11/06/2021 où j'ai posté : 1505 messages et accumulé : 590 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dove Cameron j'ai : 21 ans et ma situation sentimentale est : coincée dans le lit d'un irlandais ravageur J'incarne également : une rousse pétillante, un brun coincé, un pâtissier mignon et une Andouille

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Changement de matière
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Malus: Perte du toucher
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Ma 2eme compétence est: Sympathie
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Daddy's little angel

La journée a été tranquille, pas de dédicace de prévu, ni de rencontre avec ses fans, pas de sorties avec des amis, ni de cours d’équitation et c’est tant mieux ! De toute façon, Kylie n’avait pas envie de s’en sortir, si elle s’est habituée à la pluie depuis le temps qu’elle vit à Londres, parfois ça suffit à la décourager de sortir, comme aujourd’hui. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’a rien fait d’intéressant de sa journée, au contraire même ! Elle en a profité pour continuer son comics sur Antoine, le faux Phénix dont elle met en scène les aventures et pour commencer à dessiner les prochains goodies qu’elle ferait. Depuis quelques années, elle a pris l’habitude de préparer des stickers et des pin’s à vendre pour le mois de décembre et ils sont toujours partis comme des petits pains ! Sauf que cette année, avec la sortie de son album en papier, son voyage en France qui n’était pas prévu, sa baisse de moral et les séances de dédicaces, elle n’a pas eu le temps de s’en occuper. Sans surprise, plusieurs personnes lui ont demandé si elle en ferait et voir l’engouement de son public pour les goodies lui a donné envie d’en refaire. Bon, pour décembre ça risque d’être compliqué, impossible même, mais elle l’a expliqué à sa communauté qui a été étonnamment compréhensible. Franchement, elle a de la chance d’avoir une majorité de fans adorables, parce que ça l’encourage à continuer.

Finalement, elle est tellement motivée qu’elle finit même par appeler ses fournisseurs habituels pour faire des devis et vérifier les créneaux disponibles. Si elle se débrouille bien et qu’elle ne traîne pas pour faire les designs, elle devrait pour les avoir pour début janvier. Mieux même, elle pourra proposer à sa communauté des goodies sur Phénix et sur son album ! Comme quoi, elle a bien fait de rester chez elle aujourd’hui ! Comme pour lui donner raison, c’est ce moment que choisit Adèle pour rentrer. Parfait, elle décide que ça marque la fin de sa journée ! Elle repose donc son portable, verrouille son ordinateur, referme sa veste adorée en polaire rose et file rejoindre son tuteur. Elle le retrouve installé sur le canapé, en train de démonter l’un de ses jouets pour le nettoyer, une scène qu’elle a déjà eu l’occasion d’observer à de multiples reprises et qu’elle peut d’ailleurs reproduire elle-même puisqu’il lui a montré comment faire. Aujourd’hui, elle n’a pas forcément envie de l’aider, mais ça ne l’empêche pas de lui poser des questions sur sa journée et de répondre aux siennes.

Une fois les nouvelles prises, elle s’éloigne dans la cuisine avec la ferme attention de se préparer un chocolat chaud. Bien sûr, elle en propose un à Adèle, parce qu’elle a été bien élevée mais refuse. Tant pis, ça ne va pas l’empêcher de se faire plaisir ! Elle sort ce qu’il lui faut mais hésite en ouvrant le placard. Cacao ou vrai chocolat chaud ? Dur choix, mais elle finit par attraper une tablette de chocolat. Ça doit être la période, ça lui donne envie de vrais chocolats chauds, bien épais, avec de la chantilly et de la guimauve. Elle se met donc au travail, surveillant le lait qui chauffe sur la plaque tout en jetant des petits coups d'œil à la pièce joliment décorée pour les fêtes. Cette année encore, elle est très satisfaite de la décoration qu’elle a mise en place, avec l’aide de Tivan, deux jours plus tôt. Non seulement la villa brille comme un sapin mais en plus, elle s’est beaucoup amusée avec son meilleur ami et ça lui a fait beaucoup de bien ! Enfin, ça va mieux déjà depuis son voyage en France, elle arrive à ne plus trop penser au présentateur de The Power et elle s’efforce de se concentrer sur autre chose et de rester occupée. Comme elle n’a rien de prévu pour ce soir, elle décide qu’elle passera une soirée tranquille avec Adèle, ou qu’elle ira voir Vlad, elle sait pas encore mais elle a le temps de se décider.

Elle reporte son attention sur la casserole quand le lait est suffisamment chaud pour y incorporer des carrés de chocolats puis, quand le mélange a la texture parfaite, elle coupe la plaque pour remplir son mug. Maintenant, c’est au tour de sa partie préférée : le dressage ! Elle ajoute des épices pour aromatiser son chocolat chaud puis elle nappe le tout d’une généreuse couche de chantilly avant de glisser des mini guimauves, qu’elle achète exprès, dans le nuage blanc. Elle hésite un peu mais finit par se décider à rajouter des petits copeaux de chocolat pour rendre le tout plus esthétique et le résultat est parfait ! Satisfaite du résultat, Kylie récupère sa tasse et contourne le comptoir pour rejoindre le salon, où Adèle l’invite à la rejoindre en tapotant la place à côté de lui. Un grand sourire illumine le visage de la petite blonde qui s’empresse de rejoindre son tuteur d’un pas presque sautillant. Presque seulement, parce qu’elle ne veut pas renverser son chocolat chaud. Une fois arrivée, elle s’installe près de lui, la mine réjouie et prend la première gorgée de sa boisson. Un moment privilégié avec son tueur et un chocolat chaud maison, c’est vraiment une pause goûter parfaite !

De manière générale, Kylie aime passer des moments avec Adèle mais elle trouve qu’ils sont encore plus agréables quand c’est lui qui les initie. Peut-être parce que ça vient moins souvent de lui ? Ou alors c’est juste une impression ? Elle n’en sait rien mais elle s’en fiche de toute façon ! Alors qu’il la dévisage, elle le regarde, curieuse, la tête légèrement penchée sur le côté, se demandant s’il lui voulait quelque chose en particulier. Elle ne s’inquiète pas pour autant, elle sait qu’elle saura les choses en temps et en heure avec Adèle, elle sait comment il fonctionne. Un sourire doux étire ses lèvres quand son tuteur lui caresse la joue avec tendresse, du bout du pouce. Elle se sent bien, là, avec lui mais elle déchante quand il ouvre la bouche. Son sourire se fane, l’inquiétude se peint sur ses traits et, par mesure de précaution, elle décide de poser sa tasse sur la table basse, près de l’arme démontée.

- Qu’est-ce qui se passe ? demande-t-elle d’une petite voix inquiète.

A propos de son père, de quoi peut-il s’agir ? Loïc est mort depuis quatorze ans, pourquoi le sujet revient sur le tapis maintenant ? Est-ce qu’il a appris quelque chose, par hasard, au détour d’une mission ? Ou est-il question de quelque chose qu’il sait depuis longtemps ? Non, ça ne sert à rien de se monter la tête maintenant, elle va avoir les réponses, tout bientôt même, sinon Adèle n’aurait pas abordé le sujet. Pourtant, une part d’elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter et d’attendre, un peu anxieuse, que la nouvelle tombe.

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Sujet: Re: Daddy's little angel   Lun 30 Jan - 16:53
Adèle Saint-Charles
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Daddy's little angel
Adèle & Kylie
Tu ne parles que rarement de Loïc. A vrai dire, tu ne l’évoques que lorsque Kylie le fait la première, en te posant des questions à son sujet, notamment, ou en se remémorant des souvenirs. La plupart du temps, tu l’oublies. Il n’est qu’un nom parmi tant d’autres, rangé dans la catégorie des affaires classées. Cependant, il faut bien que tu le sortes de son tiroir le temps de la conversation. Tu as songé à l’y laisser. Vraiment. Tu n’avais jamais envisagé de tout raconter à ta petite protégée. Pour toi, ça représentait plus d’inconvénients que d’intérêts. Bien sûr, il y avait la possibilité qu’elle le découvre : tu n’es pas assez idiot pour penser qu’un secret peut être enterré pour toujours. Cela dit, les chances pour que ça arrive étaient si minces que tu t’en moquais bien. Le jeu n’en valait pas la chandelle. Jusqu’à ce que la donne change… Tu étudies sa réaction lorsque tes doigts effleurent tendrement la peau de sa joue. Tu sais qu’elle aime quand tu fais ça, et l’éclat ravi et affectueux de son regard te le confirme une fois de plus. Tu t’attardes sur son sourire et ses mains, enroulées confortablement autour de son mug. Ce calme ne durera pas, mais tu feras ton possible pour que le coup que tu lui porteras soit rapide et précis. Plus nette est la blessure, plus facile est la cicatrisation.

Le pouce toujours sur sa pommette, tu amènes le sujet. La peau se tend aussitôt sous ton doigt. La lueur douce disparaît de ses prunelles pour quelque chose de plus inquiet, méfiant et tu laisses sa joue pour te renfoncer dans le dossier du canapé. Tu ne la lâches pas des yeux. Tu l’observes déposer avec une lenteur calculée sa tasse sur la table basse, comme si le moindre geste trop brusque aurait pu faire éclater la scène. Ce n’est pas le cas, bien sûr. Tu as pris ta décision et tu t’es engagé, tu ne feras pas machine arrière. Tu attends qu’elle se soit réinstallée pour continuer, détaillant la légère tension de ses muscles, son attention focalisée sur toi et sa silhouette colorée par les lumières des guirlandes. Tu ignores comment dire ça. Tu sens qu’il faudrait peut-être y mettre les formes. Probablement que le sens commun encouragerait à amener les choses en douceur. Les gens aiment prendre des pincettes pour les sujets importants, sous prétexte du bien-être de l’autre. Seulement, tu ne comprends pas. Tu ne sais pas faire. Au bout du compte, l’information reste la même, autant la délivrer telle qu’elle est, sans fioriture ni prétendus bons sentiments. Tu ne vois pas en quoi tourner autour du pot pourrait préserver ta luciole. La vérité est encore ce qui lui rendra le plus service. A elle de décider quoi en faire par la suite.

Tu ne précises pas qu’il ne se passe rien de particulier, que c’est un simple enchaînement de constats et de faits qui t’amènent à lui en parler. Non pertinent. Tu ne laisses filer qu’une seconde, utilisée pour la jauger du regard, avant de lui expliquer. Une seconde, oui. C’est tout ce qu’il te faut pour conclure que ta pupille a les épaules pour faire face à cette révélation.

- Loïc n’était pas ton père biologique.

Ta réponse s’élève dans le salon, tranquille et factuelle, au milieu des décorations et de la fin d’après-midi. C’est ta voix, et pourtant tu te sens curieusement détaché. Tu ne t’es jamais préoccupé de la réaction des personnes en face lorsque tu avais conscience de les ébranler, mais Kylie n’est pas n’importe qui. Plus depuis longtemps. Or, tu as cette sensation décalée d’avoir un couteau dans la main et de lentement l’entailler, avec calme et minutie, et ça te dérange. Ce n’est qu’une vérité, et la vérité n’est ni maligne, ni bénigne. Elle est neutre, concrète. Simple. Et pourtant, tu sens que tes mots vont blesser. Malgré tout, tu continues. T’arrêter là n’arrangera rien, au contraire.

- C’était ton oncle du côté maternel.

Pourquoi il a choisi d’adopter ta fille, tu n’en sais rien et tu t’en fiches, tout comme les raisons qui l’ont poussé à décider qu’il lui tairait ses origines. Ce n’est pas ce qui est important et ces réponses-là sont mortes avec le Loïc. Les yeux toujours rivés dans les siens, impassible, tu poursuis.

- Et il ne m’a jamais demandé de m’occuper de toi, il ne me connaissait pas. Si j’ai décidé de te recueillir, c’est parce que tu es ma fille.

Les mots s’installent entre vous tandis que tu la scrutes. Tu ne fais pas un mouvement, attendant sa réaction pour t’adapter, lui laissant le temps d’assimiler tes propos. C’est étrange de les prononcer aujourd’hui. En trente-sept, tu n’avais, avant ça, indiqué qu’une seule fois à voix haute ta paternité, à Dimitri, un jour où tu fixais la photo de la petite tête blonde identifiée comme “ta fille”. Un concept abstrait et lointain, alors. Un concept que tu comprends à présent.


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Sujet: Re: Daddy's little angel   Mar 31 Jan - 12:53
Kylie Saint-Charles
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Daddy's little angel

C’est une journée de décembre comme les autres qui a commencé dans la villa Saint-Charles, Kylie a passé la journée à travailler, s’occupant de projets qu’elle avait mis de côté trop longtemps, elle est contente du résultat et a décidé de s’octroyer une pause bien méritée quand elle a entendu son tuteur rentrer. De bonne humeur, elle s’est même octroyé un bon chocolat chaud maison, version extra confort, avec de la crème chantilly et des petites guimauves. Quand elle a rejoint son tuteur, à son invitation, sur le canapé, elle se sentait légère et détendue, ce qui n’est pas souvent le cas ces derniers temps, puis il a fallu qu’Adèle ouvre la bouche. En général, quand ils se retrouvent comme ça en fin de journée, ils parlent de tout et de rien, se racontent leur journée ou évoquent la soirée ou les jours à venir, mais pas aujourd’hui.

Aujourd’hui, Adèle semble déterminé à évoquer un sujet épineux. Déjà, quand il lui annonce qu’il doit lui dire quelque chose sur son père, Kylie se tend. Elle ne sait pas pourquoi, parce qu’en temps normal, elle adore parler de Loïc, mais son instinct lui souffle que ce qui va suivre ne va pas lui plaire. Peut-être parce que c’est la première fois qu’Adèle évoque le sujet de lui-même. Elle a beau s’être préparée à une mauvaise nouvelle - pour quelle autre raison son tuteur évoquerait son père de cette manière sinon ? - la sentence tombe sur elle comme le couperet d’une guillotine. Loïc n’est pas son père biologique. Adèle lui a simplement balancé ça comme si de rien n’était, l’intonation n’aurait pas été différente s’il lui avait annoncé avoir acheté du pain pour le dîner, pourtant elle a l’impression que la phrase résonne dans le salon avec force mais non, la tempête ne fait rage que dans sa tête. D’un seul coup, elle a l’impression de perdre pied, de se noyer dans un océan de cauchemar et de manquer d’air. Sauf qu’Adèle ne lui laisse pas le temps de reprendre son souffle pour enchaîner, comme s’il était inconscient de son trouble ou pire, insensible à ce dernier.

Son oncle, du côté de sa mère. Pas son père. Les informations se bousculent dans sa tête mais rien ne semble faire sens. Pourquoi ? Comment est-ce seulement possible ? D’accord, elle n’a jamais su qui était sa mère, mais elle s’en fichait ! Pour elle, elle avait disparu de la circulation et elle n’avait jamais cherché plus loin, elle était trop jeune pour ça et ensuite… Ensuite elle est partie vivre à Londres avec Adèle parce que Loïc est mort. Elle ne s’attendait pas à ce que ce fantôme ressurgisse de nul part pour foutre en l’air tout ce qu’elle pensait savoir de sa famille ! Elle ne s’attendait pas non plus à ce qu’Adèle s’applique à détruire les fondations sur lesquelles elle a construit sa vie et pourtant, il continue sur sa lancée, sans lui laisser le temps de digérer l’information, de vraiment la comprendre et se l’approprier. Implacablement, il continue d’enfoncer son couteau aiguisé dans son cœur, lui annonçant que s’il s’est occupé d’elle, c’est parce que c’est lui, son père biologique.

- Quoi ? s’étonne-t-elle d’une voix à peine audible.

Pourtant, elle n’a pas besoin qu’il répète, elle a très bien entendu la première fois, mais une part d’elle espère naïvement qu’il va lui expliquer qu’elle a tout compris de travers. Elle sait que ce n’est pas le cas, elle sait que sa vie toute entière vient d’être foutue en l’air et elle sait qu’Adèle ne va pas revenir sur ce qu’il vient de lui annoncer. Rien ne sert de nier l’évidence, elle connaît suffisamment celui qui s’occupe d’elle depuis quatorze ans pour savoir qu’il ne dit rien à la légère, que quand il délivre une information, il le fait sans détour et sans fioriture, que se méprendre sur ce qu’il raconte est peu probable. Il faut juste qu’elle… Elle ne sait même pas. Elle a l’impression que tout s’écroule autour d’elle, que les piliers de sa vie s'effondrent les uns après les autres et qu’il ne lui reste plus qu’un champ de ruines à contempler. Quelque chose se brise en elle, quelque chose qu’elle n’est pas sûre de pouvoir réparer un jour. Toutes ses barrières cèdent et ses yeux se remplissent de larmes sans même qu’elle s’en rende compte. Il n’y a pas de cris, pas de colère, pas d’espoir non plus, juste un vide immense qu’elle ne sait pas comment gérer et des larmes qui roulent sans bruit sur ses joues.

Pendant combien de temps reste-t-elle comme ça ? Elle n’en a aucune idée, c’est à peine si elle a conscience de ce qui l’entoure, de son chocolat chaud qui refroidit sur la table basse, des guirlandes lumineuses qui donnent un aspect chaleureux à la pièce ou encore de la présence d’Adèle tout près d’elle. Elle se sent juste vide et gelée. Elle a vaguement conscience que ça n’a rien à voir avec la température de la pièce, que ce froid qu’elle ressent vient d’elle-même, mais ça n’arrange rien. Elle n’est même pas sûre de pouvoir bouger, elle a juste envie que tout s’arrête. La main qui se pose sur sa joue la sort de sa torpeur dans un sursaut, son regard se pose sur Adèle qu’elle semble découvrir pour la première. Adèle, qui lui a menti pendant toutes ces années. Adèle qui l’a abandonnée à la naissance pour la récupérer quand elle avait sept ans. Elle a beau ne pas vouloir s’interroger sur tout ce que ça implique, une partie de son cerveau carbure déjà et les réponses qu’elle entrevoit l’angoisse et lui font plus mal encore. Elle les repousse donc, tout comme elle repousse la main caressante pour s’éloigner, se renfoncer contre l’accoudoir du canapé et ramener ses jambes contre son torse, qu’elle entoure de ses bras pour créer comme un cocon protecteur autour d’elle. Elle n’a pas envie qu’il la touche.

- Pourquoi ?


Sa voix brise le silence ambiant alors même qu’elle n’hausse pas le ton. Un mot, c’est tout ce qu’elle a la force de prononcer, un seul mot lourd de sens et une seule question qui en cache pourtant bien d’autres. Pourquoi ne jamais lui en avoir parlé ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi il l’a abandonnée ? Pourquoi l’avoir recueilli à la mort de Loïc ? Et tout autant de “pourquoi” adressés à celui qu’elle croyait être son père. Sauf qu’elle n’aura jamais les réponses à ces questions-là.

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Sujet: Re: Daddy's little angel   Jeu 30 Mar - 11:40
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Adèle & Kylie
Tu étudies avec un soin tout particulier le visage de Kylie en face de toi. Tu ne perds rien de chaque infime variation de son expression alors que tu lui énonces la vérité le plus factuellement possible. Simple et rapide. Sous ton regard attentif, elle se crispe. Ce sont des changements légers et pourtant évidents. Ses lèvres qui se pincent légèrement. Ses poings qui se contractent, faisant jouer les muscles de ses bras. Son dos qui se raidit et, plus parlant que le reste, ses prunelles qui se figent, comme prises dans la glace. Plus d’étincelles d’aise ou de malice. Tu connais cet air-là. Le choc. Tu le connais même très bien, et on ne peut pas dire que ça te surprend. Bien sûr qu’elle ne s’y attendait pas, tu as tout fait pour brouiller les pistes. Seulement, il y a cet éclat douloureux au fond de ses iris. Le même qu’elle arbore lorsqu’elle fait un cauchemar ou qu’elle a mal. Ça ne te plait pas. Tu n’aimes pas l’idée de la blesser. C’est d’ailleurs pour cette raison que tu as choisi de lui dévoiler le fin mot de l’histoire : tu préfères qu’elle souffre moins. Elle a dit elle-même qu’elle n’aimait pas les secrets. A présent, tu n’en as plus pour elle. Cependant, il lui reste encore à assimiler cette information… et tu vois bien qu’elle peine à se frayer un chemin vers son esprit. C’est exactement comme ces moments où ta victime réaliste que sa vie s’achève. Sauf que ta luciole, elle, ne va pas mourir. Rien ne change pour elle. Son quotidien restera le même et personne ne touchera jamais à un seul de ses cheveux. Tu y veilleras.

Rien ne changera, non. Malgré tout, ta pupille continue de te fixer sans te voir. Tu as l’impression d’observer la scène de loin tout en te sentant étrangement impacté. Il y a cette vague sensation de pincement dans ta poitrine. Cependant, tu ne bronches pas lorsqu’un murmure, presque un souffle, franchit la barrière de sa bouche. Tu ne répètes pas. Tu ne renchéris pas non plus. Cette injonction ne t’était pas vraiment adressée. Comme si ce simple petit mot avait brisé une digue, ses yeux se remplissent de larmes. Des larmes. Pourquoi ? Ça t’échappe. Ça ne fait pourtant pas si grande différence. C’était imprévu, oui, difficile à accepter, probablement.Tu savais que ça la chamboulerait. Mais pleurer ? Tu ne comprends pas. Pourquoi verser des larmes sur une vérité écrite depuis des années ? Ta luciole est pourtant forte, lucide. Et elle sanglote devant toi pour une raison dont tu n’as qu’une idée floue. Tu n’as jamais été celui qui lui faisait du mal. Or, si t’en prendre aux autres ne te fais ni chaud, ni froid, Kylie est ta précieuse petite luciole. Elle n’est pas comme ces autres. Avec elle, il y a ce tiraillement. Tu as envie de la réconforter, mais tu ignores comment faire. Rien ne changera les mots que tu as prononcés et rien ne les adoucira. Alors, à défaut de parler, tu poses une main délicate sur sa joue humide. Du bout du pouce, avec toute la douceur dont tu es capable, tu essuies ses larmes en la couvant d’un regard protecteur, comme lorsqu’elle était petite. Tu accroches tes prunelles aux siennes, perdues, pour qu’elle comprenne. Tu fais un mouvement pour l’attirer contre toi, mais avant que tu puisses la prendre dans tes bras, elle se dégage.

Tu ne cherches pas à la retenir. Tu restes stoïque, l’expression de tendresse sur ton visage déjà effacée. Kylie ne veut pas de ton réconfort. Ses jambes, qu’elle replie contre elle, font barrage entre vous en un geste parfaitement clair. “Ne m’approche pas”. Très bien. Puisque tu ne sais pas ce qu’elle attend de toi, si elle refuse d’être consolée, tu gardes un air neutre. Ni fermé, ni amène. Quelque chose s’agite en toi. Une espèce de frustration. Tu n’y fais pas attention et tu repousses cette sensation, te focalisant sur la blonde recroquevillée contre l’accoudoir du canapé. Elle faisait ça, enfant. Sauf qu’elle ne te repoussais pas, alors. A l’époque, c’était toi qui lui apportait un chocolat pour la consoler. Aujourd’hui, le sien refroidi sur la table basse à côté des pièces de ton arme, la chantilly s’affaissant pour se noyer dans la boisson. Elle était déjà ta fille, à sept ans. Seulement, elle l’ignorait.

Tu penches la tête sur le côté. “Pourquoi” ? La question est incomplète. Vaste. Tu aurais demandé des précisions, habituellement, mais une intuition te retient. Tant pis, ce sera à toi de deviner et si tu te trompes, il sera toujours temps pour elle d’affiner ses questionnements. Tu devines que la demande ne concernait pas la dernière partie de ton annonce quant au fait que tu es son père. Pas de dessin à faire de ce côté-là. Dans ce cas… probablement que ça doit concerner les raisons qui t’ont poussé à ne rien dire. Tu l’observes en silence quelques instants. La réponse à cette interrogation est évidente, selon toi. Tu ne l’as pas fait, parce que tu n’en voyais pas l’intérêt. Ça t’aurait apporté plus d’ennuis que d’avantages et cette conversation le prouve bien. Cela dit, tu ne comptes pas revenir sur ta décision. Tu expliques donc calmement :

- Parce qu’il est difficile d’exiger d’une enfant de sept ans qu’elle garde un secret pareil et que je ne veux pas que ça se sache. Ça pourrait permettre de remonter jusqu’à mon ancienne identité, et ce serait un problème.

De toute façon, à tes yeux, ça ne changeait pas grand-chose. Père, tuteur… tu es celui qui l’a élevée pendant quatorze ans, voilà les faits. Quel importance que le terme ne soit plus le même ? Tout ça n’a pas vraiment de sens, pour toi. Malgré tout, puisqu’elle t’a demandé tes raisons, tu réfléchis une seconde avant de continuer, choisissant tes mots avec soin :

- Et parce que quelle que soit le nom de notre relation, ça ne change rien à ma manière de me comporter avec toi.

Ton regard passe sur sa silhouette tassée, ses joues humides et tu comprends alors ce qu’est cette chose qui s’est agitée en toi quelques minutes avant. La frustration. Parce que ta luciole, elle, agit différemment. Tu es pourtant le même. Celui que tu as toujours été. Et tu réalises que cette étreinte qu’elle t’a refusé, ce n’était pas seulement pour lui offrir du réconfort. C’était toi qui la voulais. Toi qui avais envie de la serrer dans tes bras parce que c’est ce que tu as toujours fait. Mais quelque chose te souffle que, bien malgré toi, votre situation a évolué au moment même où tu as ouvert la bouche un peu plus tôt. Tu as beau ne pas comprendre, il faut croire que pour Kylie, rien n’est déjà plus comme avant.



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Sujet: Re: Daddy's little angel   Lun 3 Avr - 14:10
Kylie Saint-Charles
Dessinatrice & Instagrameuse
Kylie Saint-Charles
J'habite à Londres depuis le : 11/06/2021 où j'ai posté : 1505 messages et accumulé : 590 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dove Cameron j'ai : 21 ans et ma situation sentimentale est : coincée dans le lit d'un irlandais ravageur J'incarne également : une rousse pétillante, un brun coincé, un pâtissier mignon et une Andouille

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Daddy's little angel

Sans signes annonciateurs, sans prévenir, sans préparation, le sol s’est dérobé sous elle, la laissant chuter vers des abîmes dont elle ne voit pas le fond. Cette nouvelle, qu’Adèle vient de lui annoncer comme si de rien n’était, elle ne s’y attendait pas. Ça n’a jamais été une éventualité pour elle, pas même un souhait stupide d’enfant. Pour elle, Loïc Brillaud avait toujours été son père, elle n’avait aucune raison de remettre ce fait en doute. Sauf qu’elle se trompait sur toute la ligne apparemment. Loïc n’était pas son père, mais son oncle et Adèle n’est pas son tuteur mais son père. Si la nouvelle ne semble pas l’affecter plus que ça, ce n’est pas le cas pour Kylie, qui sent son souffle se bloquer alors que l’information fait son chemin dans son esprit, déchirant tout sur son passage. Parce que ce n’est pas anodin comme information, ce n’est pas juste un détail à côté duquel elle serait passée et qu’on lui fait remarquer. C’est sa vie entière qui s’en retrouve ébranlée, comme si Adèle avait consciencieusement chercher à tout détruire pour ne laisser que des ruines de ce qu’elle pensait être les piliers de sa vie. Parce qu’aujourd’hui, elle découvre que les deux hommes qui l’ont élevée, qui ont pris soin d’elle, lui ont menti. Qu’ils lui ont tous deux caché leur véritable identité, sans qu’elle ne sache pourquoi. Et si elle peut poser la question à Adèle, elle ne pourra jamais avoir de réponses de la part de celui qu’elle pensait être son père.

C’est la main d’Adèle, qui se pose sur sa joue pour essuyer ses larmes, qui parvient à l’arracher de sa torpeur, qui la fait reprendre conscience avec la réalité dans un sursaut. Elle jette un regard perdu à celui qu’elle pensait être son tuteur, comme si elle le découvrait pour la première fois tandis qu’il continue d’essuyer ses larmes, comme si rien n’avait changé entre eux. Comme s’il ne venait pas de foutre sa vie en l’air. Elle le laisse faire, trop sonnée pour réagir, jusqu’à ce qu’il essaie de l’attirer contre lui. Là, elle se dégage, en douceur, pour lui signifier qu’elle n’a pas envie de ça et la réaction d’Adèle ne se fait pas attendre. Son regard perd la tendresse qu’il avait jusque-là pour se faire plus dur, comme si c’était elle la fautive, comme si elle agissait comme une enfant gâtée. Alors que d’eux deux, c’est elle qui souffre, elle qui voit sa vie toute entière se faire remettre en cause. Glacée de l’intérieur, elle finit par ramener ses jambes contre elle, comme quand elle était enfant, pour essayer de se créer un cocon protecteur. Ce n’est pas très concluant, mais au moins, ça lui permet de ressentir quelque chose d’autre que le froid intérieur qui la paralyse depuis que la nouvelle est tombée comme un couperet.

Ça lui permet de reprendre suffisamment pied avec ce qui l’entoure pour poser une question à Adèle. Juste une seule, incomplète en plus, un simple mot, parce que sa voix se brise avant même qu’elle n’ait pu réfléchir à la suite de ce “pourquoi”. Tant pis, ça sera suffisant, pour l’instant, parce qu’elle n’a pas la force de faire plus. Pas même quand Adèle penche légèrement la tête sur le côté, interrogatif. Une petite part d’elle se réjouit même, mesquinement, de le voir comme ça et de ne pas lui venir en aide. Après tout, c’est de sa faute si elle se retrouve dans cet état ! Ce n’est pas le câlin qu’il a voulu lui offrir qui va l’aider à aller mieux mais peut-être les réponses qu’il pourrait lui apporter. Même si son intuition lui hurle que ça ne sera pas le cas, qu’il ne faut pas qu’elle se raccroche à cette idée au risque de tomber de plus haut encore. C’est étrange, parce qu’elle n’a jamais pensé qu’Adèle puisse lui faire du mal, surtout pas sciemment, et que là, elle se retrouve à redouter ce qui va sortir de sa bouche, elle se demande quel sera le prochain coup et si elle est prête à l’encaisser. Combien de temps tiendra cette armure fragile derrière laquelle elle tente de se cacher ?

Encore un petit peu apparemment, puisque Adèle, sans surprise, a interprété ce “pourquoi” en “pourquoi tu ne m’as rien dit avant ?”. Elle n’est pas vraiment étonnée, ça suit la logique qui lui est propre. Au moins, ça lui laisse l’opportunité de souffler un peu, de ne pas avoir à encaisser un nouveau coup dur de si tôt, même si ce n’est pas vraiment la réponse qu’elle aurait aimé avoir. Elle peut comprendre pourquoi il ne lui a pas dit quand il l’a recueillie, quand elle avait sept ans, c’est même plutôt logique, mais il ne lui explique pas pourquoi il se décide à lui dire maintenant. Pourquoi a-t-il décidé que le 10 décembre 2035 serait un bon jour pour lui apprendre la vérité à son sujet ? Elle pourrait lui poser la question, mais est-ce que c’est vraiment ce qui importe là maintenant ? Non, pas pour elle. Pas alors qu’elle ne sait pas comment prendre les propos d’Adèle. D’accord, il ne veut pas que ça se sache pour pas qu’on remonte jusqu’à sa vraie identité, mais quel rapport avec elle ?! Elle n’est pas les autres et elle la connaît déjà sa vraie identité ! Elle avait le droit de savoir, peut-être pas quand elle avait sept ans mais plus tard, oui ! A-t-il si peu confiance en elle qu’il a préféré ne pas prendre de risque ? Cette idée lui fait mal, bien plus qu’elle ne veut bien l’admettre, parce qu’elle a toujours protégé les secrets d’Adèle.

Quand ce dernier reprend la parole, Kylie détourne légèrement ses yeux toujours humides. Vraiment ? Qu’il soit son père ne change rien ? D’accord, il a précisé “dans sa manière de se comporter avec elle” mais quand même. Comment cette information pourrait ne rien changer alors que c’est sa vie tout entière qui s’écroule ? Bien sûr que si, ça va changer des choses ! Mais pas pour Adèle. Et ça, elle ne sait pas comment le prendre. Est-ce qu’il s’attend à ce qu’il en aille de même pour elle ? Elle n’espère pas, parce que ça lui semble compliqué, d’autant plus, qu’à cet instant, elle se moque bien de ce qu’il veut. Tout ce qu’elle voit, c’est cette plaie béante qu’il vient de lui infliger et qu’elle ne sait pas comment refermer. Comment on se soigne quand on se fait trahir par la personne en qui on avait le plus confiance ? Ce n’est pas le genre de choses que ses pères lui ont appris, Adèle encore moins que Loïc. Grâce à son “tuteur”, elle sait comment tuer un homme, comment démonter une arme, la nettoyer et la remonter, se battre, où viser pour faire mal, quels sont les points vitaux d’un humain, comment cacher ses émotions, analyser une scène et un discours pour obtenir un maximum de renseignements, mais elle ne sait pas comment gérer ses propres sentiments et émotions. Apparemment, il y a une lacune dans son éducation, et de taille.

Et maintenant, quoi? Qu’est-ce qu’elle peut faire ? Qu’est-ce qu’elle doit faire ? Reprendre sa vie comme avant ? Comme si de rien n’était ? Comme si rien n’avait changé et qu’elle n’avait pas reçu une balle en plein cœur ? Elle n’en est pas capable. C’est peut-être ce qu’Adèle attend d’elle, mais elle ne peut pas le contenter. Pour une fois dans sa vie, elle n’a pas envie de le contenter. Pour une fois, quand il s’agit de lui, elle a envie d’être égoïste et de se faire passer avant ! Sauf qu’elle ne sait pas ce dont elle a besoin, elle ne sait pas quoi faire, quoi dire, elle se sent juste désemparée. Elle a envie de comprendre, mais elle a également peur de le faire, peur que les réponses rendent la situation encore pire pour elle, peur que ça ne fasse qu’accroître la blessure. Pourtant, malgré elle, elle se retrouve à reprendre la parole alors que ses pleurs commencent à se calmer.

- Pourquoi tu t’es pas occupé de moi dès le début ? Pourquoi tu as attendu que Loïc meurt pour t’occuper de moi ? demande-t-elle d’une voix éteinte.

Qu’est-ce qu’il aurait fait si son père n’était pas mort lors d’une intervention ? Il l’aurait tué lui-même pour l’avoir ? Cette simple pensée suffit à créer un déclic en elle. D’un seul coup, ses larmes ne coulent plus, sa respiration se bloque une nouvelle fois et son expression change, passant de la tristesse à la surprise, parce qu’elle se retrouve face à une évidence qu’elle refuse de croire.

- Il est vraiment mort dans un accident hein ? commence-t-elle d’une voix blanche. C’est pas toi qui…

L’a tué. Elle n’arrive pas à finir sa phrase mais il n’y a pas besoin, la suite est évidente. Les mots qu’elle n’a pas prononcés flottent entre eux. Il est impossible qu’Adèle ne comprenne pas où elle veut en venir mais elle ne peut terminer sa question pour autant. Parce qu’elle sait que cette réponse, celle qu’elle devine presque autant qu’elle redoute, changera sa vie à tout jamais, plus encore que la révélation de la paternité d’Adèle. Quand il aura répondu, quand la vérité éclatera, il n’y aura plus de retour en arrière possible.

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Sujet: Re: Daddy's little angel   Mar 2 Mai - 16:56
Adèle Saint-Charles
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Adèle Saint-Charles
J'habite à Londres depuis le : 14/07/2021 où j'ai posté : 709 messages et accumulé : 387 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Henry Cavill j'ai : 37 ans et ma situation sentimentale est : j'ai apprivoisé un chaton J'incarne également : le bon, le flemmard, le truand, l'empereur mégalo et le boulet hyperactif

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Daddy's little angel
Adèle & Kylie
Ton regard reste fiché sur la silhouette recroquevillée à côté de toi, contre l’accoudoir du canapé. Seul un mètre vous sépare sur le plan physique et pourtant, Kylie te semble loin. Inatteignable. Parce qu’elle ne veut pas que tu l’approches. Si tu respectes sa volonté, quelque chose gronde en toi. Tu n’as jamais été celui qu’elle repoussait, au contraire. Celui qu’elle rejoignait la nuit après avoir fait des cauchemars, oui. Celui sur qui elle posait sa tête pour s’endormir. Celui à qui elle raconte tout, contre qui elle se love quand elle rentre. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, tu es celui qui n’a pas le droit de l’attirer contre lui. Plus tu l’observes, les joues rougies et les yeux humides de larmes, plus l’orage dans ta poitrine se condense. Tu voudrais. Tu voudrais passer un bras autour d’elle et la bercer doucement. Caresser ses cheveux jusqu’à ce que ses sanglots se calment. Seulement, tu ne peux pas, parce qu’elle ne le veut pas. Pourquoi ? Parce que tu es son père et que tu ne le lui as jamais dit avant ? Tu ne vois pas ce que ça change. Tu ne comprends pas.

Tu restes parfaitement immobile à sa question vague que tu prends la liberté d'interpréter comme tu le désires, sachant très bien que si elle souhaite en savoir plus, elle n’aura qu’à demander. Dans le silence qui suit sa courte prise de parole, tu prends le temps de réfléchir à ta réponse. Tes prunelles ne quittent pas le cocon de chair qui te fait face. Elles glissent sur les épaules qui frémissent au rythme de ses larmes, sur sa poitrine soulevée par une respiration hachée et à demi-cachées par ses jambes, sur les bras qui les encerclent… jusqu’à ses yeux. Ils rencontrent les tiens et si tu prends soin de ne rien en laisser paraître, la tempête ébranle un peu plus tes entrailles. ça te rappelle un peu le sentiment qui t’avait envahi lorsque Timoty t’avait annoncé qu’il sortait toujours la Deirdre. C’est lourd, tonitruant et irritant. Et tu sais soudainement très bien pourquoi. Son regard. Tu l’as déjà vu, parfois, sur le visage de tes cibles, lorsqu’elles comprennent qu’elles ne peuvent pas en réchapper. L’attente. La résignation. La peur et la douleur, aussi. De la part du seul et unique être que tu n’as jamais, jamais voulu faire souffrir. Elle te fixe comme si tu allais lui faire du mal. Comme si tu étais dangereux. Bien sûr que tu l’es, mais pas pour elle. Tu as toujours voulu la protéger, une chose dont personne d’autre ne peut se vanter, même ton chaton. Pourtant voilà : elle ne te fait pas confiance. Plus confiance. Et cette idée déchaîne une colère froide dans chacun de tes membres.

C’est toutefois d’un ton parfaitement calme et maîtrisé que tu lui réponds. La violence qui t’agite, tu lui passes la bride autour et tu l’enfonces en toi. Tu t’en occuperas après. Tu prends soin de ne crisper aucun de tes muscles, laissant tes mains reposer sur tes cuisses, détendues et innocentes. Kylie peut croire ce qu’elle veut. Tu es peut-être un tueur à gage, mais tu ne t’en prendras pas à elle et tu ne feras rien qui risquerait de confirmer ses craintes. Rester factuel et concis, ne lui donner que les informations nécessaires pour qu’elle les gère comme elle le veut, c’est le mieux que tu puisses faire pour elle. Tu ajoutes un mot de réconfort pour qu’elle sache que ça ne change rien pour toi, mais au moment où tu fermes la bouche, tu comprends que ta luciole n’a pas plus envie de ton soutien que de ton étreinte. Elle arrache ses prunelles aux tiennes, coupant tout contact entre vous et la sensation d’irritation brûle un peu plus tes veines. Manifestement, pour elle, ça change quelque chose. ça change même radicalement sa manière de se comporter avec toi. Tu la contemples. Avec un peu de chance, ce ne sera que passager, le temps qu’elle accepte la nouvelle. Tu ne comprends toujours pas sa réaction extrême. Tu essaies de comparer avec des éléments de ton passé. Peut-être la fois où Timoty a justement trahi ta confiance ? Seulement, son mensonge avait un lien direct avec votre présent. Dans ce cas précis, toutes les implications sont loin derrière vous. Loïc ne reviendra pas à la vie. Ta protégée ne réécrira pas son patrimoine génétique, ni son passé. Elle n’a que deux options : rester paralysée par cet aveu ou avancer. Mourir ou vivre. Tu veux croire que ton éducation et son caractère la pousseront à se reprendre comme elle l’a toujours fait. Pour ta part, tu es décidé à tout faire pour que votre relation redevienne comme elle l’était quelques minutes avant, encore.

Une part de l’orage s’apaise un peu lorsque la blonde reprend la parole. Elle te parle. Si elle te repousse de différentes manières, au moins, tu as ça. Un pont entre vous qui a des airs de promesse. Bien sûr que tu t’y engages. Tu ne comptes pas la laisser s’éloigner si tu peux la retenir. Puisqu’elle a pris la peine de créer ce lien, tu choisis, une fois de plus, tes mots avec soin pour faire le moins de dégâts possible. Parce que pour le coup, tu as conscience de la sensibilité de ce sujet. Tu n’as pas voulu d’elle. C’est vrai. Tu as abandonné ta luciole sans même te soucier une seconde de son avenir. Tu n’as pas pensé à elle pendant des années. Tu ne t’es jamais senti coupable pour ça. Mais là, tu comprends. Tu comprends que ça lui fasse mal. Que tu lui fasses mal. C’est donc d’une voix douce, prononcée à mi-voix comme si ça pouvait rendre tes paroles moins dures que tu lui réponds, le regard voilé.

- J’avais quinze ans quand tu es née, ma luciole. Je n’étais pas prêt à être père.

La vérité est aussi simple que ça. Un bébé n’était pas dans tes projets et t’aurait même posé problème. Tes parents ne t’auraient pas laissé l’abandonner et s’en seraient occupés. Ils auraient compris que tu n’étais pas le fils parfait et irréprochable que tu jouais devant eux et tu n’aurais plus bénéficié d’une telle liberté. Être père ne t’a même pas traversé l’esprit. ça ne servait pas tes intérêts, aussi dure et crue cette réalité soit-elle pour ta fille. Évidemment, tu ne vas pas jusque-là dans les détails. Elle n’a pas besoin de savoir que tu n’as envisagé un instant d’assumer ta paternité et que son sort ne t’importait pas à l’époque. Et pour ce qui est de Loïc…

- Quand Loïc est mort, je pensais à toi depuis un certain temps, déjà. Je voulais te connaître. T’élever. ça m’a demandé un moment, mais j’ai voulu te retrouver.

Tu n’expliqueras sans doute jamais la façon dont elle s’est frayée un chemin vers ton cœur sans même que tu lui aies adressé la parole. C’est arrivé, c’est tout ce qu’il y a à savoir. Tes yeux se posent sur elle comme une caresse. Tu aimerais sentir la chaleur de sa joue sous tes doigts, parce que c’est elle qui t’a appris ça, la douce tiédeur des contacts. Peu importe la frustration et la colère, qui se sont d’ailleurs éloignées, tu tiens à elle plus qu’à n’importe qui d’autre. Mais quelle que soit l’affectation que tu as pour elle, tu sais qu’il y a une chance pour qu’elle s’éloigne davantage de toi quand tu ouvriras la bouche. Tu la dévisages, laissant planer entre vous les mots qu’elle n’a pas eu besoin de prononcer. Au moins, elle ne pleure plus. Pour l’instant.

- Si.

C’est un murmure qui n’a pas besoin d’être dit plus fort. Oui, tu as tué Loïc parce qu’il faisait obstacle à tes désirs. Et non, tu ne lui mentiras pas. Même si elle ne te fait plus confiance, il n’y a qu’un seul mensonge que tu lui as raconté dans sa vie et tu viens d’y mettre fin, ce n’est pas pour en rajouter un second.


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Sujet: Re: Daddy's little angel   Jeu 4 Mai - 13:59
Kylie Saint-Charles
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Daddy's little angel

Si la tempête est toujours là, à gronder dans sa tête, elle se calme néanmoins un peu à mesure que Kylie reprend pied avec la réalité. Ce n’est pas simple, parce que c’est son monde qui s’écroule, mais elle s’efforce de le faire quand même, pour ne pas sombrer davantage. Rester pragmatique, autant que possible, plutôt que de se laisser submerger par ses sentiments. Agir comme Adèle en somme. Sauf que c’est plus facile à dire qu’à faire. Malgré tout, Kylie ne s’en sort pas trop mal, en grande partie parce que, pour obtenir les réponses qu’elle veut, elle doit se calmer pour pouvoir poser les questions. Au moins, ses pleurs se calment, c’est déjà ça et ça lui permet d’ouvrir la bouche pour parler, plus distinctement que la fois précédente et, cette fois, elle parvient à poser des questions complètes et précises. Même si ce n’est pas celle qu’elle avait en tête. Pourquoi tu m’as abandonnée ? Voilà ce qu’elle aimerait lui demander, mais elle ne le fait pas, parce que la réponse lui fait peur, parce qu’elle ne veut pas associer ce terme, abandonner, à Adèle. Elle se contente donc de moyens détournés pour savoir, et elle attend la réponse, toujours cachée dans ce cocon protecteur qu’elle essaie de former pour elle-même. Elle sait que c’est idiot, que ce n’est pas ça qui va la protéger des mots d’Adèle, mais ça lui apporte un semblant de réconfort, ça lui donne l’impression de contrôler quelque chose au moins.

La voix d’Adèle se fait plus douce quand il répond à cette question là, peut-être pour mieux lui faire avaler la pilule ? Ou alors parce qu’il sait que cette réponse lui fera moins mal que le reste ? Même si l’idée d’avoir été abandonnée à la naissance par ses deux parents lui fait mal, d’autant plus qu’elle pensait que ce n’était pas le cas jusque-là, elle peut entendre, et même comprendre, qu’à quinze ans, Adèle ne se soit pas senti à être père. Elle accueille l’information d’un léger hochement de tête pour lui montrer qu’elle comprend mais ne prend pas la parole pour autant. Oui, elle comprend, mais ça reste douloureux quand même. Surtout qu’une part d’elle, vicieuse, ne peut s’empêcher de se demander si c’est la seule raison de cet abandon. A croire qu’elle ne soufre pas assez comme ça ! Sauf qu’il est hors de question qu’elle remette de l’huile sur le feu donc elle préfère attendre que son tuteur - enfin non, son père - réponde à son autre question.

Cette réponse qu’il lui donne, elle ne sait pas comment la prendre. Une part d’elle se réjouit de savoir qu’il n’a pas attendu la mort de son pèr…oncle pour s’intéresser à elle mais une autre ne peut s’empêcher de se demander pourquoi elle ne l’a pas rencontré avant. Une question qu’elle pourrait poser, mais elle ne le fait pas, parce que pour le moment, elle préfère se concentrer sur le positif. Même s’il l’a abandonnée à la naissance, même si ça lui a pris un moment, Adèle a voulu la retrouver et il a fini par l’élever. Ça pourrait lui suffire, ça pourrait être ce qu’il faut pour qu’elle accepte cette information, qu’elle accepte qu’il lui ait menti pendant quatorze ans, mais non. Parce qu’un doute atroce s’empare d’elle, parce qu’elle connaît Adèle, l’air de rien. Il ne l’a peut-être pas élevée toute sa vie, mais elle a passé des années avec lui, elle sait comment il est, et c’est pour ça qu’elle ne peut pas être sereine en cet instant et juste tourner la page.

Elle se résout donc, avec horreur, à lui demander si la mort de Loïc était vraiment accidentelle, si ce n’est pas lui qui l’a… tué. Elle n’arrive pas à prononcer ce mot mais il flotte quand même entre eux pendant un instant, jusqu’à ce que la sentence tombe, comme un couperet sur la nuque d’un condamné. Ce n’est qu’un mot, un tout petit mot, mais il suffit à anéantir son monde une deuxième fois, en même pas une heure. Loïc est mort à cause d’elle, parce qu’Adèle a voulu la récupérer et que c’était le plus simple et maintenant, elle doit apprendre à vivre avec ça sur la conscience. Sa respiration se bloque dans sa poitrine tandis que sa vision se trouble de nouveau à cause des larmes qui reviennent. Trop, c’est trop pour elle. Elle ne peut pas continuer cette conversation, elle n’aurait même pas dû poser la question alors qu’elle n’était pas en état d’entendre la réponse. Sauf qu’elle a été idiote et qu’elle a naïvement pensé que la réponse serait bien différente. Idiote, idiote, idiote !! Maladroitement, elle parvient à se mettre debout, alors même qu’elle n’est pas sûre que ses jambes la soutiennent.

- Je…je vais prendre l’air… lâche-t-elle d’une voix hachée, sans un seul regard pour celui qui vient de la mettre à terre, deux fois.

Sa démarche est mal assurée, un peu bancale, mais elle ne s’arrête pas pour autant. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’il faut qu’elle sorte d’ici, avant que la situation n’empire encore plus. Elle ne sait pas encore où elle va aller, elle sait juste qu’elle doit partir, alors elle le fait.

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Trois jours plus tard


Le soleil n’est pas encore levé quand Kylie débouche dans une rue de Camden. Ce n’est pas étonnant, en décembre, il a tendance à se faire désirer et à mettre du temps à percer la grisaille londonienne. Non pas que ça dérange la blonde, après plus de dix ans à vivre dans la capitale Anglaise, elle a fini par en prendre son parti, même si ce n’est pas souvent qu’elle se retrouve dehors de si bonne heure. Malgré tout, elle ne se laisse pas démonter et, après avoir réajuster son écharpe pour enfouir son nez dedans, elle se met en route, traversant les rues encore endormie du quartier pour rejoindre une artère plus passante dans le but d’attraper un bus pour rentrer chez elle. C’est l’inconvénient quand on se déplace en taxi et que, finalement, on ne passe pas la nuit chez soi, il faut trouver une solution pour rentrer le lendemain matin. Elle aurait pu commander un nouveau taxi, mais elle n’a pas envie de l’attendre donc le bus ça ira très bien, surtout que ça lui évitera de tomber sur Killian en bas de son immeuble. Si elle a préféré partir avant lui pour leur épargner des au revoirs gênant une fois dehors, ce n’est pas pour faire le pied de grue en bas de chez lui !

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres quand elle repense à la tournure qu’a pris sa soirée, et sa nuit d’ailleurs, la vieille. Rencontrer Belle Gueule a vraiment été une bonne surprise et malgré un léger couac, elle a passé un bon moment avec lui. Moment qu’elle aurait pu prolonger ce matin d’ailleurs, après tout, elle l’avait menacé de le mettre en retard au travail, de manière agréable en plus, mais elle ne l’a pas fait. Déjà que sortir de la bulle n’est pas simple, elle a senti que ça serait encore pire si elle retardait le moment de le faire. Elle a donc été sage, se contentant d’un simple baiser avant de partir, et l’a laissé se préparer pour sa journée de boulot. Au moins, elle est partie avec son numéro de téléphone, ce qui lui donne une garantie de le revoir, ça rend le départ moins difficile. Surtout qu’à mesure qu’elle s’éloigne, la réalité reprend ses droits, faisant disparaître son sourire au profit d’une mine plus neutre, derrière laquelle elle cache ses préoccupations. Elle a beau avoir décidé de ne plus fuir et d’affronter Adèle et la Vérité, elle n’a aucune idée de comment faire ça. Elle est partie après qu’il lui ait annoncé que si, c’est bien lui qui a tué Loïc, et c’est à peine s’ils se sont croisés depuis. Par sa faute en plus, parce qu’elle a tout fait pour l’éviter, passant le moins de temps possible à la villa, mais il est temps que ça cesse. Pour commencer, elle va arrêter de fuir, c’est un bon début et pour le reste… Elle a encore le trajet en bus pour essayer de trouver une idée.

Sauf qu’une fois arrivée à son arrêt, Kylie n’a toujours aucune idée de comment faire. Il y a tellement de choses qu’elle a envie de dire à Adèle qu’elle ne sait pas par quoi commencer. D’autant plus qu’elle a aussi envie de lui parler de la rencontre qu’elle a faite la veille. Si elle ne parle toujours des gens qu’elle croise à son père, là, c’est différent, parce que Killian connaît Adèle et qu’en plus, elle compte le revoir. Elle n’a donc pas d’autre choix que de partager cette information avec son père, elle ne sait juste pas comment le faire. Ou plutôt, elle ne sait pas si c’est une bonne idée de commencer par ça ou non. Tant pis, elle improvisera quand elle le verra, en espérant que ni l’un, ni l’autre, ne feront de faux pas. Histoire de se donner un peu de marge, pour rassembler son courage et reprendre ses esprits, elle s’autorise un petit détour par une boulangerie française pour acheter des viennoiseries. C’est pas grand chose, mais si ça peut faire office d’offrandes de paix, ça sera toujours ça de pris. Une fois le petit déjeuner acheté, elle n’a plus qu’à retrouver le chemin de la villa. C’est drôle, mais ça lui fait bizarre. Elle a beau vivre là depuis des années, elle ne sait pas ce qu’elle va trouver en passant la porte et ça la rend nerveuse, un peu.

Pourtant, elle ne se démonte pas, elle récupère les clefs dans son sac et ouvre la porte sans attendre. Si elle commence à douter, ça sera pire après, donc autant foncer. Vue l’heure, Kylie s’attend à ce qu’Adèle soit sous la douche ou dans la salle de sport mais non. Après avoir enlevé ses chaussures et son manteau, elle le trouve tout habillé, fraîchement lavé, dans la cuisine, en train de préparer le petit déjeuner. Apparemment, elle tombe à pic. Même si ça précipite le moment de lui faire face, tant pis, elle n’a plus qu’à se jeter à l’eau. Ce qu’elle fait, de manière hésitante, en s’approchant du comptoir pour y déposer le sachet de viennoiseries. Pendant quelques secondes, elle observe cet homme qu’elle connaît depuis longtemps maintenant mais qu’elle a pourtant l’impression de redécouvrir. Parce qu’aujourd’hui, il n’a plus le même statut que la semaine dernière et, il a beau dire, ça change tout pour elle.

- Bonjour papa, lance-t-elle d’une voix calme alors que son cœur bat la chamade dans sa poitrine.

Papa, un mot qu’elle n’avait plus adressé à quelqu’un depuis quatorze ans. Un mot qu’elle avait utilisé, jusqu’à ses sept ans, pour désigner la mauvaise personne. Enfin non, pas vraiment, même si Loïc n’est pas son père biologique, il a vraiment été un “papa” pour elle. Juste pas comme elle le croyait. Sauf que ce n’est pas la question pour le moment, elle est plutôt curieuse de savoir comment il va réagir face à cette appellation. Mais aussi curieuse de la suite de la conversation. Elle a réussi à attirer l’attention d’Adèle, et maintenant, elle fait quoi ? Malheureusement, elle n’a pas de guide tout fait pour lui indiquer la marche à suivre, elle va donc devoir improviser.

- Je suis passée au Moulin de Paul en chemin, je t’ai pris une baguette viennoise, annonce-t-elle avec une hésitation visible.

C’est tout nouveau, pour elle, de marcher sur des œufs avec Adèle et pourtant, voilà où ils en sont. Probablement parce qu’ils ne se sont pas parlé depuis qu’elle l’a planté, au milieu d’une conversation, trois jours plus tôt et qu’elle ne sait pas comment raccrocher les wagons maintenant. Il a beau lui avoir dit que ça ne changeait rien pour lui, qu’elle restait sa luciole, il va quand même falloir qu’ils retrouvent un nouvel équilibre maintenant. Et pour ça, il va falloir qu’ils parlent, même si elle ne sait pas comment amener le sujet. Finalement, elle décide de ne pas le faire, et de plutôt partir sur sa rencontre avec Killian, parce qu’elle préfère commencer en douceur et que ça lui permettra de prendre la température, pas du tout parce que ça lui semble plus facile et moins dangereux comme sujet.

- J’ai rencontré quelqu’un hier, commence-t-elle donc en jouant machinalement avec son collier. Il s’appelle Killian Murphy, j’imagine que ça te dit quelque chose ?

Même si ce n’est pas exactement pareil, c’est le genre de conversation qu’ils auraient pu avoir, avant qu’elle apprenne qu’il est son père. C’est presque un moyen d’essayer de renouer avec leur normalité, même si elle n’est pas sûre que ça prenne. Au moins, elle aura été honnête avec lui. En plus, elle lui mâche le travail en lui faisant comprendre qu’elle sait déjà qui il est et qu’ils se connaissent. Maintenant, la balle est dans son camp.

Codage par Libella sur Graphiorum



Sujet: Re: Daddy's little angel   Mar 5 Sep - 17:28
Adèle Saint-Charles
Tueur à gage de SH / Gérant d'une cave à vin
Adèle Saint-Charles
J'habite à Londres depuis le : 14/07/2021 où j'ai posté : 709 messages et accumulé : 387 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Henry Cavill j'ai : 37 ans et ma situation sentimentale est : j'ai apprivoisé un chaton J'incarne également : le bon, le flemmard, le truand, l'empereur mégalo et le boulet hyperactif

Stats du Perso :
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► Secrets follow us, visions we can't forget, but I don't feel regrets
Daddy's little angel
Adèle & Kylie

Un matin quelconque. Tu ouvres les yeux seul dans ton lit, te lèves et te prépares un café en parcourant les dernières actualités sur l’écran de ton smartphone. Il fait encore nuit, bien sûr, mais ça ne te dérange pas. Un petit quart d’heure et tu fais ton sport quotidien dans la salle spécialement aménagée pour ça. Tapis de course. Musculation. Entraînement. Une routine inscrite en toi depuis des années. Tu n’y réfléchis plus. Pas besoin. Tu frappes en gestes mécaniques et précis. Cou. Buste. Tu ne t’arrêtes pas, comme une machine rodée. Pas d’enjeux, pas de surprises, pour aujourd’hui encore. Des matinées comme celles-ci, tu en as passé beaucoup. Quatorze ans, en vérité. ça ne t’a jamais dérangé, jusqu’à maintenant. Après trois jours de monotonie, l’ennui commence à te rattraper. Peut-être devrais-tu aller chercher Timoty à son travail, ce soir, pourtant, pour une fois, l’envie te manque. Peu importe. Tu aviseras. Tu continues à taper. Au fil de tes coups, le ciel commence à s’éclaircir et tu finis par t’arrêter. Une main passe sur ton front pour en chasser la sueur et tu portes une bouteille à tes lèvres. Après ta douche, il sera temps de prendre ton petit déjeuner. Seul. Pas que ça te gêne, juste que c’est morne.

L’eau chaude fait son travail et délie tes muscles. Tu ne t’éternises pas et tu enfiles ton habituelle chemise blanche, couplée à un pantalon bien taillé. Un rapide coup d'œil à ton miroir t’indique que tu es parfaitement présentable pour la journée. Tu rejoins le salon et la cuisine ouverte, puis tu ouvres le frigidaire pour y récupérer le beurre sans t’attarder sur les restes du risotto que tu as préparé la veille. Pour deux. Au cas où. Tu attrapes deux oranges que tu coupes en deux avant de les insérer dans ton presse-agrume pour te servir un verre. Un seul, pour cette fois. Tu n’as pas besoin de vérifier pour savoir que Kylie n’est pas rentrée, cette nuit encore. Tu ne l’as vue qu’en coup de vent, hier, et si elle était revenue durant la nuit, tu aurais entendu la porte s’ouvrir et se refermer et le bruit de ses pas étouffés sur le sol. Elle n’est pas là et tu n’as aucun message. Tu ignores même où elle se trouve, ce qui signifie moins de sécurité pour elle. C’est à toi qu’elle en veut et pourtant c’est elle-même qu’elle expose. La logique t’échappe. Peut-être qu’elle préfère se mettre en danger que d’obtenir ton aide. En tout cas, pendant ce temps, la maison est vide. Pas de nouvelles de sa part, pas de prévision de retour à attendre. Pas d’histoire à écouter ou de compte-rendu envoyé par sms. S’il n’y avait pas quelques textos de ton chaton pour venir couper ta journée, tu serais replongé dans ce calme plat et insipide de ton enfance et de ton adolescence.

Tu es en train de laver le presse-agrume lorsque le bruit des clés dans la serrure retient ton attention. Une seconde après, la porte d’entrée s’ouvre. Tu ne pensais pas voir ta luciole rentrer si tôt, mais ça ne te déplait pas, bien au contraire. Peut-être que tu ne déjeuneras pas seul, finalement. Tu rinces l’appareil rapidement, sentant la présence de ta protégée derrière toi, puis tu le poses sur l’étendoir à vaisselle pour te retourner, un sourire de bienvenue aux lèvres. Ta petite luciole. Tu remarques immédiatement que son attitude n’est pas celle des derniers jours. Depuis que tu lui as avoué ses origines, elle a fait de son mieux pour t’éviter et se renfermait lorsque vous vous croisiez. Pour ta part, tu n’as, comme promis, pas changé ton comportement. Tu l’as laissée prendre de la distance à son aise, tu as respecté ses silences tout en lui montrant que la conversation restait ouverte de ton côté. Et tu as attendu. Quand elle t’a quitté, après votre discussion, tu as compris qu’il lui faudrait du temps, mais tu pensais la retrouver pour le repas. A tort. Depuis, tu patientes donc. Tu ne peux pas croire qu’elle ne reviendra pas vers toi, pas pour une simple information qui a changé sa vie il y a déjà bien longtemps.

C’est pourquoi ton sourire se teinte de douceur au moment où vos yeux se croisent. Elle hésite, tu le remarques tout de suite. Comme si tu pourrais la repousser… tu reposes l’essuie-mains que tu avais pris pour te sécher avant de te figer de manière à peine perceptible. ça ne dure pas une seconde, une demie, tout au plus. Le temps d’un battement de paupière. “Papa”. C’est vrai. Tu es son père et personne n’est là pour l’entendre. Jusqu’à aujourd’hui, cependant, il n’y avait bien que le Dimitri pour t’associer à ce mot. Mais plus maintenant. Maintenant tu es officiellement un papa, et si c’est ce que Kylie veut, alors d’accord. Tu l’observes, tes prunelles l’enveloppant de loin, le coin de ta bouche relevé en air affectueux, puis tu finis par réduire la distance entre vous. Un pas après l’autre, assez lentement pour qu’elle puisse reculer s’il lui en prend encore l’envie, mais assez vite pour qu’elle ne doute pas de tes intentions, tu t’approches d’elle jusqu’à arriver à quelques centimètres seulement. Arrivé là, tu t’arrêtes et tu passes délicatement une main sur sa joue, un geste que tu as répété tant de fois ces quatorze dernières années qu’il est devenu aussi naturel que de respirer.

- Bonjour, ma luciole, la salues-tu à ton tour.

Ton regard se pose ensuite sur le sachet de viennoiseries qu’elle évoque, posé sur la table et qui ne t’a pas échappé. Tu souris en entendant le nom de cette boulangerie, une de vos préférées, et tu hoches la tête.

- Merci. C’est parfait, j’allais justement déjeuner. Tu te joins à moi ?

Tu ignores si elle a mangé ou si elle n’a acheté cette baguette viennoise qu’en guise de cadeau de paix. L’un ou l’autre, ça t’est égal tant que tu retrouves ta protégée. Même si cette dernière est manifestement gênée - mal à l’aise ? - au moins, elle fait un pas vers toi et c’est tout ce qu’il te faut pour lui faire comprendre que rien n’a changé. Tu tournes les talons pour aller chercher le verre de jus d’orange fraîchement pressé posé sur le comptoir et le ramener sur la table avec le beurre. Tu en profites également pour choisir un pot de confiture et sortir deux oranges supplémentaires, te doutant que la prunelle de tes yeux ne refusera pas un peu de vitamines. Tu déplaces le sachet de boulangerie avec le reste en l’écoutant, comme tu as l’habitude de le faire, au détail près qu’à l’évocation du nom de la personne avec qui elle a passé la nuit - elle ne le dit pas mais tu le devines - ton regard se fait plus acéré. Tu achèves ton mouvement avant de te redresser, alerte au moindre signe qui annoncerait un problème. Killian Murphy. Hasard ou plan prémédité ? Tant que tu n’en sauras pas plus, impossible de te prononcer. Après une seconde à la dévisager pour t’assurer qu’elle va bien, qu’aucune ombre ne vient troubler son visage, tu réponds d’un ton égal :

- En effet. Raconte-moi.

Si elle commence de cette façon, c’est qu’il n’a pas cherché à lui faire de mal, du moins pas ostensiblement, et ça signifie aussi qu’elle est au courant, un minimum, de son implication dans ta vie, sinon elle n’aurait pas donné de nom. Elle n’en donne pas à ses aventures d’un soir, parce qu’il n’y en a pas besoin. Mais Killian Murphy n’est pas juste une aventure, c’est quelqu’un de dangereux. Quelqu’un qui ne se risquerait pas à trop s’approcher de ta fille s’il n’avait rien à y gagner. Or, les raisons de ce soudain intérêt, tu es bien décidé à les découvrir. Tu t’installes sur une des chaises et tu invites d’un geste Kylie à se mettre également à l’aise, tout ouïe. Autant dire que tu es très, très attentif à la suite…


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Sujet: Re: Daddy's little angel   Jeu 5 Oct - 14:10
Kylie Saint-Charles
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Kylie Saint-Charles
J'habite à Londres depuis le : 11/06/2021 où j'ai posté : 1505 messages et accumulé : 590 points d'expérience. On dit que je ressemble à : Dove Cameron j'ai : 21 ans et ma situation sentimentale est : coincée dans le lit d'un irlandais ravageur J'incarne également : une rousse pétillante, un brun coincé, un pâtissier mignon et une Andouille

Stats du Perso :
Mon pouvoir / Ma compétence est: Changement de matière
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Ma 2eme compétence est: Sympathie
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Ma 3eme compétence est: rien
et mon niveau est :: 0
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Daddy's little angel

Revenir à la villa n’aurait pas dû être bizarre, pourtant c’est le cas. Cet endroit a beau être chez elle depuis plus de dix ans, ce matin, elle a l’impression de le redécouvrir. Pourtant, fondamentalement, rien n’a changé. Le salon est toujours le même, le canapé n’a pas bougé de place, la télévision est toujours au même endroit, les décorations de noël qu’elle a installé quelques jours plus tôt - même si elle a l’impression que c’était il y a des semaines - sont toujours là, même si elles sont éteintes. En fait, objectivement, la seule chose qui a bougé, c’est la tablette d’Adèle, qui n’est plus sur la table basse comme la dernière fois qu’elle est passée. Le vrai changement ne se trouve pas dans la décoration, mais bel et bien en elle, et c’est pour ça que Kylie est aussi gauche et mal à l’aise en rentrant chez elle après trois jours d’absence. Sans compter que la présence d’Adèle, qu’elle s’attendait à trouver sous la douche, n’arrange pas les choses. Au contraire même, puisque Kylie ne sait plus comment agir face à lui. Ce n’est pas pour rien qu’elle a évité la villa pendant plusieurs jours, c’était pour éviter de croiser Adèle. Sauf qu’aujourd’hui, il n’est plus question de faire demi-tour, pas après sa soirée de la veille. Elle décide donc de faire face et s’avance pour le rejoindre dans la cuisine, avec une démarche mal assurée, mais au moins, elle y va.

Pendant quelques secondes, le silence règne dans la villa, à peine déchiré par le bruit d’Adèle qui s’essuie les mains. Kylie en profite pour détailler cet homme qu’elle pensait connaître parfaitement mais qui a chamboulé son monde quelques jours plus tôt. Cet homme à qui elle a décidé d’accorder une seconde chance parce qu’elle ne conçoit pas sa vie sans lui. Cet homme qu’aujourd’hui, elle décide d’appeler “papa”. C’est la première fois que ce mot franchit ses lèvres pour désigner Adèle, pourtant ça ne lui paraît pas aussi étrange qu’elle ne l’aurait cru. Quelque part, c’est presque naturel, même si la sensation de ce mot sur ses lèvres n’est pas la même que lorsqu’elle l’utilisait pour désigner Loïc. Sauf que cette appellation n’a pas l’air de tirer de réaction particulière à celui qu’elle désigne. Il se contente de l’observer, jusqu’à ce qu’un coin de sa bouche ne s’étire en un sourire plein de douceur. Un sourire qui la touche, qui lui donne presque envie d’aller se blottir contre lui, mais qui n’a rien de nouveau. C’est un sourire qu’elle a déjà vu à de nombreuses reprises et elle ne sait pas si elle y a le droit aujourd’hui à cause de ce qualificatif nouveau ou parce qu’elle est de retour et qu’elle ne compte plus fuir. Elle ne va pas se plaindre parce qu’Adèle aurait pu avoir une réaction bien pire - s’agacer sur son choix de mot par exemple - mais ça ne l’aide pas plus à savoir comment elle doit le désigner à présent.

Sans bouger, la petite blonde observe le grand brun avancer jusqu’à elle, le tout avec une allure calculée. Assez lentement pour qu’elle puisse se dérober si elle le souhaite mais assez vite pour que ses intentions soient claires. Il lui offre quelques précieuses secondes de réflexion, pour décider si oui ou non elle veut se soustraire à son geste d’affection, mais Kylie décide que non. Elle a beau lui en vouloir, tout ça lui a manqué, à elle aussi, peut-être même plus qu’à lui. Aussi accueille-t-elle cette caresse familière sur sa joue avec un sourire doux. Certes, son sourire n’est pas aussi éclatant qu’il pourrait l’être en temps normal, mais c’est un bon début. Surtout étant donné que ces temps-ci n’ont, justement, plus rien de “normal”. Adèle, son père, la salue à son tour, en l’appelant “ma luciole” comme il le fait depuis… Elle ne saurait même pas dire quand, tant elle est habituée à ce surnom. Comme si rien n’avait changé, Adèle la remercie pour les viennoiseries qu’elle a apportées et lui propose de se joindre à lui pour le petit déjeuner. Honnêtement, Kylie ne sait pas comment il fait pour agir avec autant de naturel quand elle ne sait plus sur quel pied danser, ni même comment elle doit l’appeler. C’est à la fois rassurant, de voir que rien n’a l’air d’avoir changé et frustrant parce que, justement, pour elle, tout a changé.

- Avec plaisir, oui, répond-elle malgré tout. Je n’ai pas encore déjeuner.

Killian lui a pourtant offert de rester déjeuner avec lui, avant qu’il n’aille travailler, mais elle a préféré décliner, sentant que rester plus longtemps ne ferait que rendre la séparation difficile. D’autant plus qu’elle savait ce qui suivrait après cette séparation : sa confrontation avec Adèle. Elle y est, justement, sauf qu’elle ne sait plus comment aborder le sujet. Ce n’est pas pourtant pas les questions qui lui manquent, puisque ces dernières tournent en boucle dans sa tête depuis trois jours, mais elle n’a pas le cœur de briser l’atmosphère presque paisible que règle dans la cuisine. Pendant que son père dresse la table du petit déjeuner, elle ne le quitte pas des yeux, pesant intérieurement le pour et le contre de la conversation qu’ils doivent avoir. Ou plutôt, des conversations qu’elle veut qu’ils aient, parce qu’il n’y a pas que la paternité nouvellement révélée d’Adèle qui la travaille. Peut-être à tort, Kylie décide de commencer par l’autre sujet qu’elle souhaite évoquer avec lui, parce qu’elle le juge plus simple, moins explosif aussi. Elle se lance donc, informant son père qu’elle a rencontré quelqu’un, la veille, et que ce quelqu’un n’est autre que Killian Murphy. Quelqu’un d’autre aurait pu penser que cette information laisse Adèle de marbre, puisqu’il continue de dresser la table pour deux mais pas Kylie. Elle voit bien que son regard a changé, qu’il a le regard d’un prédateur ayant repéré sa proie, même si cette dernière n’est pas dans la pièce. Killian n’exagérait pas quand il lui a fait comprendre que la situation était tendue entre eux.

L’espace d’un instant, Kylie pense qu’il ne va pas réagir plus que ça à son annonce, qu’il va se contenter de la fixer, comme il le fait, pour s’assurer qu’elle n’a rien avant de passer à table. Une telle réaction de la part d’Adèle la décevrait peut-être un peu en temps normal, mais dans une situation exceptionnelle, elle pourrait presque comprendre. Sauf qu’il n’en est rien car après un bref silence, il l’invite à lui raconter, aussi simplement que ça. Le seul problème, c’est qu’elle ne sait pas quoi “raconter” exactement. Ou plutôt, si, elle sait ce qu’elle doit raconter, mais elle ne sait pas si elle a envie de s’attarder sur les détails ou non. Quelque part, partager avec quelqu’un, a fortiori Adèle, ce qu’elle a vécu avec Belle Gueule hier soir, c’est rendre tout ça réel. Pour gagner du temps, elle répond à l’invitation implicite de son père et prend place, en face de lui, à la table du petit-déjeuner. Elle attrape ensuite le sachet de boulangerie qu’elle a apporté pour en sortir un croissant, pour elle, avant de le tendre à Adèle. En temps normal, elle se serait levée pour se préparer un chocolat chaud pour le petit-déjeuner, mais elle ne le fait pas. Il est temps pour elle de se lancer et gagner plus de temps avant de parler ne rendra pas la chose plus aisée.

- Hier soir, Vlad m’a invitée à le rejoindre dans un pub, pour passer la soirée tous les deux, mais il a eu une urgence au boulot et il a dû partir. J’étais en train de me demander ce que j’allais bien pouvoir faire pour m’occuper quand j’ai été rejointe par Killian, annonce-t-elle les yeux perdus dans le vide, en triturant son croissant. Il m’a avoué, un peu plus tard, qu’il est venu me parler parce qu’il savait qui j’étais et qu’il était curieux de savoir comment j’étais.

Il lui avait aussi dit qu’il avait pensé rester parler avec elle cinq ou dix minutes mais qu’elle s’est avérée bien plus intéressante que prévu. Cette partie-là, elle la garde pour elle, parce qu’elle ne pense pas que ça soit pertinent pour Adèle. Certes, il lui a demandé de lui raconter, mais elle ne pense pas qu’il veuille les détails pour autant.

- On a commencé à discuter tous les deux, autour d’un verre, ou plutôt à jouer ensemble,
corrige-t-elle, les sourcils légèrement froncés de concentration. C’était un peu à celui qui renchérit le plus dans la comédie de drague qui se mettait en place, mais c’était plaisant.

Très plaisant même, et sous couvert de jouer et de faire les pitres, ils avaient quand même réussi à intéresser suffisamment l’autre pour qu’ils aient tous les deux envie de donner suite à cette rencontre. Kylie ne cherche même pas à nier l’attraction immédiate qu’il y a eu entre eux et un léger sourire étire ses lèvres quand elle repense à l’électricité, presque palpable, qu’elle a ressenti au bar. Rien d’étonnant à ce qu’elle ait fini la soirée chez lui.

- Il a fini par me proposer d’aller ailleurs, parce que le pub était bruyant, et j’ai accepté. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé chez lui, explique-t-elle en reposant son croissant sur la table pour commencer à le dépioter.

Plutôt que de rentrer dans les détails de ce qu’ils ont fait chez lui, Kylie s’accorde un petit répit en mangeant la partie qu’elle vient d’arracher à son croissant. Ce n’est pas ça qui va lui faire gagner du temps mais ça lui offre la coupure nécessaire pour passer sous silence la partie où ils se sont retrouvés nus sous les draps. Une partie fort intéressante, au demeurant, mais qu’elle ne tient pas spécialement à partager avec son père.

- Au bout d’un moment, on s’est dit que manger serait une bonne idée et Killian s’est lancé dans la préparation d’une omelette. Je lui ai demandé s’il voulait de l’aide et il a proposé de définir qui coupera les oignons par un jeu. On devait raconter deux histoires, une vraie et une fausse, et l’autre devait deviner laquelle était laquelle. Rien de bien sorcier a priori, mais c’est là que les choses se sont…corsées…

Et encore, c’est un euphémisme compte tenu de la crise de larmes qu’elle s’est tapé au milieu du salon de Belle Gueule mais elle n’est pas sûre d’avoir envie d’évoquer cette partie- avec Adèle.

- J’ai raconté une histoire sur mon père, enfin sur Loïc, mais Killian a tout de suite deviné que c’était celle-là, la fausse histoire, et il a enchaîné en disant qu’il a triché parce qu’il connaît mon père. Sauf que j’ai vite compris qu’il parlait de toi et…j’ai craqué… avoue-t-elle d’une toute petite voix.

Si, depuis le début de son récit, elle jette des petits coups d'œil à Adèle, là, il n’en est plus question. Elle a bien trop peur de sa réaction face à cet aveu de faiblesse. Elle ne précise pas la manière dont elle a craqué mais probablement que son père l’a connait suffisamment pour savoir que ce n’était pas très beau à voir. Malheureusement pour elle, son récit n’est pas terminé et elle s’efforce de continuer, même si sa voix devient un murmure et que son regard reste fixé sur les miettes de croissant qu’elle a laissé sur la table.

- Je ne comprenais pas comment un de tes concurrents pouvait être au courant de quelque chose que je venais d’apprendre… J’ai…j’ai perdu mes moyens et je me suis…je sais pas trop… Emportée je dirais ? Je lui ai demandé comment il était au courant et Killian… Il a dû sentir qu’il y avait un truc bizarre parce qu’il m’a aidée à me calmer avant de m’expliquer clairement les choses… Il m’a dit que c’est un concurrent à toi, qu’il savait qui j’étais quand il m’a approché mais qu’il avait pas prévu que la soirée soit si intéressante, il m’a dit aussi, comment il était remonté jusqu’à moi et qu’en voyant qu’on avait le même nom, il a pas cherché plus loin, il s’est dit que tu devais être mon père et que vous vous entendiez pas très bien…

Euphémisme, là encore, mais comme Kylie ne connaît pas leur relation, elle préfère ne pas s’attarder dessus. D’autant plus que, dans tout ce qu’elle vient de dire, c’est loin d’être le plus important. Si elle a été rassurée par les explications de Killian et qu’elle a appréciée qu’il soit transparent avec elle quant à ses activités, elle a malheureusement conscience que ça ne sera probablement pas suffisant pour Adèle. En fait, elle redoute même un peu la réaction de son père, raison pour laquelle elle s’oblige à relever la tête pour croiser son regard, et ajouter, d’une voix plus basse encore :

- Je suis désolée Adèle…


Si elle sent que s’excuser est la bonne chose à faire, Kylie n’est pas sûre de la raison pour laquelle elle le fait. Est-ce qu’elle s’excuse pour avoir laissé échapper une information importante à un concurrent d’Adèle ou pour avoir décidé d'accorder sa confiance à ce dernier ?

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